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BASELWORLD: remettre les pendules à l’heure
 
Le 26-03-2009

La Foire horlogère de Bâle dira si la branche saura surmonter la crise.

La grande messe de l’horlogerie et de la bijouterie s’ouvre aujourd'hui. Dans un climat économique plus qu’incertain, le retour aux valeurs traditionnelles est clamé haut et fort. Baselworld dira si la branche saura surmonter la crise.

« Baselworld va jouer un rôle essentiel. Nous espérons que les marques présentes vont faire des affaires et surmonter ce cap difficile », a estimé mercredi Jacques Duchêne, Président du comité des exposants, en marge de la conférence de presse organisée pour les médias. Il prône un retour à « la tradition » et à « moins d’extravagances », dans le secteur des montres notamment. Selon lui, il ne s’agit pas d’un retour en arrière ou d’un manque d’innovation, mais d’une consolidation d’un savoir-faire éprouvé. De son point de vue, les marques de niche, plus osées dans leur design, auront plus de difficultés, ne serait-ce que par leur politique de prix trop élevée. Même son de cloche du côté de François Thiébaud, Président du comité des exposants suisses et CEO de Tissot pour qui « notre tradition horlogère est notre meilleure valeur ajoutée et qu’il faut en quelque sorte remettre les pendules à l’heure face à la perte de normalité observée ses dernières années».

La foire en tant que moteur

Sylvie Ritter, directrice de Baselworld, voit dans ce retour aux fondamentaux une légitimité nouvelle du salon qui agit plus que jamais en tant que planche de salut, de « valeur sûre ». Et l’édition 2009 est là pour le prouver selon elle, le nombre d’exposants étant resté stable par rapport à 2008, année de tous les superlatifs. Elle relève toutefois que la bijouterie souffre plus du marasme ambiant avec quelques défections dues à des dépôts de bilans. Si Sylvie Ritter estime que « de ne pas être présent à Baselworld, c’est manquer des opportunités », elle concède aussi que les acheteurs seront moins nombreux cette année et la taille des délégations plus réduite. Les vides ont toutefois pu être comblés facilement, la manifestation demeurant un rendez-vous incontournable et une plaque tournante pour la prospection du marché.

Optimisme prudent

Créée en 1931, la grande foire horlogère bâloise a vécu des périodes plus ou moins fastes. Mais aucune de ces époques n’a soulevé autant de points d’interrogation que la crise actuelle, considère Sylvie Ritter. « Le cru 2009 de Baselworld aura au moins le mérite de briser la monotonie des années fastes précédentes », a pour sa part plaisanté René Kamm, Président de la direction du groupe de la foire suisse (MCH Group). En effet, en ce début de manifestation, si la crise est sur toutes les lèvres et l’inquiétude palpable, elle est bien réelle est sérieuse, fait encore remarquer Jacques Duchêne, égratignant au passage la gestion calamiteuse des dirigeants des banques à l’origine des turbulences actuelles. Fort de son expérience d’un demi-siècle, ce dernier reste malgré tout confiant dans la capacité de rebondir de la branche et que « les affaires reprendront un jour ». Tout dépend quand. En attendant, il faut juste « tenir le coup et être prêt quand cela redémarrera ».

Crise : un revirement rapide

Début avril 2008, Baselworld s’était déroulé dans un contexte sans aucune mesure avec aujourd’hui. Les premiers signes d’essoufflement se sont fait sentir à l’été 2008 avant que la situation ne se péjore sérieusement en automne. A l’instar de beaucoup d’industries, l’horlogerie et la bijouterie ont été touchées très rapidement et avec dureté, a expliqué Jacques Duchêne, et ceci malgré les 17 milliards de francs de chiffres d’affaires réalisés l’an dernier, un record. Et les premiers mois de l’année n’ont pas été bons avec notamment un recul en février de plus de 22,4% des exportations horlogères suisses sur un an. Le manque de commandes et de liquidités des entreprises, mais aussi la cherté du franc suisse face à l’euro et au dollar ne va pas arranger les choses. Selon François Thiébaud, « on peut s'attendre à des carnets de commandes inférieurs de 15 à 20% par rapport à ceux des années précédentes », qui avaient été excellentes, et à un retour à la normale en 2009 avec des niveaux de ventes pour les marques helvétiques qui devraient être proches de ceux de 2007, dans une fourchette de 15-16 milliards de francs.

Baselworld : la foire des superlatifs

Malgré la crise rampante, Baselworld demeure le plus grand est le plus important salon du monde pour l’industrie horlogère et bijoutière. La foire est synonyme de démesure avec une surface de 160'000 m2, soit environ la superficie de 15 stades de foot. Avec 1952 exposant cette année, le grand raout annuel bâlois bientôt octogénaire n’a pas perdu de sa superbe, au contraire. Près de 360 stands sont dédiés à l’horlogerie et 522 à la bijouterie, côtoyés par 534 pavillons nationaux. Dans ces derniers, l’Europe se taille une part de choix (82%), suivi de l’Asie (11%) et l’Amérique du Nord (4,6%). Quelque 45 pays seront représentés à Bâle et près de 3000 journalistes sont attendus du 26 mars au 2 avril. L’an dernier, la foire avait enregistré un record en accueillant 106'800 visiteurs.

Nicolas Paratte

 



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