Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

Ivan, Rachida, Charles, Nicolas, Karsten, X*** et les autres
 
Le 01-12-2008
de Business Montres & Joaillerie

De quoi alimenter la conversation autour de la machine à café, dans les réunions pré-salons et dans les dîners en ville...

••• Et la Fabrication de montres normandes ? Fabrication et non fabrique : en franco-allemand dans le texte, on aurait pu trouver mieux ! Vous êtes nombreux à m’avouer votre frustration quand je parle de ce tourbillon normand sans rien montrer. L’image ci-contre n’est guère parlante, sinon pour exprimer l’intégrisme assez austère d’un parti-pris mécanique (tourbillon au verso) et mécanique. Un style horloger très germanique, bien assumé par Karsten Fraessdorf, 30 ans, qui se d’ailleurs régulièremen traiter de « sale boche » dans son bocage normand. Au point qu’il a dû déménager sa fabrique (pardon, fabrication) dans une ville voisine de son premier atelier de prototypage...

••• SIHH ou pas SIHH ? La question a pu paraître provocatrice quand Business Montres s’est fait l’écho de rumeurs à l’état-major de Richemont. Elle revient de façon lancinante au sein du comité des exposants, le coût exorbitant du salon étant dans la balance avec la faiblesse des commandes prévisionnelles. Autant dire que tout va se faire à l’économie...
La solidarité Richemont jouant, on peut estimer qu’il n’y aura pas de défection à l’intérieur du groupe, même si des marques comme Roger Dubuis ou Ralph Lauren se demandent bien comment elles vont pouvoir absorber ces coûts démesurés par rapport aux profits escomptés. Idem pour les indépendants. Pas de remplaçant en vue à sept semaines de l’ouverture ! Recherche candidats motivés pour le SIHH, désespérément...

••• Peut-on parler de krach horloger ? Le propos peut sembler défaitiste, mais les informations sur les mauvais chiffres réels des uns et des autres [ceux qu’on doit avouer au grand patron, pas ceux qu’on donne à la presse] laissent penser que la correction horlogère sera au moins aussi magistrale et spectaculaire que l’explosion qui l’avait précédée. Il est désormais clair que l’économie réelle est gravement contaminée par l’économie virtuelle et les cahots financiers vont chahuter la bonne marche des affaires sur tous les marchés. La consommation des ménages occidentaux plongent, à plus forte raison pour des biens qui ne sont pas de première nécessité comme l’automobile ou le luxe.
A l’intérieur même de la sphère horlogère, la crise du crédit va priver les entreprises de trésorerie : autant de commandes en moins à passer aux fournisseurs, qui feront la même chose de leur côté, jusqu’à ce que tout soit grippé par un effet classique de dominos. A quoi bon cacher que des plans sociaux sont à l’étude ?
En général, dans toute économie capitaliste, l’effondrement de la demande se traduit par un effondrement de l’offre. Surtout quand les Bourses elles-mêmes s’effondrent. Spirale infernale : moins de demande, moins de travail, moins de revenus, moins d’entreprises qui investissent, etc. La désintoxication dure plus ou moins longtemps et, quand les mentalités ont changé, la purge est terminée, les compteurs sont remis à zéro et le marché repart, sur de nouvelles bases, avec de nouvelles valeurs. C’est pour cette raison que 2009 est déjà l’année de tous les dangers et de toutes les renaissances...

••• C’était hier le 149e anniversaire de la parution de L’Origine des espèces par la sélection naturelle, ouvrage de Charles Darwin publié le 24 novembre 1859 et appelé à un retentissement mondial. Le tirage initial était modeste (1 250 exemplaires), mais la théorie assez puissante pour ébranler tous les dogmes créationnistes inspirés par la foi religieuse. La théorie de Darwin – toujours opérationnelle, moyennant quelques réaménagements, et confirmée par les progrès de la génétique – conclut à une évolution naturelle des espèces vivantes : les mieux adaptés à un milieu donné se reproduisent mieux et éliminent les autres. Principes qui s’adaptent aussi à la vie économique en général, et à l’horlogerie en particulier : les marques qui répondent mieux à la demande d’un milieu donné survivent plus facilement, surtout en période de crise. Cela semble vrai pour les grandes maisons, capables d’étaler dans les tempêtes, comme pour les marques de niche, plus aptes à se faufiler entre les périls. Ce n’est pas une question de taille, mais d’adaptation et de réponse aux défis de l’environnement. Merci, cher M. Darwin...
Qu’est-ce qu’on prépare pour le cent-cinquantième du darwinisme ?

••• Carton plein pour Romain Jerome à Beijing : en dépit de la crise, les Chinois restent très amateurs de luxe, et tout spécialement de montres, comme l’a prouvé le tout récent Top Series Luxury Show (World Trade Center, Beijing, 21-23 novembre). Les Titanic oxydées d’Yvan Arpa (Romain Jerome) ont fait sensation et damé le pion aux grandes marques plus classiques. Un signe, selon les experts, que les amateurs chinois cherchent moins à se valoriser à travers des « marques-signes extérieurs de richesses », mais qu’ils sont décidés à se faire plaisir avec des montres plus baroques et inhabituelles...
Souvenons-nous des « quatre grandes choses » que tout couple de jeunes mariés chinois devait acquérir sous Mao, du temps des tickets de rationnement alimentaire : la montre, la bicyclette, la machine à coudre et le poste de radio. Trente ans après la réforme économique lancée en 1978, le bonheur conjugal chinois est dans le pré suisse !

••• Le coup de gomme donné par Le Figaro au doigt de Rachida Dati, la ministre française de la Justice, est un signal faible : en soi, rien de méchant, juste une tentative cosmétique pour dédorer l’image d’une ministre assez portée sur le luxe. C’est maladroit, mais très révélateur pour les marques. Hier, les Rolex présidentielles brillaient de tout leur éclat sur les écrans. Aujourd’hui, on camoufle : question de respect de l’opinion publique et de ras-le-bol vis-à-vis d’un luxe devenu omniprésent et trop ostentatoire pour ne pas être exaspérant. Profil bas que les marques semblent avoir du mal à comprendre, en multipliant les informations sur les stars bijoutées par les unes ou par les autres.
J’espère seulement Chaumet n’est pour rien dans cette histoire de bague en or gris pavé de diamants à 15 600 euros et qu’il ne s’agit pas d’un investissement marketing...

••• A quand un gros poisson sur la « liste fatale » de Business Montres ? A en croire les initiés, il n’y a pas que les patrons des petites marques qui pourraient trinquer [voir nos informations précédentes sur les « sièges éjectables »]. On parle beaucoup d’un président qui figure parmi les plus gros salaires de la profession : il négocierait actuellement sa prime de départ, ainsi que la formulation exacte d’un communiqué officiel qui ne lui ferait pas perdre la face [ce qui paraît important dans son cas précis]...
Avec son sens des « relations inhumaines », il n’est pas certain qu’il soit regretté, tant par ses services que par son conseil d’administration...

••• La Commission de la concurrence suisse ouvre une enquête sur ETA (Swatch Group) : comme Business Montres l’avait annoncé dès lundi dernier, la Comco a donc ouvert une enquête préalable contre ETA à l’occasion des récents changements de tarifs et de conditions de paiement pour les mouvements. Ce n’est pas la première fois qu’ETA –bras armé du Swatch Group pour les calibres industriels – fait l’objet d’une telle attention des juges suisses de la concurrence : en 2004, ETA avait repousser de 2005 à 2011 la cessation définitive de ses livraisons d’ébauches aux sous-traitants, donnant ainsi aux manufactures et aux marques qui dépendaient du Swatch Group des délais suffisants pour mettre en place leur propre outil industriel.
Chaque entreprise a tout de même le droit de moduler ses prix à sa guise ! Il est troublant de voir des manufactures comme Lajoux Perret et d’autres repartir en guerre contre le Swatch Group en déclenchant une enquête de la Comco. Il serait temps de se réveiller ! Depuis 2002, on sait [on le savait avant, mais personne ne voulait le voir] que le Swatch Group a une logique industrielle qui n’est pas philanthropique. Nicolas Hayek n’a pas vocation à financer le marketing de ses concurrents quand ils refusent d’investir dans des usines de production.
Depuis 2002, ceux qui ont eu l’intelligence de procéder à ces investissements créatifs ont desserré le garrot du Swatch Group. Ceux qui se sont contentés de repolir des « bases ETA » et d’y ajouter des modules de leur cru ont accepté de perpétuer la position dominante d’ETA. Pourquoi se plaindraient-ils aujourd’hui de s’être mis eux-mêmes dans la nasse ? Ceux qui ont choisi de continuer à produire en Chine, en se contentant de mouvements de suisses achetés « sur étagère », sans créer leurs propres ateliers de développement, ont délibérément opté pour une politique de profits à court terme : pourquoi se plaignent-ils d’être subitement étranglés, alors la règle du jeu était claire et lisible ?

•••• Dans cette affaire d’inflation sur le prix des 7750, le Swatch Group a plusieurs cibles : sans tenir d’un souci légitime de profitabilité industrielle [quelle marque n’a pas récemment augmenté ses prix ?], et en plus de TAG Heuer, on peut considérer que Baume & Mercier, Raymond Weil ou même IWC et Hublot sont aussi dans le collimateur. Il s’agit là de « nettoyer » un peu le créneau visé par Longines – créneau qui va s’avérer stratégique en 2009, compte tenu du repositionnement low cost qui sera imposé à l’horlogerie dans les années à venir. Autres cibles potentielles des stratèges de Bienne : les marques sino-militaires allemandes (style Luftwaffe, boîtiers asiatiques, mouvements suisses, avec une prédilection pour le Valgranges), qui grignotent actuellement les positions de Tissot, Hamilton ou même Longines...

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time