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Le plus joaillier des horlogers - à moins que cela ne soit le contraire - expose jusqu’à mi-mai les pièces extravagantes qui ont forgé sa légende dans sa Time Gallery de la rue du Rhône à Genève.
Depuis sa fondation en 1874, la maison Piaget affiche une nature bipolaire, qui lui fait marier avec bonheur, culture des traditions et esprit pionnier. Du fameux calibre 9P extra-plat à remontage manuel au mouvement 600P tourbillon de forme le plus plat du monde, l’exceptionnel talent des artisans de la marque réside dans leur capacité à toujours réinventer des techniques ancestrales, à toujours faire rêver en créant la surprise et l’émotion autour de l’or et des diamants.
Dans les années 60 et 70, l’audace si chère à Piaget s’exprime pleinement et librement, signant un style inimitable et une identité parfaitement reconnaissable. La marque fait entrer l’extravagance dans l’univers très traditionnel de l’horlogerie. C’est une rupture, une révolution.
Piaget est la première maison à réunir haute horlogerie et haute joaillerie. La première à imaginer des montres qui soient des bijoux et inversement. La première à faire du mouvement extra-plat sa spécialité et à en comprendre les enjeux esthétiques. La première à inventer des portés différents. C’est un véritable feu d’artifice auquel on assiste. Cadrans en pierres dures, manchettes sculpturales, montres bagues et montre sautoirs. Piaget pense le temps autrement. Un temps précieux qui exige les plus belles matières et le savoir-faire le plus abouti. La marque se dote dès les années 60 d’ateliers spécialisés dans le travail de l’or et des pierres précieuses afin de maîtriser complètement sa production, de la conception du mouvement au sertissage des boîtiers et des bracelets.
La créativité de Piaget rejoint l’art et les artistes se reconnaissent en Piaget. Ainsi, Andy Warhol collectionne les montres Piaget dans les années 70. Quatre pièces lui ayant appartenu et qui ont été mises aux enchères à New York le 27 avril 1988 par Sotheby’s font aujourd’hui partie de la Collection Privée de Piaget. Des rapprochements se créent avec des artistes célèbres qui font naître des pièces uniques et intemporelles. Jaillie du génie de Salvador Dali, une nouvelle monnaie voit le jour en 1967: le Dali d’or. A l’avers de la monnaie, le profil aux célèbres moustaches est inséparable de celui de Gala, sa femme. Au revers, des oeufs, symbole, récurrent chez Dali d’un monde en formation, le monde de demain. Séduit par cette monnaie, sortie de la forge alchimique de Dali, Piaget acquiert le droit exclusif de la monter en montre, en bracelet, en pendentif ou en bague, comme les monnaies antiques. Les Dali d’or au titre de 900/1000 sont frappés en nombre limité et chaque monnaie est numérotée.
Spécialiste de la montre-monnaie, Piaget exploite une nouvelle fois son savoir-faire dans le cadre d’une collaboration artistique dans les années 80. Cette fois-ci, c’est le peintre suisse Hans Erni qui signe une monnaie - le Piaget d’or - que la maison exploite en pendentifs, bracelets, boutons de manchette et, bien sûr, en montres dotées du calibre extra-plat 4P. L’horloger-joaillier qui, dans les années 70, a élevé la montre au rang d’oeuvre d’art, la transformant en véritable sculpture d’or et de pierres, s’associe à Arman. C’est un hymne à la musique que Piaget compose en 1988 avec cette grande figure du nouveau réalisme. De cette collaboration naissent sept sculptures d’or et de bois précieux, sept instruments de musique - un thème récurrent dans l’oeuvre d’Arman. Ces oeuvres sont révélées au public au cours d’une exposition intitulée «Arman par Piaget» dans la boutique genevoise de la marque.
L’art trouve des expressions toujours plus variées, ses frontières explosent. Le design, la vidéo, la mode sont des territoires de créativité que Piaget explore et intègre dans ses collections. La montre Miss Protocole, lancée en 1998, donne lieu à des développements étonnants grâce à ses bracelets interchangeables. En 2001, Piaget fait appel à sept écoles de mode et de design pour imaginer la femme Miss Protocole de demain. S’inscrivant dans une démarche pluridisciplinaire, des groupes de travail élaborent, de Paris à Tokyo, des concepts mêlant visions futuristes, préoccupations écologiques, glamour et poésie. Des créations qui sont présentées chez Georges à Beaubourg avant de faire l’objet d’une exposition itinérante.
Audacieuse par essence, la marque adopte en 2005 une communication en rupture totale avec les codes de sa profession. Faire appel à des artistes pour signer une campagne est une première dans l’univers plutôt traditionnel de l’horlogerie et de la joaillerie. Piaget est à l’aise à contre-courant et le choix de Pierre et Gilles s’impose naturellement pour exprimer son extravagance et son raffinement. Leur oeuvre flamboyante fait preuve d’une sophistication rare et d’une technique photographique et picturale extrêmement élaborée. Pour Piaget, ils réalisent une série de quatre portraits dans des décors de jardins féeriques et somptueux, issus de leur imagination fertile et exubérante. Un cinquième portrait, exposé aujourd’hui à la Manufacture Piaget, complète la collaboration de la marque avec les artistes parisiens.
L’exposition Extravaganza qui se tient à la Piaget Time Gallery de Genève jusqu’au 16 mai met en scène l’exubérance de la marque à travers une sélection des pièces les plus marquantes de sa Collection Privée - montres, bijoux et oeuvres d’art - et de documents tirés de ses archives. Le visiteur pourra également y admirer des créations récentes, en particulier l’étonnante montre Magic Hour qui, grâce à son boîtier tournant, adopte trois looks différents, selon les humeurs, et une oeuvre de Pierre et Gilles jamais encore révélée au public en dehors du Japon. Un parcours enchanteur et saisissant qui atteste de l’esprit libre et foisonnant de Piaget.
Visites sur rendez-vous du lundi au vendredi de 10h à 17h et le samedi de 11h à 16h (tél. 022 817 02 02 ou 022 817 02 00, e-mail piaget-time-gallery.ge@piaget.com).
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