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Quelques molécules d’idées horlogères sous le microscope des chercheurs
 
Le 30-06-2009
de Business Montres & Joaillerie

En direct des laboratoires du monde entier, une moisson d’idées potentiellement créatives et récréatives pour l’industrie horlogère.

Votre Quotidien des Montres vous réveille les neurones pour préparer les prochaines générations de montres.

Du moins, on peut essayer d'en rêver...

••• PIERRES DE COULEUR
Une nouvelle machine à tailler les pierres précieuses pour améliorer leur éclat : elle a été imaginée et mise au point par les chercheurs du département des Mathématiques industrielles de l’Institut Fraunhofer (Allemagne). Pourquoi les mathématiques ? Parce qu’il s’agissait de mettre en équation l’optimisation des volumes pour décider de la meilleure taille possible des pierres de couleur, qui offrent infiniment plus de variantes de types et de proportions que les diamants. Il faut en effet tantôt quelques facettes, tantôt des centaines d’entre elles pour assurer la brillance d’une pierre et le volume qui « rendra » le plus de lumière. Quelques algorithmes plus tard, GemOpt est un nouveau procès industriel de taille des pierres de couleur, qui automatise leur travail sur une machine 17 axes tout en permettant d’économiser 30 % des pertes par rapport au caratage initial.
• Avec une telle technologie, la mode des pierres de couleur ne fait sans doute que commencer pour l’industrie horlogère, qui n’adore rien tant que le sparkling power...


••• ATTIRANCE FATALE
Les mâles s’accordent plus facilement à trouver une femme attirante, alors que les femmes ignorent ce consensus facile. Une expérience de psychologie expérimentale menée par des chercheurs américains de la Wake Forest University et publiée le numéro de juin du Journal of Personality and Social Psychology démontre que les hommes tombent vite d’accord sur ce qui les attire, alors que le choix des femmes se fait sur des critères beaucoup plus variés et selon un spectre beaucoup plus large de caractéristiques.
• On pourra en conclure qu’il est plus facile de concevoir des icônes horlogères pour les garçons, plus naturellement portés au désir unanime, mais qu’on a plus de chances de toucher les femmes en multipliant les propositions et les variantes. C’est sans doute une des explications de la diversité explosive des modes féminines, quand la mode masculine se contente de micro-variations à l’identique...


••• PLUMES DE POULET
La kératine issue des plumes de volaille permet-elle de concevoir des boîtiers ou des bracelets de montres ? Il faudra poser la question aux chercheurs de l’INRA de Montpellier (Institut national de la recherche agronomique), qui cherchait à élaborer de nouveaux produits textiles à base de protéines. Lesquelles protéines devaient résister à l’eau. Or, la kératine issue des plumes est tr !s faiblement sensible à l’eau : il suffisait de trouver comment broyer ces plumes pour les « plastifier » et en faire un matériau utilisable par thermomoulage, malaxage et extrusion. Après, l’imagination est au pouvoir pour associer cette matière première très peu coûteuse – mais très écologique – en matériau industriel
• Après tout, les élites de l’horlogerie se parent bien de plumes de paon ou de faisan, tout en prenant leurs clients – qu’elles n’hésitent pas à plumer – pour des dindons ou des pigeons Trop rares sont les aigles !
(voir la dernière information en bas de page)


••• BAIN DE SOLEIL
Pas évident de faire passer un message créatif à propos d’une crème solaire. L’agence brésilienne du groupe DDB a eu l’idée d’utiliser, dans un insert de magazine féminin, un papier photosensible. Après une exposition rapide aux UV de la lumière ou du soleil, certaines zones de l’insert brunissent : on voit tout de suite quel personnage de l’image – un homme et une femme allongés au soleil – a utilisé ou négligé sa crème solaire. On est vite convaincu ! Source et liens : Ad Lab.
• L’idéal est toujours que le médium devienne le message : on se prend à rêver de papiers chronosensibles pour vanter des objets du temps. Voire de publicités photo ou thermosensibles qui dévoileraient, à la lumière ou à la chaleur, le mouvement d’une montre ou l’explication pédagogique de ses complications...


••• RÉVOLUTION ACOUSTIQUE
Les métamatériaux sont des matériaux retravaillés par des nanogravures pour leur donner de nouvelles propriététés. On connaissait les métamatériaux optiques, capables de refléter différemment la lumière selon leur micro-reliefs, au besoin jusqu’à devenir « furtifs », voire invisibles. Les chercheurs de l’université de l’Illinois viennent de publier dans les Physical Review Letters une étude sur les métamatériaux acoustiques : certaines nanogravures sur une surface permettent de changer la longueur d’onde d’un son, en absorbant ou en amplifiant certaines fréquences.
• Ces futures « superlentilles acoustiques » – présentées comme de vrais résonateurs – peuvent révolutionner l’acoustique horlogère : au lieu de tenter de faire passer le son des sonneries par le boîtier, le cadran ou le verre saphir, peut-être faudrait-il aussi s’intéresser aux condensateurs de sons que peuvent constituer, à l’intérieur du boîtier ou sur les timbres, des nanogravures adaptées aux complications à sonnerie...


••• LE CREUX DE L’OREILLE DROITE
Les humains sont plus obéissants quand on leur parle dans l’oreille droite plutôt que dans l’oreille gauche : une équipe de spécialistes italiens de la communication (Université G. d’Annunzio) vient d’en faire la démonstration (résultats récemment publiés dans la revue Naturwissenscheften (Heidelberg). Cela tient à l’asymétrie naturelle du cerveau. Une des expériences consistait à demander des cigarettes à différents sujets dans un milieu très bruyant (boîte de nuit) : les offres faites dans l’oreille droite ont été plus fructueuses, chaque hémisphère du cerveau semblant s’être spécialisé dans les comportements d’approche et les réflexes d’évitement.
• Si on est plus « obéissant » par l’oreille droite, il va falloir réorienter toutes les tables de vente dans les boutiques horlogères. Parle à mon hémisphère droite, ma tête est... ailleurs !


••• IMPRESSION EXPLOSIVE
Un marquage anti-contrefaçons à l’explosif, c’est non seulement possible, mais surtout invisible ! Etude menée par les chimistes de l’Institut Fraunhofer (Allemagne), qui ont mis au point une technologie originale de « gaufrage à l’explosif » : il s’agit de réaliser une sorte d’holographie sur des surfaces métalliques, à l’aide d’une matière nano-explosive. C’est plus compliqué à expliquer et encore expérimental, mais c’est réalisable dans le cadre d’une production industrielle classique, sans créer une étape supplémentaire dans la supply chain. Ce procédé nanotechnologique est réputé incopiable et infalsifiable.
• Enfin un procédé à peu près économique et efficace contre la piraterie horlogère ! Le marquage des montres authentiques et leur traçage dès la sortie de la manufacture est désormais possible : le reste n’est qu’une question de volonté...


••• CALENDRIER COSMIQUE
16 m de diamètre et un gnomon (style) en bois fossilisé haut de 1,75 m : le calendrier solaire de Brigit’s Garden (près de Galway, en Irlande) ne donne pas seulement l’heure avec beaucoup de précision, mais également le mois de l’année, en indiquant les solstices et les équinoxes. Mis en place dans un immense jardin, il relie directement le temps aux saisons, dans l’esprit de l’ancienne cosmogonie celtique dont il est devenu, depuis 2006, un des « pôles » les plus emblématiques.
• Ce fantastique « calendrier perpétuel » nous renvoie au savoir cosmologique des époques pré-scientifiques : que savons-nous de ce que savaient vraiment nos ancêtres . D’où tiraient-ils ces notions scientifiques et astronomiques qui fondent la précision temporelle de nos montres ? Pourquoi ces cadrans solaires n’ont-ils finalement que quelques secondes d’éternité – en avance ou en retard – sur nos montres, dont la fabrication mobilise pourtant des technologies d’avant-garde ?


••• OS DE VAUTOUR
On vient de reculer de cinq millénaires au moins l’âge des plus vieux instruments de musique du monde : des morceaux de flûte en or et en ivoire datés de 35 000 ans – record précédent : 30 000 ans – ont été retrouvés en Allemagne, dans le Jura souabe (Bade-Wurtemberg), par les préhistoriens. Il s’agit des plus vieux instruments de musique de l’humanité (image ci-dessus) : leur réplique en bois permet de produire des sons identiques à ceux de nos flûtes modernes.
On ne sait pas encore s’ils appartiennent à une culture d’hommes « modernes » (sapiens sapiens) ou de Néandertaliens (leurs prédécesseurs sur le sol européen). Source : Nature (24 juin).
••• Le rapport avec l’horlogerie ? C’est tout simplement une histoire de luxe et de « supplément d’âme » : l’idée de jouer de la musique relève de cette « gratuité » qui sous-tend la culture de l’enchantement du monde par les beaux objets, comme ceux qui permettent de produire des beaux sons. Ces 22 cm d’os de vautour percé de cinq trous sont l’équivalent de nos montres modernes : un objet « inutile », mais indispensablement superflu ! Un objet capable de produire un bien impalpable – le temps qui passe, la mélodie qui s’envole – dont chacun pressent le poignant environnement métaphysique...
• Ce qui est ici fascinant est l'ancienneté de ce rapport de l'homme au luxe, et donc la pérennité rassurante d'un comportement – ce que confirment les parures en coquillages vieilles de plus de 90 000 ans...
• Et on se souviendra, en parlant de préhistoire, que le plus vieux calendrier lunaire de l'humanité est un os d'aigle âgé de 30 000 ans et gravé d'encoches représentant les jours d'une lunaison.
Puisqu'on vous dit que c'est vraiment une histoire de plumes...

 



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