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LE FRANC-TIREUR DE BASELWORLD 2009 : Détaillants et marques sont « déçus en bien »…
 
Le 30-03-2009
de Business Montres & Joaillerie

En Suisse, on est « déçu en bien » comme on est agréablement surpris en France. C’est le cas à Baselworld, avec une tonalité globalement positive qui permet – provisoirement – de retrouver un niveau d’activité proche de celui d’il y trois ou quatre ans.
C’est moins bien qu’en 2008, mais tout de même mieux que la Bérézina annoncée.
Attention, cependant, Baselworld est aussi le grand paradis des menteurs !
En attendant…

…À BASELWORLD, LE FRANC-TIREUR A…

••• COMMENCÉ À FAIRE UN PREMIER BILAN APRÈS QUATRE JOURS DE SALON : si personne n’a vraiment de visibilité et n’en aura pas avant jeudi, date de la clôture du salon, plusieurs tendances contradictoires se précisent. Avec une terrible variabilité selon les marques et les détaillants, ce qui rend impossible toute relation non-impressionniste et définitive de la situation. Là où les uns assurent globalement avoir sauvé leur année, les autres affirment qu’on peut trouver des maisons qui réalisent entre - 30 % et - 60 % de commandes.

Qui croire, sinon les détaillants de confiance, qui avouent eux aussi de terribles inégalités dans leur comportement ? Ils « picorent » plus qu’ils ne raflent tout ce qui passe, comme les années précédentes. La boulimie de pièces rares et ultra-chères est devenue délicatesse de gourmet, avec une nette tendance à éviter les stands des grandes marques qui les ont surstockées pour se faire plaisir dans les salons des « petites » marques audacieusement créatives…

• Confidence d’un taxi bâlois : il faisait environ 1 000 francs suisses de recette par journée de Baselworld en 2008. Il n’en fait plus que 500, ce qui est déjà confortable, mais c’est aussi révélateur…

••• SI C’EST LE PRINTEMPS POUR DE NOMBREUSES PETITES MARQUES, avec beaucoup de détaillants qui souhaitent « rééquilibrer » leur parc de marques mises en vitrine, c’est aussi, pour bon nombre d’entre elles, un véritable calvaire financier…

Alors que les trésoreries sont à sec, cette édition 2009 de Baselworld devrait avoir « achevé » une bonne douzaine de marques, qui auront investi beaucoup d’argent dans leur stand pour un résultat commercial assez médiocre : ce « trou » financier devrait s ‘élargir dans les semaines qui viennent et, pour beaucoup, l’été sera fatal…

••• TROUVÉ, AU HASARD DES STANDS, UNE SEIZIÈME « VICTIME DE LA CRISE » À AJOUTER À LA TROP CÉLÈBRE « LISTE DE MÜLLER » : il s’agit de Thomas Meyer, démissionnaire d’Aquanautic, où il devrait être remplacé par Philippe Belais, qui a lui-même récemment quitté la direction de Bertolucci et qui figurait à ce titre en huitième position sur la « liste de Müller ».

••• ON CROISAIT D’AILLEURS DANS LES COULOIRS DE BASELWORLD différents représentants de cette liste, commencée en octobre dernier dans Business Montres et restée ouverte depuis cette date…

••• BEAUCOUP AIMÉ LE PROTOTYPE DE LA FUTURE MONTRE IKEPOD BY MARC NEWSON : LE CADRAN « BOULET DE CANON » ÉTONNERA ceux qui attendaient un des homards ou de ces singes qui ont fait la réputation de l’artiste le plus célèbre de la scène contemporaine. La réalisation est étonnante de minutie pour un spécialiste des très grands formats (image ci-dessus). La palette chromatique très intéressante pour un artiste qui pratique plutôt les couleurs directes : elle intègre les ponctuations qui rappellent à la fois les alvéoles des cadrans d’Ikepod et les signes punctiformes qu’adore actuellement Jeff Koons.

Sur le plan strictement horloger, rien de bouleversant (mouvement automatique), sinon l’annonce d’une dizaine de pièces en platine (assez lourdement tarifiée, mais ce sera à peine le prix d’un petit multiple de l’artiste) et une série non limitée, peut-être ultérieurement décorée d’un nouveau cadran.

••• MANIFESTEMENT, JEFF KOONS A LE « SENS DE LA MONTRE » et il forme avec Marc Newson un redoutable tandem créatif, capable de remettre Ikepod en bonne place au sein des marques les plus représentatives des nouveaux beaux-arts horlogers.

••• TROUVÉ QUELLE MAISON FAISAIT DES GRANDS MYSTÈRES POUR SE CACHER DERRIÈRE LA MARQUE DEMONACO : le nom exact de la marque est « Ateliers de Monaco », dont les montres – un joli boîtier carré pour loger un tourbillon sans excès d’originalité – seront dévoilées au prochain Top Marques de Monaco…

••• IL S’AGIT DU GROUPE FRÉDÉRIQUE CONSTANT-ALPINA. Un site teaser est mis en place depuis quelques jours, avec les habituelles rodomontades sur « la qualité supérieure dans l’expression du haut de gamme », et tout le reste…

••• NOTÉ LA GRANDE PAUVRETÉ DES HABITUELLE FÊTES HORLOGÈRES PENDANT UN « BASELWORLD DE TRANSITION » : médiocrité désenchantée de la soirée Breitling, morne ennui de la soirée Omega, qui tournait à vide en ne réussissant à offrir que le pire buffet de tout le salon, tristesse appauvrie de la soirée Bulgari, réduction drastique du format des Zenith Nights passées cette année au singulier, mais toujours calquée sur les concepts de l’année dernière – devenus cette année franchement obsolètes [la crise a plus changé notre regard sur les paillettes inutiles qu’elle n’a bousculé les économies du luxe]…

••• TOUS LES ESPOIRS DES SALONNARDS MONDAINS REPOSENT DÉSORMAIS sur la soirée Patek Philippe, à l’hôtel des Trois-Rois, réquisitionné pour l’occasion. A l’exception d’une seule table, qui sera ce soir-là le dernier « village gaulois » des irréductibles Helvètes de la banque à Mathias Buttet (BNB)…

••• DÉCOUVERT, DANS CE MÊME HÔTEL DES TROIS-ROIS, LA PREMIÈRE MONTRE DU XXIIe SIÈCLE : elle sera signée Mathias Buttet et c’est une montre « bionique », le créateur de BNB étant prêt à entrer dans l’histoire en se faisant greffer un module horloger sous la peau. Opération prévue en fin d’année dans un pays exotique, la proposition ayant horrifié les commissions d’éthique ouest-européennes.
Il s’agit d’implanter un module horloger [un cadran illuminé par des LED], enrichi d’une panoplie de puces multi-fonctions, sous la peau du bras. On encode grâce à une sorte de brassard les différents gestes de la main, du poignet et des doigts qui permettent d’activer la montre et les fonctions du module – qui peut, entre autres, recevoir des sondes biologiques capables de repérer le taux de sucre dans le sang (les diabétiques apprécieront) ou les fuites de lithium d’une « pile cardiaque ». Le transmetteur intégré dans ce module bio-électronique peut d’ailleurs permettre de composer un texte sur un écran ou de déplacer une souris : il suffit d’apprendre à « jouer » avec ses doigts pour créer une sorte d’alphabet personnel (A = flexion du pouce de la main horizontale, B : flexion de l’index, etc.).

Quand la puce capte le signal du mouvement du poignet, elle allume pour quelques secondes les LED de l’écran sous-cutané. Un point rouge au centre pour créer un repère. Un LED proche pour les heures. Un LED plus périphérique pour les minutes. Précision d’affichage de l’ordre des cinq minutes, le cadran pouvant être activé pour des fonctions non horlogères (alarme pour l’insuline ou pour un dysfonctionnement de la pile cardiaque, pour s’en tenir aux exemples ci-dessus).

On est toujours à Baselworld, mais plus tout-à-fait en 2009 : impossible de ne pas penser ici à Minority Report, la puce pouvant transmettre des données personnalisées sur la personne et donc émuler une publicité en mode one to one ou des commandes de produits personnalisés ou des informations à télécharger sur son écran nomade. C’est vertigineux, et on y sent poindre à la fois la fin de la religion européenne des droits individuels de la personne et l’explosion d’un fantastique futur de connexions toujours plus fines avec l’intelligence collective de la planète…

••• MATHIAS BUTTET SERA DONC UN PIONNIER DE L’HUMANITÉ, CAPABLE D’ÉCRIRE UNE NOUVELLE PAGE DE L’HORLOGERIE et du high-tech biocompatible. Total respect pour l’exploit humain, mais interrogations décisives sur la régression morale…

••• ASSISTÉ AU DÉFILÉ PERMANENT DES PLUS GRANDS NOMS DE L’HORLOGERIE À THE WATCH FACTORY : patrons de grandes marques, dont Angelo Bonati (Panerai), Guillaume Têtu (Hautlence), Jean-Christophe Bedos (Boucheron) et beaucoup d’autres, grands horlogers contemporains, comme Philippe Dufour, Daniel Roth, Christophe Claret ou Mathias Buttet, grands détaillants (les 20 premières références mondiales sont venues faire leur marché à The Watch Factory) et grands journalistes internationaux laissaient éclater leur enthousiasme pour ce concept d’exposition innovant et pour la qualité du parterre créatif ainsi proposé.

Beaucoup d’amateurs de montres avaient également fait le détour pour découvrir les « trésors » proposés par ces seize marques, très différentes dans leur expression de la passion horlogère mais très proches par le sentiment d’affinité communautaire mis en scène par le concept même de la présentation en open space – du jamais vu dans l’horlogerie bâloise…

••• LE MIEUX EST ENCORE LE SCORE COMMERCIAL DE CE SALON, QUI A PERMIS à ces marques d’aller à la rencontre de nouveaux clients et d’un nouveau public. A Baselworld, personne n’avoue ses vrais chiffres, mais le carton de The Watch Factory est impressionnant…

••• ÉTABLI UN NOUVEAU HIT-PARADE DES MONTRES ET DES IDÉES QUI M’ONT PARU LES PLUS INTÉRESSANTES, de façon provisoire, hautement subjective et révisable, puisque je suis loin d’avoir tout repéré :

• TOUJOURS PREMIERS EX-AEQUO : la Concord C1 Quantum Gravity, pour son audace conceptuelle, et l’Opus 9 d’Harry Winston pour sa simplicité horlogère à vocation joaillière…

• MEILLEUR CHRONOGRAPHE DE STYLE CONTEMPORAIN : le chrono Code-S de Wyler Genève, qui propose un boîtier plus carré que celui de la Code-R, avec une lunette aux multiples déclinaisons et un boîtier-sandwich lui aussi appelé à se recomposer pour multiplier les propositions de séries limitées…

• MONTRE LA PLUS RÉTROGRADE : c’est la Royal Retro de Pierre DeRoche (Hall 5.1), qui ne propose pas oins de six aiguilles rétrogrades en plus des heures et des minutes. Disposées tout autour du cadran, chacune de ces aiguilles décompte dix secondes avant de revenir à zéro. Bluffant !

• MONTRE LA PLUS NOIRE : la J12 ose la céramique baguette en full serti (boîtier, cadran, lunette, bracelet) et c’est la première fois qu’on taille ainsi la céramique comme une pierre précieuse. Technique qui nous donne une leçon de design en soulignant les volumes d’une J12 qui paraît avoir trouvé la source de l’éternelle jeunesse. Les jeux de lumière sont étonnants.

• PLUS BELLE CLÉ USB utilisée comme dossier de presse. On la trouve au stand Boucheron (Hall 1.0, à droite en entrant) : il s’agit d’un petit boîtier métallique en forme de cadran de montre (Reflet), qui s’ouvre pour libérer la clé USB. Sympathique objet et futur collector, dans lequel on trouve les images d’une des plus fascinantes collections de montres joaillières et animalières jamais présentées à Baselworld…

 



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