Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

Luigi Macaluso dilue son autorité dans une direction plus structurée
 
Le 21-04-2007

«Je suis satisfait de ce que nous avons fait au niveau de l’outil de production et des compétences techniques. Nous entrons maintenant dans une phase de restructuration.» Ce n’est pas pour autant la révolution chez Girard-Perregaux. Juste une mise au point, comme dit la chanson. Luigi Macaluso, propriétaire et directeur depuis plus de dix ans, veut simplement entrer dans une nouvelle ère et pousser son groupe à faire «son évolution culturelle». Autrement dit de faire le pas d’une entreprise totalement centrée sur la personnalité de son directeur vers une organisation plus diffuse. La présence de ses deux fils dans le groupe n’est certainement pas étrangère à cette décision. La stratégie s’accompagne d’ailleurs de plusieurs autres priorités, dont le marketing et l’ouverture de filiales. «Nous faisons des montres très compliquées. Nous avons besoins d’ambassadeurs 24 heures sur 24.»

La culture horlogère atteint un sommet

Pas question pour autant de lâcher les brides de son bébé, le défi premier restant de conserver sa position d’indépendant dans le haut de gamme. Un segment qu’il définit avec une modestie qui, comme souvent, trahit une grande vanité pour le travail accompli. «Avec le niveau de qualité de l’industrie suisse, on peut presque considérer que tout est de la haute horlogerie», répond Luigi Macaluso, sorte d’aristocrate turinois en exil qui se montre plus fier qu’un Suisse de faire du Swiss made. Un label qu’il est normal d’adapter aujourd’hui, précise le patron. «Nous, en Suisse, nous avons un patrimoine unique et presque spontané. Il suffit de voyager pour s’en rendre compte. Dans le monde entier, la montre de prestige est suisse, sans discussion.» L’homme, tout en calme et en mesure, prône ainsi la nécessité d’exalter au maximum ces valeurs. «Il faut savoir rêver pour ne pas tout banaliser.» Et l’entrepreneur de se réjouir également de constater l’état de maturité atteint par la culture horlogère. D’autant que «les compétences actuelles de la clientèle» récompensent directement ses efforts de verticalisation.

Aucun chiffre ne sourd. Mais 2006 a été une année «intéressante» pour Sowind, dont la production avoisine les 15.000 pièces par année, pour un chiffre d’affaires pouvant être estimé à plus de 100 millions de francs. Autant de garde-temps équipés à 98% de mouvements manufacture, assure le patron. L’entreprise poursuit ainsi son développement en s’appuyant sur une production maison, qui accuse, elle aussi, des retards de livraison.

Dans le monde, Sowind compte à peine moins de 400 collaborateurs, dont quelque 250 en Suisse. Et la société embauche. En 2006, plusieurs dizaines de postes auraient été créés. Les produits du groupe sont aujourd’hui distribués dans près de 500 points de vente dans le monde, dont passablement de «shop in the shop». Sowind ne compte encore que trois boutiques en nom propre. Une quatrième ouvrira peut-être dans le courant de l’année. Luigi Macaluso se montre d’ailleurs très réservé à la perspective d’une expansion trop abrupte dans ce domaine. «Nous voulons augmenter les points de vente monomarque, mais de façon contrôlée. Pour une marque purement horlogère, il ne suffit pas de le vouloir, encore faut-il trouver la bonne location. Et cela peut se jouer à trente mètres près.» Bientôt une représentation en Grande-Bretagne

Pour l’heure, le groupe mise davantage sur les boutiques généralistes, conjointement à l’ouverture de filiales de distribution, à l’instar de celles du Japon, des Etats-Unis, de l’Italie et de l’Allemagne. Une représentation devrait être inaugurée cette année encore en Grande-Bretagne. Cette présence à l’internationale est non seulement destinée à asseoir la visibilité des produits, mais aussi à gérer les efforts marketing et, plus important, à assurer le suivi des ventes. Le taux de retour n’est pas communiqué, mais pour le directeur, il est certain que «le service après-vente est un point clé pour l’avenir de ses marques».

Angle

La marque Jean Richard a trouvé son «alter-moto» en concluant un partenariat avec le mythique constructeur de deux-roues Agusta

La marque dirigée par Massimo Macaluso, deuxième fils de la fratrie qui compte encore deux sœurs, a signé il y a trois semaines avec le constructeur de deux-roues Agusta. Pour la première fois depuis l’ouverture du SIHH, une moto est donc entrée dans l’arène du salon. En toute discrétion. Le braquet est caché derrière le bureau du cadet, qui dévoile la bête rutilante avec l’enthousiasme d’un amoureux. Comme son père en son temps, il pratique la course, mais automobile. Mais le goût pour les belles mécaniques est un atavique. Normal pour une famille turinoise pure tradition. On se souvient que Macaluso senior avait donné à l’époque un coup d’accélérateur à Girard-Perregaux en se rapprochant de Ferrari. C’est au tour maintenant de l’univers du deux-roues de faire vrombir la petite marque du groupe Sowind. Petite, avec ses 7000 pièces vendues en 2006 (situées entre 5000 et 10.000 francs l’unité), mais ancienne, puisque la marque a été le premier achat du chef de famille, il y a une quinzaine d’années. La marque traînait de la patte, malgré un changement de nom, une montée en gamme et la bienveillance de sa grande sœur, Girard-Perregaux, qui lui a d’ailleurs ouvert les portes du plus sélect des rendez-vous horlogers. A 30 ans, le directeur de la marque se réjouit de goûter du cobranding conclu avec le fabricant italien, une véritable «collaboration émotionnelle». Agusta, un label mythique pour les aficionados, historique en tous les cas et vigoureusement relancé depuis sa prise en mains par la famille Castiglioni, propriétaire de Ducati. Les deux nouveaux partenaires tablent sur un accord gagnant-gagnant, qui devrait permettre de conjuguer les bassins de clientèle. Un modèle de garde-temps décliné en trois références a déjà été dessiné aux couleurs de la moto. Selon le jeune directeur, «la validation du marché est déjà là».

Agefi

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time