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Quelques-unes des montres et des idées qui font l’actualité
 
Le 12-02-2009
de Business Montres & Joaillerie

Baselworld – 42 : trop tard pour changer, mais pas trop tard pour comprendre ce qui se prépare et ce qui va influencer les nouvelles orientations du marché.
Votre Quotidien des Montres vous en dit plus sur l’actualité horlogère.

••• ON N’EN FINIT PLUS DE CÉLÉBRER LES NOCES DE LA VOITURE ET DE LA MONTRE : il manquait un constructeur dans la panoplie nautico-aéro-terrestre de Hublot. Jean-Claude Biver a choisi Morgan, la dernière « manufacture » familiale du paysage automobile [cent ans cette année], toujours capable de sortir 650 voitures par an, sans le moindre robot, avec des structures en bois et des châssis en aluminium. Finitions main, performances sportives et clientèle passionnée. Un vrai bonheur pour les horlogers – on s’étonne que personne n’y ait songé avant Jean-Claude Biver.

••• IL FALLAIT BIEN UNE BIG BANG DANS LA CORBEILLE DES MARIÉS : ce sera donc l’Aero Bang, ainsi baptisée en l’honneur du coupé Aero Max lancé par Morgan pour son centième anniversaire. Les cent premiers exemplaires seront réservés aux propriétaires d’Aero Max. Quatre cents autres autres seront mis dans le commerce, avec boîtier céramique à lunette tungstène, dont le cadran squelette est décoré des ailes Morgan à 9h. C’est donc la seconde série limitée Hublot de l’année – cette fois en 500 exemplaires (ci-contre).

Entre nous, cette Big Bang Aero Max avait été annoncée par Business Montres le 22 décembre dernier : je ne vais donc pas m’étendre sur le sujet, que l’on retrouvera parfaitement traité sur Hublot TV…

••• YVAN ARPA (ROMAIN JEROME) A CRAQUÉ : il ajoute finalement un jeu d’aiguilles à son tourbillon Titanic Day & Night, lancé l’année dernière en concept double tourbillon sans aiguille – ce qui en faisait une des montres les plus philosophiques de l’année et sans doute la plus « avancée » sur le terrain des nouvelles définitions horlogères du temps. Dommage, même si la montre est toujours aussi dérangeante, avec sa lunette suroxydée et son double tourbillon torturé au centre de la pièce, l’heure étant reléguée à droite de la montre !

••• CHANGEMENT DE TAILLE POUR LA TITANIC « A LA GRANDE », qui passe en 50 mm, avec une rouille plus « élégante » et plus évocatrice, qui joue maintenant sur l’effet clouté de la lunette et du cadran, ce qui donne un intéressant contraste avec le mat de la boîte et des griffes (édition limitée à 2 012 pièces, 2012 étant l’année de lancement d’un nouveau Titanic).

••• SORTIE DU TUNNEL POUR DE GRISOGONO ? Alors que les rumeurs les plus folles courent à Genève sur une reprise de la manufacture de Grisogono [c’est plutôt bon signe d’avoir des rumeurs autour d’une reprise, et non sur une cessation d’activités !], il semblerait effectivement que Fawaz Gruosi ait réussi à trouver quelques investisseurs pour remonter un tour de table avant Baselworld, où il a bien confirmé son stand – un des plus somptueux du Hall 1.1 – et annoncé la commercialisation de quelques innovations fonctionnantes présentées l’année dernière.

••• FAWAZ GRUOSI ÉTAIT ENCORE CE WEEK-END À GSAADT pour une de ces ventes-événements mondains qu’il adore et il ne cachait pas un excellent moral retrouvé. La suite sans doute la semaine prochaine, dès que les avocats auront terminé de chicaner les moindres paragraphes…

••• CERTAINS NOMS DE MARQUES NE FONT PAS DANS LA GUERRE EN DENTELLES : pour les montres, Uzi ou Smith & Wesson – deux marques du groupe Campco, spécialisé dans le para-militaire – annoncent clairement la couleur. Uzi propose deux modèles, dont les noms sont eux aussi tout un programme : Ballistic et Defendeur. Spécialité : le traitement des aiguilles et des index avec une technologie particulière à base de tritium (logé dans des « tubes »), ce qui est rend particulièrement luminescentes. Boîtier musclé de 44 mm, mouvement quartz Ronda et verre à l’épreuve des balles en « polycarbonate crystal ». A 260 dollars, c’est plutôt une bonne affaire pour les amateurs qui cherchent des montres de baroudeur. Revue et liens sur http://edscorner1.blogspot.com/2009/02/on-aftermarket-maratac-zulu.html.

••• POUR DÉCOUVRIR LES VERTUS ANTI-CHOCS DE CE « POLYCARBONATE CRYSTAL », quelques vidéos présentées sur le site d’Uzi nous font découvrir une Ballistic avec laquelle on joue au hockey sur glace. Vous y risqueriez la montre que vous portez aujourd’hui au poignet ?

••• POUR FAIRE MOINS LUXE À BÂLE TOUT EN RESTANT PLUS DISRUPTIF, UNE TENDANCE : l’armoire-container, pur produit du style techno-industriel. Pandora – clin d’œil à la boîte – est un rangement métallique, taillé dans les mêmes tôles qu’un container, mais à une échelle plus réduite [trois tailles : 50 à 200 cm de large], avec un système de fermeture identique à celui d’un container – tringle et loquet tournant. C’est follement chic et disponible dans de nombreuses couleurs. Cette « containerisation » a de quoi démoder les flightcases de ces dernières années : à quand des écrins de montres dans le style Pandora ?
Design batave, découvrir sur www.sanfermulder.com.

••• LE STYLE RÉCUP POST-INDUSTRIEL EST UN COURANT TRÈS PROMETTEUR, qui conjuge à la fois les valeurs de décalage créatif du quotidien, de recyclage – même « cosmétique » – des matériaux industriels, d’évocation du voyage et de fonctionnalité radicale, mais sans affectation.

••• « L’HORLOGERIE SUISSE CRAINT LA CRISE » : un film en ligne sur les incertitudes du marché de la montre, avec des images tournées à Genève (Piaget, Hublot, Les Ambassadeurs), avec Alexis Meyer (Les Ambassadeurs) et Grégory Pons (Business Montres). Quelques jolies montres à admirer dans les vitrines de l’espace VIP des Ambassadeurs.

••• 02:25 D’ACTUALITÉS HORLOGÈRES FILMÉES par l’AFP (France), avec des reprises sur les télévisions du monde entier et une diffusion en ligne sur Yahoo. Lien en bas de page.

••• ENCORE DES MAUVAISES NOUVELLES DE L’INDUSTRIE, avec 40 emplois supprimés aux Bois, chez le cadranier Les Fils d’Arnold Linder. Il faut lire dans L’Express-L’impartial d’hier les commentaires de Jean-Paul Boillat, le patron de l’entreprise, qui n’est pas réputé pour avoir sa langue dans sa poche : « Je ne suis ni un vendeur, ni un homme d'affaires, mais un vrai puriste, un amoureux de mon travail. Je ne veux pas qu'on m'emmerde. Je suis quelqu'un d'exigeant. Voilà. Ces dix dernières années, les grands groupes horlogers ont affiché une croissance annuelle de 20 %. Les Fils d'Arnold Linder se sont retrouvés dans ce tourbillon de développement. Les grandes marques nous en demandaient toujours plus. Une pression terrible. Et nous n'avions pas d'autre choix que de dire oui. Aujourd'hui, nous ne parvenons pas à survivre en tant qu'organe indépendant. L'entreprise dépend du renflouement financier de la holding [société luxembourgeoise liée au groupe Franck Muller]

(…) En cause : les recrutements : « On a été trop loin dans cette croissance, on va la réduire. Sur quelque 200 jours travaillés par année, nous amenons quotidiennement une quinzaine de nouveautés. En dix ans, je n'ai pas vécu un jour sans qu'une commande ne parvienne sur mon bureau. Dans cette spirale, nous avons engagé les gens qui voulaient bien venir. Des boulangers, des coiffeurs, des esthéticiennes... La force d'un bon cadranier, c'est la précision. Alors, nous avons pris en main notre personnel. Mais il faut quatre ans pour former un électroplaste, trois pour un peintre, deux pour un poseur de matière lumineuse. Et pendant ce temps-là, mes chefs, mes bons ouvriers, ne faisaient pas grand-chose d'autre. Si l'on veut redevenir efficace, nous devrons être plus sélectifs dans le choix de notre main-d'œuvre »…

••• POINT DE VUE INTÉRESSANT, PARFAITEMENT COMPLÉTÉ PAR CE CRI DU CŒUR DE JEAN-PAUL BOILLAT : « Quand j'engage, personne n'en parle. Mais quand je dois me séparer de gens, oui » ! Entre 2006 et 2008, le nombre des collaborateurs de son entreprise était passé de 93 à 143 personnes.
• Au passage, Chopard a confirmé hier le chiffre des 13 personnes licenciées à Fleurier, information donnée par Business Montres dès lundi dernier… Là encore, 55 nouveaux postes de travail avaient été créés au cours de ces trois dernières années : il était fatal que l’entreprise réagisse, alors que ses ventes ont été réduites de moitié aux Etats-Unis.

••• JACQUELINE KENNEDY-ONASSIS AVAIT DE LA SUITE DANS LES IDÉES : on découvre à l’occasion de la prochaine vente d’Antiquorum la montre de marque Nastrix dont un couple d’amis avait fait cadeau au président américain en 1963, en y gravant une dédicace. Quelques mois plus tard, John Kennedy était assassiné à Dallas et cette montre, restée dans un tiroir de la Maison-Blanche, était rendue à sa veuve. En 1971, remariée à Aristote Onassis, Jackie ex-Kennedy faisait à nouveau cadeau de cette montre à son milliardaire de mari, en y ajoutant, entre les cornes, l’inscription FALJ (« For Ari Love Jackie »). Estimation : 150 000-200 000 dollars.

••• SENSIBLEMENT AU MÊME PRIX, UNE ZENITH DE POCHE proposée dans la même dispersion : elle aurait été la propriété du futur Mahatma Gandhi, qui l’avait acquise vers 1910 et qui en avait fait cadeau à sa petite-nièce, dans les bras de laquelle il est mort. Le catalogue livre avec cette montre un lettre d’authenticité, ainsi que les savates, le bol et l’assiette de Gandhi. Cruel pour un pacifiste qui a eu raison des occupants anglais par ses… grèves de la faim !

••• C’EST LA QUESTION DU JOUR DANS TOUT GENÈVE : quelle mouche a bien pu piquer Maxim Artsinovitch ? Célèbre pour ses « affaires » horlogères sur le marché russe, l’ancien associé de Franc Vila vient d’envoyer une lettre ouverte à toutes ses relations d’affaires – il n’en manque sur la place genevoise, où il donne volontiers un coup de main aux marques trop stockées – pour leur faire part de ses griefs contre l’actuelle direction de la marque (Franc Vila et Mario Scotto) ! Tout y passe, dans un extraordinaire déballage des coulisses du luxe horloger, de l’emprunt d’une Bugatti Veyron avec autocollants Franc Vila – juste pour faire les beaux à Baselworld et « prouver » que la marque était florissante : tout le monde s’en souviendra ! – à l’achat d’une Bentley GTC de société ( !), sans oublier les achats de nombreuses autres voitures de luxe, les notes d’hôtels dans les palaces et tous les cadeaux qu’on peut se faire chez Louis Vuitton ou Bottega Veneta. Plus les détails sur les comptes à Chypre, aux Bermudes, au Liechtenstein et à Monaco, ainsi que quelques zakouskisen guise de dénonciation fiscale. Impressionnant…

Le tout, nous raconte l’ex-associé qui se sent floué, financé avec son propre argent, qu’on refuse de lui rembourser. « Investissement », détaille-t-il, qui se monterait à deux millions de francs suisses et dont il n’a jamais revu la couleur, ni celle des actions qui lui donnaient théoriquement le contrôle de la société. Argent – là, la lettre vire aux Misérables d’Hugo ou au Zola des Rougon-Macquart – qui viendrait des économies de la pauvre maman de Maxim, 61 ans, spoliée comme son frère, 31 ans, dont on apprend au passage qu’il a pu économiser un million de dollars en cinq ans par son travail dans les banques russes [on ignorait que les banquiers payaient aussi bien]…

••• « FRANC, RENDS-MOI MES MILLIONS » ! ce n’est pas du vaudeville, ni du Molière, bien sûr, mais juste un coup de projecteur totalement inattendu sur l’envers du décor des nouveaux horlogers qui ont trop vite manipulé trop d’argent. L’effet sera dévastateur sur l’image de la marque Franc Vila, qui tirait de substantiels revenus du marché russe. Il l’est tout autant pour la réputation de Maxim Artsinovitch lui-même, sympathique garçon qui paraît pour le moins naïf d’avoir « lâché » deux millions sans autre contrepartie que la parole de ses deux anciens copains, également tout aussi sympathiques que probablement roublards. Naïf, Maxim ? Cela étonnera beaucoup ceux qui font du business avec lui ! Il faut donc chercher ailleurs…

 



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