Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

Du luxe, des montres et des horlogers
 
Le 04-12-2008
de Business Montres & Joaillerie

Daniel Roth, Confrérie horlogère, BNB, Franck Muller, Victorinox, Swatch, TAG Heuer, Maurice Lacroix, Rolex, Breitling, Cartier, Piaget, Hublot, Montblanc, François-Paul Journe et les autres...

••• Et le Giocatore Veneziano de Daniel Roth exposé à Belles Montres 2009 ? Effectivement, dans mon compte-rendu du salon, pas la moindre trace du « joueur vénitien » présenté par Daniel Roth, alors que c’était le seul automate horloger disponible au Carrousel du Louvre. Mea culpa : il y avait tellement de monde agglutiné devant que je l’ai manqué ! C’est d’autant plus dommage que j’avais beaucoup aimé, à Baseworld, autant la montre « Giocatore Veneziano » [une répétition minutes doublée d’un automate qui découvre de façon aléatoire un jeu de dés], inspirée par un des Joueurs de cartes du Caravage, que l’automate « Giocatore Veneziano » construit en parallèle par François Junod, dans la grande tradition des automates à mouvement horloger du XVIIIe siècle (ci-contre). J’imagine cependant que les visiteurs ont été un peu frustrés de découvrir l’automate sans la montre, produite pièce par pièce et toujours au montage à l’atelier...

••• On doit savourer avec respect le sens de la litote déployé par la FH (Fédération horlogère, Suisse) pour parler de ses statistiques horlogères, qui paraissent de plus en plus surréalistes aux insiders. Ce n’est pas de la faute de la FH : « La visibilité est particulièrement mauvaise. Les informations manquent. (...) Les contacts sporadiques et informels, les oui-dire ne suffisent malheureusement pas à dresser un portrait fiable de la situation. (...) Les données liées à la production, aux stocks et aux ventes manquent cruellement, particulièrement dans une période où la visibilité générale fait défaut. »
Merci, il était temps d’y penser : si ces données existaient [l’organisation de leur collecte relèverait normalement des missions de la FH], elles auraient sans doute permis de tirer à temps le signal d’alarme. Elles auraient poussé l’industrie à prendre les mesures conservatoires qui s’imposaient, en limitant autant que possible la « casse sociale » et les réactions excessives prises dans l’urgence...
Début d’explication à cette fantasmagorie statistique : c’est la faute des montres à plus de 3 000 francs ! Elles ont affiché en octobre une croissance « suffisante pour compenser la baisse de toutes les autres catégories. Le revers de la médaille est que cette hausse repose sur une base étroite: les garde-temps les plus chers ne représentent qu’un peu plus de 4% des volumes exportés. »
••• On baigne vraiment dans le surréalisme : quand 96 montres se vendent mal, mais que 4 trouvent preneur, la FH conclut que « le rythme est toujours positif » (octobre 2008) !

••• C’est aujourd’hui que Mathias Buttet (BNB) doit présenter sa nouvelle Confrérie horlogère. Son projet – assez contesté chez les marques clientes de BNB – consiste à créer, chaque année, pour le compte de six ou sept de ses meilleurs horlogers, autant de marques qui portent leur nom . Pour sa propre marque, chacun s’efforcera de développer une complication, une idée ou une décoration encore jamais tentées dans l’univers horloger. Raisonnement qui s’applique à de nouvelles architectures comme à de nouvelles approches conceptuelles, par exemple celle de la montre féminine de haute horlogerie, qui ne se résumera pas à une mini-montre dérivée d’un modèle pour homme, ni à un sertissage féminin de boîtier masculin [la Confrérie tendra ainsi à la parité].
••• La démarche de cette Confrérie, qui ressuscite l'esprit de l'ancien compagnonnage, est intéressante à plusieurs égards. D’abord pour animer le marché avec des nouvelles références fiables [garanties à vie par BNB grâce à un astucieux fonds commun de placement] et des nouvelles marques capables d’émouvoir de nouvelles cibles [on sait que les détaillants un peu pointus aiment ce genre de « chair fraîche » en vitrine].
Ensuite pour stabiliser une équipe horlogère : quel jeune talent horloger ne rêve pas d’une marque pérenne à son nom [seul Vartan Sirmakes, chez Franck Muller, avait osé le faire pour certains de ses horlogers, comme Pierre Kunz ou Pierre-Michel Golay] ?
Enfin assurer un affûtage toujours plus pointu du savoir-faire de BNB, aiguillonné en permanence par cette démarche d’excellence, dont les profits seront partagés entre les horlogers créateurs et BNB [ce qui ne gâte rien].
L’inconvénient, qui n’est pas mince, réside dans la concurrence ainsi déclarée aux marques clientes de BNB, qui redoutent de ne plus bénéficier du nec plus ultra des innovations de BNB et qui voient ainsi éclore de nouveaux compétiteurs – dont il faut espérer qu’ils n’auront pas la priorité dans les plans de production de la manufacture !

••• Pour son 125e anniversaire, Victorinox [troisième importateur de montres suisses sur le marché américain, derrière Swatch et Rolex, mais devant TAG Heuer] annonce le lancement d’une pièce d’horlogerie mécanique « hors du commun », éditée en série limitée et inspirée par certains éléments des couteaux suisses qui ont fait la célébrité de la marque.

••• Une bonne idée pour équilibrer le jeu des « chaises musicales » patronales : décompter aussi les premiers plans sociaux dont on entend parler dans les manufactures. Derniers connus, pour l’instant :
• 20 à 30 postes supprimés entre le Jura (Saignelégier) et Zürich pour Maurice Lacroix, première marque à avoir la franchise d’admettre quelques signes de refroidissement, avec 20 % de baisse du chiffre d’affaires planifiés pour 2009 [bilan qui ne sera pas facile à porter pour Philippe C. Merk, qui vient de quitter les commandes de Maurice Lacroix pour remplacer, dès le mois prochain, Georges-Henri Meylan chez Audemars Piguet].
• 30 à 50 postes supprimés (départs anticipés, restructurations) à Genève au sein du groupe Franck Muller, sur le site de Genthod et chez Gecoh [chiffres encore officieux].
• Bilan qui ne tient provisoirement pas compte des mesures de chômage technique qui se multiplient dans les vallées, ni des contrats non renouvelés pour les intérimaires et les stagiaires [à peu près 300 à 400 postes pour les seules grandes marques comme Rolex, Breitling, Cartier, Piaget, etc.].
••• Bien sûr, il ne s’agit pas de stigmatiser les directions qui procèdent à des ajustements de personnel [ce qu’elles sont en droit de faire, quand elles n’en ont pas le devoir pour assurer le survie de l’entreprise], mais d’obtenir, en temps utile, des instantanés réalistes sur la vraie situation économique de l’industrie. C’est la vérité qui rend intelligent et qui permet de prendre les bonnes décisions, pas le déni de réalité...
••• Précision supplémentaire : il est évident que ce décompte s’appuiera pour beaucoup sur les informations recueillies ici et là, à la source, et non sur les communiqués officiels [on sait ce que valent les « statistiques » publiques : voir ci-dessus l’information sur la FH]. A chacun, donc, de faire circuler les nouvelles : un e-mail suffit...

••• Que faut-il penser quand le directeur général de la principale banque des entreprises horlogères suisses [celles des vallées] vous avoue son extrême pessimisme, compte tenu de ses propres grilles d’analyse et de ses propres courbes indicielles ? Sans doute que la cassure entre le début et la fin 2008 est encore plus brutale et profonde que ce qu’on pouvait redouter. Et comment réagir quand le même banquier admet, en demandant évidemment de ne pas le citer : « Moi, ça va encore ; mais vous verriez mon stratégiste, ses courbes sont encore plus inquiétantes » ? C’est plus que jamais le moment de ne pas se cacher la vérité et de cesser la politique de l’autruche...

••• C’est la saison des nouvelles boutiques horlogères « francophones » : ces jours-ci, Hublot et Montblanc à Genève ; dans quelques jours, François-Paul Journe à Paris (63, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à deux pas de l’Elysée). Plus quelques autres à venir au cœur de Paris et à Genève...

••• Quelques mouvements dans la presse horlogère : Thierry Brandt quitte le Matin bleu (gratuit du groupe Edipresse, Suisse) pour prendre la rédaction en chef d’Heure Suisse (groupe Promoédition, Suisse), où il succède à Flavia Giovannelli, partie rejoindre la Tribune de Genève (groupe Edipresse, Suisse). Thierry Brandt avait collaboré à Europa Star de 2001 à 2004. Toujours chez Edipresse, les contenus éditoriaux de Worldtempus seront supervisés par Louis Nardin, qui était le bras droit de Michel Jeannot (Revolution), alors qu’on s’attend à quelques changements supplémentaires chez les commerciaux du pôle Edipresse Luxe.



 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time