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Le musée d’horlogerie du Château des Monts célébrera son 50e anniversaire le 23 mai 2009 avec une exposition des automates et des montres de la collection Sandoz.
Voilà cinquante ans que le Musée d’horlogerie du Locle s’est offert un écrin digne des trésors qu’il possède. La Ville entend célébrer cet anniversaire sans retenue: «C’est un événement exceptionnel pour Le Locle, qui va bien au-delà de ce que l’on a l’habitude de faire sur le plan financier et promotionnel», a annoncé le conseiller communal Marcelo Droguett lors de la présentation du programme des festivités. Il s’est dit «reconnaissant de l’audace des autorités de l’époque qui avaient pris le risque d’acheter le château pour en faire un musée.»
Une exposition des chefs-d’oeuvre de la collection Sandoz, un concours international de chronométrie, un film en trois dimensions et une série d’événements surprise, ludiques et récréatifs: cette année de fête sera riche en événement et démarrera samedi 24 janvier déjà avec un concours de bonhommes de neige. Mais ça, c’est pour l’anecdote. L’événement phare de cette année, c’est la présentation de l’intégralité de la collection de Maurice Sandoz, fils du fondateur de l’industrie chimique du même nom et lui-même chimiste. Esthète et mécène, il avait constitué la plus importante collection de montres et d’automates jamais rassemblée, réunissant des trésors de techniques et de beauté. «C’est la première fois que le public pourra la contempler en intégralité depuis 1976», explique la conservatrice du musée Cécile Aguillaume.
L’exposition a été réalisée en collaboration avec une entreprise de communication et design zurichoise choisie sur concours. Les objets ont été mis en scène selon trois thématiques: jeux et musique, nature et romantisme et bijoux et société. «Ces pièces sont uniques et leurs histoires suscitent l’émerveillement», poursuit la conservatrice, expliquant que l’exposition s’adresse aussi bien au connaisseur passionné d’horlogerie qu’au grand public. C’était d’ailleurs l’une des difficultés de l’affaire: permettre à chacun d’admirer et de comprendre «cet univers fabuleux qui tient à la fois de la magie et de la technique.»
En plus de l’exposition, plusieurs animations surprises auront lieu tout au long de l’année. «Nous voulons inviter la population à profiter du parc.» Outre le concours de bonhommes de neige, Cécile Aguillaume dévoile déjà une participation à la manifestation «Le Locle capitale de...». Par ailleurs, le 14 février, pour la Saint-Valentin, le Château sera tout de rose vêtu.
La rencontre d’un lieu et d’une collection
La Ville du Locle a acheté en 1954 le Château des Monts, édifié entre 1780 et 1790 par Samuel Dubois, horloger. La famille Dubois s’éteint en 1911 et c’est Georges Ducommun, fondateur de la marque horlogère Doxa, qui devient propriétaire du Château des Monts. Il transforme quelque peu les bâtiments, supprime la ferme et les annexes. Il fait aménager le magnifique parc à l’anglaise. Peu de changements sont intervenus depuis lors et l’aménagement intérieur est resté ce qu’il était au début du XXe siècle. «Il constitue un témoignage précieux de ce que fut le domicile des grandes familles bourgeoises des Montagnes neuchâteloises. La Ville l’a racheté en 1954, pour y placer son musée d’horlogerie...
Au départ du Musée d’horlogerie, il y a en 1849, une collection de curiosités regroupant des objets archéologiques, historiques, mécaniques et naturels en lien avec la région. L’Ecole d’horlogerie du Locle, ouverte en 1868, accueille les collections horlogères. «Avec l’inauguration du Technicum dans les nouveaux locaux en 1902, une commission entreprend l’inventaire ainsi que la réorganisation du musée et les collections sont installées dans un espace propre», explique la conservatrice Cécile Aguillaume.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, les objets sont placés par précaution dans des caisses, où ils resteront ensuite faute d’un lieu où les entreposer. Il faudra attendre 1951 pour voir le musée se reconstituer. En 1954, la Ville rachète le Château des Mont et les collections trouvent enfin un lieu où elles peuvent être exposées et s’enrichir.
Sophie Bourquin |