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QUATRIÈME JOUR…

En direct de Russie, où il est parti animer quelques rencontres avec ses clients, un point sur l’actualité avec Maximilian Büsser, le plus charismatique des influenceurs de la nouvelle génération. Son analyse de la situation le pousse désormais à ces animations sur un terrain – monde réel ou monde virtuel – qu’il sait travailler mieux que personne. Une parole forte et claire, par un équipier de référence, pour continuer ce « Tour du monde horloger en 80 jours » dans lequel votre Quotidien des Montres vous embarque tout au long de l’été 2009...

• Les commandes ont-elles repris pour MB&F et ont-elles changé de nature ?
•••• Maximilian Büsser, CEO de MB&F (ci-contre) : Le sell-out d'avril et mai a été bien meilleur que les précédents. Ces deux mois furent d’ailleurs pour nous des mois « historiques » au niveau facturation. Un signe très positif à la veille des mois d’été.

• De nouveaux détaillants, avec quelles motivations de leur part ?
•••• Un nombre impressionnant de prospects nous ont contacté depuis le début de l’année avec toujours le même refrain : « En ces temps de crise, il nous faut présenter à nos meilleurs clients des pièces qui génèrent une vraie émotion, et plus seulement la énième variation d’un produit existant ». Nous ouvrons d’ailleurs deux nouveaux détaillants ce mois : Mexico City et Gstaad.

• Baisse des prix envisagée, et pourquoi ?
•••• Depuis le début de MB&F, nos détaillants nous ont poussés à augmenter les prix car nous « n’étions pas assez chers », et que leurs clients achetaient d’abord un prix élevé. Aujourd’hui, notre politique d’excellent rapport qualité/prix porte ses fruits.

• Innovation à tout prix ou recentrage sur les « classiques » ?
•••• Rester fidèle à notre ligne créative – ne surtout pas changer pour essayer de vendre plus !

• Peut-on encore faire confiance aux détaillants et pourquoi ?
•••• Comme dans tout, certains oui, et certains non. Pour une marque de micro-niche comme la nôtre, il est crucial de s’associer à des détaillants qui allient vision à long terme et vraie envie de participer à notre aventure créative. Ils doivent aimer leur travail de détaillant, c'est-à-dire de prescripteur envers le client en donnant un vrai conseil, et ne pas se contenter de vendre ce qu’on leur demande. Ceci dit, en ces périodes difficiles, où leurs stocks ont gonflé démesurément, il leur faut du courage pour défendre des micro-marques plutôt que de se concentrer sur leurs problèmes de stock…

• Le marché a-t-il encore besoin des petits indépendants conceptuels ?
•••• Il y aura toujours un contre-pouvoir.

• Comment séduire des nouveaux clients et par quels canaux ?
•••• Un certain type d’amateurs veut être en contact direct avec les créateurs – c’est par exemple une des forces des horlogers de l’AHCI. A nous, créateurs indépendants, de favoriser ce contact. Les sites Internet, les Forums, Facebook, etc. permettent cela.

• La recette pour tenir le coup en temps de crise ?
•••• Beaucoup de créativité que l’on assaisonne de concrétisation avec une bonne dose de réalisme. La philosophie de la marque est construite sur cette base, avec ou sans crise. La recette, c’est donc travailler toujours plus, garder le niveau de qualité au plus haut, et surtout continuer à investir dans de nouvelles créations.

• Comment rassurer ses actionnaires et avec quelle promesse ?
•••• Serge [Kriknof] et moi sommes tout-à-fait rassurés, merci ! D’ailleurs, une de nos forces est de savoir fixer des objectifs réalistes au sein d’une structure pro-active. Crise ou pas crise, les quantités produites peuvent varier, mais la vision de la marque reste claire.

• Sortie de crise pour quand ?
•••• Quand il y aura une situation de stock acceptable chez les détaillants. C’est donc la responsabilité de tous.

••• DEMAIN •••
CINQUIÈME JOUR : EN DIRECT DU LOCLE, LES DIX TEXTOS D’ACTUALITÉ DE LAURENT BESSE (LES ARTISANS HORLOGERS).