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Quelles nouvelles intéressantes dans votre Quotidien des Montres de ce vendredi 6 février ?
Beaucoup d’agitation et d'animation dans le collimateur du sniper : cette semaine, j’ai…

••• COMMENCÉ À FAIRE UNE OVERDOSE DES « MONTRES SPÉCIALES SAINT-VALENTIN » : que c’est lassant, ce déluge de mièvres petits cœurs ! Qu’ils sont pénibles, ces angelots douçâtres qui envahissent les cadrans chaque année à la même époque ! Qu’ils sont devenus insupportables, ces codes « amoureux » si convenus qu’on les dirait parodiques ! Et qu’elles sont tristes, ces éditions spéciales qui reviennent en février comme les dindes à Noël !

••• PAR-DESSUS TOUT, QUEL MANQUE D’IMAGINATION POUR FAIRE PASSER un message d’amour, là où une belle montre – moins surchargée de « signifiants » valentinesques – suffirait largement, quel que soit son prix ! Je sais bien qu’il faut réoccuper le terrain après Noël et regarnir les vitrines avant le printemps, mais on sent désormais trop les ficelles marchandes dans cette célébration académique.

••• SOURI DE BONHEUR EN DÉCOUVRANT LA DERNIÈRE HAUTLENCE DE POCHE : l’idée est de proposer aux amateurs une redécouverte du plaisir de porter une montre, non plus forcément au poignet, mais dans la poche – veste, gilet, poche de jeans, gousset de pantalon – ou sur son bureau – grâce à un petit socle. Cette « structure HL » (ci-dessus) est une HL comme les autres - mouvement mécanique manufacture à heures sautantes et minutes rétrogrades -, mais c’est une HL ++, chaque client pouvant opter, au choix et dans la même logique de séries limitées 1 à 88, soit pour la montre-bracelet, soit pour la montre-liberté.

••• VISION ÉVIDEMMENT TRÈS MODERNE ET QUASIMENT POST-HORLOGÈRE DE LA MONTRE : cette « structure HL » concentre beaucoup d’atouts, non seulement son identité très marquée - le style Hautlence a imposé ses codes et il ne laisse personne indifférent -, mais aussi sa personnalité renforcée par un porter non-conformiste. Les nouveaux « jouets de garçon » doivent rester des… jouets, ludiques, élégants et bourrés de fascinantes technologies mécaniques. Là, c’est la main qui se réapproprie la montre et, dans un certain sens, le temps lui-même…
Dans le même esprit, le petit socle de bureau devrait lui aussi être très remarqué. Jai oublié de préciser que c’était une exclusivité Business Montres, au moins provisoirement, puisqu’on pourra découvrir cette « structure HL » dans sept semaines à Bâle.

On notera au passage qu’il ne s’agit que d’une « animation » de la collection HL, Hautlence nous préparant quelques coups fumants pour Baselworld, mais cette animation est assez astucieuse pour qu’on puisse la considérer comme une nouveauté : c’est tout de même plus créatif que les animations de cadrans et les variations dans les index…

••• COMPRIS QUE, CETTE ANNÉE, NOUS ALLIONS VIVRE UN BASELWORLD PAS COMME LES AUTRES : si les uns comptent bien s’éclater dans le nouveau Village du salon, les plus malins profiteront du nouveau spa thaïlandais mise en place entre le Hall 5 et le Hall 6. Il sera ouvert jusqu’à 21 heures tous les soirs !

••• ET IL Y AURA ENCORE PLEIN DE BONNES SURPRISES À BÂLE CETTE ANNÉE, la meilleure étant sans doute, aujourd’hui, le haut niveau des réservations, tant pour les stands – plus une place de libre ! – que pour les prévisions de visites. Il risque même d’y avoir encore plus de journalistes qu’en 2008. Compte tenu du nouveau tempo créé par la tenue anticipé du SIHH, beaucoup de fêtes et d’événements ont été agendées tout au long de la semaine : entre le spa, la chanteuse brésilienne mobilisée sur la Piazza et le Village, la nuit bâloise s’annonce caliente. Il semble même qu’on ait renoncé aux péniches 2 et 3 étoiles, pour ne plus proposer que des 4 et 5 étoiles : puisqu’on vous dit que ce sera le salon du moral retrouvé !

••• ANALYSÉ TRÈS ATTENTIVEMENT, COMME TOUT LE MONDE, les chiffres publiés par LVMH, qui ne sont pas si mauvais - année record pour les bénéfices -, mais pas si bons non plus, puisque la progression du chiffre d’affaires a été divisée par deux depuis 2007. Très prudent, le groupe s’est refusé à toute prévision pour l’avenir, au vu de l'environnement macroéconomique actuel, le pire « depuis les vingt années que nous sommes à la tête de ce groupe », disait Bernard Arnault.

La division montres et joaillerie a légèrement contribué à cet effritement des performances du groupe, puisque ses ventes ont reculé de 2 % en 2008 et ses profits de 16 %, ce qui entrainera des suppressions de postes - étude en cours et négociations syndicales sur l’ampleur de la restructuration - et un net ralentissement des ouvertures de magasins.

••• L’HORLOGERIE LVMH A TOUT DE MÊME GÉNÉRÉ 118 MILLIONS D’EUROS DE PROFIT, ce qui n’est pas négligeable, mais la belle mécanique est désormais grippée. Simple question : puisque Hublot, « portée par sa collection Big Bang, réalise une croissance à deux chiffres de ses ventes sur tous ses marchés », et sachant que TAG Heuer n’avoue que 10 % de baisse de ses ventes aux Etats-Unis - estimation récente de Jean-Christophe Babin -, quelles sont donc les marques qui ont plombé à ce point les comptes de LVMH ? Les analystes n’en sauront rien : c’est la raison pour laquelle ils adorent Business Montres…

••• TROUVÉ LE TEMPS DE TERMINER LA PILE DES REVUES HORLOGÈRES et para-horlogères rapportées de l’espace presse du SIHH. Côté poids, un cauchemar qui devait dépasser les 40 kg : manifestement, la crise horlogère n’a pas encore trop dégraissé les magazines.
Côté contenus, quelques remarques :

• La progression du nombre des revues de montres proche-orientales est stupéfiante par rapport à 2007. En l’an 2000, on n’en comptait guère qu’une petite poignée. On en dénombre aujourd’hui près d’une vingtaine, surinvestis par les marques de montres.
• Quelques concepts asiatiques prouvent que le marché de la presse horlogère locale commence à se segmenter. Intéressant à suivre : l'évolution de TimeWerke, très sérieux concurrent singapourien des meilleures revues internationales.
• La multiplication des couvertures dans le goût Revolution – jolies filles décolletées et grosses montres photoshopées – provoque une lassitude d’autant plus évidente que les clones du titre singapourien se multiplient sans trop de logique d’un pays à l’autre. Comme le concept est joyeusement repompé par les éditeurs sans imagination, la lassitude visuelle se double ici d’une usure accélérée de la formule éditoriale.
• Le décalage du SIHH en janvier a pris tout le monde de court et les « spéciaux Genève » ont été plutôt… courts et discrets. On vérifiera à Baselworld si l’explosion démographique de ces dernières années s’est confirmée ou si elle a été enrayée par les coupes claires dans les budgets publicitaires.
• Les grands vainqueurs de cette confrontation au sein d’un même espace presse restent les magazines de nouvelle génération, qui parviennent à mixer les dernières tendances de l’art de vivre et les actualités horlogères, grâce à des séries nettement décalées et des mises en pages moins conventionnelles.

••• C’EST À LA FAVEUR DE CETTE CRISE QUE LES MARQUES VONT MIEUX COMPRENDRE quels sont les titres qui aiment les montres et les titres qui aiment les publicités : le ratio pages montres maintenues/pages de publicité annulées sera déterminant pour revaloriser la fonction journalistique spécialisée dans l’horlogerie…

••• DÉCOUVERT LES TRAVAUX DES CHERCHEURS JAPONAIS DE L’UNIVERSITÉ DE KYOTO : spécialistes en ophtalmologie, ils se sont intéressés aux illusions d’optique pour découvrir que non seulement l’œil était trompé par ces fausses images, mais que le cerveau lui-même utilisait pour les analyser et réagir les mêmes zones d’activité que celle qui traitent des mouvements réels – et non celles qui peuvent analyser des mouvements imaginaires. Moralité : le cerveau y croit comme si c’était vrai…

••• EN QUOI CETTE DÉCOUVERTE DE L’IMAGERIE MÉDICALE EST-ELLE INTÉRESSANTE ? Elle devrait influencer tous ceux qui conçoivent des instruments de bord, pour des voitures, des avions ou des trains, mais aussi tous les designers qui travaillent dans le multimédia, pour le cinéma, la télévision ou les jeux vidéos : ces analyses changent passablement l’idée que nous nous faisons des illusions d’optique, et donc des montres virtuels dans lesquels nous nous immergeons.

Pour l’industrie horlogère, ce n’est pas indifférent. D’une part, parce que la manière dont le cerveau regarde un cadran est déterminante, qu’il s’agisse d’une montre ou d’un instrument de bord. D’autre part, il devient possible d’améliorer les « expériences » de marque et de les rendre plus originales, donc plus convaincantes, en déconnectant le cerveau de toute référence sensible pour l’entrainer vers des mondes imaginaires générateurs de nouveaux plaisirs…

L’article du Journal of Vision est à découvrir sur http://www.arvo.org....

••• REPÉRÉ À BARCELONE, CHEZ LE CRÉATEUR HORLOGER LOCAL, ANICETO JIMENEZ PITA, qui est membre de l’AHCI, un concept de montres de plongée tout-à-fait singulière et dotée d’un profondimètre tout aussi innovant. Boîtier massif de 43 mm de diamètre, proposé sans couronne et sans vis : la montre se remonte et se met à l’heure par le fond, qui est clouté pour une meilleure prise en main. Mouvement automatique ETA qu’on peut mettre à l’heure sous l’eau grâce au système breveté d’étanchéité du boîtier, étanche à 5 000 m du fait de l’intelligence de ce brevet. Le profondimètre tire son originalité du fait que la pression y est calculée par celle de l’eau sur le fond du boîtier, une triple aiguille des secondes colorée faisant office de repère le long d’une graduation gravée sur la lunette. Le noir en tendance « all black » !
Le site des montres Pita est à découvrir sur http://www.pita.es..., mais la nouvelle Oceana n’y figure pas encore, semble-t-il - ne pas la confondre avec l’ancienne, moins forte côté design -…

••• SOBRIÉTÉ, CRÉATIVITÉ ESTHÉTIQUE, SIMPLICITÉ TECHNIQUE, EFFICACITÉ FONCTIONNELLE : ce profondimètre est d’une conception géniale, qui démode d’un coup l’actuelle prétention profondimétrique des montres de haute horlogerie. Ni joint, ni vis, ni couronne : Aniceto Jimenez Pita a compris d’un coup ce qui était gênant dans une « plongeuse » et il a éliminé la source des problèmes. Une membrane sur le fond pour jauger la pression. Une couronne mobile à 120 positions qui fait à la fois office de repère pour le profondimètre et de compte à rebours pour les paliers. Avec un peu de chance, on pourra voir cette montre à Baselworld, sur le stand de l’AHCI.


••• CONSTATÉ QUE LES CRÉATEURS HORLOGERS NE RELÂCHAIENT PAS LA PRESSION !

• On annonce la naissance d’un nouveau tourbillon « 100 % in-house » au Japon, sur l’établi de Hajime Asaoka : dessin superbe, lignes d’une grande sobriété et architecture rigoureuse (à découvrir sur YouTube : http://www.youtube.com...).
• Linde Werdelin a récupéré un mouvement automatique créé par Svend Andersen pour sa nouvelle montre sportive en titane microbillé, dont le cadran est évidé en grille : design « industriel » à la fois très scandinave – Morten Linde tient le crayon – et très futuriste. Le prototype devrait être présenté à Bâle.
• Hanhart, maison allemande fortement enracinée en Suisse, confirme une information dévoilée par Business Montres en octobre dernier : la création d’une série de chronographes sportifs équipés d’un mouvement « manufacture » développé en vallée de Joux. Sur un concept de German Engineering-Swiss Made , ces Primus ont conservé le fameux poussoir rouge des chronos d’aviation militaire Hanhart. A découvrir à Baselworld.

••• BEAUCOUP D’AUTRES DOSSIERS PRÉ-BÂLE S’ANNONCENT INTÉRESSANTS : ils seront présentés et commentés dans les jours à venir.

••• RELU LA LISTE DES MARQUES QUI ONT PRIS LE RISQUE DE TENTER LEUR CHANCE au 1er Concours international de chronométrie du troisième millénaire, organisé conjointement par le Musée d’horlogerie du Locle - à l’occasion de son cinquantième anniversaire -, différents instituts de chronométrie et le désormais célèbre forum horloger francophone Forumamontres - qu’il faut féliciter pour cette initiative -.

Rien que du beau monde et des belles marques : Audemars Piguet (calibre manuel), Chopard (deux tourbillons), Christian Umscheid & Thomas Gneuss (deux Autrichiens pas très connus qui le sont aujourd’hui davantage), De Bethune (calibre mécanique), Doxa, FDMN (Fabrication des montres normandes), François-Paul Journe , Greubel-Forsey (qui prend le risque de faire concourir un quadruple tourbillon, mais on sait qu’il règle à merveille), Jaeger-LeCoultre (deux tourbillon, dont le Gyrotourbillon Reverso), Olivier Randin, Swatch (Diaphane), Tissot, Urban Jürgensen, Kari Voutilainen (pour son Calibre 27, déjà primé autrefois !), Zenith (qui pourra démontrer la précision de son quadragénaire El Primero, cette fois sans fonction chronographique).

Règlement et présentation du concours sur http://forumamontres.forumactif.com...#http://forumamontres.forumactif.com/forum-general-de-discussions-horlogeres-f1/concours-international-de-chronometrie-reouverture-des-inscriptions-t43487.htm?highlight=chronometrie$] et http://www.chronometrie2009.ch.

••• QUELQUES REMARQUES SUR CE CONCOURS, SI IMPORTANT POUR TOUTE L’INDUSTRIE : on y trouve beaucoup de mouvements à base ETA 2824 et il serait assez rigolo de voir ce « tracteur » l’emporter sur des calibres de « haute horlogerie ». Bizarre : si le concours est ouvert aux montres ajustées, assemblées et réglées dans tous les pays européens, Monaco et le Vatican compris, on ne trouve pas dans la liste de ces pays l’Islande – c’est vrai qu’ils sont fauchés, mais ils ont une manufacture, la plus petite du monde ! – et la Géorgie…

Quelques réflexions de « Zen », le mystérieux administrateur de Forumamontres : « Evidemment , on aurait voulu voir toutes les marques qui ont fait l'histoire de la chronométrie et pourtant ce n'est pas le cas. Bien au delà de l'image, du marketing contemporain, les gestionnaires de ces marques sont aussi à la tête d'un patrimoine historique et franchement, il eut été la moindre des choses, alors que la mobilisation des observatoires, celle de la société Suisse de Chronométrie, celle du COSC, celle d'un nombre élevé de bonnes volontés se sont manifestées que les marques répondent toutes présentes...

« Ce n'est pas tant l'incapacité de participer pour cause de défaut de calibres ou d'horlogers "capables de faire" qu'une sorte de distance méprisante qui a ici joué... (…) Quel manque de souffle, quel déficit d'énergie, quel défaut de dynamisme, quelle erreur de ne pas être là pour participer... La consternation nous envahit quand on parle d'olympisme et qu'on bâtit son image sur la compétition internationale, alors qu'on n'est même pas là quand il faut se mettre un peu en question. Comment rester crédible quand on affichera son logo sous les anneaux des compétitions sportives si, soi-même, on n'est jamais capable de se mesurer.

« J'ai aujourd'hui une pensée triste pour Omega, Longines, Ulysse Nardin, Patek Philippe et tous ceux qui ont fait l'histoire de la chronométrie et sont morts en ce domaine par absence »…
Sans commentaire, sinon qu’on pourrait allonger cette liste de nombreux autres noms qui se flattent habituellement de leurs performances chronométriques. Pour être juste, il faudrait retirer Longines de ce pilori horloger, puisque le calibre de Kari Voutilainen est un calibre Longines d’observatoire…


••• DÉPISTÉ LE VRAI SECRET COMMERCIAL DE JEAN-CLAUDE BIVER : il a fait « auditer » sa nouvelle manufacture de Nyon et sa boutique de Genève par un maître du Feng Shui venu de Hong Kong ! Tout est en ordre : la bonne orientation magnétique du bâtiment, la circulation des fluides excellente, l’emplacement du bureau présidentiel idéal : si les énergies telluriques de la planète s'en mêle, les concurrents ont du souci à se faire…

••• UN GRAND MOMENT DE COMMUNICATION, (du moins pour ceux qui y croient) à découvrir grâce à Hublot TV sur http://www.hublot.com...