|
LE TOUR DU MONDE HORLOGER EN 80 JOURS : Les 10 textos d’actualité d’Alain Silberstein
PREMIER JOUR...
On ne présente pas les « plus belles moustaches de la scène horlogère » !
Vingt-deux ans de bons et loyaux services dans le design des montres, des innovations pionnières qui ont tout osé avant les autres, un statut de « trésor vivant » dans le cœur des amateurs japonais et une entrée de crise assez chahutée pour sa marque : Alain Silberstein afficheassez de bouteille et de légitimité pour ouvrir « en mode crise » ce « Tour du monde horloger en 80 jours » (exclusivité Business Montres de l’été 2009)...
• Les commandes ont-elles repris pour la marque Alain Silberstein ?
•••• Alain Silberstein (ci-contre) : Nous devons maintenant financer un stock plus important de produits terminés dans la mesure où la plupart des partenaires de distribution sont « plombés » par des stocks importants. On nous passe souvent la commande quand la montre est déjà vendue...
• De nouveaux détaillants, avec quelles motivations de leur part ?
•••• Innovation, qualité et service sont toujours des valeurs de référence. Le prix moyen aussi : avoir une offre diversifiée à moins de 20 000 euros (prix publics) fait la différence.
• Baisse des prix envisagée, et pourquoi ?
•••• 22 ans d’expérience m’ont conforté dans l’importance de faire cohabiter des collections courtes et bien diversifiés au sein d’une même marque : en langage textile, on parlerait de « prêt-à-porter », de « prêt-à-porter de luxe » et de « haute couture ». Nos prix sont la conséquence de choix de production. Acheter des composants européens – et le faire savoir – est un choix stratégique qui fait le prix d’une montre. Comment voulez-vous lutter commercialement avec des montres Swiss Made dont les boîtiers sont fabriqués en Chine ? Et je ne parle pas de l'explosion de la contrefaçon...
• Positionnement de cette offre ?
•••• Nous commercialisons actuellement des collections « prêt-à-porter » dans une gamme de prix publics allant de 4 000 à 11 000 euros, qui utilisent des mouvements ETA (moins de 1 000 montres par an). Nous travaillons actuellement à des collections équipées de mouvements exclusifs dans des gammes de prix allant de 20 000 euros (« prêt-à-porter de luxe ») à plus de 100 000 euros (« haute couture »). Une réflexion est engagée avec d’autres marques et partenaires de distribution pour être le plus performant possible en termes de commercialisation de montres dans ces gammes de prix.
• Innovation à tout prix ou recentrage sur les « classiques » ?
•••• Il ne faut pas opposer l’innovation aux classiques d’une marque ; nos clients recherchent le « style Alain Silberstein » dans différentes gammes de prix. Une marque ne se résume heureusement pas à une montre ! Nous avons fait le choix de plusieurs collections correspondant à des demandes différentes de nos clients à satisfaire.
• Peut-on faire confiance aux détaillants actuels et pourquoi ?
•••• Rien ne vaut une bonne crise pour distinguer les vrais partenaires ! Un détaillant est d’abord un partenaire à écouter ; c’est dans le dialogue que les idées et les solutions surgissent. Et rien ne vaut une bonne eng... pour resserrer des liens commerciaux et amicaux entre nous !
• Le marché a-t-il encore besoin des petits indépendants conceptuels ?
•••• C’est la « Formule 1 » de l’horlogerie où de nouvelles pistes créatives sont explorées. Encore faut-il qu'innovation rime avec qualité avec la mise an place d'un SAV performant. Pour information, nous avons de par le monde sept stations techniques pour assurer la maintenance de moins de 1 000 montres par an... et des 28 000 montres commercialisées depuis la création de la marque en 1987.
• Comment séduire des nouveaux clients et par quels canaux ?
•••• La création de galeries d’art horloger multi-marques est une des pistes à financer. La haute horlogerie est un métier d'art à part entière et nous avons beaucoup à apprendre du marché de l’art pour revivifier le marché de la haute horlogerie.
• La recette pour tenir le coup en temps de crise ?
•••• Il faut pouvoir financer le « mode survie » de son entreprise en étant au plus près de nos détaillants. Il faut considérer les fournisseurs comme de véritables partenaires en leur tenant un langage de vérité. Ce dialogue en confiance est aujourd’hui une réalité qui perdurera après la crise. L’autre priorité est d’investir dans la R&D et de réfléchir à de nouvelles formes de commercialisation pour préparer la sortie de crise.
• Sortie de crise prévue pour quand ?
•••• Aucune idée ! Dans tous les cas, nous devons nous préparer en 2010 pour être prêt en 2011 avec de nombreuses innovations. D’ici là, nous sommes en « mode survie ».
••• DEMAIN ••• DEUXIÈME JOUR : EN DIRECT DE LA CHAUX-DE-FONDS (SUISSE), LES DIX TEXTOS D’ACTUALITÉ D’ANTONIO CALCE (CORUM).
|