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Après Sarkozy et sa Rolex Daytona, voici Barack Obama et sa TAG Heuer 1500.

L’honneur est sauf: le premier poignet américain est toujours Swiss made. Enfin, presque: car le jour de son élection, le président élu arborait une montre fabriquée en Chine. De quoi faire mousser les blogs horlogers.

Pour les amateurs de belle horlogerie, l’honneur est sauf: le poignet de Barack Obama est équipé d’une montre suisse. Une TAG Heuer de la série 1500 qu’il porte depuis le début des années 1990, en fait, et à laquelle il est fidèle aussi bien en famille que lors de ses meetings. Pour les fans du démocrate, tout comme pour les amateurs de la marque neuchâteloise, c’est une attitude exemplaire.

«La TAG Heuer d’Obama n’est sans doute pas aussi importante que la Rolex gravée par Marilyn Monroe pour le président Kennedy, ni même que la Timex perdue par George W. Bush en Albanie», peut-on lire sous la plume de Jeff Stein, collectionneur, sur le site www.onedash.com. «Mais cette montre est importante, car il l’a choisie jeune homme, il l’a conservée tout au long de sa carrière et l’a portée régulièrement, chaque jour, ces 15 dernières années. Dans l’image qu’une marque cherche à construire, nous avons ici un homme d’action, un aventurier, un sportif, portant une montre qui colle à sa personnalité.»

Mais les blogs horlogers ont commencé à s’agiter le jour de son élection: le 4 novembre, c’est affublé d’un modèle fabriqué en Chine que le président Obama a levé haut ses mains en signe de victoire. Un chrono en «private label», vendu 210 dollars aux employés du Service secret américain, qui arbore un logo en forme d’étoile à cinq branches. «Une bouse à quartz des services secrets qu’on mange avec des baguettes», relève un internaute sur un forum horloger suisse. Un blogueur renchérit: «laide, truc à cent dollars, mais bon c’est un cadeau de ses garde-du-corps, il est bien obligé». D’autres encore se demandent si le made in China n’est pas un signe direct à l’Empire du Milieu.

Bref, les commentaires vont bon train. Mais lorsque le même forum demande à ses membres quelle marque ils verraient bien au poignet d’Obama, ceux-ci ont des tas d’idées: «Une montre épurée, pas chargée et sans fouillis, fonctions ou boutons partout, comme une Lange 31». Ou «une IWC Portugaise régulateur, une Longines Master Maxi», voire une Magellan ou une Omega Speedmaster «qui lui rappellerait la belle aventure lunaire américaine».

Par contre, les amateurs de montre sont assez unanimes pour dire que le 44ème président américain ne devrait pas porter une Rolex. «Cela me rappellerait trop un autre président... plus petit», ironise un blogeur. Allusion à Sarkozy, dont la Daytona a été commentée par tous les collectionneurs amateurs de «pipole».

Et puis, quand même, à la décharge du démocrate, sa chinoise est quand même munie d’un mouvement japonais...

Vulcain continuera de réveiller les présidents

«Oui, nous souhaitons perpétuer la tradition de notre manufacture: le président Obama va recevoir sa montre Vulcain Cricket à son arrivée à la Maison blanche»: la responsable de presse de la marque Vulcain, établie au Locle, confirme que le 44ème président des Etats-Unis recevra tout bientôt la Cricket présidentielle. Une montre qui a sonné le réveil de nombeux présidents, dont Harry Truman: «Il arborait souvent sa Cricket offerte par le syndicat des photographes de la Maison blanche», note Vulcain. Il fut suivi du président Dwight «Ike» Eisenhower qui déclencha un jour l’hilarité de journalistes lors d’une conférence de presse: sa montre-réveil retentit au beau milieu de la manifestation. «Le jeune Richard Nixon avait également reçu une Cricket en cadeau en mai 1955, après avoir prononcé le discours inaugural du congrès annuel de la National Association of Watch and Clock Makers.»

Ce fut ensuite au tour de Lyndon Johnson d’arborer cette montre. Johnson, indique la marque, est d’ailleurs le seul qui ait acheté sa montre en Suisse, à Genève plus précisément. Mais les hommes de la sécurité rapprochée des présidents US détestaient cet «insecte braillard»: à plusieurs reprises, ils ont cru à la présence d’une bombe lorsque le réveil sonnait.

Revue FH
Françoise Kuenzi