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Businessmontres.com s’impose à présent et fonctionnera désormais comme le nouveau (et le seul)
« Quotidien des Montres » :
quels échos nous arrivent aujourd'hui de la planète Montres, de ceux qui les conçoivent, de ceux qui les réalisent et de ceux qui les vendent ?
••• YVAN ARPA A-T-IL FRANCHI LA LIGNE JAUNE ? Le directeur général de RJ – Romain Jerome vient en tout cas de monter un beau coup de communication avec son Crisis Tourbillon [une Moon Dust dont les cratères lunaires sont décorés de symboles des monnaies en déroute : ci-contre], à propos duquel il explique : « Ma petite entreprise ne connaît pas la crise. L’idéogramme chinois de « crise » – Wei Ji – signifie à la fois Wei (« danger ») et Ji (« opportunité »).
La maison horlogère Romain Jerome navigue à contre courant de la crise financière qui affecte l’économie mondiale et le secteur du luxe en particulier ». Il part en guerre contre la morosité ambiante : « Nous ne fabriquons pas uniquement des produits de luxe, nous concevons du luxe. La matérialité de la crise n’affecte pas l’univers et les codes que nous avons créés ».
A n’en pas douter, il aura des reprises dans la presse, mais peut-être pas forcément du cœur de son message, légèrement parasité par cette histoire de « petite entreprise » associée à cette débâcle météoritique : en janvier 2009, à la clôture de l’exercice 2008, il affirme avoir réalisé « 25 millions de francs suisses de ventes, soit trois fois les objectifs initialement prévus et six fois les ventes réalisées en 2007 ». Précision supplémentaire : « Les ventes réalisées au mois de janvier 2009 sont quatre fois supérieures à celles de janvier 2008 ».
••• EFFET D’ANNONCE SPECTACULAIRE, mais a-t-on le droit de rire d’une crise financière qui peut, demain, ravager l’économie des watch valleys et d'un krach qui a ruiné des centaines de milliers d'épargnants et de retraités ? Fin renard de la communication, expert en guerilla marketing, Yvan Arpa n’en est pas à sa première provocation, dans l’espace ou sous les mers. Visiblement, il aime bien gratter là où ça peut démanger. Authentique ceinture noire, il adore faire du judo médiatique.
Mais, au fait, cher Yvan, sais-tu exactement ce qu’est cette « petite entreprise » chantée par Bashung et détournée au profit de ton tourbillon crisiaque ?
••• CEUX QUI AURONT REGARDÉ « CAPITAL » (M6) DIMANCHE SOIR RIGOLENT ENCORE de l’extraordinaire séance où Bernard Fornas, le président de Cartier, s’emporte sans mâcher ses mots – et même assez vertement – contre un de ses subordonnés qui se permet de l’abriter de la pluie sous un parapluie… Montblanc ! La scène se passant face à la caméra, l’échange est assez gratiné et méritera sans doute d’intégrer le grand best-of de notre vidéo-gag horloger…
••• IMPOSSIBLE, POUR L’INSTANT, de trouver en ligne le podcast de cette émission, mais une rediffusion est prévue demain soir : impossible de manquer ce grand moment de confraternité horlogère ! Je vous tiens au courant dès que j’ai un lien à vous proposer…
••• CONFIRMATION HIER, PAR ROLEX, DES INFORMATIONS PUBLIÉES ICI-MÊME LE 16 JANVIER : Rolex « ne renouvellera pas en 2009 les contrats du personnel flexible. Ces contrats, qui concernent les collaborateurs temporaires ou en contrat à durée déterminée, ne seront pas reconduits quand ils arriveront à leur terme et cette mesure s'échelonnera sur toute l'année ».
••• IL FAUDRAIT SAVOIR… Ce même 16 janvier, Bruno Meier, le nouveau président de Rolex, expliquait qu’il ne prévoyait… aucun licenciement (Le Temps), mais Business Montres expliquait avoir « songé avec compassion aux 450 intérimaires employés par Rolex dont les contrats ne seront pas renouvelés dans les prochaines semaines et encore plus aux 800 autres contrats à durée déterminés qui devraient subir le même sort dans les mois qui viennent (informations confirmées par le syndicat suisse Unia) ». Reste maintenant à expliquer pourquoi Rolex, qui aurait officiellement fait une « année record » en 2008, se sépare d’autant de collaborateurs…
••• « FAKE WATCHES ARE FOR FAKE PEOPLE » : la nouvelle campagne de sensibilisation lancée en commun par la Fédération horlogère suisse et la Fondation de la haute horlogerie est-elle convaincante ? En français, le slogan est assez pitoyable : « Les fausses montres ne sont pas pour toi » - « Sois authentique. Achète vrai », avec la main d’un mannequin de vitrine décorée d’une montre. On a connu beaucoup plus créatif, percutant et probant dans la lutte anti-contrefacteurs.
On comprend sur quel courant sociologique s’appuie cet angle stratégique d’attaque : la quête de l’authenticité personnelle et le souci de cohérence dans l’attitude générale face à la vie. On comprend moins la déclinaison, et encore moins comment cette formule inepte pourrait déclencher la moindre prise de conscience…
••• CE N’EST PAS PARCE QUE LA CONTREFAÇON est un fléau qu’il faut infliger à l’opinion une communication affligeante ! Business Montres donnait récemment (11 janvier) l’exemple de la campagne Adidas, « Fake hurts real », remarquable de concision et d’efficacité.
••• DÉBUT DE BRADERIE À BÂLE ? Qu’on se le dise, il reste des places libres à Baselworld, dont le service commercial fait actuellement le siège des marques qui ont déclaré forfait en leur proposant des ristournes situées entre 10 et 15 % sur le prix des espaces. C’est même négociable dans le hall 1.1, qui était jusqu’à cette année en liste d’attente…
••• TANT MIEUX POUR LES NOUVELLES MARQUES qui seraient tentées par l’aventure, mais la tendance serait plutôt, chez les jeunes marques de niche, à consolider leur présence à Genève 2010. Ce qui n’exclut en rien un petit tour à Baselworld, juste pour voir.
••• DEUX PASSAGES STRATÉGIQUES DANS L’INTERVIEW DE NORBERT PLATT AU QUOTIDIEN FRANÇAIS LA TRIBUNE (notre édition d’hier). A propos des managers de son groupe : « Les patrons de chaque maison sont des entrepreneurs indépendants, ce qui crée une saine émulation au sein du groupe. Je leur rappelle aujourd'hui que Richemont n'est pas une banque et je les encourage à gérer leur trésorerie mieux que jamais. Je leur rappelle aussi que nos maisons seront là après nous et que nous devons adopter une gestion de long terme ».
A propos des ventes de luxe en ligne : « L'e-commerce est une vraie tendance contre laquelle nous ne tenterons pas de lutter. Nous sommes d'ailleurs en test au Japon pour vendre certains produits de Cartier et Mont Blanc par Internet. C'est possible pour des bijoux aussi connus que la bague Trinity, de Cartier ».
••• L’ALLUSION À L’AUTONOMIE FINANCIÈRE, désormais de rigueur chez Richemont, avait été dévoilée par Business Montres dès novembre dernier : elle contraindra chaque patron de marque à financer sans l’aide du groupe la plupart de ses opérations de prestige, notamment les flagships. L’allusion au commerce on-line est elle aussi un feu vert adressé à toutes les marques, qui éprouvent déjà toutes cette irrésistible tentation…
••• ZENITH LICENCIE 24 PERSONNES : le syndicat Unia confirme que la marque du groupe LVMH, qui niait toute intention de licencier avant Noël [nos informations de décembre] devrait bientôt supprimer 24 de ses 270 emplois au Locle.
••• UN CLOU DE PLUS DANS LA CROIX qui se dresse désormais sur l’horizon des Watch valleys. Et ce n’est hélas pas terminé : selon les syndicats, de nombreuses autres marques – à l’exception notable de celles du Swatch Group – devraient « alléger » leurs effectifs avant Baselworld…
••• QUESTION NAÏVE : QUI ÉTAIT DONC LE PRÉSIDENT DE MARQUE QU’ON A VU, DANS LES COULOIRS DU SIHH, VENDRE SUR PLACE, à certains de ses détaillants invités, de fantastiques montres serties ? Ce n’était évidemment pas un des patrons des marques du SIHH, ni même un des managers des marques qui tenaient salon à Genève 2009. Venu d’une lointaine vallée, c’était au contraire un des grands noms de la haute horlogerie, réputé pour son art des complications et son tropisme asiatique. Un peu froissées par ce sans-gêne, les autorités du SIHH ont failli se fâcher…
••• IL SERAIT ÉVIDEMMENT MESQUIN d’imaginer que ces ventes sauvages, qui n'étaient peut-être que de livraisons, avaient pour seul but d’accélérer la facturation des pièces, pour cause de trésorerie un peu asséchée. C'est en tout cas la première fois que des coursiers de luxe se font prendre en flagrant délit au SIHH…
••• C’EST FINALEMENT CE JEUDI, ET NON JEUDI DERNIER, comme annoncé par erreur par Business Montres que le Swatch Group devrait faire connaître ses chiffres pour le dernier trimestre 2008.
••• CHIFFRES QUE LES ANALYSTES ANTICIPENT comme meilleurs – ou « moins pires » – que prévu, compte tenu de la faible exposition du Swatch Group aux Etats-Unis et ses positions fortes en Chine. Sauf que, justement, les échos qui filtrent du Swatch Group Hong Kong annonceraient plutôt un décrochage en territoire chinois, notamment pour la marque-phare Omega. A suivre. De toute façon, ce n'est pas la corbeille qui doit dicter sa stratégie à l'industrie horlogère. Si les analystes comprenaient quelque chose au marché des montres, cela finirait par se savoir…
••• C’EST FINALEMENT LA SOCIÉTÉ AMBRE QUI REPREND LA MARQUE FRANÇAISE YEMA : plusieurs marques étaient en compétition, dont le groupe Festina, Saint-Honoré et l’ancienne direction, mais le tribunal de commerce a choisi la solution la plus locale et celle qui avait la préférence des sept employés toujours présents dans l’entreprise. Ambre (Morteau, dans le Doubs) distribue notamment Yonger & Bresson, qui pratique le tourbillon chinois, et emploie une cinquantaine de personnes. La cession a été fixée à 200 000 euros par les juges (195 000 euros pour la marque et 5 000 pour le stock).
Dans une lettre privée dont le ton violent trahit une terrible indignation, Louis-Eric Beckensteiner, qui avait racheté Yema au groupe Seiko avant d’en céder le contrôle au groupe Peace Mark, revient sur les circonstances qui ont conduit « sa » marque au dépôt de bilan : « J'ai racheté la société Yema il y a plus de quatre ans maintenant et mon équipe surmotivée m'a suivi pour refaire de cette marque soixantenaire une marque horlogère française avec toutes ses valeurs. Ce travail a demandé une implication de notre part de tous les instants durant quatre ans.
Pour cela, j'avais besoin d'un partenaire qui puisse m'épauler dans ce projet et j'ai choisi le groupe Peacemark Limited qui faisait partie du top 3 mondial des groupes horlogers internationaux. Tout c'est bien passé pendant deux ans et, comme prévu, nous étions prêts pour Bâle 2008 où nous avons présenté la collection Times of Heroes, qui a remporté un très large succès auprès de nos clients et journalistes français, qui nous ont exprimé leur satisfaction de voir la marque Yema exactement là où ils l'attendaient et également à l'export où nous avons ouvert 35 pays en distribution. (…) Tout allait pour le mieux et nous nous préparions à vivre un des plus beaux semestres de notre jeune entreprise, pour en assurer les fondamentaux.
Et voilà que, fin août 2008, de manière aussi choquante que brutale, nous apprenons que notre partenaire, Peacemark, est en très grosse difficulté financière et que l'action est suspendue sur le marché de Hong-Kong. Les dirigeants de ce groupe se mettent aussitôt sous protection juridique, le 11 septembre 2008.
Par conséquent, nous sommes livrés à nous-mêmes avec le point majeur qui nous a amené dans cette désastreuse situation, à savoir que les 30 000 montres attendus pour continuer à honorer nos commandes – et que les usines Peacemark devaient nous livrer sur la période – n’ont jamais été expédiées. Le délai minimum pour refaire les outillages et la production est de six mois, soit une situation de non-retour à ce jour pour notre entreprise ».
••• LES PERDANTS N’ONT JAMAIS RAISON et Louis-Eric Beckensteiner, qui se voit arracher dans le prétoire une marque à laquelle il avait tout donné, enjolive une situation comptable qui était loin d’être saine, en oubliant au passage des fautes de management dont il est responsable et qui lui valent aujourd’hui une onzième place sur la « liste de Müller » [voir nos éditions précédentes]. Reste maintenant à savoir ce que Pascal Bole, le responsable d’Ambre, va bien pouvoir faire de Yema – dont l’image est à reconstruire – et comment il va rendre profitable son investissement…
••• LE DÉLICAT BERNIE MADOFF ÉTAIT VRAIMENT UN GRAND AMATEUR DE MONTRES : le New York Times (25 janvier) nous livre quelques anecdotes sur sa vie quotidienne. En matière de montres, par exemple, il avait l’habitude, tous les matins, d’assortir la couleur de son boîtier – or jaune ou platine – à la couleur de l’alliance qu’il portait – on sait qu’il en avait deux, dans les mêmes métaux…
••• En revanche,on ne connaît toujours pas les marques et les modèles des montres que « Bernie » a tenté de soustraire aux investigations des juges en les expédiant à ses amis. Il y en avait pour un million de dollars. On en reste pour l’instant à Rolex, Patek Philippe, Cartier et Tiffany & Co…
••• C’EST FAIT : 10 000 MEMBRES INSCRITS SUR FORUMAMONTRES, le premier portail horloger francophone et, sans doute, le plus puissant des grands portails horlogers à travers le monde. Et première querelle de chiffres : il faudrait retirer 3 007 membres qui ne se sont pas connectés depuis le 1er janvier 2008 et 1 353 autres membres qui ne se sont jamais reconnectés [on ne peut pas se désinscrire]. Sauf qu’il faudrait aussi multiplier par 2,4 le nombre de ces inscrits pour avoir une idée de la circulation réelle sur le forum, en additionnant les membres et les invités qui ne sont pas inscrits, mais qui se connectent tous les jours [les « lecteurs » sont comptabilisés en termes d’adresses IP différentes].
••• AU-DELÀ DES CHIFFRES, bravo à Zen, l’administrateur central de Forumamontres, et à son équipe de modérateurs. Pour les insiders, Zen est le plus mystérieux des animateurs de l’information horlogère, puisqu’il refuse de se montrer sous son nom en public…
••• A LIRE AUJOURD’HUI DANS BUSINESSMONTRES.COM :
• L’alternative JeanRichard (un cocktail design + manufacture à la sauce nouvelle génération)…
• Le cas Voilà (quand les Hongkongais créent la tendance)…
• Et quelques autres surprises horlogères… |