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Manuel Emch redonne ses lettres de noblesse aux automates de Jaquet Droz
 
Le 09-12-2008

Manuel Emch redonne ses lettres de noblesse aux automates de Jaquet Droz. En 2009, il présentera à Baselworld la Machine à écrire le temps. Levons un pan du voile.

En 2009, cet homme – oui, celui qui est en portrait – va vous faire rêver. Ces dernières années, les horlogers nous ont tous promis de porter un mirage à nos poignets: la montre qui résout l’équation du temps, celle qui tourbillonne sur des axes insoupçonnés, le garde-temps qui a tout pour nous donner l’heure mais s’en abstient finalement, et que sais-je encore… Mais cet homme aux airs de magicien va nous rappeller qu’enfant, nous avions sûrement le rêve un peu bizarre d’avoir un «petit» ami rien qu’à nous: un lutin, un robot ou, plus prosaïquement, le chat sur lequel l’on a finalement jeté son dévolu.

Pièces de rois

Manuel Emch a beaucoup plus d’imagination que de simplement s’enticher d’un animal domestique. Il veut donner corps à l’imaginaire et créer la Machine à écrire le temps. A la tête de Jaquet Droz, le Biennois s’est plongé dans le patrimoine de sa maison pour redonner du souffle à une épopée entamée il y a deux cent septante ans par Pierre Jaquet Droz lui-même. Cet horloger d’exception s’était illustré comme l’un des esprits les plus brillants de son siècle qui n’en manquait pourtant pas. Ne lui attribue-t-on pas l’invention du premier ordinateur?

Pierre Jaquet Droz avait en effet une spécialité, les automates qui stupéfiaient alors les cours d’Europe, de Russie et de Chine. Parce qu’il y avait de la prouesse technique et de la poésie dans ces pièces presque humaines, l’horloger a conquis le coeur des rois et des reines.

Quand Swatch Group reprend la maison en 2000 et propulse à sa tête Manuel Emch, ce dernier comprend vite qu’entre Breguet, Blancpain et autre Omega, il doit trouver un créneau bien à lui. Ce sera celui de l’émotion qui l’emporte sur la prouesse technique. Cet ancien de Sotheby’s rachète aux enchères des montres anciennes de la maison jusqu’à tomber sur une Grande Seconde. Elle sera le point de départ du renouveau, cela pour la modique somme de 2000 dollars.

Un univers rétrofuturiste

Une aiguille immense qui chipe la vedette à l’heure. La minute deviendra ainsi le clin d’oeil reconnaissable entre mille de la marque. Le chiffre 8 qui se forme sur le cadran devient la base du nombre limité des séries (8, 28 ou 88). «Il est symbole de prospérité en Asie et d’infini ailleurs».

Ces compteurs agissent comme autant de regards qui veulent nous happer dans un univers rétrofuturiste mais aussi parler à nos émotions. L’histoire n’en finit pas de tourner sur elle-même, se nourrissant de son propre sujet. Un véritable conte que Manuel Emch – très influencé par le courant du storytelling – saisit au vol. «Une montre doit vous permettre d’exprimer une belle histoire. Et ce faisant vous permettre de vous dévoiler et de vous ouvrir à votre environnement.»

Et la Machine à écrire le temps, alors? Ce sera une nouvelle histoire à raconter pour le détaillant qui emballera le garde-temps fraîchement acquis dans sa boutique. «Vous avez vu mon automate?»

Assurément, cela en titillera plus d’un d’en savoir plus sur ce robot né de l’art horloger pour vous écrire l’heure après simple pression sur un bouton. Six ans de travail, plus de 1000 pièces. Et, à la fin, une expression pure et personnelle de ce que peut être le luxe.

La Machine à écrire le temps sera produite en série limitée et une cinquantaine d’entre elles sont déjà prévendues au Japon.

Luxes par Bilan
Stéphane Benoit-Godet

 



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