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SIHH - La cité interdite!
 
Le 11-01-2009
de SOJH® - Expositions

Infranchissable pour le quidam, la citadelle du Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH pour les initiés) prend possession de la halle 6 de Palexpo Genève du 19 au 23 janvier.

Coup de projecteur sur cet antre du luxe dont la scène feutrée cache des coulisses bourdonnantes.

Pas de formule magique, pas de sésame ouvre-toi à moins de présenter patte blanche - entendez par là un visa en bonne et due forme délivré par une des marques exposantes. Autrement dit, à moins d’être fiché sur les listings en tant que journaliste, client privilégié, fournisseur attitré ou détaillant, pas moyen de franchir l’enceinte.

Ultra sélect, ultra luxe, ultra bright.

La réputation du SIHH en fait un objet de convoitise pour qui ne peut y entrer. Car il s’agit bel et bien d’une forteresse, imprenable sans passe-droit. Pas de formule magique, pas de sésame ouvre-toi à moins de présenter patte blanche - entendez par là un visa en bonne et due forme délivré par une des marques exposantes. Autrement dit, à moins d’être fiché sur les listings en tant que journaliste, client privilégié, fournisseur attitré ou détaillant, pas moyen de franchir l’enceinte. N’essayez même pas, vous vous heurteriez à une armada d’agents de sécurité. Les contrôles sont poussés au maximum, les accréditations scannées, les invités photographiés à l’accueil. Les flux sont dûment enregistrés, mesurés avec précision. Vous badgez pour entrer, vous badgez pour sortir. Aucun espoir de passer inaperçu, aucune brèche pour se faufiler incognito. N’est pas happy few qui veut. Un des objectifs du Comité des Exposants et de la Fondation de la Haute Horlogerie, organisatrice du salon, est justement de préserver l’exclusivité des lieux… Et qui dit exclusivité dit prestige.

Le ton est donné dès le hall d’accueil, monumental : l’atmosphère est d’emblée intimiste, malgré la vaste et vierge étendue que l’on doit traverser avant d’atteindre le comptoir d’enregistrement. C’est là d’ailleurs tout le talent du SIHH : parvenir à faire de l’intime avec du grandiose.

Passé le sas (oui, j’ai un badge...), la cité déploie son faste sur 30'000 m2 enveloppés d’une lumière chaleureuse. Oubliés les a priori sur l’agitation frénétique des salons de l’Auto ou du Livre, nous voici dans un univers où le temps s’arrête (sans vouloir faire de l’esprit), libérés de cette migraine caractéristique des grands rassemblements publics. Une première visite est indubitablement intimidante : les lieux sont solennels, l’ambiance raffinée. Moquette moelleuse à souhait, digne des plus beaux palaces – de celles qui étouffent les pas tant elle ressemble à de la ouate (talons aiguilles à proscrire). Canapés de cuir lisse et immaculé, disposés dans un esprit lounge. Toile couleur crème qui habille uniformément les plafonds. Lampes cristallines signées Starck. Décors floraux qu’il n’est pas rare de vouloir chiper en douce (peine perdue). Bars et tables engageants où prendre des forces, à discrétion : croissants le matin, menus gastronomiques à midi, amuse-bouche le soir, champagne à toute heure, nous sommes en first class. Le SIHH a le sens de la cérémonie et de la convivialité. Celui de l’organisation aussi : les invités – qui sont là pour travailler (rappelons-le pour ceux qui s’étaient arrêtés pour siroter un… café) – sont efficacement pris en charge, et ce même depuis leur hôtel par des navettes régulières. Les journées se remplissent entre un tour du propriétaire, l’exposition Think Time Think Swiss Excellence de la Fédération de l’industrie horlogère suisse, le lancement de la campagne internationale de prévention contre la contrefaçon de la FH, les présentations des nouveautés horlogères, la lecture des quelque 120 magazines spécialisés à disposition… Les marques accueillent leurs invités avec un professionnalisme qui laisse rêveur. Et parce qu’il s’agit d’un salon privé, on s’offre le luxe de discuter avec les patrons, les maîtres-horlogers, les sertisseurs, les designers. On prend le temps de goûter aux tendances qui se profilent, d’essayer les montres et les parures. On découvre les secrets de fabrication de tel modèle, on remonte tel mécanisme, on enclenche tel chrono… Parce qu’il s’agit d’un salon privé, l’art et l’artisanat retrouvent la place qui leur est due : la première. Et nous, celle de visiteurs privilégiés, enchantés de ne pas avoir à jouer des coudes pour atteindre les vitrines.

Cette année, un nouveau protagoniste, Ralph Lauren Watch and Jewelry, s’ajoute aux seize habitués. Si l’espace collectif est homogène, on reconnaît dans chacun des stands l’identité de son hôte. Le rouge de Cartier, les rayures de Roger Dubuis... Ceci dit, parler de « stand » à ce niveau de qualité est un sacrilège tant ces showrooms sont réfléchis en termes d’image et de décor. Parquets pour les uns, tapis pour les autres ; lustres à pampilles ou plafonniers high tech ; ambiance galerie d’art ou nautilus ; plantes vertes ou plantes tout court… Les repères perdus dans les parties communes reprennent leur droit. Pour ce qui est du sens de l’orientation, pas besoin de savoir où tourner en sortant de chez Jaeger-LeCoultre pour aller chez Piaget : le salon est conçu en boucle. Le pire qui puisse arriver est donc de tourner en rond. Quoique… Non : le pire demeure sans doute (à l’unanimité) la via ferrata du petit coin : on s’échappe côté cour, on vire à droite, on descend les escaliers, on croise un agent de sécurité, on traverse des couloirs… et on ressort côté jardin. Qu’à cela ne tienne, le salon est conçu en boucle. Tiens ?! Des journalistes asiatiques jetlagués endormis sur les canapés du Club de la presse !? Ils auraient mieux fait de s’octroyer une pause au nouvel espace détente et massage de Van Cleef & Arpels…

En coulisses, c’est une toute autre histoire... Ça bourdonne, ça vrombit, ça grouille... Une vraie ruche d’abeilles laborieuses qui s’affairent non stop.

L’âme du SIHH. Le personnel de la Fondation de la Haute Horlogerie assure d’une main de fer le quotidien de velours du salon. Mais le plus impressionnant se situe en amont, durant les 14 petits jours dont la FH dispose pour monter le dôme de la Cité. Pendant ce laps de temps, la ruche grossit de 700 ouvrières représentant tous les corps de métier, du peintre à l’électricien, de l’informaticien au plombier. Les semi-remorques et les fenwicks se bousculent à la porte 55 de Palexpo, au point de créer des embouteillages qui rivalisent avec les heures de pointe des plus grandes artères. La mission de ces bâtisseurs de l’éphémère : rapatrier 8'000 m2 de stocks, dispatcher containers et palettes, monter les décors avec une logistique qui tient de la chimère. Au sol, avant de dérouler le tapis ouaté, on trace le chemin des câbles, on note l’emplacement des prises, on prévoit les arrivées d’eau et le branchement de la climatisation… Les plannings ne s’accordent aucune marge de manoeuvre et les cahiers des charges, drastiques, sont chargés d’adrénaline. Une fois le plateau dressé, entrée en scène des 17 marques pour personnaliser leurs sanctuaires en un temps record. Le spectacle peut alors commencer. Derrière le rideau se sont ainsi assemblés les rouages parfaitement huilés d’une mécanique sophistiquée. De là à faire le parallèle avec le mouvement d’une montre de Haute Horlogerie, il n’y a qu’un pas…

Anne-Marie Belcari
Revolution

 



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