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Par ordre alphabétique de sujets pour ne vexer personne, et sans développements superflus, quelques petits riens sur un peu de tout ce qui concerne les montres et l’industrie horlogère : votre Quotidien des Montres vous fait gagner du temps pour profiter du printemps et des terrasses ensoleillées...
••• CRISE
Les temps sont durs : on voit fleurir sur le Net des « concepts de crise » assez déroutants. Exemple : le Wanted for cash, qui propose aux amateurs de revendre leurs dents en or, puisqu’on constate, sur le marché des matières premières une nouvelle « ruée vers l’or »...
• A quand le retour des détrousseurs de cadavres ?
••• DE GRISOGONO
C’est la fin d’une époque flamboyante pour de Grisogono, puisque les nouveaux gestionnaires de la manufacture n’autorisent plus que les billets d’avion sur... easyJet, ce qui déstabilise beaucoup Fawaz Gruosi ! Il n’a pas l’habitude, mais on s’y fait vite...
• Peut-on encore sauver le soldat Gruosi ? Pilotée par François Tissot (ex-Chopard), l’équipe d’administrateurs imposée par la Banque cantonale de Genève et l’UBS commence à fatiguer et redoute de ne pas pouvoir y arriver, tellement la renégociation des factures en souffrance s’avère compliquée et les fournisseurs réticents à faire un geste pour une maison qui les a beaucoup « promené »...
••• DE GRISOGONO (2)
« Mes administrateurs ne jettent pas leur argent par la fenêtre », raconte Fawaz Gruosi dans PME Magazine dans un numéro consacré aux « sacrifiés de la crise » – ce qui est déjà tout un programme ! Il avoue notamment que l’entreprise dispose de 70 millions de francs suisses de stocks en pièces finies, soit à peu près un an de chiffre d’affaires prévisionnel en temps de crise.
• On en vient juste à se demander si, avant la recapitalisation partielle de l’entreprise, les managers jetaient vraiment l’argent par les fenêtres...
••• DELACOUR
Turkish Delices avec Sharon Stone, Paris Hilton, Monica Bellucci, bijoutées par deLaCour, pour assister à l’inauguration du Mardan Palace d’Antalya, la nouvelle place to be de la jet set turco-méditerranéenne.
• Bling + Bling = bling-bling. On croyait que c’était fini...
••• HUBLOT
Diversification écriture en cours : ce n’est pas apparemment disponible sur le site de la marque, mais sur TimeZone. Prix approximatif : 200 dollars.
• L’encrier de cette collection d'écriture est très intéressant, alors que c’est en général un élément négligé...
••• IWC
Attraction vedette de la nouvelle boutique flagship de Hong Kong, sur Canton Road, à Kowloon : un simulateur de vol. Chaque univers des collections de la marque est évoqué dans un salon particulier, avec une belle mise en scène 3D de l’univers sous-marin et de nombreux objets dérivés comme on n’en a encore jamais vu en Europe (blousons d’aviateur en cuir, instruments de navigation pour la Portugaise, vélo en fibre de carbone pour la collection Ingénieur)
• Une mise en scène complète et « expériencielle » de la marque : impressionnant !
••• JAEGER-LECOULTRE
Avec la crise, on commence à trouver sur Internet des montres qui n’existent dans les manufactures que sur liste d’attente – sauf qu’elles sont discomptées en ligne, ce qui relativise les discours sur leur rareté. Dernier exemple : le Gyrotourbillon 1 en platine de Jaeger-LeCoultre, soldé à 240 000 euros sur le site new-yorkais SoKoBe, pour un prix catalogue proche des 300 000 euros.
• Neuf, avec boîte et papiers, à ce prix : ça fait désordre !
••• JORG GRAY
Il va falloir vous y faire, mais c’est la marque dont on parle le plus aux Etats-Unis, puisque c’est celle de la montre du président Obama, le fameux Chronographe 6500 : on a pu assister à une démonstration de force au récent JCK de Las Vegas, avec une party de lancement sur le marché américain d’une édition commémorative Obama à 325 dollars (mouvement japonais et fabrication chinoise)...
• De quoi éclipser la traditionnelle remise au président américain d’une montre-réveil Vulcain (émission sur la TSR), montre qui peut se flatter d'être Swiss Made, mais qui reste nettement moins célèbre que la pièce chinoise qui orne le poignet présidentiel et qui lui avait été offerte par les policiers de sa garde rapprochée...
••• LOUIS VUITTON
Une façon originale de fêter les quarante ans de l’homme sur la Lune : la nouvelle campagne institutionnelle Luis Vuitton a retenu les astronautes Buzz Aldrin (second sur la Lune), Jim Lowell (le héros d’Apollo 13) et Sally Ride (première américaine dans l’espace) comme ambassadeur. Ambiance magique du désert californien, mise en scène par Annie Leibovitz.
• Des visuels « un peu plus près des étoiles », qui servent admirablement l’image de la marque...
••• LOUIS VUITTON (2)
La nouvelle boutique Louis Vuitton Underground, dans le quartier d’Ikebukuro (Tokyo) traduit une nouvelle conception du luxe : il s’agit d’un sous-sol aménagé en « usine » ou en « entrepôt », avec une sympathique juxtaposition des codes classiques du luxe et des codes professionnels du chantier (bois de coffrage, marquages au sol à la peinture, néons bruts, etc.).
• Rien qui étonnera les habitués du concept The Watch factory, déployé cette année pour la première fois à Bâle : une luxe qui ne se prend pas au sérieux dans son apparence, mais dans la consistance de sa proposition. Louis Vuitton – même si c’est expérimental et éphémère – donne ici un sérieux coup de vieux au luxe démodé des bois précieux, des dorures rococo et des fanfreluches qui se prennent au sérieux !
••• LUXE EN LIGNE
Selon un sondage OpinionWay pour le site de ventes privées Espacemax, un consommateur sur quatre a déjà acheté un produit de luxe en ligne et 80 % d’entre eux ont bien l’intention de recommencer. Réalisé en avril, donc en pleine crise, ce sondage sur « Les Français, le luxe et la mode » prouve que le luxe est un marché en soi sur Internet, ce qui rend obsolètes les arguties classiques à propos de la « singularité d’un luxe qui n’aurait pas sa place en ligne ». On s’aperçoit même qu’il y a une surconsommation de ce luxe en line chez les 35-49 ans, essentiellement pour des raisons pratiques (prix, temps gagné, livraison à domicile) ! Les marques de montres sont directement concernées par cette étude, qui démontre que les trois-quarts des internautes estiment que l’image des marques de luxe – leurs préférées : Chanel, Hermès, puis Louis Vuitton et les autres – n’est en rien dégradée sur Internet...
• Les nouveaux consommateurs du luxe sont bien plus décontractés et mûrs que les marques ne veulent l’admettre : ils trouvent très judicieux d’avoir, sur un même site, des collections précédentes soldées et des collections de saison aux prix boutique !
••• MAUBOUSSIN
La marque de la place Vendôme chouchoute ses clients : pour l’ouverture de son « alcôve » à Ginza (Tokyo), Mauboussin a offert 5 000 diamants – pas des gros ! – aux 5 000 premiers visiteurs de cet espace. On imagine la file d’attente et le buzz local. Coût approximatif de l’opération : moins de 100 000 euros...
• C’était, nous assure Alain Nemarq, pour « chasser la récession et offrir une chance aux personnes qui restreignent leurs dépenses de se faire plaisir dans leurs achats et de resplendir encore plus de beauté ».
••• MB&F
Découverte de la future montre Only Watch créée par Max Büsser & Friends : comme Business Montres l’avait anticipé le 25 mai, il s’agit bien d’une « machine horlogère » revue et corrigée par Sage Vaughn, avec fils de fer barbelés et papillon. Une HM2 très expressive , qui défriche le terrain d’une nouvelle horlogerie sculpturale, avec un assortiment détonnant de mouvement mécanique et d’esthétique figurative : c’est – peut-être – un des piliers fondateurs d’un nouvel art du temps cinesthétique (image ci-dessus)...
• Le piège, pour Max Büsser, c’est que son HM2 ainsi revisitée par Sage Vaughn – sculpture sous verre saphir – trouve là une des meilleures expressions de son identité : il sera désormais difficile de se contenter des HM2 « opaques » et tout le monde va exiger une HM2 « ouverte » et personnalisable sous la surface en verre saphir.
••• MÉDIAS
Baisse tragique des recettes publicitaires dans les magazines en avril, avec des chutes supérieures à 20 % dans le secteur de l’art de vivre ! L’évolution reste positive pour la radio (+ 2,2 %), alors que la télévision s’effrite (- 2,8 %) et que le cinéma reste en forme (+ 22 % en avril, mais tout de même -12,8 % depuis le début de l’année). L’affichage s’effondre (- 24,3 %), alors qu’Internet continue à croître (+ 12,8 %).
• De quoi bouleverser tous les plans médias élaborés en 2008, autant dire à une autre époque...
••• MILLIARDAIRES
A Londres, le nombre des milliardaires a été divisé en deux : selon le Centre for Economics and Business Research, ils ne seraient plus que 242 000, contre 489 000 en 2007. >En cause : la disparition des bonus (-70 %), l’effondrement de la Bourse (-31 % de l’indice londonien) et la baisse de l’immobilier local (-17 %). Le nombre de ces milliardaires avait doublé entre 2003 et 2007. La crise financière a surtout cher aux super-riches (38 % de baisse de la richesse pour les milliardaires, contre 24 % pour les « simples » millionnaires).
• Des chiffres pas très étonnants pour ceux qui suivent le marché des montres, totalement naufragé au Royaume-Uni, alors qu’il avait tiré le marché européen depuis cinq ans...
••• MYZNIK EGOR
Ne pas manquer le concept d’« horloge molle » développé par ce designer russe : son objet du temps n’a rien à voir avec les « montres molles » de Salvador Dali. Les aiguilles y sont cachées derrière un voile de PVC souple : on les devine plus qu’on ne lit directement l’heure, dans un mélange très contemporain de minimalisme esthétique et de philosophie graphique.
• Une Soft Clock très futuriste, qui n’aurait pas déparé un décor de Stanley Kubrick dans 2001, L’Odyssée de l’espace...
••• PIAGET
Exposition Polo à la boutique de Genève : tout sur une légende contemporaine de l’horlogerie, avec une réflexion sur les splendeurs et les misères des montres-icônes à travers les décennies.
• A quelque détails près, notamment la taille, la Polo ne fait pas ses trente ans : si cette montre n’a pas inventé le créneau du « sport chic », elle a sans doute lancé la mode de l’horlogerie jet-settisée...
••• ROCKX
C’est le nouveau nom des petits copieurs de RXW, notamment connus pour leur démarquage « servile » des Panerai, et de Prolex, la même équipe démarquant tout aussi servilement les Rolex et détournant même le nom de Comex – ce qui n’était pas formellement illégal. Nouveau pied de nez de ces Singapouriens sans états d’âme aux marques suisses : la nouvelle collection Subpromarine, qui mélange – comme son nom l’indique – des éléments de Submariner (Rolex), de Professional (Omega) et de Marine (Rolex encore, en hommage à un prototype US Marine qui n’est connu qu’à deux exemplaires). On trouve aussi sur le cadran la mention « Revolution » ( ?), « 1000 Gauss » (Rolex, à nouveau) et sur le fond la mention « Swiss Made » puisque le mouvement est un ETA 2824-2, apparemment suisse. Le « créateur », Ken Sato, répond parfois au téléphone : + 659112357...
• On en rit ou on en pleure ?
••• TUDOR
Un nouveau film corporate pour la Grantour de Tudor, qui nous entraîne à un rythme endiablé dans l’univers de la marque : c’est trop court (création agence Coandco, Paris).
• En version longue, c’est encore meilleur (cliquez sur « Baselworld 2009 ») !
••• WYLER
Un nouveau label de qualité dans le paysage suisse : le « Poinçon du Jura », pour l’instant exclusif Wyler, marque suisse du groupe Binda (Italie). Critères d’attribution : des composants 100 % Swiss Made fabriqués à 90 % dans l’arc jurassien [concept assez vaste !] et mouvements produits par une société totalement indépendante des groupes horlogers. Assez joliment dessiné, le nouveau tourbillon Wyler est la première pièce à bénéficier de ce label : ses ponts sont décorés avec un alliage high-tech à effet cristallisé et pailleté, très esthétique en version squelette.
• Curieux de voir tant de marques se mettre à créer leurs propres « poinçons » alors que les labels officiels sont de plus en plus décrédibilisés...
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