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Avec Business Montres impossible de s'ennuyer longtemps, surtout avec les informations trouvées
dans le Quotidien des Montres : elles sont 100 % libres de publicité et même de tout communiqué...
Dans le flux d'une actualité plus ou moins palpitante et malgré les incertitudes de ce vendredi 13,
le sniper est à son poste.
Cette semaine, j'ai donc...

••• REGARDÉ DE PLUS PRÈS LA MONTRE du vice-président américain, Joe Biden : indiscutablement une Omega Seamaster nouvelle génération, qui ne doit pas dépasser les 2 000 dollars avec son mouvement à quartz. Un choix classique pour un vice-président qui l’est aussi !

••• C’EST TOUT DE MÊME PLUS DIGNE QUE LA MONTRE « MADE IN CHINA » du président Obama, dont on a su très vite quelle était la marque et dans quelle circonstance elle lui avait été offerte – Business Montres du 7 novembre dernier. On attend maintenant avec impatience de repérer ce que porte Michelle Obama…

••• VISIONNÉ (SUR LCI, FRANCE) UN EXCELLENT REPORTAGE SUR LA CRISE : tournées à Paris chez Chronopassion (Laurent Picciotto), les images expliquent que la crise ne touche pas encore la très haute horlogerie. Scènes classiques de mains gantées, de pièces à six chiffres et de vitrines déverrouillées : dans le « temple », les icônes gardent leur magie…
A découvrir sur http://gallery.me.com/chronopassion/100038 (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

••• LE SUJET EST DEVENU UN PEU BANAL SUR LES ÉCRANS DE TÉLÉVISION et je me demande quel message il fait passer : renfort d’optimisme à la pensée qu’un des moteurs du luxe continue à tourner ou pulsion pessimiste qui achève de convaincre le téléspectateur que ce luxe n’est définitivement plus pour lui ? Les deux sans doute, et la perplexité ainsi véhiculée entretient probablement le mystère de cette religion ésotérique qu’est l’horlogerie…

••• ÉTÉ SOULAGÉ DE CONSTATER QUE ROLEX RENONÇAIT À NIER L’ÉVIDENCE et confirmait donc les informations publiées dès la mi-décembre dernier par Business Montres, à propos des surstoscks et des ventes en chute libre chez Rolex. Informations évidemment démenties à l’époque par la marque à la couronne !

Bruno Meier, le nouveau directeur de Rolex et successeur de Patrick Heiniger, admet aujourd'hui dans Bilanz (Suisse alémanique) que les ventes de la marque baisseront « probablement » en 2009 et en 2010 : il pronostique en effet des effets à long terme de la crise financière, peut-être même au-delà de 2010. Ce qui contraindra Rolex à réduire sensiblement ses investissements.

••• ON EST TOUJOURS RATTRAPÉ PAR LA VÉRITÉ : comme Bruno Meier affirme par ailleurs que l’année 2008 a été marqué par un chiffre d’affaires et des volumes records (il évoque une progression à deux chiffres), c’est avouer que les stocks sont eux aussi records. Le tête-à-queue a dû être spectaculaire : garder une progression à deux chiffres pour l'année complète signifie encore plus clairement que le décrochage de fin d'année s'est avéré vertigineux : « Durant les premiers mois de 2008, explique-t-il, la production de montres ne parvenait pas à satisfaire la demande. Depuis octobre dernier, cependant, on ressent une certaine nervosité chez les distributeurs et les affaires ont ralenti ».
Soit une belle illustration de l’« effet bullwhip » : euphorie au printemps, disphorie en hiver avec un exil à la clé pour Patrick Heiniger…

••• RELEVÉ UNE INFORMATION À L’ATTENTION DE BRUNO MEIER (ROLEX) : il devrait vérifier les occurrences qui concernent Rolex sur les moteurs de recherche. 90 % concernent les nombreuses compétitions sportives parrainées par Rolex dans le monde entier. 9 % sont orchestrées autour du bling-bling prêté à la marque à cause de ceux qui portent ses montres [dans quelques années, on étudiera « l’effet Sarkozy » dans les écoles de marketing]. A peine 1 % traitent des montres de la marque…

••• QUAND UNE MARQUE APPARAÎT TROP LONGTEMPS COMME UNE SOCIÉTÉ DE SERVICES DANS LE DOMAINE SPORTIF, il ne faut pas s’étonner qu’elle vende nettement moins de montres ! Surtout quand l’image de ces montres est écornée par des considérations idéologico-politiques. A plus forte raison quand ces montres se trouvent dépositionnées sur le marché : faute d’avoir fait évoluer massivement la taille de ses montres, Rolex est aujourd’hui en voie de féminisation accélérée et se trouve en confrontation directe avec des fashion brands mieux marketées.

Dans un premier temps, ce repositionnement involontaire semble « faire du bien », dans la mesure où il permet d’augmenter le prix unitaire des pièces, de plus en plus serties, et d’élargir le bassin naturel de clientèle. Très vite, cependant, le dépositionnement affaiblit le pouvoir prescripteur de la marque, qui se trouve en danger d’être démodée au lieu d’être désirée…

••• TENTÉ DE COMPRENDRE QUI POUVAIT EN VOULOIR À CE POINT AU GROUPE FRANCK MULLER, une fois de plus sérieusement « allumé » par la presse suisse (L’Hebdo du 12 février). Employeur de 900 personnes en Suisse, Vartan Sirmakes a beau répéter : « En 2007 et 2008, nous avons engagé de nombreux collaborateurs. Les gens font la queue pour venir travailler chez nous. Nos collaborateurs, dans leur immense majorité, sont très contents de travailler dans une entreprise qui leur accorde en fin d’année des augmentations de salaire de trois à cinq fois supérieures aux recommandations des conventions collectives.

« Cela dit, on ne peut plaire à tout le monde. Ceux qui ne se sont pas contents ici peuvent trouver un autre emploi dans l’horlogerie. C’est cela, la démocratie. Si 93% des personnes que nous formons complètement s’épanouissent dans leur métier, pourquoi mettre le projecteur sur les 7% restants ? », on le ne croit pas !

Commentant le départ de son ex-bras droit, Didier Decker, passé chez Harry Winston, il explique : « C’est dans l’ordre des choses. La vie de l’entreprise continue. Vous demandez-vous combien de cadres dirigeants sont partis chez Richemont? En douze ans, nous n’avons changé qu’une seule fois de directeur opérationnel. Je ne vois vraiment pas où est le problème »…

••• EN CAUSE, LES RELATIONS SOCIALES DANS L’ENTREPRISE, , gérées sans douceur excessive et sanctionnées au cours de plusieurs procès aux prud’hommes. A en croire les articles de presse et les récits de certains employés, on se croirait dans Germinal, mais n’est pas Zola qui veut. L’air qu’on respire à Genthod ne sent pas la mine et les cadences ne paraissent pas infernales. Le turnover du personnel – plutôt très bien payé par rapport à la moyenne du bassin genevois – est loin d’atteindre la cote d’alerte. La question se pose donc : pourquoi cet acharnement médiatique contre un chef d’entreprise qui est des principaux contributeurs à la création d’emplois dans le canton ? Qui veut la peau de Vartan Sirmakes ?

••• REMERCIÉ LES LECTEURS QUI M’ONT APPORTÉ DES RÉPONSES aux questions que je posais naïvement sur les différences statistiques constatées entre les exportations de montres suisses vers la France – en hausse de 15 ‰ – et la baisse de consommation des montres en France – en baisse, sans doute parce qu'elles reflètent les ventes réelles, et donc le sell-out.
Réponses convergentes : marché gris ! Je m’en doutais un peu, avec sans doute beaucoup de réexpéditions vers des marchés tiers plus ou moins officiels (on parle beaucoup de l'Italie) ou des clients exotiques dont les raisons sociales sont généralement improbables…
A peu près 15 % de différence : 2 millions de montres dans la nature !

••• CE QUI SOUS-ENTEND QUE LES MARQUES SONT TOTALEMENT IMPLIQUÉES dans les canaux qui alimentent les marchés parallèles et qui pourrissent l’image des marques en question. Gain comptable et financier d’un côté, destruction de valeur immatérielle de l’autre : un désastre, même à court terme !

••• APPRIS UNE BONNE NOUVELLE POUR LES COLLECTIONNEURS DE MONTRES : quoique programmée pour se dérouler dans des conditions « classiques », sans l’attirail high-tech qui ne lui avait occasionné que des ennuis lors de sa première vente, la prochaine dispersion de la collection Davide Blei pour Osvaldo Patrizzi (Milan, 22 mars) se déroulera sans aucune commission d’acheteur et surtout sans TVA ! Soit 25 % à 30 % d’économies pour les amateurs de Rolex vintage. Le tout avec une garantie d’authenticité de cinq ans.

••• OSVALDO PATRIZZI REVIENT ÉGALEMENT À LA TRADITION DES CATALOGUES PAPIER, mais cette fois dans une version plus sobre et purement commémorative de cette vente, qui remettra sur le marché 114 Rolex exceptionnelles par leur état, leur marquage (beaucoup de doubles signatures), leur couleur ou leur rareté. On y trouvera notamment beaucoup de Rolex « arabes » (double marquage), estimées entre 2 000 et 4 000 euros – sans commission, ni TVA, ça redevient intéressant.

••• DÉCOUVERT UNE AUTRE BONNE NOUVELLE POUR LES COLLECTIONNEURS : la Zenith du Mahatma Gandhi [information Business Montres du mercredi 11 février] était estimée à 200 000-300 000 dollars. Erreur du catalogue : elle ne vaut plus que 20 000 à 30 000 dollars. On se sent tout de suite mieux !

••• CE PRIX S’ENTEND AVEC LES LUNETTES, LES SAVATES EN CUIR, l'assiette et le bol compris (voir nos informations pour comprendre)…

••• VIVEMENT FÉLICITÉ LA MARQUE ANGLAISE ROTARY, UNE DES DERNIÈRES MAISONS FAMILIALES DE L’INDUSTRIE HORLOGÈRE, d’avoir mis en place, pour ses montres, une « garantie à vie » internationale, offerte à tous ses clients à compter de janvier 2009. C’est tout simplement une première mondiale et c’est assez révolutionnaire, non seulement pour une maison de taille relativement modeste [tout de même fondée en 1895 et restée entre les mains de la même famille fondatrice], mais aussi pour toute l’industrie ! Détails de cette garantie sur le site de Rotary : http://www.rotarywatches.com (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

••• ON OSE ESPÉRER QUE CETTE « GARANTIE À VIE » FERA HONTE À BEAUCOUP DE MARQUES, qui ciblent toute leur communication et qui basent leur image sur une réputation d’intemporalité et de transmission patrimoniale, mais qui n’offrent pour leurs montres qu’une garantie à vie de deux ans – celle que mêmes les pires marques chinoises sont obligées d’offrir.

••• APPRÉCIÉ QUE DIEGO MARADONA RESTE FIDÈLE À SON HABITUDE DE PORTER UNE MONTRE à chaque poignet. Pour le dernier match France-Argentine, il avait apparemment une double cartier Santos 100 caoutchouc.

••• HEUREUSEMENT QU’IL Y A ENCORE DES FOOTBALLEURS pour acheter des montres suisses ! Dommage pour Rolex :a dernière fois qu’on l’avait vu en France, Diego portait deux Daytona…

••• COMPRIS CE QUI ME GÊNAIT DANS LES MONTRES D’ARMIN STROM : en fait, il y a deux Strom ! Le père, Armin, qui fait des montres « nouvelle génération » assez spectaculaire (ci-dessus : un régulateur rétrograde en titane en 43,5 mm, mouvement mécanique manuel). Et le fils, Daniel, qui crée des montres tonneaux à vocation mode – sans génie particulier – sous le même nom de Strom : il a ainsi lancé la ligne Cruizer, présentée comme « tendance », et lancé quelques opérations marketing avec différent « ambassadeurs » sportifs. Complication supplémentaire : Armin Strom – le père – diffuse des montres sous la marque Armin Strom et sous la marque Armin by Armin Strom. Cours-circuits médiatiques à prévoir !

••• CONFONDRE LES DEUX STROM EST AISÉ, SAUF QUAND on a les montres en main. Pour une fois, le père est plus contemporain et plus « moderne » que le fils, dans la mesure ou Armin, riche d’une belle culture horlogère, sait en transcender les contingences pour s’amuser avec des codes qu’il maîtrise parfaitement [la montre ci-dessus en est un bon exemple], alors que le fils n’a retenu de l’air du temps qu’une tendance sans la moindre profondeur, ni la moindre densité. Ce ne sont pas les mêmes prix – mais ce ne sont pas non plus les mêmes plaisirs…

••• NOTÉ UNE RELATIVE AGRESSIVITÉ DANS LE TON DE MICHEL JEANNOT, qui part en guerre, dans le dernier numéro de Revolution, contre les « trop nombreuses marques qui utilisent le tourbillon comme un Cheval de Troie pour faire croire qu’elles vont entrer dans la forteresse de la haute horlogerie. Mais il y a tellement de monde dans le cheval qu’il refuse désormais d’avancer. N’étaient quelques rares manufactures qui traitent encore du tourbillon comme d’une invention majeure, susceptible d’évoluer, de gagner en performances et en fiabilité, son intérêt ne relèverait pas de l’évidence ».

••• L’ARTICLE ÉTANT UN PANÉGYRIQUE DE GREUBEL-FORSEY (MARQUE PARTENAIRE D’ÉDIPRESSE), cet éloge des « très rares sociétés qui, par leurs inventions, ont ouvert au tourbillon de nouveaux horizons » est parfaitement justifié, sur le plan commercial – « Mieux qu'un ami, un client » ! – comme sur le plan journalistique.
Reste à livrer les noms des « trop nombreuses marques » qui sont montées dans le mauvais cheval. Allez, un peu de courage, on ne le répètera à personne !

••• AGGRAVÉ MON JUGEMENT SUR LA NOUVELLE BREITLING NAVITIMER 125e ANNIVERSAIRE, dont je déplorais récemment l’absence de créativité [information Business Montres du 5 février]. On apprend maintenant que la montre, présentée comme étanche à 100 m, ce qui est bien le minimum pour une pièce à vocation sportive, n’est en fait étanche qu’à 50 m, c’est-à-dire tout juste apte à être risquée sous une bonne douche !

••• C’ÉTAIT BIEN LA PEINE DE DOTER CETTE NAVITIMER ANNIVERSAIRE d’un bracelet Air Racer rigide, avec des trous comme dans les années soixante ! On attendait mieux que cette 97e réédition...

••• REÇU DES PRÉCISIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR UNE INFORMATION NON OFFICIELLE ET NON AUTORISÉE récemment publiée dans Business Montres (9 février), à propos des nouvelles Timex livrées aux nageurs de combat français. Apparemment, il y a quelque part un bureaucrate galonné qui a voulu faire des économies de bout sde chandelle en choisissant un bracelet moins cher, mais aussi moins adapté aux missions des démineurs, d’où les pertes multiples et la grogne des commandos Jaubert…

••• DU COUP, LA MARINE NATIONALE A CORRIGÉ LE TIR et commandé d’autres bracelets en résine, extra-larges et vraiment adaptables, réduisant ainsi les pertes de montres en opération. D’autre part, le message a été transmis à l’état-major : il existe aussi un modèle de Timex Ironman à batterie solaire, donc sans souci d’étanchéité pour les changements de pile. Messieurs, à vous de jouer !