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Comment Carla Chalouhi a mis Paris sous le charme d’Arije
 
Le 16-12-2008
de Business Montres & Joaillerie

Au cœur du triangle d’or parisien, c’est déjà une des plus belles boutiques horlogères de Paris. C’est aussi un pari audacieux sur l’amour que portent aux belles montres les clients traditionnels du luxe parisien…

••• Lundi soir, grosse bousculade de célébrités parisiennes avenue George-V, où Carla Chalouhi, la diva parisienne des montres de luxe, inaugurait sa nouvelle boutique Arije, à cent mètres de sa boutique « historique » de la rue Pierre-Charron [information Business Montres du 5 décembre dernier].

••• Laissons aux sites spécialisés et aux revues mondaines le soin de publier les images et les noms des personnalités qui se pressaient chez Arije et qui illustraient aussi bien le monde de la mode, du show business, de l’écran, de la télévision, de la politique ou même de la diplomatie internationale. Quel réseau ! Et quels bons clients, puisque l’équipe d’Arije en a profité pour faire quelques affaires…

••• Il y avait aussi le tout-Paris et le tout-Genève horloger, pour une boutique qui ne présentera que neuf marques, avec une présence marquée de Rolex sur la moitié de l’espace – ce sera la boutique Rolex qui manquait dans le secteur des Champs-Elysées – et d’Audemars Piguet dans la moitié de l’autre moitié. Autres références de prestige : un grand corner Guy Ellia, qui trouve également là sa boutique parisienne de référence (horlogerie et joaillerie), et des vitrines Breguet, Blancpain, Ulysse Nardin ou Jaeger-LeCoultre.

••• Comme Business Montres l’avait déjà remarqué, les originalités de ce nouveau concept Arije ne manquent pas. Presque en face du Four Seasons, la situation sur l’avenue George-V est idéale, non seulement pour l’exposition [superbe vitrine : ci-dessus], mais aussi pour la clientèle traditionnelle d’Arije – des clients proche-orientaux ou slaves à gros potentiel marchand. Le « bar à montres » de l’entrée est lui aussi nouveau dans le paysage horloger : stylisé, il propose une dizaine de mini-vitrines circulaires pour mettre en valeur un des produits vedettes des marques proposées. Amateurs de tourbillons full serti et de pièces rares, sinon uniques à Paris, ne manquez pas la visite : Carla Chalouhi est une spécialiste des modèles uniques introuvables ailleurs !

••• Le parti-pris ivoire et or des codes couleurs de la boutique change agéablement des traditionnels comptoirs de bois plus ou moins précieux chers aux horlogers. On est ici dans une opulence qu’il s’agit de montrer, sans tomber toutefois dans le baroque dorée à la feuille du Louis XV séoudien. Cette profusion chryséléphantine ne fait d’ailleurs que souligner les lignes futuristes du mobilier et de la décoration, largement basée sur le cuir : ne pas manquer non plus le salon VIP du niveau inférieur, avec, d’un côté, le bar et, de l’autre, la « bulle » des horlogers du SAV (concession Rolex oblige). Modernité des volumes, élégance du style et richesse des matières : tout a été conçu, dans cet espace, pour créer une boutique horlogère de référence dans le « triangle d’or » du luxe parisien.

••• Les amis de Carla auront le choix entre leurs vendeuses préférées – celles de l’espace Arije I – et la nouvelle équipe d’Arije II, coachée par une directrice venue du quartier Vendôme (Chaumet, Tiffany). Il est évident qu’Arije II et son salon VIP seront plus confortables qu’Arije I, ne serait-ce que pour des questions de place, mais il y aura sans doute des nostalgiques des cafés, des thés et des gâteaux qu’on prenait sans souci ni pression aux tables de vente d’Arije I, avec quelques-unes des meilleures vendeuses de haute horlogerie de Paris, arabophones évidemment et toujours très pointues techniquement sur les montres qu’elles présentent.

••• On ne peut pas faire l’économie d’une réflexion sur la rentabilité d’un tel point de vente dans les deux années à venir, alors que l’argent et les clients vont se faire rares. L’expérience des crises précédentes a démontré à Carla que ses clients habituels n’étaient pas forcément les plus sensibles aux aléas de l’économie. Renforcer l’identité luxe d’Arije est tout simplement une réponse à la sinistrose du retail parisien et une prise de position ambitieuse sur le haut du haut de la pyramide…

••• Autre interrogation légitime : la prolifération parisienne des vitrines Rolex. Jamais Paris n’avait compté autant de boutiques exclusives, de corners privilégiés ou espaces de premier plan consacrés à Rolex. Et jamais Rolex n’avait aussi bien livré – et facturé – ses détaillants. L’offre est abondante et on le remarque dans les vitrines, où apparaissent des Oyster Professional qu’on n’y voyait plus depuis plusieurs années. Ce qui pousse à un certain laxisme sur les prix.
Si mes informations sont bonnes, il y a d’ailleurs eu quelques engueulades mémorables entre détaillants parisiens à ce sujet, au cours d’un intéressant dîner privé…

 



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