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Quelques cartouches pour débusquer une actualité assez poussive
 
Le 29-04-2009
de Business Montres & Joaillerie

Toujours à l’affût pour votre Quotidien des Montres, le sniper du vendredi n’a pas trouvé
– loin de là ! – beaucoup de bonnes nouvelles pour faire mouche dans cette ambiance d'un après-Bale plus que morose...

••• SOUPIRÉ de lassitude après la publication des chiffres de mars pour les exportations horlogères. Comment aurait-il pu en être autrement ? Les statistiques officielles confirment, sept mois après les remontées du terrain, l’« état d’urgence » diagnostiqué dès le mois de septembre par Business Montres – « Et si on arrêtait de se raconter des craques ? ».

Tout de même, 26,6 % de chute en valeur, c’est beaucoup, surtout après les mauvais chiffres des cinq derniers mois. Et c’est d’autant plus grave que le secteur haut de gamme (montres à plus de 3 000 CHF) enregistre des baisses nettement supérieures (jusqu’à - 62,7 sur le platine !). Heureusement qu’il y avait Swatch, mais surtout Tissot – et les pièces d’entrée de gamme – pour sauver l’honneur.

Même débâcle sur les marchés : - 49,8 % pour les exportations vers les Etats-Uni, - 58,1 % pour les Emirats, - 33,6 % pour Singapour ou - 32 ,6 % pour la Chine. Si la France tire son épingle du jeu (+ 2,7 %), c’est sans doute plus une question de parallèle que d’emballement du marché. Les champions de ces dernières années s’effondrent : - 34,1 % pour 2009/2007 en Espagne, - 40,9 % aux Etats-Unis ou - 58,1 % en Russie pour la même période. – 24,8 % pour le Japon, qui descend aussi lentement que sûrement dans les statistiques !

Bref, pour la première fois depuis cinq ans, la variation annualisée est négative (-1,6 %) : la « bulle horlogère » est vraiment en train de se dégonfler !

••• NOUS EN SOMMES DONC CLAIREMENT REVENUS aux chiffres de 2006 – en attendant d’éventuelles dégringolades ultérieures… Le problème n’est pas que ces chiffres 2006 aient été des records à l’époque : ce qui est inquiétant, c’est que les marques, les manufactures et les fournisseurs ont grossi depuis 2006, parfois inconsidérément, au point que tout le monde va devoir désormais downsizer son dispositif. Entre 30 % et 50 % des capacités actuelles (fabriques, parcs machines ou équipes de production ou d’aministration) sont directement menacées. Ce devrait même être pire chez les fournisseurs !

••• REMARQUÉ la bonne santé paradoxale des enchères horlogères, comme en témoigne le prochain catalogue Antiquorum (9-10 mai, Genève). Une superbe série de Patek Philippe rarissimes (dont un chronographe à rattrapante en acier et une pièce réalisée pour Tiffany & Co en 1928, estimée à 1,2 million de dollars) sera dispersée, au milieu de quelques gourmandises, neuves ou plus anciennes, pour amateurs de tout niveau, comme une montre réalisée pour Ettore Bugatti et quelques Breguet. Les prix « de crise » sont plus attirants que jamais pour les collectionneurs.

••• IL SE DESSINE UN NOUVEAU MOUVEMENT DE VALORISATION du… luxe vintage ! Les spéculateurs et les frimeurs sont partis : restent les vrais amateurs et les collectionneurs, qui peuvent à nouveau se faire plaisir et réaliser de bonnes affaires après des années de frustration…

••• SUIVI avec beaucoup d’intérêt les réactions des fans d’Audi et de BMW à l’issue d’une campagne de publicité comparative lancée par Audi en Californie et reprise au bond par BMW. Depuis, c’est à qui inventera la plus fine réplique de la A4 à la M3, et vice-versa. Un débat à suivre sur FaceBook, sur les forums et en vidéo…

••• CE QUI EST INTÉRESSANT, AU-DELÀ DU GAG PUBLICITAIRE, c’est la confirmation du fait que les marques appartiennent de moins en moins à ceux qui les dirigent et de plus en plus à leurs clients, à leurs fans et à leurs publics. C’est encore plus vrai avec Internet et c’est lourd de conséquences pour les marques horlogères, très rarement disposées à partager leur pouvoir avec les amateurs…

••• CONSTATÉ que les querelles juridico-judiciaires autour de l’America’s Cup avaient fini par émousser mon intérêt pour la 33e édition de l’épreuve, qui devrait donc se courir en 2010 entre Alinghi et Oracle, en multicoque, dans des conditions qui restent encore nébuleuses et qui excluent tous les autres challengers…

••• HEUREUSEMENT QUE LOUIS VUITTON A MIS EN PLACE SES PACIFIC SERIES, courues à Auckland sur des Class America, pour nous rappeler que la Coupe est aussi une affaire de marins et de bateaux à voile !

••• AGENDÉ pour ce vendredi de nouvelles annonces de licenciements dans la galaxie Richemont, dont au moins une des marques – probablement extra-hélvétique pour commencer – se prépare à une passation des pouvoirs dont on reparlera !

••• MAUVAISES NOUVELLES À VENIR DU CÔTÉ DE CHEZ RALPH LAUREN, la marque ne parvenant toujours pas à faire ses preuves sur le plan commercial. Ce qui a le don de prodigieusement fâcher M. Ralph Lauren en personne et, affirme-t-il sur un ton qui monte de plus en plus avec l’état-major Richemont, de commencer à « porter atteinte à son image ». Problème : les deux actionnaires sont coincés dans un pacte à 50-50 où il est impossible de débarquer le partenaire en cas de désaccord – ce qui bloque toute initiative pour pallier cet « accident industriel »…

••• REMARQUÉ que la Superyacht Cup, plus importante régate européenne pour les superyachts, était devenue la Horus Superyacht Cup, la nouvelle marque de haute horlogerie monégasque devenant le « sponsor titre » de l’épreuve, qui se déroulera à Palma (Majorque) du 24 au 27 juin prochains. Quelques-uns des plus beaux superyachts du monde sont attendus à cette nouvelle Horus Superyacht Cup, dont Hyperion (47 m), Saudade (45 m) ou Mari-Cha III (45 m). Et, bien sûr, quelques Wally…

••• POUR LES LECTEURS DE BUSINESS MONTRES, CE N’EST QU’UNE CONFIRMATION, puisqu’ils avaient déjà eu la révélation de cette montée en puissance d’Horus et du parrainage par cette marque de multiples yachts shows de référence à travers le monde (hormis Monaco, pour l’instant). Horus devrait inaugurer avant l’été sa première boutique-atelier à Montreux (Suisse) et procéder aux premiers envols lémaniques du faucon qui lui a été offert dans le désert d’Abu Dhabi !

••• REPÉRÉ l’ouverture à Paris de la huitième boutique Qeelin, marque de haute joaillerie chinoise lancée en 2004 par Guillaume Brochard (ex-Ebel) et le designer hongkongais Dennis Chan. Il existe déjà des boutiques à Paris (Palais-Royal et désormais Galeries Lafayette), Londres, Pékin, Taipeh et Hong Kong (trois espaces).

Le chiffre huit étant ce qu’il est dans la culture asiatique, la marque Qeelin ne pouvait que fêter ce symbole de prospérité et de richesse avec un gri-gri chinois inspiré par le token, une pièce de monnaie qui remonte à la dynastie de Zhou et qui est devenu un talisman.

••• ORIGINALITÉ : CE TOKEN SERVIRA DE BON D’ÉCHANGE ! C’est pratiquement comme si Qeelin battait monnaie : on pourra toujours échanger son token pour un objet Qeelin de la même valeur, dans n’importe quelle des huit boutiques de la marque à travers le monde (produits token de 500 à 18 800 euros)…

••• ENTENDU quelques cris de colère indignés des détaillants Montblanc français (écriture), qui se voient opposer de nouvelles conditions commerciales pénalisantes et qui devraient très logiquement cesser de distribuer les stylos Montblanc (60 % du marché).

••• ON PEUT MÊME PENSER QUE C’EST LE BUT RECHERCHÉ, Montblanc cherchant à reprendre le contrôle de sa distribution en la recentrant sur ses propres boutiques et sur quelques points de vente « significatifs ». La marque compte déjà une quinzaine de magasins en France, lesquels réalisent à peu près la moitié du chiffre d’affaires écriture de la marque dans l’hexagone.
Question stratégique : une marque peut-elle se permettre 400 oou 500 points de vente d’un coup sans prendre de risques ? N’est-ce pas laisser un boulevard à ses concurrents, surtout dans un contexte de méfiance des consommateurs vis-à-vis des marques trop « arrogantes » ? Le cas d’école marketing sera intéressant à suivre et à décoder…

••• JOUÉ DES COUDES pour l’inauguration de la nouvelle boutique Omega, sur la Cinquième Avenue à New York : quelle foule incroyable pour apercevoir Michael Phelps, ambassadeur de la marque et octuple médaillé d’or olympique à Beijing ! On s’écrasait sur les trottoirs et sous les parapluies (image ci-dessus, remerciements Hodinkee) pour vérifier que c'était bien lui, le grand barbu. Une mobilisation en grande partie lancée sur les réseaux sociaux américains…

••• CES RÉSEAUX SOCIAUX ONT DÉSORMAIS CINQ À SIX FOIS PLUS D’IMPORTANCE dans l’imaginaire et dans la pratique des amateurs que les sites officiels des marques (étude Word Wide Watch Report d’IC-Agency).

••• RÉALISÉ, à cette occasion, que l’appartement new-yorkais de Fawaz Gruosi (de Grisogono) était voisin de palier de celui de… Patrick Heiniger (ex-Rolex : coïncidence amusante – le monde de l’horlogerie genevoise est petit ! – pour deux grands amateurs de folles nuits dans la Grande Pomme.
••• JE NE SAIS PAS S’ILS SE PARLAIENT VRAIMENT, mais Fawaz Gruosi a de toute façon mis cet appartement en vente et pratiquement replié son dispositif américain en attendant un retour à meilleure fortune. Il est toujours à la recherche de nouveaux partenaires et ses banquiers commencent à se faire pressant…

••• FAIT CONNAISSANCE avec la nouvelle horlogerie israélienne, telle que la conçoit le designer Itay Noy, « artiste horloger contemporain », qui vient d’ouvrir un show-room à Tel-Aviv. Des montres relativement sages, plus qu’honnêtement faites (mouvements suisses), souvent décorées de figures géométriques néo-orientalisantes – souvent fractales – ou ornées d’étranges cartes géographiques de villes et disponibles sous la marque Itay Noy, qui doit être la seule référence horlogère 100 % israélienne.

••• BEAUCOUP DE DÉTAILS INTÉRESSANTS DANS LE DESIGN et des montres « double face » qui méritent le détour…

••• ATTENDU en vain une confirmation officielle du départ de Thierry Nataf de la présidence de Zenith (17e position sur la tristement célèbre « liste de Müller » : Business Montres du 22 avril) : c’est d’autant plus étrange qu’on sait sa remplaçante par intérim déjà désignée ! Il s’agit de Valérie Lachaux, qui avait récemment quitté la direction des montres Dior pour la direction des ressources humaines du pôle horloger de LVMH.

La nouvelle n'en a pas moins été annoncée par Thierry Nataf à son personnel hier après-midi, sans indication sur le choix de son successeur (choix qui sera de toute façon suivi de très près par les autres managers du groupe, notamment Jean-Claude Biver)...

••• L’AFFAIRE NATAF EST TRÈS COMMENTÉE SUR INTERNET, avec une séparation radicale entre les applaudissements des anti-TN, qui n’avaient jamais apprécié son restylage de Zenith, et les regrets de tous ceux qui savent à quel point il a changé l’image et l’outil de production de la manufacture du Locle (bon concentré de ces réactions sur Forumamontres).

• La palme de l'humour à Eric Thévenaz (syndicat Unia, Neuchâtel) : « Si tous les managers des entreprises qui font aujourd'hui de mauvaises affaires devaient être licenciés, ça ferait une belle ronde ! »...

• Le plus fou reste quand même la totale absence d'informations à ce sujet sur les forums Zenith anglo-saxons (TZ et autres) : pas la moindre allusion de la part des modérateurs, qui sont forcément au courant...

••• RÉPONDU à plusieurs lecteurs sur la cohérence de la « ligne éditoriale » de Business Montres : comment peut-on apprécier un matin Jean-Marc Wiederrecht et l'après-midi faire l’éloge de Thierry Nataf ?
D’abord, il n’y a pas de « ligne éditoriale », hormis une passion personnelle pour l’horlogerie, les montres et ceux qui les font – avec tout ce que cela peut comporter de subjectivité et parfois de contradiction, mais aussi de fidélité aux uns ou aux autres. Il n’y a que la volonté d’informer en toute liberté et en toute indépendance et le goût de faire du (vrai) journalisme.
Ensuite, l’horlogerie est plurielle : c’est une grande maison, habitée par une grande famille dont tous les représentants forment une palette d’une diversité de caractères aussi fascinante que déconcertante. Heureusement qu’il n’y a pas que des Wiederrecht ou que des Nataf dans notre paysage ! Business Montres ne pratique aucune exclusive et se garde bien de toute fatwa : pourquoi ne pourrait-on pas être sincère en prenant une leçon de simplicité avec Jean-Marc Wiederrecht aussi bien qu’en rendant justice à Thierry Nataf, deux personnalités qui expriment deux légitimités horlogères tout aussi singulières et respectables ?

••• WIEDERRECHT-NATAF : coïncidence historique, ils ont été la même année (2007) les lauréats du dernier Grand Prix d’Horlogerie de Genève digne de ce nom (avant la grande braderie commerciale !)…

 



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