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Des nouveaux concepts d’écrins,
des nouveaux concepts marketing,
des nouveaux concepts générationnels,
des nouveaux concepts de montres : votre Quotidien des Montres décode une actualité qui se ralentit
sous les effets de la gravitation bâloise et des incertitudes économiques…
••• UN DES ÉCRINS LES PLUS CRÉATIFS DE CE PRINTEMPS EST CELUI DE L’ULTRAMARINUM LANCÉE PAR HORUS : imaginé par le designer suisse Mathias Och (Montreux), il se présente comme un cube transparent cerclé de barres d’inox en résille. On distingue derrière les parois des rouages d’horlogerie et ce qui pourrait être des pompes et des vérins métalliques.
Quand on commande la manette du « télégraphe » (donneur d’ordres de marine) situé en façade, le couvercle se soulève et un ingénieux système hydraulique [effectivement, de l’eau colorée au bleu de méthylène] fait circuler un liquide dans les vérins : le cylindre central se soulève et révèle alors la montre, jusqu’à dissimulée aux regards indiscrets derrière l’eau du cylindre transparent. C’est magique, spectaculaire et très décoratif…
• Ci-contre : l’écrin Horus. D’autres images, encore plus spectaculaires, sur http://www.e-h.ch/bilder/horus/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• Le site de Mathias Och, qui avait notamment développé l’écrin rotatif de la Royal Oak Concept d’Audemars Piguet : http://www.ochdesign.com (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur)
••• LA « RÉVOLUTION DES ÉCRINS » EST DEVANT NOUS : les traditionnels coffrets de bois ont le handicap d’être à la fois dévastateurs pour les forêts tropicales [avec la vague actuelle d’eco-friendly, il ne sera bientôt plus question de détruire un arbre pour la satisfaction de quelques riches] et parfaitement inutiles parce que généralement non-recyclables [hormis en coffrets à cigares, mais c’est là aussi sociétalement tabou]…
Place donc aux écrins-sculptures, aux gadgets technologiques et aux nouveaux concepts, tels que Dahlinger a su en présenter aux récents Ateliers de la Refondation de Neuchâtel…
••• « EMPREINTE HORMONALE » : RETENEZ BIEN LE CONCEPT ! Ce sera la mode marketing du printemps prochain. Credo : nos comportements et nos goûts sont largement dépendants de nos hormones. C’est la thèse de Diana Derval, qui nous avait déjà un très intéressant livre sur le Wait Marketing (édition anglaise à paraître ces jours-ci) : elle considère à peu près que nous sommes ce que nos hormones veulent que nous soyions. C’est plus scientifique que le simple clivage Mars/Vénus et moins descriptif, parce que basé sur de nombreuses études neuroscientifiques : il s’agit ici de dépasser la simple différenciation sexuelle pour établir que les hormones déterminent également les comportements économiques et socio-culturels.
Un simple exemple : les hormones en question déterminent non seulement la sensibilité aux couleurs et aux lumières, mais aussi la perception du temps et de l’attente, comme le montre une récente enquête réalisée pour les chemins de fer néerlandais.
• Quelques prémisses de ce nouveau « marketing hormonal » sur http://thehormonalfingerprint.wordpress.com/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
••• L’ÂGE DU NEUROMARKETING NE FAIT SANS DOUTE QUE COMMENCER : à l’intersection de l’économie et des sciences cognitives, cette nouvelle discipline multiplie les passerelles pour intégrer des éléments psychobiologiques dans la réflexion actuelle sur la communication et la promotion des marques. La clé de tout achat est dans le cerveau, qu’il s’agisse d’une montre de luxe ou d’un sandwich : encore faut-il savoir ce qui s’y passe. Et ce n’est pas simple…
• Une interview intéressante sur le neuromarketing : http://www.ujjef.com/index.php?idRubrique=9&Action=LireArticle&idArticle=2638 (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
••• LES AGENTS RENIFLEURS DES DOUANES FRANÇAISES ONT TROUVÉ UN NOUVEAU FILON : les « montres au porté » que les employés des manufactures frontalières récupèrent, tantôt pour les tester, tantôt pour « représenter la marque ». Elles devront désormais être déclarées, estampillées, tracées et bien sûr assujetties à une taxe forfaitaire. Aucun arrangement n’a été possible entre la FH et la direction des Douanes de Franche-Comté…
••• L’ÉTAT FRANÇAIS REFINANCE À COUPS DE MILLIARDS LES BANQUES QUI ONT ABUSÉ DE LA SPÉCULATION, mais il cherche des poux dans la tête des quelques dizaines d’employés de l’horlogerie qui pourraient éventuellement, le cas échéant, bénéficier d’un léger avantage fiscal en ne déclarant pas une montre. Avantage espéré : quelques milliers d’euros grappillés ici et là, en attendant que l’industrie horlogère trouve la parade. Effet pervers garanti : des milliers d’heures perdues en formalités bureaucratiques stupides et contre-performantes…
Franchement : ça ennuyait qui, ces montres au porté ? On marche sur la tête et on exaspère inutilement des personnels déjà traumatisés par la crise et les pertes d’emploi !
••• LA CRÉATION DE THE WATCH FACTORY À BASELWORLD commence à faire causer dans les chaumières horlogères. A commencer par Internet, sur Forumamontres et plusieurs forums anglophones. Les uns se félicitent de ce regroupement spectaculaire d’une nouvelle horlogerie multi-créative, quand d’autres ronchonnent à propos d’une « dissidence » qui brouillerait les cartes. Apparemment, le message a du mal à passer pour ce qu’il est, en toute simplicité : la création ponctuelle d’un pôle de créateurs horlogers à Baselworld, avec un simple échantillonnage de ce que la nouvelle génération horlogère peut apporter à l’industrie.
Dernier pavé dans la mare : une présentation de The Watch Factory par Pascal Brandt, l’éditorialiste d’Horlogerie-suisse. Il salue la « grande finesse tactique » de Baselworld, qui a soutenu la création de The Watch Factory en « récupérant » pour Bâle des maisons d’ultra-niche qui n’exposaient ici qu’à Genève ou qui avaient quitté Bâle. Une lecture « politique » de l’événement, qui oblitère cependant le fait que la logique génétique de The Watch Factory n’est pas exclusive [Bâle ou Genève ?], mais fondamentalement participative et coopérative [Bâle + Genève + tous les lieux qui permettent de mettre en scène un message horloger créatif, quel que soit le domaine où s’exerce cette créativité].
• Le billet à la mitrailleuse lourde de Pascal Brandt sur Horlogerie-suisse : http://www.horlogerie-suisse.com/billet-horloger/Createurs_horlogers_et_Salon-la_politique_de_l_air_du_temps-15120309.html (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• Le débat sur Forumamontres, où certains arguments volent bas : http://forumamontres.forumactif.com/forum-general-de-discussions-horlogeres-f1/the-watch-factory-t53287.htm (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur)
••• SI THE WATCH FACTORY ÉTAIT CONÇU POUR ENVOYER UN MESSAGE POSITIF PENDANT BASELWORLD, ce serait déjà gagné par cette ouverture du débat entre (re)créateurs horlogers et marques ancrées dans leur conviction « Back To Classics ». L’idée stratégique – dont The Watch Factory est une application tactique – n’est cependant pas d’opposer les marques les unes aux autres, mais de pratiquer une sorte de « fertilisation croisée » entre les représentants de la nouvelle génération, qu’ils s’expriment au sein de nouvelles marques créatives ou qu’ils donnent libre cours à leur imagination au sein de marques plus traditionnelles.
On ne le répétera jamais assez : le concept de « nouvelle génération » ne relève pas de l’état-civil [l’âge de la marque ou l’âge de son capitaine], mais d’une disposition d’esprit. Thierry Nataf a repositionné une partie de la collection Zenith sur des principes de « nouvelle génération » : audace créative, consistance horlogère, avancées esthétiques et courage rupturiste. Van Cleef & Arpels prouve chaque année que les « vieilles dames » de la place Vendôme sont encore très jeunes d’esprit. Toujours chez Richemont, Piaget offre un palette originale de produits qui pointent tantôt vers le plus pur classicisme horloger, et tantôt vers la « nouvelle vague ».
On pourrait en dire autant de certains concepts développés chez TAG Heuer, de la controversée V4 au Calibre S, en passant par la Sixty Nine ou le MicroTimer. Au sein du Swatch Group, Hamilton prouve qu’on peut se lâcher, quand Jaquet Droz démontre que la tradition est refondatrice. Dans un tout autre registre, et avec sa prudence coutumière, Chanel sait exprimer sa singularité avec de plus en plus d’éléments de nouvelle génération. On pourrait en dire autant d’autres marques, qu’il s’agisse de Bell & Ross, de JeanRichard, d’Ulysse Nardin, de Gérald Genta (beau contraste avec Daneil Roth) et de tant d’autres…
••• MONACO, CAPITALE HORLOGÈRE ? On peut commencer à se poser la question, et pas seulement sur le plan commercial. Deux initiatives récentes :
• La création d’un Cercle de l’Horlogerie, destiné à regrouper les amateurs de montres de la Principauté et des environs. Au programme : des réunions avec des horlogers [première séance en fin de semaine dernière, avec Giulio Papi], des discussions passionnées des sorties communes et même une édition spéciale en série limitée [la montre n’est pas encore choisie]. L’initiative de la constitution de ce Cercle revient à la banque Barclays Wealth, dont la direction monégasque soutient activement le projet, et à la revue Movment, où Alain Carrier mise sur un futur réseau de cercles de l’horlogerie pour asseoir son développement. Droit d’entrée annuel : 150 euros. Le Cercle pourrait regrouper plusieurs centaines d’amateurs locaux.
• Monaco prépare également, pour le mois de juin, dans la salle des Etoiles du Sporting, une Nuit de l’horlogerie déclinée à partir du concept genevois de la Nuit de l’horlogerie, organisée chaque année par Movment. On retrouvera à Monaco le même principe de double vitrine d’exposition réservée aux marques [une douzaine auraient déjà signé] et de vote du public qui assiste à la soirée…
••• DEUX SPOTS QUI S’AJOUTENT À DES INITIATIVES COMME LA VENTE ONLY WATCH 2009 et quelques autres : ça bouge sur le Rocher et les marques de montres adorent y venir à la rencontre d’un public toujours curieux…
••• EN VRAC, SANS (TROP) ENTRER DANS LES DÉTAILS
ET SANS FAIRE (TROP) DE COMMENTAIRES : quelques informations qui méritent d’être relevées dans les dernier jours de la préparation de Baselworld…
• LA C1 QUANTUM GRAVITY DE CONCORD continue son strip-tease sur Internet, avec de plus en plus de détails intéressants sur la taille de la montre et ses éléments structurels (lunette en titane surmoulée, ponts en aluminium, etc.). A retrouver sur http://www.c1-quantum.ch/themakingof/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• UNE IWC PORTUGAISE AUX ENCHÈRES INVERSÉES : signalée hier par Business Montres, la curiosité pour les « enchères à la baisse » – c’est le moins-disant unique qui l’emporte – atteint maintenant les montres, avec un chrono IWC dont la mise en vente se terminera dans deux semaines et qui partira pour quelques euros. A suivre, au moins par curiosité, sur http://www.enchereclic.com/Produit-1762-IWC_Portugaise_Chrono (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• 317 000 DOLLARS POUR LA PREMIÈRE ÉDITION d’un comic consacré à Superman et daté de 1938 : ça laisse rêveur sur la plus-value, alors que le magazine coûtait à l’époque 10 cents. Moralité 1 : la postérité est toujours injuste avec les valeurs sûres du moment – et vice versa. Moralité 2 : les « valeurs sûres » des uns ne sont pas les valeurs sûres des autres…
• ON A VU MAX BUSSER (MB&F) À HONG KONG EN TRAIN DE PRÉPARER ce qui devrait être son concept store futuriste. Ouverture est prévue début 2010. Seule certitude pour l’instant : on n’y trouvera pas que des montres…
• INTÉRESSANTE ÉVOLUTION PARA-HORLOGÈRE DES TÉLÉPHONES VERTU, qui collent de plus en plus étroitement au marché des montres pour tenter de préserver leur pré carré dans le luxe high tech : la nouvelle collection Vertu Pure fait largement appel à la céramique, mariée ici à l’or et au cuir. Toucher très agréable…
• FRANÇOIS THIÉBAUD (TISSOT), PRÉSIDENT DES EXPOSANTS SUISSES DE BÂLE, prévoit des commandes inférieures de 15 à 20 % par rapport à 2008 et une retour à des chiffres proches de 2006-2007…
• CEUX QUI AURAIENT MANQUÉ LA VOITURE DE BETHUNE, qui était garée quai des Bergues pendant le SIHH, la retrouveront avec plaisir sur ThePurists http://ahci.watchprosite.com/show-forumpostf/fi-686/pi-3030271/ti-502281/s-0/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur). Pour mémoire et jusqu’à preuve du contraire, c’est la première voiture dérivée à partir d’une marque d’horlogerie…
• GÉRALD GENTA ANNONCE POUR BASELWORLD UNE « PREMIÈRE MONDIALE » déjà présentée en douce sur différents marchés : une grande sonnerie réalisée dans un alliage spécial qui met en valeur le tintement des timbres. Des heures plus « soniques » que « supersoniques » en perspective…
• NICOLAS HAYEK ET SA CONCEPTION PERSONNELLE DE L’HONNEUR D’UN ENTREPRENEUR : « Avant tout, l’entrepreneur est un artiste! Plein de fantaisie avec un esprit d’innovation; c’est un communicateur, quelqu’un d’ouvert aux idées nouvelles et capable de remettre en question aussi bien notre société que lui-même, amoureux de la beauté et sensible au destin de notre planète Terre et de l’univers. Sensibilité indispensable pour lui permettre non seulement de créer de nouveaux produits et de nouveaux emplois, autrement dit, des valeurs et des richesses réelles pour nous toutes et tous; cette attitude est également indispensable pour surmonter les obstacles avec imagination et courage; les seuls obstacles insurmontables étant pour moi la mort et les impôts.
« L’entrepreneur doit aussi être capable de remettre en question notre société, nos règles et nos méthodes, d’être un rebelle sans devenir un ennemi, au contraire d’être à même de ressentir de l’amour pour une société très séduisante, qui vaut ne d’être aimée malgré ses erreurs, erreurs auxquelles il faut tenter de remédier avec toute la chaleur humaine requise ».
La suite de ce discours (traduit de l’allemand), prononcé devant l’Assemblée générale des entreprises suisses, sur http://www.horlogerie-suisse.com/forum/viewtopic.php?f=1&t=9193 (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• CORUM BÉTONNE SA VISIBLITÉ NAUTIQUE en s’associant au challenge Julius Baër – la plus célèbre compétition sur le lac Léman – et en y parrainant, dans le cadre d’un nouveau Grand Prix Corum, l’équipage Okalys-Corum, qui court sur Décision 35 (trois victoires au Grand Prix de Genève).
• HUBLOT DÉCLARE UNE GUERRE PERSONNELLE À LA CONTREFAÇON et Jean-Claude Biver profitera de son haut-parleur à Baselworld pour présenter ses nouvelles initiatives dans ce domaine.
• À PROPOS DE CONTREFAÇONS, UNE INTERVIEW INTÉRESSANTE DE CAROLE AUBERT, qui suit pour la FH le dossier des fausses montres : à découvrir sur http://www.dailymotion.com/video/x8njni_buzzcast83caroleaubert_webcam (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).
• BATHYS HAWAI, LA MARQUE AMÉRICAINE DONT BUSINESS MONTRES PARLAIT HIER présentera également à Baselworld sa première « montre de femme » : une fausse « plongeuse » de 36 mm en titane PVD, avec un mouvement à quartz qui offre une grande date et une phase de lune géante…
• CONTRAIREMENT À CE QUI ÉTAIT ANNONCÉ, NUBEO, la marque bâloise dont Business Montres présentait ce week-end la dernière collection, ne sera pas visible à Baselworld même : la marque recevra détaillants et journalistes dans son show-room privé de la Bäumleingasse, au cœur de la vieille ville…
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