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La révolution numérique reste à venir, mais la mécanique se défend bien
 
Le 12-05-2009
de Business Montres & Joaillerie

Semaine chargée que celle de l’EPHJ pour votre Quotidien des Montres : des dizaines de rendez-vous et de rencontres programmées, en plus des heureuses surprises au détour des allées de Lausanne.
Pendant ce temps, le cœur de l’industrie horlogère continue à battre à son rythmeet l’actualité ne cesse d'égrener ses informations, pour le meilleur et pour le pire…

••• VIRTUALITÉ AUGMENTÉE :
Real Time Concept (Genève) vient de mettre au point un logiciel qui peut révolutionner la présentation des montres sur Internet ! Tout le monde connaît les logiciels 3-D qui permettent aujourd’hui de modéliser montres et mouvements en CAO (conception assistée par ordinateur) et de gérer les différentes étapes de la production. Ces logiciels – qui autorisent de multiples et spectaculaires acrobaties graphiques (évolution des objets dans l’espace, déstratification pédagogique des mouvements, etc.) – ne sont accessibles au commun des amateurs et ils réclament de gros moyens informatiques pour fonctionner en temps réel.
Real Time Concept, jeune start-up spécialisée dans l’imagerie numérique horlogère, vient de réussir à marier ces capacités 3-D – avec une compétence particulière sur le rendu numérique photoréaliste – à un logiciel dérivé des jeux de simulation vidéo. Résultat : l’internaute peut désormais, chez lui, sur son écran, manipuler une montre avec sa souris pour la faire tourner dans toutes les directions (sur 360 degrés), changer les textures à la demande (matériaux, couleurs) et – bientôt – animer les fonctions horlogères. La montre en question est évidemment à l’heure, et la date au bon jour, en fonction des paramètres de l’ordinateur.
D’autres développements sont en cours de finalisation chez Real Time Concept. Quelques marques ont entrepris de mettre au point avec l’équipe de RTC un logiciel de banc d’horlogeer virtuel : on joue de la même manière avec la montre, mais également avec son mouvement, dont on peut démonter et remonter les moindres composants, en les coloriant dans un but pédagogique et en les faisant fonctionner, sous-ensemble par sous-ensemble (l’échappement, le chronographe, la grande date, etc.). On est eactement face à un établi d'horloger et il est impossible de poser la mauvaise vis au mauvais endroit : à chacun de s'exercer ! On imagine sans peine les horizons ouverts par ce logiciel dans le domaine de la formation et du SAV : à distance, à Tokyo ou à Dallas, n’importe quel horloger pourra s’initier au démontage, voire rafraîchir ses connaissances sur les derniers développements d’un calibre.
Également très prometteur, la vague des « applications » en cours pour la prochaine vague de « convergence numérique » autour du iPhone et de ses clones : non seulement de plus en plus de marques se mêlent de développer grâce à RTC leurs propres collections sur iPhone (tendance signalée par Business Montres dès le 4 mai), mais RTC pourrait également devenir la première de ces cybermanufactures évoquées hier à propos des pixellomontres uniquement conçues pour les smartphones…
••• CE NOUVEAU WEB WATCH SIMULATOR (nom de code provisoire) introduit un changement radical dans la communication horlogère en ligne : chaque amateur peut désormais examiner la montre numérisée en 3-D sous tous ses angles, en se contentant de manipuler sa souris, même sans système informatique ultra-sophistiqué. Tous les caprices seront permis : la Festina en platine ou la Patek Philippe en plastique, mais aussi la Daytona cadran All Black ou la Big Bang phases de lune !
• Les sites horlogers – demain accessibles sur iPhone – peuvent désormais se transformer en magasin virtuel – et non plus en simples vitrines. La génération suivante permettra de numériser son propre poignet et d’essayer ces montres, dans toutes les variantes de boîtiers, de cadrans et de bracelets, en temps réel et en situation. Autant dire que les vendeurs ont du souci à se faire, cette virtualité augmentée ne connaissant ni frontière géographique, ni barrière linguistique…
• Pas d’image disponible : pour l’instant, ce Web Watch Simulator – une vraie « première mondiale horlogère », pour une fois ! – est exclusivement réservé à une nouvelle marque suisse, qui le présentera dans quelques jours sur son site. Business Montres vous en préviendra évidemment en temps utile. Cette application n’est cependant pas une découverte pour les participants des premiers Ateliers de la Refondation horlogère (Neuchâtel, 4 mars), qui avaient pu s’initier, en avant-première, aux délices des nouvelles réalités augmentées et aux vertiges de la virtualité réaliste.

••• EPHJ :
Ouverture aujourd’hui de l’EPHJ, rendez-vous décisif pour les fournisseurs horlogers. L’article de Business Montres d’hier ayant beaucoup circulé dans les ateliers des vallées, c’est donc le cœur vaillant et l’âme fière (célèbre chant de marche) que beaucoup de sous-traitants abordent leur déplacement à Lausanne…
••• TOTAL RESPECT pour les premières victimes de la crise et pour les deux mille opérateurs passés à la trappe aux premiers signes de tempête ! Des emplois « invisibles » dans le radar des médias abonnés aux seuls communiqués des marques, mais néanmoins dramatiquement sensibles dans les vallées…

••• NINA RICCI :
Les « petites marques » ont parfois de surprenantes réserves de créativité. Exemple : la dernière collection N027 de Nina Ricci, licence couture animée par Time Avenue (l’équipe de Cécile et Jean-Daniel Maye, à Vaumarcus). Les détails qui fondent la réussite de cette collection féminine sont multiples :
• Rectangle horizontal légèrement cambré du boîtier, ce qui donne du statut (grande taille non intrusive) et de la lisibilité tout en donnant une forte identité et une belle harmonie.
• Choix du bracelet large qui confirme la « force » du modèle et qui permet de multiples expressions esthétiques par le rendu très visible de la matière et de la couleur.
• Variété des cadrans qui multiplient les décors et les versions, du plus classique au plus précieux, avec quelques intéressantes idées graphiques.
• Mouvement quartz Ronda Swiss Made, qui permet de garder un prix très accessible en même temps qu’une garantie de fiabilité.
• Style général contemporain, très féminin, sans mièvrerie, mais sans forfanterie, avec beaucoup d’honnêteté et de pertinence dans la proposition : on est au carrefour exact de la montre de mode et du produit horloger classique (image ci-dessus)…
••• UNE PROPOSITION EN PHASE AVEC LES ATTENTES ACTUELLES DU MARCHÉ : marque connue, produit séduisant, style affirmé, prix réaliste, que demander de plus en temps de crise ?

••• AMAZON.COM :
Le site de ventes en ligne est en passe de devenir la plus grande boutique horlogère du monde, puisqu’il ne propose pas moins de 150 000 montres de 200 marques différentes, dont Patek Philippe, Rolex, Cartier, Omega, Blancpain, Breitling ou Zenith, au milieu d’innombrables références d’entrée de gamme.
Le département Montres d’Amazon pratique allègrement les soldes (-20 % à -25 % sur de nombreux modèles Rolex, voire Patek Philippe, et -40 % sur Tag Heuer), avec un balisage très bien orienté du rayon discompte (350 montres de grandes marques à -25 %)), des affaires à saisir et des accessoires (des boîtes de remontage automatiques aux plus modestes piles-boutons). Sans parler d’un guide d’achat parfaitement documenté pour le consommateur : c’est même meilleur que ce que proposent les ouvrages grand public d’initiation aux montres…
••• PAR COMPARAISON, LE SITE FRANÇAIS D’AMAZON.FR passe un peu pour une boutique de quartier, avec ses 17 000 montres, essentiellement d’entrée de gamme. On s’en tient, côté luxe, à Omega, IWC, Zenith ou Ebel (en tout, 84 montres masculines et 63 féminines). Les discomptes – jusqu’à 60 % – y sont également moins agressifs. Best-seller actuel : Casio et ODM…

••• RETOUR DE MILAN :
Le salon 2009 du meuble et de la décoration s’y tenait ces jours-ci : les idées majeures en sont intéressantes à suivre pour l’industrie horlogère, dans la mesure où elles anticipent bien les tendances qui structureront demain le mental des consommateurs.
• Un grand retour du sens du confort, du cosy, du « nid » (dites nesting) et des matières agréables à toucher ou à regarder (tricotages, velours, peluche, fausses fourrures)…
• Un rien de décadence baroque et d’exubérance exténuée dans le mauvais goût volontairement assumé (fleurs et écossais : c’est la prise de risque), avec une prime au vintage et à l’usure prématurée, réputée anti-bling.
• Beaucoup d’humour et d’esprit dans le choix des couleurs qui peuvent créer des harmonies dissonantes dans leur rencontre improbable – peut-être faut-il être italien pour oser certains mélanges !
• Priorité du recyclages imprévus dans le décalage des matières, d’allusions éco-environnementales, d’ostentation dans le dépouillement et de citatiosn décalées d’autres univers : c’est la nouvelle frugalité éthique, transversale et conviviale.
• Bref, une bonne humeur contagieuse et sans œillères…
••• TRADUCTION HORLOGÈRE POSSIBLE : des télescopages de matières inattendues, le high-tech s’équilibrant dans l’éco-récupération (boîtier titane et bracelet en fibres de bambou) ; des états de surface délibérément mats, sablés, pré-usées, griffés de neuf ; des grandes largeurs compensées par des petites épaisseurs ; des clins d’œil à la tradition avec une touche de polysensorialité dans le toucher (caoutchouc peau de pêche, croco-gomme, etc.)…

••• ZAPPING •••
Quelques petits riens sur un peu de tout ce qui concerne les montres…

• PATEK PHILIPPE : comme on pouvait l’imaginer, la montre d’aviateur Patek Philippe à angle horaire, repérée en avril par Business Montres comme une « des plus extraordinaires Patek Philippe de ce début de siècle » a crevé le plafond ! Estimé 300 000-500 000 euros par Aurel Bacs, elle a frôlé sous son marteau les 1,9 million de francs suisses (CHF 1 891 000 exactement), ce qui est on ne peut plus… extraordinaire ! Cette vente Christie’s – concentrée autour d’une marchandise aussi « fraîche » qu’excitante – prouve à quel point le marché de la montre est encore réactif dès qu’on sait faire vibrer les cordes sensibles du marché. Estimée 240 000-380 000 francs suisses, la Breguet « montre de carrosse » de la reine de Naples a été poussée à 723 000 francs suisses, alors que la Patek Philippe 2499, estimée entre 1 et 1,5 millions, est arrivée à 1,9 million de francs suisses. Un résultat final magnifique (15,1 millions de francs suisses et près de 100 % des lots vendus) en même temps qu'un succès personnel mérité pour Aurel Bacs.
••• LE MARCHÉ DES ENCHÈRES HORLOGÈRES SEMBLE AUSSI ILLISIBLE et imprévisible que celui de la montre. Hier, toujours à Genève, Geoffroy Ader n’avait encaissé que 3,7 millions d’euros pour, il est vrai, moitié moins de lots au catalogue : c’est une sanction du refus de la prise de risques et de l’attitude défensive de Sotheby’s…

• SWATCH GROUP : Nick Hayek est le mieux payé des patrons du Mittleland suisse (Berne-Argovie), avec 5,4 millions de francs suisses annuels. Ce qui le laisse loin derrière les salaires des dirigeants de groupes horlogers genevois…

• SEIKO : personne n’en parle, mais Jenson Button, l’actuel champion du monde virtuel en Formule 1 (écurie Brawn), est parrainé par Seiko. Son dauphin actuel, Rubens Barrichello, est le chouchou d’Audemars Piguet. 2009 n’est pas la saison des marques de montres habituées à truster les podiums…

• ROLEX : la marque genevoise vient de dévoiler un ambitieux plan d’attaque du marché indien, avec l’ouverture de plusieurs boutiques exclusives (partenariat avec Mahen Boutiques) dans les principales grandes villes. Rolex bénéficierait sur place de la notoriété de son « ambassadeur », le golfeur indien Jeev Milka Singh…

• ODM : la jeune marque de Hong Kong vient de confier son implantation française à Dominique Roger Diffusion (Besançon), maison déjà bien rôdée à la distribution des marques hongkongaises en France.

• KARL FALK : initialement lancé par MeisterSinger (Allemagne), le concept mono-aiguille commence à essaimer, par exemple avec la nouvelle collection de la marque germano-britannique Karl Falk (Royaume-Uni, le nom de la marque étant celui d’un horloger allemand du début du siècle). On ne peut s’empêcher de deviner un cheval de Troie légèrement asiatique derrière cette nouvelle marque…

• L’ÉMÉRAUDE (LAUSANNE) : l’attaque à main armée de la boutique de Patrick Cremers, la semaine dernière, était peut-être un coup des « Pink Panthers », ce réseau international de braqueurs spécialisés dans les boutiques horlogères de luxe. Deux d’entre eux viennent d’être interpellés à Paris : il s’agirait de Serbes recherchés pour l’affaire de Lausanne et d’autres attaques, à Monaco et en France.

• FRANC VILA : après trois mois de silence, pendant lesquels la « lettre ouverte » de Maxime Artsinovich a eu le temps de provoquer quelques dégâts (multiples échos dans Business Montres à ce sujet), Franc Vila et son équipe ont décidé de réagir par un communiqué de mise au point : ils contestent le fait que le Russe, ex-« roi du marché parallèle » mondial, ait jamais été associé ou actionnaire, ses tentatives en ce sens ayant échoué et s’étant soldée par un simple prêt à la holding qui contrôle la maison horlogère. Celle-ci s’explique d’ailleurs sur le montage juridico-financier complexe de ce contrôle – complexité assez banale dans le milieu horloger dès qu’il s’agit d’optimiser l’impact fiscal sur les comptes. Bref, tous les ingrédients d’un long, très long procès sont réunis, avec les classiques contre-attaques judiciaires et la prise en otage des rédactions surprises entre deux feux. A suivre…

• ORIS : le chronographe BC4 Flight Timer – reconnaissable à sa grosse couronne horizontale excentrée à 2 h (indication d’un troisième fuseau horaire par lunette tournante intérieure) – vient d’être récompensé par le Reddot Design 2009, une des récompenses les plus recherchées en matière d’esthétique fonctionnelle. Pas mal pour une montre à 2 400 euros…

• FRANCK MULLER : la manufacture de Genthod a trouvé la solution pour faire figurer les trois échelles traditionnelles (tachymètre, télémètre, pulsomètre) sur son nouveau chronographe rattrapante (Référence 8883). Il suffisait de placer le triple affichage au dos de la montre : astucieux (même si l’aiguille fonctionne en sens inverse de la lecture habituelle). On lire l’heure de la rattrapante sur le cadran, au recto de la montre : tout aussi astucieux !

• JULIEN DRAY : le député socialiste français se défend à présent d’être un « acheteur compulsif » de montres de luxe. Ce ne serait qu’une déformation journalistique d’un propos personnel ! Pourquoi pas, mais attention de ne pas trop en faire dans la… déformation : question de crédibilité ! Tout le monde sait à Paris – et les factures ont été publiées – que Julien Dray a acheté et revendu plus de montres de grandes marques que la plupart des collectionneurs français. Ce n’est pas du lynchage médiatique que de le signaler. Et ce n’est pas très malin de parler d’une « mise en scène » médiatique quand la photo du Parisien qui illustre ce plaidoyer pro domo est celle d'un Julien Dray visiblement muni d’une cravate Hermès pas très prolétarienne...

 



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