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Quelques actualités avant le grand rush de Bâle
 
Le 19-03-2009
de Business Montres & Joaillerie

La profession est sous pression trois jours ouvrables avant le dernier coup de marteau dans les stands de Baselworld : votre Quotidien des Montres reste à l'affût des moindres nouvelles, même si tout le monde est en apnée en attendant l'ouverture du salon...

••• BRM POUSSE À LA ROUE : en plus des petites surprises qu’il nous réserve sur son stand de Baselworld (Hall 4), Bernard Richards termine actuellement une série de montres étonnantes. Il surfe sur la mode du néo-vintage pour nous proposer une collection W inspirée par les roues à rayons des voitures de course de collection : le mouvement volant est posé au milieu d’une boîte qui semble suspendue à des rayons polis comme les enjoliveur de luxe d’autrefois. On admirera au passage l’intégration de la tige de la couronne dans les rayons…

L’effet est spectaculaire : deux tailles (44 et 50 mm) et une multitude de finitions (inox, titane PVD noir, or rose, titane bleu), puisque la manufacture BRM ne pratique qu’une production limitée de chaque modèle et se permet donc de personnaliser chaque micro-série. Les prix semblent redevenus raisonnables à ce niveau d’exclusivité (à partir de 4 050 euros pour le modèle en 44 mm). Au poignet, c’est impressionnant (ci-contre : en exclusivité, la pièce en 50 mm).

••• LE JEU DE MOTS EST FACILE, MAIS ÇA ROULE POUR BRM : le positionnement international de la marque est excellent et sa capacité créative pas encore émoussée – au contraire ! – par les impératifs de rentabilité. Le principe d’indépendance logistique et d’auto-suffisance productive de la manufacture permet d’amortir les à-coups générés par les incertitudes de la situation économique. Le style volontairement rugueux et brutal des collections a trouvé sa place dans le cœur des amateurs : même les détracteurs du goût BRM reconnaissent le courage « gaulois » de la marque et l’indice élevé de passion horlogère qui anime Bernard Richards, chef de file des recréateurs de l’horlogerie à la française.

••• LES STATISTIQUES DE LA FH SEMBLENT VOULOIR DÉMENTIR L’OPTIMISME SWATCHGROUPIEN : en février, pour le quatrième mois consécutif, les chiffres sont à la baisse (22,4 % de chute en valeur, 28,4 % en volume, ce qui est étonnant sur un seul mois). Aucune zone n’a résisté à cette baisse des exportations, qui frôle les 50 % pour le marché américain : les autres reculs les plus spectaculaires sont les Emirats arabes unis (- 38 %) et la Chine (- 28,5 %).

Tous les segments sont touchés, avec un recul très marqué (près de 50 %) pour les pièces exportées entre 500 et 3 000 francs suisses. Même les montres de luxe (plus de 3 000 francs) ont connu le même effritement. On enregistre 28,5 % de chute sur les montres en acier et 36,6 % pour les pièces or/acier, avec 25,8 % de baisse sur les produits en or.
Globalement, on est aujourd’hui revenu au-dessous du niveau de 2007, le plus préoccupant étant, depuis les mêmes de 2007, la perte d’un tiers des volumes : 1,5 million de montres « perdues »…

• Détails statistiques à télécharger sur http://www.fhs.ch/fr/statistics.php (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

••• POUR LES EMIRATS, ON PEUT CONSIDÉRER QU’IL S’AGIT D’UN RECUL PONCTUEL, dû à un effet loupe des exportations précédentes [foire de Doha, notamment). Reste que ces chiffres tombent comme une averse glacée au lendemain de l’« appel au calme » lancé par Nick Hayek. C’est l’époque des giboulées : celle-ci vient d’effacer un an de progression de l’activité : en moyenne mobile sur les douze derniers mois, nous sommes revenus à zéro, avec une glissade qui mettrait la branche en croissance négative si aucune reprise n’intervenait en mars.

••• QUI EST DANS LA CIBLE DU SWATCH GROUP QUAND IL LANCE DEUX NOUVEAUX MOUVEMENTS ? Il se pourrait bien que la première victime soit – en même temps que les marques directement concurrentes de celles du groupe – la manufacture Dubois Dépraz, qui se voit désormais attaquer sur son cœur de marché : le chrono mécanique à remontage automatique. En période de crise, le prix attractif des deux nouveaux calibres proposés par ETA risque de faire basculer quelques clients stratégiques…

••• DERRIÈRE DUBOIS DÉPRAZ, ON TROUVE D’AUTRES CIBLES ANNEXES, notamment les spécialistes de la personnalisation des mouvements ETA (Selitta, Soprod, voire Lajoux-Perret), qui vont avoir du mal à justifier les prix élevés qu’ils pratiquent. Surtout si ETA ouvre largement le mouvement roue à colonnes A 08-231 – pour l’instant fourni à Longines, Tiffany & Co et Hamilton – à des marques tierces : on sait que toute l’industrisalisation a été pensée dans une logique de gros volumes…

••• VISITE CETTE SEMAINE DU PALACE DE BASELWORLD OÙ SE TIENDRA THE WATCH FACTORY : cette « halle » a été physiquement transfigurée et s’annonce en soi comme une « nouveauté » forte de Baselworld 2009. Nouvelle architecture extérieure (une sorte de halle de Baltard stylisée), nouveaux aménagements intérieurs, lounge spacieux, espaces communs aérés et, partout, la lumière du jour qui tranche avec l’aspect souterrain des grandes halles.

Tous les soirs, il y aura devant le Palace un orchestre brésilien et sa danseuse endiablée : de quoi faire une concurrence caliente au jazz band installé devant les bars à bière du Hall 1, à cent mètres de là.

••• EN PLUS DES DOUZE CRÉATEURS DE THE WATCH FACTORY, on trouvera au Palace d’autres marques de la nouvelle génération horlogère, comme Universal, Favre-Leuba, Quinting ou John Isaac, ainsi que, dans un autre style, les « rebelles » de Nixon. Pour beaucoup de journalistes et de détaillants, le lounge de The Watch Factory sera un point de passage obligé pour goûter aux délices du non-conformisme horloger…

• Une note sympathique sur The Watch Factory chez nos amis de La Revue des Montres : à découvrir sur http://www.larevuedesmontres.com/rendez-vous-the-watch-factory-une-nouvelle-generation-horlogere-art-1285.html?xtor=RSS-1 (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).


••• EN VRAC
••• SANS VOULOIR (TROP) ENTRER DANS LES DÉTAILS
••• SANS FAIRE (TROP) DE COMMENTAIRES

Quelques informations qui méritent d’être relevées dans l'actualité des montres, de ceux qui les font, de ceux qui les vendent et de ceux qui les portent...

• LE TÉLÉPHONE À MOUVEMENT AUTOMATIQUE COMME NOUVEL ELDORADO : en plus du Chairman d’Ulysse Nardin, bientôt présenté à Bâle, on compte deux autres projets de téléphone mobile à mouvement automatique sur les établis horlogers. Le premier assure la transition manufacture de montres-univers de la téléphonie (présentation annoncée en fin d’année). L’autre émane au contraire d’un grand nom de la téléphonie, qui veut lancer une offensive anti-Vertu sur le terrain de la communication high-tech enrichie d’une âme mécanique (lancement cet automne).

• LOUIS MOINET OUVRIRA DANS QUELQUE SEMAINES SA PREMIÈRE BOUTIQUE : Jean-Marie Schaller vient de signer un important contrat au Qatar et il ouvrira son premier flagship international au Pearl, un archipel d’îles artificielles [30 000 habitants dans un complexe de marinas, d’hôtels et de résidences relié à la capitale, Doha, par un pont autoroutier]. Louis Moinet présentera à Bâle sa première collection Jules Verne : il est le seul horloger à pouvoir légalement utiliser le nom du célèbre écrivain français, auquel il a dédidé une famille de chronographes dotés d’un intéressant système de « déclencheurs » (et non plus de poussoirs) et d’un « hublot » à 9 h pour admirer une météorite lunaire. Cette fois, c’est de la Lune à la Terre !

• NICK HAYEK JR PRÉCISE SA STRATÉGIE AVEC TIFFANY & CO dans une interview à L’Hebdo (Suisse) : « Dans chacun de nos segments, nous avons des marques leaders. (…) Il y avait jusqu’ici un manque dans le segment de la montre bijou occupé notamment par Bulgari, Cartier, Chopard. Bien que réalisant un chiffre d’affaires global de 3 milliards de dollars, Tiffany & Co. vendait des montres pour seulement quelques dizaines de millions de dollars avant de se rapprocher de Swatch Group fin 2007. Pour nous, cette marque horlogère a un potentiel de 200 à 500 millions de chiffre d’affaires dans les cinq à six prochaines années. Encore faut-il que tous les magasins Tiffany, très imprégnés d’une culture un peu poussiéreuse au niveau de l’horlogerie, rentrent dans le XXIe siècle ».

Avec quelques « perles » supplémentaires : « Mon père m’a raconté qu’un client du Moyen-Orient s’était récemment rendu dans une boutique des montres Breguet à Genève. Il voulait obtenir un rabais de 15% sur une montre très onéreuse. Face à notre refus, il s’est fâché. Mon père lui a fait dire qu’une discussion était possible si sa parenté, ministre du Pétrole, offrait à la Suisse un rabais de 15% sur le prix du baril de pétrole. Il n’a pas été sensible à cette proposition ».

Et une petite pique au passage : « Swatch Group est né d’une crise existentielle et dans les dernières années de boom extraordinaire, nous n’avons pas décollé ni construit des usines en marbre et des toilettes en or. Nous sommes demeurés fidèles à nous-mêmes »…

• Texte complet sur http://www.hebdo.ch/Edition/2009-12/Actuels/economie/nick_hayek_pas_de_panique_swatch_group_veille.htm (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

• RÉACTION MITIGÉE DES INTERNAUTES AU DERNIER DOSSIER DE PRESSE AUDEMARS PIGUET : un jouet Made in China ! Une voiture télécommandée, apparemment pas très faite, pour promouvoir le partenariat de la marque avec le pilote automobile Sébastien Buemi. Commentaire : « Audemars Piguet, victime de la contrefaçon chinoise, ne sait-elle pas que les montres contrefaites sortent parfois des mêmes ateliers que les jouets pour enfants ? Audemars Piguet ne s’est-elle pas rendu compte que cette initiative revenait à prendre les journalistes ou amateurs pour des cons ? Bravo pour le gaspillage ! Ah oui j’oubliais, comme beaucoup de marques, Audemars s’est engagée dans le développement durable. Apparemment, son service presse n’était pas au courant ! » Images et texte à découvrir sur Leblogdesmontres : http://leblogdesmontres.fr/2009/03/18/audemars-piguet-des-jouets-made-in-china/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

• DÉCOMPTE DES JUGES NEW-YORKAIS : « Uncle Bernie » (Madoff) avait dans ses tiroirs 35 montres de luxe [marques et valeurs non précisées, mais on sait qu’il aimait Rolex, Patek Philippe et Cartier], mais il avait offert pour 2,6 millions de dollars de joaillerie à sa femme.

• L’UNIVERS DE LA PILE A DU PLOMB DANS L’AILE AVEC LES NOUVELLES BATTERIES RCHARGEABLES EN QUELQUES SECONDES : on pose l’équipement à recharger sur un support et le transfert d’énergie ne prend que quelques secondes pour une batterie au lithium classique. Une solution avantageuse pour les montres électroniques, puisque cela supprimerait l’obligation du changement de pile, mais surtout pour la prochaine génération des montres mécaniques dotées d’une assistance électronique : plus besoin de pile embarquée pour des fonctions annexes, un simple dépôt sur le chargeur servant à redonner de l’énergie aux fonctions high-tech de la montre. A découvrir dans le dernier numéro de Nature : http://www.nature.com/nature/journal/v458/n7235/full/nature07853.html (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur).

• LE JOAILLIER FRANÇAIS WASKOLL ANNONCE POUR BASELWORLD LA CHAÎNE DE DIAMANTS LA PLUS LÉGÈRE DU MONDE : moins d’un gramme de platine (0,7 g) et dix carats de diamants ou de pierres précieuses ! Difficile de faire plus light sur 41 cm de long. C’st ça, la nouvelle frugalité qui restructure le luxe : à découvrir au Hall 2.2…

• QUEL COMPORTEMENT ADOPTER POUR UN MANAGER EN TEMPS DE CRISE ? Le quotidien Les Echos (France, 18 mars) pose la question : « Quelle attitude doivent adopter les chefs d'entreprise dans la période extraordinaire que nous traversons ? D'un côté, l'opinion, les syndicats et les responsables politiques attendent d'eux un comportement exemplaire, ce qui est légitime mais vague. De l'autre, eux-mêmes doivent composer avec des carnets de commandes qui s'écroulent, une visibilité nulle ou presque et le souci de ne pas mettre en péril l'entreprise elle-même pour le moment où l'activité repartira. Dès lors, il est logique que les dirigeants dans leur ensemble - ceux qui profitent de la situation sont rares - ne voient pas pourquoi ils seraient les boucs émissaires faciles d'une crise dont ils ne sont pas responsables.

« Difficilement lisible, d'une brutalité inouïe et d'une durée inconnue, cette crise accorde une place prépondérante aux symboles et au « ressenti », comme le montre la réaction légitime des Américains à l'attitude scandaleuse des dirigeants d'AIG. (…) De ce point de vue, les entreprises et leurs organisations représentatives n'ont pas encore saisi cette force symbolique des déclarations et des comportements, qui va au-delà des arguments rationnels ».

• SIX ANS DE PÉNITENCIER FÉDÉRAL POUR UN FAUSSAIRE AMÉRICAIN SPÉCIALISÉ DANS LES ROLEX : John Padova, 52 ans, a avoué aux juges de Pennsylvanie qu'il avait fabriqué des centaines de fausses Rolex et ils l'ont condamné à six ans de prison, en plus de 2,7 millions de dollars d'amende à payer à Rolex (information Philadelphia Daily News).

• SI VOUS VOULEZ VOUS FAIRE UNE IDÉE DE CE QU’EST UN COUCOU POST-MODERNE TENDANCE PAUL SMITH POUR LES RAYURES, découvrez la proposition de Diamantini & Domeniconi, un groupe de designers italiens qui ne manquent pas d’imagination pour les nouveaux objets du temps : http://diamantinidomeniconi.it/ (si vous ne parvenez pas à accéder à cette page, veuillez copier l'URL précédente et la coller dans votre navigateur). Environ 230 dollars.

••• JE SUIS PRÊT À PARIER QUE LA PENDULE MURALE ET LA PENDULETTE DE TABLE vont faire un retour en force dans les intérieurs contemporains, dès qu’ils seront signés par des designers ou des marques de renom…

• PAS SYMPA, L’HONORABLE JERRY EE, QUI AVAIT FAUCHÉ 386 MONTRES DE LUXE CHEZ CORTINA À NOËL ! L’ancien employé de la boutique du Raffles vient de se constituer prisonnier à l’ambassade de Singapour à Bangkok, avec trois valises à roulettes pleines de montres neuves (Audemars Piguet, Girard-Perregaux, Panerai, Patek Philippe, Rolex and Vacheron Constantin), avec leurs cartes de garantie. D’une part, il augmente encore le stock de Cortina, qui aurait sans doute préféré se faire rembourser par l’assurance. D’autre part, il prouve qu’il y a un vrai malaise sur les montres de luxe en Asie : même volées et bradées, elles ne trouvent plus preneur, ce qui oblige les brigands à les restituer et à se rendre !

• MARC HAYEK (BLANCPAIN) A MIS LA MAIN SUR UNE PÉPITE MÉDIATIQUE : il est le sponsor officiel de la belle Natacha Gachnang, une bombe suisse et blonde qui commence à faire parler d’elle dans les milieux de la compétition automobile. On voit beaucoup cette reine de la courbe sur M6 (Turbo) et elle pourrait dépasser en notoriété une autre bombe du volant, l’Américaine Danica Patrick…

 



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