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Les hommes et les montres qui font l'actualité
 
Le 13-02-2009
de Business Montres & Joaillerie

Les dossier de presse pré-Baselworld
se suivent et se ressemblent étrangement, mais on trouve tout de même quelques pépites dans les ruisseaux d'une industrie horlogère à présent focalisée sur la prochaine échéance bâloise.

••• PRIX DE L’HOMME DE L’ANNÉE 2009 : Jean-Claude Biver (Hublot), qui a vécu une année 2008 totalement inattendue, avec une croissance organique qui a dû frôler les 40 % (39,5 %, chiffre non officiel) et, surtout, une intégration au sein du groupe LVMH.

••• HOMMAGE À LA PASSION 2009 : Philippe Stern (Patek Philippe), dont la vie professionnelle témoigne d’un inlassable dévouement au service d’une maison qui a aujourd’hui 160 ans et qui reste, à son niveau, la seule grande exception « familiale » dans l’univers d’une haute horlogerie dominée par les groupes de luxe.

Ces prix sont décernés de façon totalement subjective par Eugenio Zigliotto (Orogologi da Polso, Italie), Gabriel Tortella (Tribune des Arts, Suisse), Stephan Ciejka (La Revue des Montres, France), Brice Lechevalier (GMT, Suisse) et Grégory Pons (Business Montres, planète horlogère). Ils sont symbolisés par le trophée ci-contre.

••• UNE CHOSE RESTE FRAPPANTE QUAND ON COMPARE LE JEAN-CLAUDE BIVER D’AVANT LVMH et le Jean-Claude Biver aux commandes d’Hublot by LVMH : c’est le même ! Contrairement à ce qui se passe la plupart du temps après l’absorption d’une marque indépendante par un groupe, on ne distingue pas la trace du collier autour du cou. Jean-Claude Biver persiste à penser comme s’il était toujours indépendant et à se penser en cavalier seul : son rattachement au groupe LVMH semble purement formel, quoique purement et indéfectiblement loyal. Quoiqu’on l’imagine ligoté par des procédures – qui ne sont peut-être, ailleurs, que des prétextes et des justifications d’impuissance – et des impératifs de reporting, il trace sa route en toute autonomie, avec un franc-parler qui ne se dément pas.
J’avais expliqué ici pourquoi Business Montres n’avait pas organisé, en 2008, de concours auprès des journalistes pour élire le « manager de l’année » : je sentais trop à quel point ce diable de Jean-Claude Biver était capable de remporter le titre pour la troisième fois. Ce qui m’aurait paru suspect, même à moi ! Mais, puisque les copains s’y mettent aussi, autant y aller…

On ne peut évidemment porter sur Philippe Stern le même regard, ni le même jugement que sur l’hyper-actif Jean-Claude Biver. Ils ne travaillent pas avec les mêmes constantes de temps, ni sur le même rythme entrepreneurial. Pilote d’une manufacture familiale depuis trois générations [voire plus si on prend en compte les liens réels de la famille Stern avec la maison Patek Philippe], Philippe Stern est, à l’image de sa célébrissime publicité, le « gardien » de la marque pour les générations futures. Il a su, dans les pires crises du passé, tenir sa barque, avec un sens des responsabilités qui reste un exemple pour nombre de managers contemporains : fort de la dimension historique que l’expérience lui donne aujourd’hui, il était juste qu’il soit récompensé pour une vie passionnément dédiée à l’art de faire des belles montres.

••• WHAT ELSE ? ROGER FEDERER LUI-MÊME ! On n’imagine pas que le coup ait été téléguidé par Rolex, mais la question se pose tout de même quand on découvre que Roger Federer, le champion suisse de la marque à la couronne, est aussi l’« ambassadeur » de la marque Jura, compagnie suisse spécialisée dans les machines à café de luxe et grande concurrente de Nespresso – qui est tout aussi suisse. Officiellement, Federer est en mission diplomatique pour Jura « depuis 2006 » [ce qui ferait du tandem Clooney-Nespresso de pâles copieurs], mais il avait su rester tellement discret jusqu’ici qu’on n’avait pas encore repérer ce nouveau point de discorde entre Rolex et Omega…

••• CHACUN AURA REMARQUÉ À QUEL POINT LA RESSEMBLANCE VISUELLE des publicités Omega et Nespresso a été vigoureusement gommée dans les campagnes des deux marques. Côté Omega, on a préféré un George Clooney printanier, vêtu de lin blanc, dans le paysage des grands lacs italiens, tandis que Nespresso choisissait la technique de l’image en abîme pour succéder à sa première série « What Else ? ».

••• LE COMPTE N’Y EST PAS : LA DERNIÈRE BLANCPAIN 500 FATHOMS s’affirme étanche à 1 000m, mais 500 brasses (« fathoms ») ne font jamais que 914 mètres ! On notera aussi les 48 mm de son diamètre, compensé par le poids de son boîtier en titane, ainsi que le cadran aux segments fluorescents, qui viennent s’ajouter à la luminescence des trois aiguilles, des grands chiffres et des repères de la lunette.

••• C’EST PEUT-ÊTRE CE QU’ON APPELLE DE LA… BRASSE COULÉE ! Héritière de la Fifty Fathoms historique, cette Five Hundred Fathoms marque un tournant dans la « génétique » Blancpain, jusqu’ici pensée dans une logique d’élégance et de finesse. Le choix est brutal et sans doute volontairement décalé pour affirmer un nouvel esprit sportif : il est en tout cas courageux pour une marque qui semble toujours se chercher une identité convaincante.

••• Au sujet de la multiplication des montres étanches à 1 000 m et plus [une bonne cinquantaine de propositions actuellement, contre une demi-douzaine voici cinq ans !], plus explicables par le progrès des technologies de production que par un besoin réel, on repère clairement la mutation de l’objet-montre vers un objet d’expression symbolique et non plus fonctionnel. Personne ne plonge évidemment aux profondeurs affichées, ni même à des profondeurs capables de mettre en danger un boîtier de plongée classique. On est ici dans le fantasme absolu, mais très payant en termes commerciaux : on surpaye ici un potentiel totalement inutilisé, de même que les amateurs de voitures rapides ont plus de chevaux sous le capot qu’ils ne pourront jamais en déchaîner. Le « pouvoir faire » l’emporte sur « savoir faire » : à méditer…

••• LA PROLIFÉRATION DES GROUPES ET DES SOUS-GROUPES HORLOGERS DU FACEBOOK a transformé ce « réseau social » en espace horloger périphérique. Chaque marque y affiche désormais son fan club – avec plus ou moins de conviction : 1 335 pour le fan club d’Omega, 1 652 membres pour celui de TAG Heuer, 3 872 pour Rolex et 91 pour Cartier ! Les journaux s’y mettent aussi – récemment, Movment. Près d’un demi-millier de « groupes d’amis » rassemblent sous divers prétextes horlogers amateurs, marchands et professionnels à l’affût de « remontées terrain ».

On y trouve aussi l’habituelle poignée de « rebelles », comme le grooupe « Robin des Bois n’était pas un archer, mais un horloger », qui regroupe beaucoup de franc-tireurs, « qui pensent que Robin des Bois peut sauver l'horlogerie suisse en fédérant une bande de fous furieux, courageux ,passionnés, indépendants et tous acquis à la cause de l'horlogerie libre, festive, joyeuse, créative et sans langue de bois avec à la clé des franches rigolades, des poulardes et du vin à foison » [on aura reconnu le style de Jean-François Ruchonnet, qui a désormais plusieurs cordes à son arc]. Ce qui provoque évidemment des réactions étonnantes, avec des connexions troublantes vers… Jack Lang !

••• PARFAIT, MAIS À QUOI ÇA SERT ? Bonne question, qu’il ne vaut mieux pas trop se poser parce que personne ne comprend encore vraiment le fonctionnement de ces réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn – également très investi par les horlogers – ou Twitter), même si tout le monde semble penser que « c’est intéressant à suivre ». De nouveaux médias se mettent en place : Facebook aura-t-il plus de succès que Second Life, grand cimetière d’illusions numériques ? L’essentiel, c’est de participer…

••• CHACUN SES HÉROS : LE CAPTAIN CHESLEY « SULLY » SULLENBERGER – le pilote qui a sauvé 155 vies en réussissant à poser son Airbus dans l’Hudson, à New York – n’a pas pu cacher qu’il portait une Rolex Datejust en acier, facilement reconnaissable à son bracelet Président sur les images du héros du vol 1549. Images à découvrir sur le Jake’s Rolex Watch blog (non officiel, évidemment) : http://www.rolexblog.blogspot.com/ .

••• TESTIMONIAL IMPRÉVU, D’AUTANT PLUS EFFICACE QU’IL EST NON-MARCHAND : de quoi minorer fortement l’impact des « ambassadeurs » dont on découvre très vite qu’ils ne sont que des « mercenaires » sous contrat dûment tarifé. Dans un contexte sociologique de déconstruction autoritaire, les vrais héros de la vraie vie ont un effet autrement plus prescripteur que les fausses valeurs de la virtualité médiatique.

••• MYSTÈRE STATISTIQUE : ALORS QUE LA FRANCE GAGNE 15,1 % DANS LES EXPORTATIONS SUISSES 2008, et même + 39 % par rapport à 2006, en se maintenant au quatrième rang des grands clients de l’horlogerie suisse, on découvre dans les statistiques françaises que les ventes de montres ont reculé de 0,7 % en 2008 dans l’hexagone. Cherchez l’erreur ! Ou alors cherchez les stocks…

••• LE CHIFFRE LE PLUS FASCINANT DES TATISTIQUES FRANÇAISES reste tout de même le prix moyen de la montre vendue en France (valeur des pièces vendues par rapport aux 13,3 millions de montres officiellement achetées) : on est toujours à 94 euros ! Valeur en hausse de 3,3 % par rapport à 2007, ce qui est encourageant, mais montant assez dérisoire quand on songe au prix des montres dont on parle dans les médias et qu’on voit dans les publicités…

••• STATISTIQUES TOUJOURS, AVEC UN CHIFFRE TROUVÉ DANS UNE COMPILATION DE L’ÉCONOMIE GENEVOISE : l’horlogerie y est devenue la sixième branche économique cantonale, avec une valeur ajoutée de 1,6 milliard de francs suisses, soit une augmentation de 160 % depuis 1992.

••• L’EXPOSITION INTERNATIONALE DE L’HORLOGERIE GENEVOISE risque cependant d’entraîner un recul en 2009, chiffré à 2,7 % par les analystes bancaires, qui soulignent que l’horlogerie vaudoise devrait mieux s’en tirer…

••• NOUVELLES INQUIÉTANTES DU RALENTISSEMENT DE L’ÉCONOMIE CHINOISE, avec un effondrement de 17,5 % des exportations en janvier, mois où l’activité a été partiellement paralysée par les festivités du Nouvel an chinois. La chute est néanmoins historique et il faut remonter à 1993 pour trouver un précédent. Plus inquiétant, cette fois sans contre-argument impliquant les fêtes (au contraire !) : la contraction des importations (- 43,1 %), ce qui traduit une baisse inquétante de la consommation intérieure – notamment du luxe européen…

••• LES RATÉS DU MOTEUR CHINOIS SONT DÉSORMAIS ÉVIDENTES : impossible de tabler sur l’économie grand-chinoise pour relancer un commerce international déjà sérieusement déprimé !

••• NOM DE BAPTÊME : UNICO. Le nouveau calibre chronographe manufacture actuellement développé par Hublot commence à prendre forme et on devrait en voir quelques pré-séries fonctionnantes à Baselworld. Très inspiré par le fameux et increvable Valjoux 7750, mais optimisé et modernisé, ce calibre – déjà rebaptisé « Bibi 7750 » – se distingue notamment par sa roue à colonnes placée sous le cadran.
Ce qui serait stupide dans une logique de fond saphir, mais qui devient très intelligemment pensé dans une logique de cadran ouvert (squelette) : c’est même une arme anti-contrefaçon, puisque les faussaires vont devoir à présent repenser leurs faux mouvements en fonction des nouvelles collections de Big Bang. Sans roue à colonnes apparente côté cadran, le faux sera immédiatement détecté !

••• AUTRE INTÉRÊT DE CE MOUVEMENT UNICO EXCLUSIF POUR HUBLOT : sa parfaite interchangeabilité avec les autres mouvements logés dans les diverses Big Bang, tourbillons et nouvelles King Power comprises. On peut à tout moment échanger un mouvement avec un autre sans repenser tout le boîtier. On pourrait même imaginer que des clients choisissent de remplacer leur vieux « moteur » – l’ancien 7750 – par un nouvel Unico, sans renoncer pour autant à leur série limitée fétiche. Même principe d’échange standard possible avec le tourbillon, soit un principe général d’interchangeabilité, assez malin dans la culture Hublot de la « série limitée » tous azimuts…

 



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