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Pour votre Quotidien des Montres, à 24 jours des délices de Baselworld, l’actualité se fait plus pressante et la tension monte dans le Landerneau horloger.
Ne serait-ce qu’avec les Ateliers de la Refondation de mercredi, à Neuchâtel…
Une journée d’anthologie côté débats, dans une semaine qui sera riche en multiples rebondissements…
LA NOUVELLE GÉNÉRATION HORLOGÈRE PREND LA PAROLE CETTE SEMAINE À NEUCHÂTEL.
••• Les premiers Ateliers de la Refondation horlogère (mercredi 4 mars, La Case à Choc, Neuchâtel) rassembleront, en prélude à Baselworld et à l’année horlogère, de nombreux décideurs et influenceurs de la nouvelle génération horlogère.
••• La diversité des marques représentées et des créateurs présents prouve que ce concept de « nouvelle génération » n’est ni une question d’âge – les plus jeunes pourraient être les fils des plus anciens – ni une question de nationalité : Italie, Allemagne, France, Angleterre et Suisse : on reste dans le berceau de la culture horlogère européenne. C’est tout simplement une question de mentalité et de volonté de repenser la montre pour refonder les codes de l’horlogerie.
••• Première fois au cours de cette décennie 2000, mais sans doute aussi première dans toute l’histoire horlogère : les nouvelle valeurs de ces décideurs passent par un goût marqué pour la participation autant que pour la provocation ! Grâce à ce goût du collectif, la compétition n’est pas la concurrence : le ton est nouveau dans l’industrie horlogère. Cet événement sera fondateur autant que refondateur…
••• IL RESTE ENCORE QUELQUES PLACES LIBRES : RENSEIGNEMENTS CI-DESSOUS…
••• LES LÉGENDES NE SONT PAS MORTES : JAQUET DROZ VIT AINSI DE BELLES HISTOIRES HORLOGÈRES dans sa nouvelle boutique moscovite du grand shopping mall Petrovskiy Passazh (rue Petrovka, au centre de Moscou) : les oligarques – il en reste ! – ont toujours faim de belles montres et ils font actuellement une fixation sur Jaquet Droz. La marque a cette Swiss Touch qui rassure les néo-milliardaires et elle n’a pas pratiqué ce bling-bling qui démode aujourd’hui tant de collections, devenues importables en ambiance de crise et de suspicion post-soviétique.
Mieux : la part faite par Jaquet Droz aux émaux, aux pierres dures et aux matériaux insolites (comme l’ivoire de mammouth fossile ou les fougères pétrifiées) semble parler à des amateurs moins portés sur le sertissage massif, qui retrouvent le goût des anciens arts décoratifs pré-soviétiques.
••• DU CAVIAR ET DE LA VODKA DANS LA FONDUE CHAUDEFONNIÈRE ? Un bon client reste un bon client et tout oligarque est un très bon client : même avec un nombre de milliardaires divisé par deux du fait de l’effondrement simultané du rouble et des cours du brut, la Russie en compte assez pour assurer le succès des marques suisses. En pleine crise économique, on peut aussi expliquer le succès inattendu de cette boutique par... la crise économique elle-même : à quoi bon aller acheter ses montres à Courchevel ou à Saint-Tropez quand elles coûtent moins cher à Moscou ? D’autant que, sous l’actuel gouvernement, tout oligarque de retour de l’étranger redoute que son prochain courrier ne soit un mandat… d’amener !
••• LA PROCHAINE BUGATTI CENTENAIRE SERA LA VEDETTE DU SALON DE GENÈVE (1 350 chevaux sous le capot, est-ce vraiment éco-raisonnable ?), mais pas la moindre trace de la montre Parmigiani Bugatti dans la communication de la marque : rien sur le tableau de bord, décoré d’une montre à quartz tragiquement banale ; rien dans les images officielles, ni dans le dossier de presse, alors qu’on nous avait vanté l’extraordinaire symbiose entre la montre et le supercar. Pas même un mot sur la série limitée de montres Bugatti Veyron Faubourg by Hermès, rhabillées de cuir par Hermès pour être assorties à la sellerie de la voiture (20 pièces)…
••• ENCORE UN COUP DU GÉNIE DES ALPAGES QUI SÉVIT À FLEURIER ! D’une part, les acheteurs de Bugatti Veyron n’ont rien compris à la montre, assez spéciale avec son « moteur » vertical disposé sur la tranche -modèle, à vrai dire, franchement importable, comparé à la Cabestan, elle aussi dotée de rouages verticaux- ; d’autre part, le marketing de cette montre s’est trouvé parasité, puis disqualifié par les faiblesses stratégiques de la marque.
Tant d’argent gaspillé pour si peu de résultats : heureusement que la fondation Sandoz a les moyens de s’offrir une telle danseuse – avec son danseur mondain…
••• ON PEUT AVOIR LES PLUS GRANDE STARS À SES PIEDS SANS DÉPENSER UN CENTIME : George Clooney, Leonardo Di Caprio ou Monica Bellucci coûtent très cher aux horlogers qui les pilotent, mais tous portent spontanément – comme de nombreux pipoles à travers le monde – ce que leur propose la marque suisse MBT. Nom qui est l’acronyme de Masaï Barefoot Technology : il s’agit de chaussures dans le style baskets, fabriquée à Roggwill, dans le canton de Thurgovie et vendue dans le monde entier.
Les stars d’Hollywood se les arrachent, garçons ou filles, tout comme les top models et les hommes politiques. Ces baskets ont une courbure de semelle supposée recréer les conditions de la marche pieds nus, ce qui soulagerait les douleurs dorsales en faisant brûler plus de calories à l’organisme.
••• DU 100 % SWISS MADE PORTÉ DANS LE MONDE ENTIER : mieux que Nespresso ou Rolex, des baskets thurgoviennes pur jus portées par les plus beautiful people du monde sans dépenser un centime en marketing et en « ambassadeurs ». En plus, au premier regard, elles n’ont rien d’exceptionnel. Les Suisses sont décidément très malins !
••• CONFIRMATION PAR L’AGÉFI (SUISSE) DES INFORMATIONS PUBLIÉES LE 26 FÉVRIER dans Business Montres sur les licenciements chez Roger Dubuis – jusqu’à 70 postes envisagés. L’article commence fort : « “La tension est palpable. Jamais je n’avais connu pareille nervosité au sein du groupe Richemont“, témoigne un employé au siège du numéro deux mondial du luxe à Bellevue (GE). La pression monte sur tous les fronts, dans un contexte toujours plus ardu de récession mondiale et, corollaire, de forte baisse des ventes horlogères. Richemont cèderait même un peu à la panique, selon cette source interne. Le CEO Norbert Platt, malgré les mesures prises à l’interne, ne peut que constater, impuissant, l’effondrement du titre. L’action a perdu plus de 40% en six mois et près de 8% depuis trente jours. Le groupe a donc décidé d’accélérer le processus. »
Avec un rappel cruel : « Ironie de l’histoire, Matthias Schuller a donné une interview à Bloomberg quatre jours avant l’annonce des suppressions de poste. “Les effectifs resteront stables ou diminueront à peine“, disait-il. Niant toujours l’évidence de la crise, les directeurs de marques du groupe Richemont continuent donc de privilégier la politique de l’autruche »…
••• L’ARTICLE DE BASTIEN BUSS POSE UNE QUESTION INTÉRESSANTE : « Mais il est vrai que Richemont est allé de mauvaises surprises en déception depuis qu’il a repris les rênes, découvrant de multiples cadavres dans les placards. Le processus de due diligence a-t-il failli ? » Business Montres a déjà publié quelques réponses à ce sujet, des 40 millions de francs toujours introuvables dans les « comptes » aux deux avions retrouvés sur un aéroport du Portugal, en passant par d’autres fantaisies qui avaient échappé aux enquêteurs du groupe pendant la due diligence menée trop rapidement lors du rachat des 60 % de la manufacture…
Explication : en rachetant Roger Dubuis, Richemont ne visait pas la marque, mais son plateau technique. Laisser la marque faire faillite, comme cela semblait programmé, c’était prendre le risque de voir un concurrent mettre la main sur ce « trésor » de machines et de compétences. Alors même que l’état-major de Bellevue freinait des quatre fers pour ne pas racheter Roger Dubuis, les considérations stratégiques industrielles l’avaient emporté…
• Article à lire sur http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/Enjeux/articleDetail.php?articleID=324083 (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
••• C’EST À SE DEMANDER SI AZIMUTH NE SERA PAS LA MARQUE-ÉVÉNEMENT DU PROCHAIN BASELWORLD : Business Montres a déjà révélé l’arrivée de la prochaine « Azurwerk » (5 et 20 février). Une autre des vedettes de la collection Azimuth 2009 sera la SP-1 Roulette (ci-dessus) : il s’agit d’une classique montre-roulette, logée dans un superbe boîtier rectangulaire et très anglé, avec une couronne cubique en dé à jouer.
Azimuth, les rois de la mecha-complication, sont aussi les rois de la chasse aux concepts qui font mouche : c'est même cet art de capter les bons codes qui rend la marque intéressante, même si ce petit jeu n'est pas forcément très moral…
••• UN TRAITEMENT ESTHÉTIQUEMENT ORIGINAL D’UNE SPÉCIALITÉ HORLOGÈRE QUI REMONTE À LA FIN DU XIXe SIÈCLE : on se souvient, récemment, de la Franck Muller Curvex Vegas, également très imitée, ou, dans un autre genre, de l’extravagante Girard-Perregaux Casino (un tourbillon à « bandit manchot). Dans un genre tout aussi compliqué, on a récemment vu débarquer la répétition minutes Il Giocatore Veneziano de Daniel Roth, avec son automate joueur de dés.
Il y a quelques années, on trouvait une amusante Akteo Black Jack et un Akteo Roulette, identique aux Azimuth. On trouve aussi des montres Galluci ou DeTomaso Las Vegas à système roulette. On trouve souvent dans les bourses aux montres des Heuer à roulette ou des Monaco-Roulette avec le même mécanisme. Sans parler des montres porte-bonheur en fer à cheval que les gamblers touchent fébrilement au moment de jouer. On doit en oublier…
Le tout est de donner une interprétation non-conformiste et ludique de cette mini-complication classique. Un exercice où Azimuth excelle. Si le genre casino est donc largement défriché, nos amis d’Azimuth auraient dû vérifier que le nom de Roulette était déjà pris par la Roulette Watch, Swiss Made, en vente dans les bons casinos.
• Dossier de presse de la SP-1 Roulette déjà publié par ThePurists : http://home.watchprosite.com/show-forumpost/fi-17/pi-3013696/ti-500071/s-0/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
••• UN « VOLKSTOURBILLON » , POURQUOI PAS, PUISQU’IL Y A UNE VOLKSWAGEN… Démarche identique : autant il était osé de proposer une voiture à chaque famille allemande en lançant la Volkswagen -à l’époque, les voitures étaient un luxe inouï-, il est audacieux de créer aujourd’hui le concept de « tourbillon pour tous ». C’est pourtant le défi que s’est lancé le maître-horloger bernois Frank Jutzi, membre de l’Académie des horlogers-créateurs indépendants (AHCI). L’idée : travailler sur des bases de tourbillons réalisés en Asie – en choisissant les mieux réalisés – pour les terminer avec des finitions dignes de ce nom et les régler « à la suisse » avant de les loger dans des boîtes traditionnelles dans la tradition Breguet (heures décentrées et cerclées, aiguilles pomme bleuies, cadran en laiton gravé et boîtier cannelé).
Frank Jutzi produit également des pendules et des horloges, dont il crée les mouvements, ainsi que de superbes pendulettes de table et des pendules-tourbillon de toute beauté : toutes ces pièces, à mi-chemin entre design et tradition, témoignent d’une inventivité qui renouvelle en profondeur la thématique de l’horlogerie à poser ou à suspendre.
• Détails supplémentaires sur http://www.antike-uhren.ch (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
••• TOUT D’ABORD, IL EST TROUBLANT DE VOIR UN VRAI « MAÎTRE-HORLOGER » SUISSE ACCEPTER DE TRAVAILLER UN TOURBILLON CHINOIS : c’était jusqu’ici le tabou absolu, et Frank Jutzi a sans doute senti que les esprits étaient mûrs pour le changement, puisque son carnet de commandes est plein avant même qu’il ait commencé à démarcher le moindre client. La démarche est au moins singulière. Elle est peut-être même fondatrice.
D’autre part, les pendules de ce maître-horloger marie intelligemment le design et l’art mécanique, ce qui laisse entrevoir un nouvel avenir à cette horlogerie qui n’est pas de poignet. On voit de plus en plus de jeunes créatifs s’interroger sur les objets du temps de leur quotidien et retrouver le goût des pendules (Atmos), des horloges (Erwin Sattler) et des pendules de table (de nombreuses marques de montres ont des projets de « montres à poser »). Le fait qu’Osvaldo Patrizzi relance aussi la partie du côté des collections de pendules -information Business Montres du 25 février- est un indice supplémentaire de l’ouverture d’un nouveau marché pour les amateurs d’horlogerie : la pendule – à la maison ou au bureau – relève du pur plaisir égoïste. On dit que le luxe pour soi et sans ostentation est aujourd’hui la voie royale pour repenser tout notre rapport aux objets d’exception…
••• EFFET PERVERS DE L’HYPER-COMMUNICATION HORLOGÈRE : les grands médias ont pris l’habitude de s’intéresser aux montres, aux marques de montres et aux groupes horlogers. Non seulement pour vanter les mérites de leurs annonceurs horlogers, mais aussi pour en raconter la vie. Alors que les patrons de marques aimeraient bien un peu plus de discrétion sur les déconvenues en cours, les rédactions économiques s’en donnent à cœur joie.
•• Dans Le Point, une phrase étonnante : « Richemont n'a pas annoncé de suppressions d'emplois pour le moment mais a introduit le chômage partiel sur un site de sa marque phare Cartier et étudie d'autres options ». Apparemment, les révélations de Business Montres (jeudi 26 février) sur les 70 postes supprimés chez Roger Dubuis n’ont pas ému la rédaction, qui donne la parole à Richemont : « A l'heure actuelle, nous étudions des projets pour toutes sortes d'éventualités et réfléchissons quelle sera la meilleure réponse au ralentissement économique et au recul de la demande ». Avec, comme actualité, une reprise des mesures de chômage partiel chez Cartier annoncées… en janvier dernier ! Article complet sur http://www.lepoint.fr/actualites-economie/richemont-etudie-differentes-options-pour-faire-face-a-la-crise/916/0/321336 (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
•• La Tribune (France) n’y va pas de main-morte sous le titre « L’horlogerie suisse débauche et vide ses stocks ». Sophie Lécluse écrit : « Depuis quelques semaines, les horlogers suisses licencient en toute discrétion. Selon nos informations, Chopard vient de supprimer 36 postes sur ses sites de Fleurier et Meyrin en Suisse. Roger Dubuis, filiale de Richemont depuis août 2008, se sépare, lui aussi, de près d’un quatre de ses effectifs (70 sur 400) dans sa manufacture genevoise. Des licenciements secs qui s’ajoutent à ceux de dizaines de petites entreprises indépendantes (Movado, Ebel, Maurice Lacroix…) ou faisant partie de grands groupes, comme Zénith chez LVMH. Au total, l’élagage s’élève à près de 400 emplois.
« Et ce ne serait qu’un début. Rolex a déjà mis fin à environ 400 contrats d’intérimaires et pourrait continuer sur sa lancée, car ceux-ci représentent de 30 % à 40 % de sa force de travail dans certains cantons. Richemont, quant à lui, vient de négocier un nouveau plan cadre la semaine dernière avec le principal syndicat suisse, l’Unia, et s’apprêterait à dégraisser dans quelques-unes de ses filiales, comme Cartier et Jaeger-LeCoultre ».
Evoquant les surstocks, elle ajoute : « Seul problème : personne n’est capable aujourd’hui de dire ce qui a effectivement été vendu au consommateur final et ce qui reste encore dans les tiroirs des détaillants multimarques. Car, pendant des mois, et plus particulièrement à la fin de l’année 2008, les grands groupes ont fait pression sur leurs distributeurs pour écouler leur marchandise. Si bien que les stocks sont pleins. Rolex est particulièrement montré du doigt. Abusant de sa position d’acteur dominant (40 % du segment supérieur à 3.000 euros), il aurait systématiquement demandé d’augmenter la part de vitrine consacrée à sa marque, si bien qu’une quarantaine de petits détaillants italiens auraient choisi de le déréférencer et que certains Français hésitent. « Il a tellement inondé les boutiques que les promotions y sont aujourd’hui inévitables », tempête le président de la boutique Chronopassion à Paris, Laurent Picciotto ».
•Article complet sur http://www.latribune.fr/entreprises/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20090302trib000350033/lhorlogerie-suisse-debauche-et-vide-ses-stocks.html ; (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
••• ON NE PEUT PAS AVOIR LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE. Les articles ronflants et les communiqués triomphants quand ça va bien impliquent forcément des analyses plus critiques quand ça va moins bien : épreuve de vérité cruelle pour les adeptes de la servilité des médias. L’information horlogère sort de sa phase soviétique pour connaître une perestroïka pour le moins rafraîchissante : cours plus vite, camarade, la vieille langue de bois est derrière toi !
••• ENFIN, UN AFRICAIN PLACE VENDÔME (OU PRESQUE) : c’est une première dans l’histoire de la place et de la joaillerie parisienne ! Herman Mfuanani a ouvert une boutique de joaillerie de luxe dans le périmètre Vendôme, et presque dans le dos de Boucheron et Van Cleef & Arpels. Congolais passé par la case Sarcelles, en banlieue parisienne, où il a débarqué en 1980, Herman Mfuanani, 34 ans, a également lancé sa griffe de prêt-à-porter, Wechi-Wecha, dans un style « sapeur » de Kinshasa qui détonne un peu dans le quartier Vendôme.
On trouve dans sa boutique « Vendôme » -en fait, 26, rue Danielle-Casanova, contiguë aux immeubles de la place : il a déjà pris les mauvaises habitudes d’exagérations de ses « grands » confrères- des parures de joaillerie, mais aussi des bijoux en argent et bois exotiques qu’il fait réaliser au Congo. Des collections ciblées pour une jeune clientèle qui voudrait marier design et pierres précieuses : si ses copains du hip-hop parlent encore de « cailloux », il vend aussi des saphirs lourds en carats.
Détail qui attestent de la maturité marketing : « Wechi-Wecha » ne veut rien dire, mais il raconte à tout le monde que c’est le yin et le yang congolais, le bien et le mal. Normal pour un Noir qui travaille désormais en gants blancs…
••• CEUX QUI CONNAISSENT MES RACINES AFRICAINES NE S’ÉTONNERONT PAS DE MON ENTHOUSIASME : il y a longtemps que j’attendais un maître-horloger créateur venu d’Afrique ; c’est encore plus épatant avec un joaillier congolais ! Il était d’ailleurs logique que le Congo (RDC), qui figure parmi les premiers producteurs de diamants, ait – enfin – son créateur de bijoux.
Vous savez la meilleure ? Herman Mfuanani, l’autodidacte qui a pris des cours du soir pour apprendre la joaillerie, regarde à présent du côté de l’avenue des Champs-Elysées pour y ouvrir un espace à son nom…
••• EN VRAC, SANS (TROP DE) COMMENTAIRES ET SANS ENTRER DANS LES DÉTAILS :
• ET SI CE 360° DU LUNDI ÉTAIT UN CONCEPT ERRONÉ ? Le nouveau chiffre à la mode chez les gourous du marketing est maintenant le 365 : « Always on », toujours en prise sur les événements, tous les jours de toute l’année. Une vraie marque doit accompagner la vie de ses clients et structurer leur quotidien, investir tous les compartiments du jeu et répondre aux questions qu’ils peuvent se poser à chaque heure de leur vie. La relation ne se limite pas à l’acte d’achat : elle se prolonge bien au-delà et pour longtemps, souvent au détriment des marques trop peu accompagnatrices.
••• TOUS COMPTES FAITS, CE 360° DU LUNDI N’EST PAS SI MAL VU, puisqu’il est aussi… 365 : depuis près de trois mois, votre Quotidien des Montres vous raconte l’horlogerie, jour après jour, week-end compris -je sais, c’est long à lire le lundi matin-. L’actualité ne nous laisse aucun répit : pourquoi lui donner le temps de nous submerger ? La pertinence naît de la vigilance. J’ai du mal à comprendre des sites d’actualité horlogère où il ne se passe rien pendant des semaines, sinon de sporadiques publications de communiqués de toute façon disponibles ailleurs…
• UNE CHRONIQUE DÉCAPANTE DE PASCAL BRANDT SUR HORLOGERIE-SUISSE : « La crise et le choc des cultures horlogères ». Comprenez les différences et les divergences entre l’approche « architecturale » d’un Nicolas Hayek et la logique plus prédatrice des groupes de luxe : vision industrielle et regard financier, deux conceptions du monde ! « Un comptable ne fait pas automatiquement un CEO, encore moins un visionnaire » : comme quoi un bon journaliste reste un bon journaliste, même quand il a mis en sommeil sa plume pendant quelques années -récemment, Pascal Brandt pilotait encore la communication de marques de haute horlogerie-. A lire sur http://www.horlogerie-suisse.com/billet-horloger/La_crise_et_le_choc_des_cultures_horlogeres-130709.html (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• INQUIÉTANTE NOUVELLE SUR LE MARCHÉ AMÉRICAIN : la prochaine fermeture de 115 points de vente par Zale, un des principaux réseaux américains(2 015 boutiques). Pertes sèches et endettement croissant sont au cœur de ce « redimensionnement », également provoqué par une forte pression concurrentielle qui a poussé à une suicidaire guerre des prix. Un coup dur pour les stocks des marques clientes…
• L’INFO NE DEVAIT ÊTRE DÉVOILÉE QU’À BASELWORLD, PAR NICOLAS HAYEK EN PERSONNE, MAIS elle vient d’être mise en ligne par le site du Louvre (Paris) : Breguet prépare avec le plus grand musée du monde la plus grande exposition jamais consacrée au plus grand créateur de montres de son temps – sinon de tous les temps -c’est là que la polémique commence-. C’est le Louvre qui le dit : « Sa réussite exemplaire lui vaut d’être le fournisseur des souverains et de toute l’élite politique, militaire, scientifique et financière européenne. À sa mort, en 1823, son rôle révolutionnaire dans l’art et la science de l’horlogerie est unanimement reconnu ». Beaucoup de montres et de pendules qui attesteront de cette création, malheureusement – à ce jour – sans la Marie-Antoinette toujours séquestrée à Jérusalem pour d’obscures raisons d’exclusivité mercantile…
• DE LA MÊME MANIÈRE, TAG HEUER VIENT DE METTRE EN LIGNE SES NOUVEAUTÉS BÂLE 2009, mais uniquement sur son site japonais. Ce qui laisse d’ailleurs prévoir une fréquentation japonaise réduite au strict minimum à Baselworld. On n’y trouve pas encore la future V4, mais quelques animations/déclinaisons/évolutions des gammes en cours, dont une Calibre S Laptimer esthétiquement intéressante. A découvrir sur http://www.tagheuer.co.jp/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur)
• SI TOUT LE MONDE SAIT AUJOURD’HUI QUE DANY BOON a été le comédien français le mieux payé en 2008 (26 millions d’euros avant impôts, grâce à Bienvenue chez les Ch’tis), on connaît moins ses goûts de luxe dans le domaine horloger et son dernier coup de folie : une FP Journe Tourbillon souverain à seconde morte, achetée dégriffée chez MMC Paris. Un bon choix de la nouvelle génération anti-bling…
• LA HACHE DE GUERRE N’EST TOUJOURS PAS ENTERRÉE entre Osvaldo Patrizzi et son ex-maison d’enchères, Antiquorum. A deux ou trois semaines des premières ventes de printemps, les tirs d’artillerie ont repris. On trouve sur le blog d’Osvaldo Patrizzi l’impressionnante liste des créanciers d’Antiquorum, tels qu’ils sont enregistrés à l’Office des poursuites de Genève. A consulter sur http://www.freewebs.com/swissmovement/morefriends22209.htm (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• TOUJOURS UN PEU DE CONFUSION AU SUJET DE LA MONTRE DE GANDHI vendue chez Antiquorum New York ce jeudi : vendredi, l'agence indienne PTI avait rapporté que New Delhi avait entrepris des démarches pour empêcher cette mise aux enchères. « Tout est mis en oeuvre, en impliquant toutes les parties concernées, pour faire en sorte que ces objets ne soient pas vendus aux enchères », avait déclaré le ministre de la Culture, Ambika Soni, cité par l'agence. On voit cependant mal l'Inde entamer une action en justice aux Etats-Unis à ce sujet, mais c'est aussi une manière d'inciter quelques milliardaires indiennes à se dévouer pour la bonne cause et rapatrier en Inde les savates, les lunettes et de la montre attribuées au « Père de la nation ».
• VOUS N’AUREZ RIEN MANQUÉ SI VOUS NE SAVEZ PAS qu’Aspen Watches, le célèbre détaillant d’Aspen (Colorado, Etats-Unis) a lancé une montre Aspen One Swiss Made à 38 000 dollars, avec l’habituelle soirée charitable, les pipoles copains et copines de René van Ass (le patron) et la vente aux enchères de rigueur (49 900 dollars pour le modèle serti). La montre est d’une affligeante conformité à tous les catalogues des marques distribuées à Aspen. A un détail : le boîtier se dédouble pour révéler une boussole – dans le goût d'une proposition précédente d'Hermès – avec la direction théorique d'Aspen…
• DANS LES ÉCHOS, UN ARTICLE SUR LA MONTRE COMME « PLACEMENT REFUGE », en préparation des grandes ventes de ce mois (New York, Genève). Des affirmations de principe de la journaliste : « Le secteur ne subit pas les évolutions chaotiques de l'économie, au même titre que l'art contemporain par exemple. Ces belles petites machines, qui valent par leurs complications, sont considérées, quoique de manière nuancée, comme des valeurs sûres ». Avec le point de vue plus nuancé des spécialistes, comme Willima Rohr, d’Antiquorum : « Les dix dernières années représentent l'âge d'or de la montre, avec la création d'une multitude de nouvelles manufactures. On n'avait pas vu ce phénomène depuis plus de cinquante ans. Mais la montre valeur refuge est un principe pertinent principalement dans le domaine des montres anciennes ». Conclusion de la journaliste, qui ne craint pas la contradiction : « La Rolex Milgauss se négociait jusqu'à 11 000 euros il y a un an encore. Une valeur spéculative. Elle se vend aujourd'hui entre 5 000 et 6 000 euros… Ce type de chute sévère tend à démontrer que dans le marché des montres comme dans le marché de l'art, les connaisseurs qui maîtrisent leur sujet reprennent le pouvoir ».
• POUR FINIR, JUSTE UN PETIT EXERCICE POUR TROUVER LE BON ACCENT AVANT BASELWOLRD : essayez donc de prononcer correctement l’expression « Irish Wristwatch ». C’est un classique de la diction anglaise et c’est un excellent entraînement avant Bâle. Evitez de vous regarder dans la glace pendant l’exercice : l’estime que vous portez à votre image pourrait en souffrir…
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••• SAVE THE DATE
• Pour les premiers Ateliers de la refondation horlogère,
réservez votre mercredi 4 mars.
• Thème de cette journée conviviale d’études intensives, d’échanges passionnés et de mises en perspective décapantes :
« Y aura-t-il une vie après la crise ? ».
• L’avant-garde de la nouvelle génération horlogère est déjà mobilisée pour faire de cette journée le creuset d’une cohésion affinitaire encore jamais tentée en Suisse. Ce forum se tiendra au cœur des vallées horlogères, avec la participation de multiples « influenceurs » dans des domaines d’expertise utiles aux marques (design, médias, marketing, publicité, sociostyles, PLV, etc.).
• Entrée uniquement réservée aux inscrits, après le règlement de la participation aux frais : 400 euros-630 CHF (journée + déjeuner). Le nombre de participants est limité par la capacité de la salle.
• Solidarité oblige : Business Montres accorde une réduction de 30 % aux premières « victimes de la crise » (cadres dirigeants, etc.) et aux jeunes créateurs (start-ups, etc), soit 280 euros-440 CHF.
• Messages : gregorypons@businessmontres.com).
• Renseignements : Alaric/Business Montres - quai du Seujet, 16 - CH-1201 Genève (Suisse). Tél : +41 79 800 23 08.
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