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AUDEMARS PIGUET: «Ce n’est pas la grande catastrophe que tout le monde prédisait»
 
Le 26-01-2009

Philippe Merk vient de reprendre les rênes de la manufacture horlogère Audemars Piguet (AP), sise au Brassus (VD). Le nouveau CEO, qui remplace l’emblématique Georges-Henri Meylan, artisan du succès de la marque active dans la haute horlogerie, n’arrive pas au meilleur moment, le monde étant sur le point de connaître sa pire récession depuis les années trente.

Cette situation n’affole en rien le patron qui vient d’être intronisé, puisqu’il a débuté dans ses nouvelles fonctions le 1er janvier. Agé de bientôt 52 ans, Philippe Merk entre dans une autre dimension. Auparavant, il dirigeait l’horloger jurassien Maurice Lacroix. Bref, deux mondes totalement différents, tant les deux entreprises jouent dans des ligues différentes. Philippe Merk a répondu aux questions de «L’Agefi» dans le cadre du Salon international de la haute horlogerie (SIHH).

Vous vivez votre premier SIHH. Comment cela se passe-t-il?
Philippe Merk: A ce stade, nous sommes relativement contents. Le monde des salons ne m’est pas inconnu, puisque Maurice Lacroix exposait à Baselworld. Ces rencontres sont très constructives. Elles permettent de répondre à beaucoup de questions, que ce soit de la part de nos agents ou de nos détaillants, et nous fortifions les liens avec nos différents marchés.

Et au niveau des commandes, de l’atmosphère en général?
D’après les données objectives dont nous disposons et d’après nos premières impressions, il ne s’agit en aucun cas de la grande catastrophe que tout le monde prédisait. Il faudra toutefois établir un bilan détaillé lorsque le salon fermera ses portes. Mais les retours sont plutôt positifs.

Vous venez d’entrer en fonctions. Comment le vivez-vous?
C’est un immense pas en avant. AP représente quelque part un rêve pour moi. Diriger cette société s’apparente à un aboutissement. L’entreprise a connu un développement phénoménal ces cinq dernières années. Sa solidité, sa réputation, sa santé ne sont plus à démontrer. Pour utiliser une métaphore footballistique, c’est comme si je jouais au Real Madrid. Je suis parvenu dans la Ligue des champions.

Quels seront vos principaux chantiers?
AP ne souffre pas, à proprement parler, de points faibles. En tout cas, il n’y a rien de criant à cet égard. La marque s’est développée sur d’excellentes bases. Un peu comme une maison. Toutes les différentes étapes du chantier étaient très solides. AP possède, de plus, une stratégie à long terme. Par ailleurs, la société a toujours financé avec ses propres fonds tous les investissements et il y en a eu une myriade. Dans l’immédiat, il faut que je me familiarise avec la structure de l’entreprise. Je serai assisté en cela par Georges-Henri Meylan. Le passage de témoin se fera en douceur.

Et vos objectifs?
Pour utiliser une autre image, AP est un avion qui est arrivé à une altitude époustouflante. A moi de maintenir le cap et l’altitude. Ensuite, en accord évidemment avec le conseil d’administration, nous allons essayer d’augmenter la part des pièces horlogères classiques à notre chiffre d’affaires, la famille Royal Oak et Royal Oak Offshore pesant toujours pour quelque 60% de nos ventes.

En quoi votre style de management différera-t-il?
Je ne pense pas que les différences sauteront aux yeux. Nous voyons plutôt les choses comme un changement dans la continuité. Le pire pour une entreprise qui est arrivée au sommet serait le changement pour le changement. Comme déjà évoqué, l’objectif est de rester à la même altitude, en vol horizontal.

Quelle est votre analyse du marasme conjoncturel?
Vaste question… Actuellement, nous sommes dans une phase où nous essayons de comprendre la dynamique des marchés. Les effets de la crise ne sont pas aussi clairs que cela. Le manque de visibilité et l’incertitude conduisent à un peu de stress, mais il faut vivre avec. Pour AP, les ventes de fin d’année se sont déroulées de manière correcte. Certes pas au niveau de l’année précédente, mais il n’y a pas péril en la demeure.

Devez-vous vous adapter aux nouvelles conditions du marché?
Pour l’heure, nous n’avons mis en place aucune mesure en ce sens. Ni au niveau de nos capacités de production, ni au niveau de nos effectifs.

Quel bilan peut-on tirer pour AP en 2008?
Nous n’avons absolument pas démérité, même si les chiffres définitifs ne sont pas encore connus. La société a fait légèrement mieux que l’année précédente, un exercice déjà record (AP avait alors annoncé des ventes légèrement supérieures à 500 millions de francs, ndlr).

Qu’espérez-vous pour 2009?
Si nous renouvelons la performance de 2008, cela sera déjà très positif. C’est l’objectif que nous nous sommes donné et cela semble réaliste. AP ne connaît en effet pas une situation de surstockage et, comme je l’ai dit auparavant, nos premières impressions, dans le cadre du SIHH, semblent favorables.

Allez-vous continuer de soutenir Alinghi?
Nous allons dans ce sens-là. AP souhaite poursuivre cette magnifique aventure. On y verra plus clair en mars ou en avril lorsque la nouvelle mouture de la compétition sera présentée. Il est temps que la bataille se fasse avec des bateaux et non par avocats interposés, sur un plan d’eau et pas devant la justice.

Bastien Buss
AGEFI

 



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