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Les salons de fin d’année vont donner un vrai reflet de la demande après deux mois de crises nancières.
Quelques rendez-vous à ne manquer dans l'agenda des amateurs.
Bien plus que les enchères, qui n’ont guère concerné que des marchands ou de très riches collectionneurs, c’est dans les salons qu’on peut jauger le moral des amateurs.
Les résultats des ventes genevoises pourraient laisser croire que la demande reste forte : c’est vrai [voir les informations récentes de Business Montres à ce sujet] pour les pièces exceptionnelles, mais la chute des prix moyens est d’au moins 30 % sur les pièces courantes. Ces 30 % de chute correspondent d’ailleurs assez étroites à la baisse qui affecte le prix des montres neuves sur le marché parallèle, vrai indicateur de la cote des marques.
Les salons spécialisées dans les montres vintage, d’occasion ou de collection constituent également un excellent baromètre de la fébrilité ou de l’indifférence des amateurs.
••• Côté suisse, tant le salon qui s’est tenu au musée international de l’Horlogerie (MIH, La Chaux-de-Fonds) en octobre que le récent Geneva Vintage Watch (Genève, salon privé parrainé par Osvaldo Patrizzi) tendent à prouver que les collectionneurs réfrènent leurs passions : très peu de ventes et des résultats consternants selon les exposants, dont beaucoup n’ont strictement rien vendu. Il est vrai que le pessimisme ambiant n’est guère stimulé par les exigences des vendeurs, qui n’ont pas encore compris que leurs prix avaient 30 % de retard sur la perception des marchés. Le prochain Watch show suisse (7 décembre, Zürich) ne devrait contredire cette tendance.
••• On vérifiera l’état du marché français ce week-end à Paris, avec le salon Men’s World [Palais Brongniart, ex-Bourse de Paris : voir nos informations du 17 novembre]. De nombreux marchands venus du monde entier y ont pris rendez-vous avec les collectionneurs français, mais auront-ils anticipé, dans leurs prétentions, la décote de 30 % constatée aux enchères et désormais considérée par les amateurs comme le juste niveaux des prix ? Réponse sans langue de bois dès lundi…
Plus intéressants encore [tout le monde n’est pas collectionneur], les salons grand public que Paris consacre aux belles montres et aux marques de prestige.
••• Au Lutétia, c’est encore ce vendredi et demain samedi la troisième édition du salon Les Montres, organisé par les boutiques Les Montres (Jean et Arnaud Lassaussois, Paris), avec une douzaine de marques de premier plan, dont Rolex, Bell & Ross ou BRM. L’importance de ce test se mesure aux efforts déployés par les marques pour séduire leur public : certaines mises en scène sont superbes (renseignements : +33 146 347 138).
Le grand événement de fin d’année reste néanmoins le salon parisien Belles Montres qui se tiendra es 28, 29 et 30 novembre, au Carrousel du Louvre, au cœur de Paris. Il a bénéficié d’une telle promotion cette année (Le Figaro, BFM, La Revue des Montres) que la fréquentation pourrait crever le plafond symbolique des 10 000 entrées.
Alain Faust a réussi à regrouper une soixantaine de marques de premier plan, dont beaucoup présenteront des montres encore jamais vues en France. On y découvrira également des marques de créateurs indépendants comme Marc Alfiéri, Voutilainen, MB&F, Greubel Forsey, et même des petits nouveaux totalement « vierges », comme la Fabrique de montres normandes (manufacture de tourbillons Made in France). Avec le calibre développé à la fin de l’année dernière par BRM [dont j’avais dévoilé l’existence en début d’année, avant qu’il soit montré à quelques initiés à Baselworld], c’est donc le second tourbillon français réalisé en moins de deux ans : bravo les Gaulois !
••• Initiative intéressante par rapport à l’année dernière : un atelier Flik-Flak (montres pour enfants Swiss Made), qui va permettre aux papas de souffler un peu pendant l’exposition, en confiant leurs enfants à des hôtesses qui vont les faire goûter en leur apprenant à lire l’heure. Atelier ludique et créatif développé avec Flik-Flak (Swatch Group) à la demande de Business Montres, parce qu’il est déterminant d’initier les futurs amateurs aux montres suisses, en les informant dès leur plus tendre enfance…
••• Business Montres aura également son espace sur le salon [à côté de la Fondation de la Haute horlogerie, qui proposera un atelier pédagogique consacré au montage des mouvements]. Comme « l’horlogerie du futur se décrypte dans Business Montres », on verra sur cet espace Business Montres une animation jamais vue en France : je peux déjà prédire qu’elle marquera les esprits des grands comme l’imagination des plus petits...
••• Autres animations : l’espace où Christie’s estimera les montres des collectionneurs, l’Atelier du bracelet parisien, où l’équipe de Jean-Claude Perrin initiera les amateurs aux beaux bracelets, et la « librairie éphémère » tenue par WatchPrint pour découvrir les nouveautés de l’édition horlogère internationale.
••• Ne pas manquer non plus l’exposition de Stéphanie Guglielmetti, jeune et talentueuse artiste horlogère à laquelle on doit l’affiche du salon (ci-dessus) : elle nous initiera à ses « Rencontres dans les couloirs du Temps »…
De l’avis unanime, Belles Montres est le plus important salon européen grand public pour les montres de luxe. De nombreux amateurs se sont organisés pour y venir de toute la France et des pays limitrophes, Suisse comprise, en famille et parfois même en limousine, puisque qu’une flotte de Maserati sera à la disposition des amateurs tentés par une compulsion horlogère immédiate et anxieux de rallier au plus vite la boutique la plus proche [pas de ventes sur le salon, qui reste un espace d’exposition]. Renseignements : www.bellesmontres.fr et +33 149 269 159.
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