• Partager

L'automate dont on parlera le plus à Baselworld (exclusivité Business Montres) et une brassée d'informations pour bien commencer la semaine grâce votre Quotidien des Montres : concentrons-nous sur l'essentiel !

••• JAQUET DROZ NOUS DONNERA DES ÉMOTIONS FORTES À BASELWORLD, Où LA MACHINE À ÉCRIRE LE TEMPS va faire sensation. Il s’agit d’un des plus importants automates horlogers jamais réalisés [peut-être le plus fort, mais sous réserve d’inventaire]. La marque renoue ainsi avec une tradition – qui est sa propre histoire – remontant au XVIIIe siècle, quand les automates horlogers neuchâtelois faisaient le bonheur des cours princières, royales et impériales, en Europe comme en Asie.

Manuel Emch pose avec cet automate contemporain la question ultime : celle du rapport au temps, que personne ne maîtrise et qui égalise fantastiquement les conditions humaines, puisque le temps fuit aussi vite pour les humbles que pour les puissants. Seule consolation de ces derniers : pouvoir non pas arrêter ce temps, mais en noter le passage et en transcrire les grands moments sur des témoins toujours plus précieux. Les montres personnelles sont nées de cette angoisse personnelle de « marquer » le temps. On ne peut comprendre ce nouvel automate sans ce contexte philosophique un peu énigmatique…

Jaquet Droz a voulu rendre un hommage « rétro-futuriste » aux gardiens du temps, à travers une performance techno-mécanique sans précédent : il aura fallu huit ans pour maîtriser cette combinaison inouïe de rouages et de courroies : 1 200 composants, 84 roulements à billes, 50 cames (dont 33 pour la seule écriture du temps) et 9 courroies qui ont réclamé des milliers d’heures de travail pour donner un autre sens au temps et l’écrire dans une cage en aluminium équipée de verre à cristaux liquides intégrés (le système de transparence/opacité à la demande est assez spectaculaire).

Un simple contact tactile pour activer cette machine à démontrer le temps : le stylo dont il est muni va écrire les heures et les minutes exactes de l’instant présent, en continu, sans hiatus, ni saccade. On est donc au carrefour exact de toutes les disciplines néo-horlogères : l’art mécanique, l’affichage digital [plus exactement, ici, scriptural] asservi à la mécanique, l’ingéniosité technologique, le savoir-faire artisanal, la perspective métaphysique… Le mécanisme est à remontage manuel (8 jours de réserve de marche)

Il n’y aura que 28 pièces de cet « Machine à écrire le temps », qui laisse chacun de ses futurs collectionneurs face à ses réflexions et ses supputations pour percer les mystères de ces révolutions. On peut déjà parier que tout-Bâle défilera chez Jaquet Droz pour se faire donner l’heure par cette « Machine » qui, loin d’être un objet inanimé, semble bien avoir une… âme !

• Image exclusive Business Montres ci-contre : une plongée au cœur d’une architecture post-moderne, entre les courroies et les rouages (dimensions de la pièce : 37 x 26 x 19 cm). Désolé pour la qualité pararazzi...

••• BUSINESS MONTRES VOUS L’AVAIT BIEN DIT : 2009 SERA L’ANNÉE DE LA COURROIE ! Derrière la performance micro-mécanique, un constat : l’art horloger explose aujourd’hui hors du poignet. Les montres-bracelets ne résument plus l’activité de l’industrie. On voit apparaître de plus en plus de propositions, alternatives ou complémentaires, qu’on parle de montres de poche, de pendulettes ou de « machines » comme cet automate – voire de téléphones comme le Chairman d’Ulysse Nardin. Nous baignons dans un continuum espace-temps qui nous oblige en permanence à recaler notre perception des heures qui fuient : il nous faudra de plus en plus d’objets du temps pour exorciser cette inexorable pression…

••• UN EXCELLENT REPORTAGE VISUEL SUR LES ATELIERS DE LA REFONDATION À NEUCHÂTEL : il est signé Ian Skellern, qui a tout raconté sur Horomundi et qui donne une bonne vision de ce qu’était cette première journée de rencontre pour la nouvelle génération.
• Lien en bas de page, après les news « en vrac »…

••• SI LE PHOTOGRAPHE A ÉTÉ UN PEU GÊNÉ PAR L’AMBIANCE « CRÉPUSCULAIRE », c’était – hélas pour lui – volontaire et destiné à concentrer l’attention sur ce qui se passait sur scène. Cette « intimité » a permis des échanges encore plus francs, dont Business Montres rendra plus largement compte dans les semaines à venir…

••• EN VRAC, SANS (TROP) ENTRER DANS LES DÉTAILS ET SANS (TROP) DE COMMENTAIRES : quelques informations qui méritent d’être relevées dans les dernier jours de la préparation de Baselworld :

• TU VEUX OU TU VEUX PAS ? La montre-décision conçue par Mr Jones affiche à chaque instant un affichage « Oui/Non » – calé sur le rythme des secondes – qui permet de se décider en pressant un poussoir. L’arrêt aléatoire de la montre sur le « oui » ou sur le « non » vous donnera le verdict. De toute façon, une mauvaise décision vaut mieux que pas de décision du tout ! A découvrir sur http://www.mrjoneswatches.com/html/new-decider-SE.html (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur) au prix de 130 euros…

• L’HORLOGERIE EST UN MÉTIER À RISQUES : s’il y a au moins un indicateur à la hausse sur le marché des montres, c’est celui des agressions à main armée contre les détaillants. Chiffre américain : + 17 % en 2008, avec un butin estimé à plus de 103 millions de dollars…

• POUR LES CURIEUX, UNE IMAGE DU FALCON 900 DE ROLEX SUR LE TAXIWAY DE L’AÉROPORT DE GENÈVE : à découvrir http://biz-jet.blogspot.com/2009/03/dassault-falcon-900-rolex-gva-30062007.html (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

• POUR PATRIK SCHWENDIMANN (BANQUE CANTONALE DE ZÜRICH), LE MARCHÉ HORLOGER DEVRAIT DÉCLINER de 10 % à 15 % en 2009, toutes marques confondues. Cet analyste ne croit guère à la reprise annoncée avant la fin de l’été par le Swatch Group et il considère que cette année sera la pire depuis 25 ans.
••• J’ADORE CES ANALYSTES QUI ÉTAIENT BÉATS D’OPTIMISME À L’AUTOMNE et qui en rajoutent à présent dans le pessimisme…

• LA CHASSE AU « BON » ÉCRIN EST UN SPORT HORLOGER QUI MOBILISE DE PLUS EN PLUS DE RESSOURCES ET D’ÉNERGIE : quelques petits malins ont regardé ailleurs et ont trouvé quelques malletiers de grand luxe spécialisés dans les… étuis à fusil ! Après tout, une paire de Purdey vaut bien le prix d’une grande complication chez Patek Philippe ! Bois vernis au tampon, cuirs de race et intérieurs sculptés au millimètre : la mode est aux nouvelles mallettes intelligentes !

• POUR MICHELLE (OBAMA), C’EST CARTIER, OF COURSE ! On attendait les premiers révélations sur les montres de Michelle Obama : c’est fait sur les blogs spécialisés américains. La 44e « Première Dame » des Etats-Unis porterait une Tank française de Cartier. Jackie Kennedy et Nancy Reagan avaient à peu près la même. Quand on sait à quel point Michelle est prescriptrice en matière de mode, ça annonce un raz-de-marée chez Cartier…

• C’EST TIMEX QUI TIENT LA VEDETTE DANS WATCHMEN, le dernier blockbuster hollywoodien, qui recrée l’ambiance du New York des années quatre-vingt…

• VEDETTE INSOLITE DU STAND CHOPARD, À BÂLE, LA FILLE DU PRÉSIDENT OUZBEK : Goulnara Karimova présentera à Baselworld sa collection de bijoux Guli, réalisée par Chopard et vendue dans le réseau Chopard. La belle Goulnara est ambassadrice de son pays auprès de différentes organisations internationales. Les recettes de cette collection seront reversés à des fondations charitables en Ouebekistan…

• UNE AUTHENTIQUE PATEK PHILIPPE POUR QUELQUES EUROS : ça devient possible avec le concept des « enchères rétrogrades » ou « enchères inversées » qui commence à percer après des années de dictature eBay. C’est l’enchère unique la plus basse qui l’emporte, tout le monde pouvant miser grâce à des « crédits » achetés par la société organisatrice – qui se rémunère ainsi sur la masse des internautes tentés par les enchères et donc acquéreurs de crédits. Nouvelle tirelire ou nouvelle arnaque ? A découvrir et à explorer sur http://www.enchereclic.com, un des leaders français de la spécialité (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

• LACOSTE COMMENCE ENFIN À SE DONNER UNE IDENTITÉ HORLOGÈRE DIGNE DE SON STATUT : la nouvelle collection Seasport propose des chronos à boîtier carré-cambré, bien travaillés dans les détails et agrémentés de jolies tâches de bleu…

• LA MARQUE AMÉRICAINE BATHYS SERA POUR LA TROISIÈME ANNÉE À BASELWORLD, avec une intéressante collection de montres Benthic-Ti, boîtier Swiss Made de 48 mm en titane et cadran en fibres de carbone, avec grande date et calendrier rétrograde (mouvement quartz). Le prix est très attrayant pour la qualité perçue et Bathys commence à faire son chemin sur les marchés européens : la marque avait été découverte en 2007 par Business Montres, dans un article qui avait valu à John Patterson, son créateur, de nombreux contacts…

• LE NOM DE ROLEX DEVIENT UN CRI DE RALLIEMENT pour tous les opposants à l’actuelle équipe dirigeante française. Dès Nicolas Sarkozy [surtout lui] ou ses ministres apparaissent en public, le slogan revient inlassablement : « Les Rolex, les Rolex ! ». Ce qui est probablement injuste : Nicolas Sarkozy ne sort plus jamais en public avec une de ses Rolex et ses ministres y ont renoncé depuis longtemps…

••• EN SOI, CE N’EST PAS BIEN MÉCHANT, MAIS C’EST RAVAGEUR POUR L’IMAGE DE LA MARQUE : le nom est devenu symboliquement négatif. Que font les porteurs de Rolex quand ils entendent ce slogan : ils cachent la leur sous leur manche et ils baissent la tête. En boutique, qui voudra désormais acheter une marque aussi connotée ? C’est une superbe démonstration de l’influence directe que peuvent avoir les mutations socio-politiques sur l’industrie des montres : c’était un des points démontrés par François-Bernard Huyghe aux Ateliers de la Refondation de Neuchâtel.

J’en ai fait la démonstration auprès d’un de ces opposants « anti-Rolex » : à vrai dire, il a été surpris de constater qu’il ne savait pas très bien ce qu’était une Rolex. Devant une de mes Datejust, il a été obligé de la trouver plutôt sobre et en tout cas pas aussi bling bling et « nouveau riche » qu’il le pensait : il la trouvait même plutôt élégante à son poignet. Preuve qu’on est là dans l’irrationnel le plus total, mais que Rolex – qui a tout misé sur son image de marque haut de gamme – doit aujourd’hui inverser sa communication, au moins en France…

• POUR ROLEX, LE PROBLÈME DE COMMUNICATION N’EST PAS MINCE : comment cesser de communiquer sur les célébrités associées à la marque, alors que c’est la colonne vertébrale des publicités Rolex depuis un demi-siècle ? C’est cet axe publicitaire qui a bâti le succès de la marque et qui fondait sa prétention à pouvoir exiger un prix élevé pour des produits industriels assez basiques : avec Rolex, on n’achetait pas une montre, mais le sentiment de faire comme les champions sportifs et les grands de ce monde.

••• C’EST CETTE IDENTIFICATION QUI EST AUJOURD’HUI PÉNALISANTE : la déconsidération des autorités et le jeu de massacre anti-élites ne fait que commencer. Derrière Rolex, c’est toute la communication indirecte par la notoriété qui est remise en cause, au moins dans les pays développés.

• LOUIS VUITTON A DONC CHOISI LE BRAS DE FER AVEC LA JUSTICE pour continuer à ouvrir le dimanche son flagship des Champs-Elysées, en dépit d’une interdiction de la justice. L’affaire n’est pas mince : les syndicats – qui demandaient l’annulation de l’autorisation d’ouverture le dimanche – ont gagné la première partie devant les juges, mais, s’estimant lésées les associations de commerçants des Champs-Elysées font monter la pression. Ils semblent pour l’instant avoir l’opinion pour eux : l’affaire Louis Vuitton – la « révolte des riches » ? – ouvre un nouveau front… social !

• HERMÈS SE LANCE À SON TOUR SUR LE MARCHÉ DE LA MONTRE DE POCHE : la montre Arceau Pocket (mouvement Vaucher avec phase de lune) sera réalisée en deux séries limitées de 24 pièces (une en or rose, une en or blanc). Une initiative supplémentaire en faveur du retour de la montre de poche : interprétée par Hermès, cette Arceau Pocket est d’une élégance rare [alors que la montre-bracelet identique était largement banalisée]…

• DES PATEK PHILIPPE ET DES ROLEX AU CLOU : on trouve tout chez les prêteurs sur gages de Beverley Hills (Californie), surtout les reliefs d’une vie de luxe qui n’est plus celle de nombreuses stars. Il existerait même, sur Rodeo Drive, un « prêteur à gages des stars », qui y déposent – contre un peu de cash – leurs montres de luxe (Rolex et Patek Philippe), mais aussi des tableaux de maître ou des trophées du cinéma. Aux Etats-Unis, on a quatre mois et dix jours pour rembourser le prêt à intérêt qui est gagé par l’objet déposé : le prêteur peut ensuite revendre l’objet en question. Naissance d’un nouveau détaillant californien pour les montres de luxe ?

• RETOUR DU SALON INTERNATIONAL DE LA BIJOUTERIE À HONG KONG : baisse évidente de la fréquentation [entre – 10 et – 20 % selon les sources] et du niveau des commandes, mais explosion de la participation des pays émergents qu’on ne voit guère d’habitude dans les salons (Argentine : + 41 %, Chili : + 18 %, Pologne : + 36 %, Tunisie : + 45 % et même Vietrnam : + 6%). Un indice intéressant à une semaine de Baselworld.

• TOUJOURS AUTANT DE DÉVELOPPEMENTS INTÉRESSANTS DANS LES NANOTECHNOLOGIES : les chercheurs du MIT américains ont étudié le moyen de renforcer la « peau » des avions avec des nanotubes de carbone mêlées à des matériaux composites>. C’est plus léger et beaucoup plus résistant : on devrait s’y intéresser pour des boîtiers sportifs extrêmes… A étudier sur le site du MIT : http://www.mit.edu/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur)

• 2009, ANNÉE NOIRE POUR LE LUXE ? Nicolas Boulanger, responsable du secteur luxe chez Eurostaf (Groupe Les Echos), estime que l'évolution du marché du luxe en 2009 devrait se situer entre zéro et moins 5 % à taux constant, soit un recul de 8 points comparé à 2003, une année historiquement difficile pour le secteur. Cette baisse intervient après une croissance organique de 10 % par an entre 2004 et 2007, tandis que pour 2008, la hausse est estimée entre 3 % et 5 %.
« Moins forte, la croissance de la demande pour le luxe dans les pays émergents ne va pas permettre de compenser le recul des pays matures, assure le spécialiste. D'autant que la fréquentation touristique mondiale devrait elle aussi être impactée par la crise, ce qui va se répercuter sur les ventes en "duty free" ».

• JENNIFER LOPEZ A FAIT MAIN BASSE SUR 50 000 DOLLARS DE BIJOUX PRÊTES PAR ROBERT MOUAWAD, qui commence à perdre patience. Surtout depuis que J-Lo a annoncé qu’elle considérait que ces diamants étaient une rémunération de sa participation à une récente soirée…

• MONTBLANC LANCE UNE TIMEWALKER « DUBAÏ » : or rose et céramique noire pour ce chronographe automatique (43 mm) qui ne sera livré qu’à dix exemplaires au Proche-Orient, « pour rendre hommage à Dubaï, une des plus célèbres cités marchandes internationales ». Hommage posthume ?

• LES SUISSES ONT ACHETÉ À PEU PRÈS DIX FOIS PLUS D’OR-PLACEMENT en 2008 (42,3 tonnes) qu’en 2007 (4,5 tonnes). Un engouement qui pose des problèmes aux banques, dépourvues de locaux pour sécuriser de tels stocks physiques. Un indice inquiétant de la dégradation du moral et de l’envie de consommer…

••• A PROPOS DE DUBAÏ, ON A NOTÉ CES JOURS-CI L’APPARITION D’UN FONDS D’INVESTISSEMENTS dédié aux achats d’or, dans le respect des recommandations de la Charia islamique. Cible : les High Net-Worth Individuals locaux. Ils adorent investir dans l’or, mais ils sont gênés aux entournures par les principes de la Charia, qui interdisent notamment la prise d’intérêt dans les prêts.
Sachant que la Charia interdit aussi les jeux de hasard, on s’étonne de voir les hippodromes emirati bourrés à craquer les jours de course de chevaux ou de chameaux. Abu Dhabi a inventé le tiercé sans mise : les parieurs se font remettre gratuitement un ticket, mais seuls les gagnants – qui n’auront donc pas officiellement parié – emporteront la mise. L’imagination au pouvoir !

• « ONCLE BERNIE » (MADOFF) ÉTAIT PEUT-ÊTRE UN BRICOLEUR AVEC SES 50 MILLIARDS DE DOLLARS DISPARUS EN FUMÉE : les autorités américaines sont à la recherche de 125 milliards de dollars détournés en Irak et pillés par les officiers de l’US Army chargés de la reconstruction de l’Irak. L’enquête révèle des mallettes bourrées de dollars qui changeaient de main à tout instant : on va encore découvrir que c’était pour acheter des Rolex…