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L'industrie horlogère, autre poumon de Genève
 
Le 16-04-2007

Avec les banques, l'horlogerie de luxe s’affiche désormais comme le fer de lance de l’économie genevoise. Dans le canton, l’emploi a crû dans ce secteur trois fois plus rapidement qu’ailleurs ces dernières années. Symbole du luxe et de la créativité de l'horlogerie suisse, le salon SIHH ouvre ses portes aujourd’hui à Palexpo.

Si les cabinotiers genevois étaient encore de ce monde, ils n’en reviendraient probablement pas. L'horlogerie-bijouterie, cet artisanat qui fit jadis la réputation internationale de Genève, rapporte désormais au canton pratiquement autant que le secteur des banques.

En témoignent les nombreuses études conjoncturelles publiées récemment. Au total, l’industrie horlogère genevoise affiche une croissance de plus de 175% depuis les années 80. Selon les dernières prévisions de la Banque Cantonale de Genève, la branche a pris une telle ampleur dans le canton qu’elle représente aujourd’hui plus de 19% de la valeur ajoutée de l’ensemble de l'horlogerie helvétique.

Pas de doute, l’industrie horlogère est désormais le second poumon de l’économie genevoise. Petit tour d’horizon des raisons de cette incroyable performance.

L’essor mondial des nouvelles richesses

La chose est désormais connue. Depuis plus de deux ans, les nouvelles richesses affluent dans le monde au départ des pays émergents.

Du coup, la demande pour les produits de luxe a fortement augmenté. Et c’est Genève qui s’en frotte surtout les mains. Normal: «Les entreprises horlogères installées à Genève sont particulièrement actives dans le haut de gamme», explique Fredy Marti, secrétaire général de l’Union des fabricants d'horlogerie de Genève, Vaud et Valais (UFGVV).

Piaget, Vacheron Constantin, Chopard, Roger Dubuis, de Grisogono…, autant d’horlogers-bijoutiers prestigieux qui attirent la clientèle fortunée issue de ces nouveaux marchés. Parmi les plus porteurs, citons la Chine – plus de 25% de croissance en 2006 pour les entreprises horlogères –, la Russie, l’Ukraine et leurs pays voisins ainsi que l’Inde, dont le potentiel s’affiche, selon les experts, bien supérieur à celui de la Chine.

La croissance globale du secteur

Alors que la croissance globale de l'horlogerie suisse a atteint 10,9% en 2006, celle du segment particulier du haut de gamme a, elle, dépassé les 20%. Pas étonnant dès lors que le secteur genevois ait vu ses affaires flamber.

Selon la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève, le canton représente 30% du chiffre d’affaires de la branche, avec un total de 75 entreprises horlogères installées sur son territoire. Les perspectives de croissance du chiffre d’affaires pour 2007, elles, dépassent les 40% pour la plupart des sociétés. C’est dire si cette tendance à la hausse devrait se poursuivre encore quelque temps. Selon les estimations de la BCGE, la croissance de l'horlogerie à Genève devrait se monter à 4,4% ces prochaines années. Dans un contexte géopolitique mondial évidemment favorable, sans chute dramatique du dollar ou flambée du prix de l’or.

Les exportations

«L’industrie horlogère suisse, c’est 95% d’exportations», résume Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération suisse de l’industrie horlogère. Et pour cause: très chères, les montres prestigieuses issues du savoir-faire helvétique trouvent difficilement preneur sur le marché national. En 2006, 13,7 milliards d’exportations horlogères ont été comptabilisés en Suisse sur un total de 180 milliards. En clair, l’industrie horlogère helvétique représente environ 8% du PIB national.

Une situation encore plus florissante à Genève. En 2004, horlogerie et bijouterie représentaient près de 40% des exportations genevoises totales. Les experts n’hésitent plus aujourd’hui à parler de moitié.

Et ce n’est pas fini. Après plusieurs années très porteuses, le commerce de la branche a encore affiché en 2006 un essor fulgurant. Les derniers relevés de l’Office genevois de la statistique sont éloquents: au quatrième trimestre 2006, sur 3,2 milliards d’exportations totales du canton, la progression des celles concernant l'horlogerie dépasse les 10%, tandis que celles des articles de bijouterie atteignent 20%. Sur l’ensemble de l’année, la progression s’établit à environ 15%. ❚ Les emplois

Un dynamisme qui va de pair avec la création d’emplois. Au total, 41 000 personnes travaillent en Suisse dans le secteur. Ici, l’industrie horlogère genevoise fait également très fort: «Ces dernières années, l’emploi a crû à Genève dans le secteur horloger trois fois plus rapidement qu’ailleurs», relève la Chambre de commerce cantonale. Au total, les acteurs de la branche emploient à Genève 8500 personnes et ont créé, rien qu’en 2006, 500 nouveaux postes de travail. «En quelques années, les effectifs ont augmenté de plus de 10%», remarque pour sa part Fredy Marti. Une situation qui, flambée du secteur oblige, est promise à une amélioration régulière.

Mais cela ne ne va pas sans poser quelques difficultés. Très ancrée sur le savoir-faire et la haute technologie, l'horlogerie fait aujourd’hui face à une véritable pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La faute au quartz qui, dans les années 80, découragea le monde horloger de perpétuer ses traditions. «Nous constatons un besoin réel dans les métiers de la mécanique ainsi que d’horlogers spécialisés dans les complications. Ce métier exige une grande expérience, et bon nombre d’horlogers qualifiés atteignent aujourd’hui l’âge de la retraite», explique Fredy Marti.

La rue du Rhône

Genève, son Jet d’eau et ses boutiques de montres luxueuses. Voici, en quelques mots, l’image reflétée par le canton auprès des étrangers. Et c’est tant mieux: la rue du Rhône et ses enseignes horlogères prestigieuses ne sont que le reflet du boom économique du secteur pour Genève.

Un boom qui a des allures de volcan. Car en matière de magasins, c’est sûr, Genève s’affiche comme la capitale mondiale de l'horlogerie toutes classes confondues! Avec l’arrivée de la boutique de François Paul Journe, on ne compte désormais pas moins de 25 boutiques horlogères installées sur la rue du Rhône et ses rues adjacentes. Soit une petite artère d’environ 600 mètres.

Un record pour la plus célèbre rue de Genève, qui dépasse – et de loin – ses rivales les plus prestigieuses: la place Vendôme de Paris, la Fifth Avenue de New York, mais également la Bahnhofstrasse de Zurich. Autant dire que le m² s’affiche hors de prix dans ces alentours: plus de 5000 francs en location selon la dernière estimation de Wüest & Partners. Encore une chose qui, chaque année, fait tourner l’économie du canton.

Source: Tribune de Genève

 



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