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Questions à François Thiébaud, président de Tissot (Swatch Group) et du comité des exposants suisses à Baselworld
Le Temps: Baselworld ouvre ses portes jeudi sur fond de chute des exportations horlogères. Vous attendez-vous à ce que la fréquentation diminue?
François Thiébaud: Il est probable que l’affluence diminue de 5 à 10% par rapport aux plus de 106 000 visiteurs enregistrés en 2008. Le Salon mondial de l’horlogerie est incontournable, mais certains acheteurs couperont certainement dans leurs dépenses en venant moins nombreux à Bâle. Tel grossiste ou détaillant n’enverra ainsi que trois personnes au lieu de six. Ou passera moins de temps à Bâle.
– Quelles sont vos prévisions pour les commandes?
– La situation est difficile, c’est indéniable. Un recul moyen de 15 à 20% est de l’ordre du possible. Mais attention ce chiffre constitue une moyenne. Pour mon entreprise, Tissot, j’espère pouvoir accroître les commandes. Nos marchés clés sont l’Europe et l’Asie et je puis vous assurer que la demande reste au rendez-vous du côté du consommateur final. Pour le Vieux Continent, nos ventes sont en hausse dans douze pays sur seize, en monnaie locale, en mars. Nous sommes à +16% en Russie! En Asie, seul le Japon est vraiment en baisse.
Pour l’ensemble des exportations de l’industrie horlogère helvétique, je suis optimiste pour la deuxième partie de l’année. Les détaillants ont connu des problèmes de liquidités depuis l’automne dernier et ont donc diminué leurs stocks. Tout indique qu’ils doivent aujourd’hui les reconstituer. Le second semestre pourrait être meilleur que juillet-décembre 2008. L’ensemble de l’exercice devrait certes rester négatif, mais surtout à cause du premier semestre.
– Qui s’en sortira le mieux?
– Les marques qui ont une histoire sont dans la situation la plus favorable. En période d’incertitude, le client se rabat vers ce qu’il connaît, comme Tissot ou Omega chez Swatch Group. Les nouvelles marques sont celles qui devront lutter le plus ces prochains mois.
Le Temps
Philippe Gumy |