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Au cours de cette semaine de haute horlogerie à Genève, j’ai…
 
Le 26-01-2009
de Business Montres & Joaillerie

Mobilisé par les salons, au SIHH comme dans Genève et ses environs, le « sniper du vendredi » n’en reste pas moins fidèle à son poste de tir.
Ces jours-ci, j’ai donc…

••• DISCUTÉ AVEC NICOLAS HAYEK (SWATCH GROUP) que j’ai croisé par hasard à la Cité du Temps de Genève, où je venais découvrir l’exposition sur la Fifty fathoms proposée par Blancpain. Le président du Swatch Group signait personnellement une épaisse pile de certificats d’authenticité remis à tous les acheteurs de montres Breguet. Comme notre rencontre tenait du hasard, aucune mise en scène dans l’épaisseur de la pile : j’en ai déduit que Breguet vendait encore beaucoup de montres ! Nous avons également parlé d’une prochaine grande exposition Breguet dans une capitale européenne : une rétrospective historique qui permettra de « balayer » près de deux siècles et demi de traditions et d’innovations horlogères.

Lieu exact encore confidentiel, mais ce sera une référence mondiale !
Nous avons évidemment parlé de la « crise » et j’ai bien apprécié son approche : C’est la fin de la ruée vers l’or pour tous ceux qui se sont lancés dans la montre pour faire du fric. Désormais, on ne pourra plus faire autant d’argent avec de simples boniments : les fausses valeurs vont s’effacer au profit de ceux qui savent encore faire ce métier.

Le paysage va être plus propre et « nettoyé » des trop nombreuses marques de luxe bidon, qui se contentaient de quelques diamants et de quelques publicités pour faire croire à leur légitimité. Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel et le rêve est fini. Restent les vraies valeurs et le vrai luxe, appuyé à une vraie tradition et à une vraie innovation : quand je vois la liste d’attente pour notre double tourbillon [réf. 5347], qui vient d’arriver en vitrine et qui est pourtant lourdement facturé, je comprends à quel point ce sont les vraies montres qui assureront la relance de l’horlogerie ».

••• Je ne dirai rien de nos autres sujets de conversation, mais j’ai le sentiment qu’ils nourriront une bonne partie de l’actualité de 2009. J’ai en tout cas trouvé un Nicolas Hayek plus en forme et plus en verve que jamais, avec une vista qui me fait penser que, comme dit la chanson, « s’il n’en reste qu’un, ce sera celui-là »…

••• VISITÉ L’EXPOSITION FIFTY FATHOMS MONTÉE PAR BLANCPAIN PENDANT LE SIHH (ce qui était sûrement un hasard), mais ce qui a en tout cas permis au Swatch Group d’occuper le terrain au cœur de Genève, avec un événement Breguet et une présence active de Jaquet Droz pendant toute la semaine [Manuel Emch y a reçu à peu près autant de clients et de journalistes que pendant Bâle]. On sait que la Fifty Fathoms est, historiquement, la première montre de plongée grand public à avoir adopté les codes esthétiques actuels de cette famille horlogère, codes ultérieurement devenus tables de la loi grâce à la Submariner de Rolex.

Intéressante présentation des pièces historiques, civiles et militaires, dans une allégorie d’univers nautique enrichi par d’extraordinaires photographies sous-marines, éditées dans un non moins superbe port-folio, Fifty Fathoms Edition, vrai livre d’art, très soigneusement imprimé sur différents supports papier (avec certaines techniques argentiques disparues), qui collecte les meilleures images des meilleurs photographes subaquatiques de l’année.

••• Les amateurs de nus féminins pourront admirer la série de « Liquid Form » d’Helmut Horn : depuis que j’ai vu ces images, je crois à la légende des sirènes (ci-dessus) !

••• NOTÉ LA POSTURE OFFENSIVE DE TOUS LES DÉTAILLANTS PRÉSENTS À GENÈVE 2009 : sourire aux lèvres, épaules plus hautes, regard plus décidé, ils sont les vrais vainqueurs de cette session genevoise 2009. Au SIHH comme dans les expositions périphériques, les détaillants ont regagné un peu d’espace stratégique dans le bras-de-fer qui les confronte aux marques. Ils ont globalement affirmé leur droit de choisir et leur souci d’équilibrer leurs vitrines entre marques « lourdes » (généralement des marques de groupe) et marques indépendantes. Certaines marques du SIHH l’avaient compris en évitant d’imposer à leur réseau des stocks inutiles et en laissant « en option » certaines pièces en série limitée – qui ont, bien entendu, déclenché des caprices parce que c’étaient celles que les détaillants voulaient à tout prix !

••• Même si tous les détaillants n’ont pas été au bout de leurs élans, une des questions qu’ils m’ont le plus souvent posée était celle des marques « à ne pas manquer » en dehors du SIHH. Les « petites » marques off-SIHH ont noté, elles aussi, les visites de détaillants auxquelles elles n’avaient pas accès, pour des engagements déjà fructueux ou des contacts qui porteront leurs fruits ultérieurement…

••• CROISÉ DANS LES COULOIRS D’UN PALACE GENEVOIS UN DES PLUS IMPORTANTS PARALLÉLISTES du marché gris de la haute horlogerie. Il avait avec lui une liste impressionnante de montres d’une marque du SIHH dont le patron raconte à qui veut bien le croire qu’il a fait une extraordinaire année 2008 et qu’il ne fera pas moins de 15 % de croissance en 2009. Les références proposées par ce paralléliste étaient pourtant celles de la collection 2008 et il les proposait à un prix inférieur au prix de cession de la marque, mais sans vraiment provoquer une bousculade chez les détaillants présents…

••• On m’objectera, comme d’habitude, qu’il ne s’agissait que d’un déstockage « sauvage ». Sauf que, renseignements pris, d’autres listes circulent, pour la même marque, chez les parallélistes d’autres zones géographiques [il semblerait qu’il y ait un cartel des parallélistes de la haute horlogerie, avec un partage très précis des territoires !]. Soit à peu près une année de production dans les tuyaux : on comprend que personne ne se soit empressé de commander au SIHH…

••• CROISÉ, DANS LES COULOIRS DU SIHH, LUC PETTAVINO, QUI FAISAIT SA TOURNÉE PRÉ-ONLY WATCH 2009 : beaucoup de projets exceptionnels en préparation, même si certaines manufactures n’ont pas encore forcément compris les règles du jeu de ce « championnat du monde des prototypes horlogers ».

Sans entrer dans les détails, quelques tendances sur les pièces dont on parlera : Richard Mille a mis au point une nouvelle « pièce unique » toujours développée avec Philippe Starck. TAG Heuer a promis la première V 4 de série. Max Büsser annonce une HM 2 revue et corrigée par un grand artiste contemporain. BNB devrait présenter un coffret exceptionnel des nouvelles marques de sa Confrérie horlogère ». Patek Philippe a promis quelque chose de fantastique. Van Cleef & Arpels nous emmènera pour une « Journée à Monte Carlo ». Impossible de citer la trentaine de marques aujourd’hui lancées dans cette compétition charitable…

••• Rappelons succinctement quelques règles du jeu. Only Watch est un « concours » de créativité entre professionnels, sous le regard néanmoins attentif des réseaux et de la communauté des aficionados de la montre [ceux que j’appelle les « pro-am » tellement ces amateurs ont des compétences quasi-professionnelles]. Une édition Only Watch doit être une montre exceptionnelle, et non le simple n° 1 d’une série ou la déclinaison en couleur d’une pièce de la collection : on prouve à Only Watch sa créativité, sa réactivité et sa capacité à transcender ses propres codes. Les marques qui l’ont compris se servent d’ailleurs d’Only Watch pour tester des propositions très audacieuses [c’est ce qui avait permis à Jerôme De Witt d’offrir 400 000 euros à la Fondation pour sa WX-1 qui n’était que virtuelle].

Only Watch est aussi, en interne, un magnifique outil de mobilisation des équipes créatives, confrontées à un challenge sans implication commerciale décisive. Une vente Only Watch se prépare en amont [motivation interne, implication des équipes, communication réseau et collectionneurs] ; elle se vit pendant la vente [soutien éventuel des enchères] : elle se débriefe en aval [communication des résultats et exploitation de l’image]. C’est, tous les deux ans, un des points forts de l’agenda horloger et une rendez-vous stratégique à ne pas rater

••• LU DANS LA PRESSE ANGLAISE UN RAPPORT QUI DEVRAIT INTÉRESSER LES HORLOGERS : apparemment, et contrairement à une idée reçue, les filles sont plus « branchées » nouvelles technologies que les garçons. L’étude a été menée par une équipe de psychologues de l’université du Hertfordshire (Royaume-Uni) sur un peu plus de 7 000 enfants de 6 à 14 ans : 94 % des filles (contre 88 % des garçons) utilisent un ordinateur portable. Plus intéressant encore : ce sont les mères (50 % des cas, contre 22 % pour le père) qui assurent l’initiation et la transmission du savoir concernant les nouvelles technologies. Confirmation : le rôle d’Internet dans l’apprentissage des connaissances (rapport à télécharger sur http://intuitivemedia.com).

••• C’est un encouragement à méditer pour tous ceux qui pensent que les femmes aiment les technologies horlogères, mécaniques ou électroniques, et pas seulement les diamants. Raison pour intéresser ces filles « branchées high-tech » à des montres électroniques amusantes, qui ne se limiteraient pas à des animations dans le goût Hello Kitty : c’est à leur âge qu’on prend l’habitude de porter et d’aimer les montres !

••• TENTÉ DE SAVOIR COMBIEN DE DÉTAILLANTS AVAIENT COMMANDÉ UNE COLLECTION RALPH LAUREN : en dehors des flagships Ralph Lauren à travers le monde [soit une trentaine de points de vente dans le monde, qui ne pouvaient de toute façon pas faire autrement], il semblerait que pas un seul détaillant n’ait signé un contrat de distribution. Tout juste a-t-on noté quelques promesses, assorties d’un sourire poliment énigmatique, chez une poignée de détaillants asiatiques. Ceci sous résrve d’informations ultérieures : il reste encore une journée de SIHH !

••• On en revient à la logique Louis Vuitton : seul Ralph Lauren vend Ralph Lauren ! C’est un business model très original et très profitable dans le cas de Louis Vuitton, même s’il n’avait pas été anticipé par les stratèges des montres Ralph Lauren, qui auront tout de même dépensé à peu près 25 millions de francs suisses pour en arriver là [frais de création, de développement et de promotion au SIHH compris]. En tout cas, il ne semble pas qu’on porte le deuil à l’état-major Richemont de Bellevue…

••• TROUVÉ QUELQUES CONFIRMATIONS À MES IMPRESSIONS SUR RALPH LAUREN dans Le Temps (Suisse) de ce matin, sous la plume de Catherine Cochard : (…) « Il aura fallu deux ans pour mettre au point les 23 références qui seront commercialisées dès le printemps, pour un prix variant de 10000 à 30000 francs selon le modèle. Si la conception de la marque horlogère remonte à une période antérieure de haute conjoncture, son positionnement peu modeste crée aujourd'hui la polémique dans les couloirs du salon horloger.

“C'est beaucoup trop cher!“, disent les acheteurs parmi lesquels Laurent Picciotto de la boutique Chronopassion à Paris. “J'ai vu les pièces et je ne crois pas du tout au projet. En aucun cas je ne me risquerai à les proposer: à de tels tarifs, les clients vont être difficiles à convaincre“. (…) “Les similitudes avec d'autres produits sont trop nombreuses, regrette Laurent Picciotto. On m'a dit que chez Cartier les réactions ont été vives, tant les emprunts sont évidents. Selon moi, cette expérience va se limiter aux boutiques Ralph Lauren“. Un grand distributeur européen qui préfère garder l'anonymat ajoute : “J'aurais préféré que Cartier lance une montre spécifique pour Ralph Lauren, grand admirateur de la marque, plutôt qu'une copie du modèle Cloche“. »

••• J’avais personnellement évité l’allusion au modèle Cloche de Cartier, transformé ici en étrier, mais il faut avouer que les designers de ces trois collections ont un peu abusé des « citations »…

••• SURPRIS, DEVANT LES VITRINES RALPH LAUREN, UN DIRECTEUR MARKETING DU SWATCH GROUP, qui n’était pas là par hasard, mais qui avait l’air assez satisfait de ce qu’il voyait des collections Ralph Lauren et des commentaires faits par les détaillants : « Décidément, Richemont n’a pas la main heureuse ces dernières années, en particulier dans la mode : Dunhill, Lancel, Alaia, Roger Dubuis, Ralph Lauren, ça commence à faire beaucoup ! »…

••• Pour être juste, il faut cependant admettre que l’opération Chloe est un succès assez lucratif pour Richemont dans l’univers de la mode, où la joint-venture avec Ralph Lauren devait permettre au groupe de consolider quelques passerelles… Ce sera pour la prochaine acquisition !

••• DÉCOUVERT, DANS UNE SUITE DE L’HÔTEL D’ANGLETERRE, LA NOUVELLE HM 2 EN CÉRAMIQUE DE MB&F, dont je dois être le seul à ne pas avoir encore publié l’image [vous la trouverez partout]. Et je ne regrette pas cette omission : l’image officielle ne rend absolument pas hommage à la montre, dont la céramique – la plaque supérieure de la montre – a été taillée avec une incroyable minutie et polie à la meule diamantée pour obtenir un effet mat et « strié » si travaillé qu’on ne réalise plus qu’il s’agit de céramique. Une vraie gourmandise pour les amateurs.
••• Au passage, j’ai aussi découvert une Horological Machine généreusement sertie, dont personne n’a vu la moindre image puisqu’elle est confidentiellement réservée à quelques néo-milliardaires post-soviétiques. Peut-être que Max Büsser les cache volontairement : il a honte ?

••• RENDU HOMMAGE À LA PRESCIENCE DES PRINCIPAUX PATRONS DU GROUPE RICHEMONT, qui avaient tous – presque sans exception – « anticipé la crise » et préparé des collections adaptées aux nouvelles conditions du marché. A en croire leurs interviews dans la presse, tous étaient en ordre de bataille bien avant le krach financier !
••• Formidable capacité d’anticipation, mais manque de communication au sein du groupe : dommage que les responsables financiers de Richemont aient été, eux, surpris par les résultats « dramatiques » de la fin de l’année et que les analystes n’aient pas compris avant que « la voilure avait été réduite au bon moment pour passer la tempête »…

••• FÉLICITÉ ANTOINE PRÉZIUSO POUR SON CONCOURS « TIME DRESS CODE » organisé pour les élèves du Centre de formation professionnelle Arts appliqués de Genève. Ce concours de créativité horlogère proposait à ces jeunes élèves de seconde année de rhabiller (boîtier, cadran, bracelet) un prototype de boîte en laiton. Le résultat prouve à quel point la montre reste un objet excitant pour les jeunes créateurs, qui donnaient là leur interprétation du temps. Résultats et productions de ce concours en ligne sur http://www.ge.ch/cfpaa.

••• Plus de la moitié des neuf meilleures propositions seraient directement utilisables par telle ou telle marque de montres. Certaines propositions prouvent un belle maturité (je pense ici à la montre Elara, doublement mystérieuse et orbitale) ; d’autres un vif souci de repenser les codes du temps (que d’idées dans la Destroy Time ou dans l’End Less !). Contrairement à une idée reçue, trop fréquemment reprise dans les discours horlogers, le « retour au classicisme » n’est qu’un des éléments mineurs de la réponse à une crise dont les montres ne s’extirperont que par un surcroît de créativité…

••• DÉCOUVERT, AU POIGNET D’UN JOURNALISTE JAPONAIS, UNE FANTASTIQUE MONTRE « ÉLECTRO-CARDIOGRAMME » : écran LED quadrillé comme un écran de monitoring cardiaque et mystérieux graphes lumineux rouges pour indiquer l’heure, en plus d’une taille impressionnante en 16:9 débordant largement à gauche du bracelet. Il ne s’agit pas évidemment pas d’un vrai électro-cardiogramme, ni d’un cardio-fréquencemètre. Le tout en PVD noir, à découvrir sur http://www.seahope.com/e-commex/cgi-bin/ex_disp_item_detail.cgi?id=heart-bkrd)…

••• Je n’ai pas tout compris, ni trouvé l’heure très lisible [ces montres à LED sont basées sur le calcul mental et l’addition des points lumineux], mais cette montre Heartbeat, facturée à moins de 300 dollars, a un avantage qui mérite réflexion : sa batterie se recharge sur une clé USB (24 h de charge pour le plein d’énergie). Une voie d’avenir pour l’électronique horlogère, un humain sur trois ayant désormais accès à un ordinateur à clé USB…

••• CORRIGÉ LE TIR CONCERNANT BALL WATCH, une marque sympathique annoncée hier comme défaillante par Business Montres, sur la foi d’informations venues de Hong Kong. Il semblerait qu’il n’en soit rien et que Ball Watch – qui ne participera cependant pas au salon de Bâle cette année – ait au contraire de grandes ambitions pour 2009, tant en termes de produits que de communication. Des nouveaux marchés ont été récemment ouverts et les équipes renforcées. Donc, pas de souci pour cette année et pan sur les doigts pour Business Montres !

••• Entre nous, tant mieux ! Les informations en question venaient des milieux financiers hongkongais, où les actionnaires de Ball Watch m’avaient paru un peu fatigués de l’aventure…

••• RETOUR, DÈS DEMAIN, DU FRANC-TIREUR DE GENÈVE 2009, POUR UNE PREMIÈRE SYNTHÈSE DES TENDANCES ET DES ENSEIGNEMENTS DE CETTE SEMAINE HORLOGÈRE DE HAUT NIVEAU.

 



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