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Quelques actualités sur les montres pour un début juillet horloger on ne peut plus calme
 
Le 06-07-2009
de Business Montres & Joaillerie

Votre Quotidien des Montres ne cédera pas à la torpeur estivale et aux vacances horlogères à rallonge qui vont anesthésier l’actualité des montres.
A condition de savoir où chercher, et sans le secours des communiqués officiels qui lassent tout le monde, on peut encore trouver des informations intéressantesà se mettre sous la dent !

••• ONLY WATCH 2009 : BREGUET EN VOYAGE
Pour la vente Only Watch 2009, Breguet renoue très habilement avec sa tradition des pendulettes de voyage, en dotant en plus cette pièce d’un thermomètre Réaumur, exactement comme Abraham Louis Breguet et ses fils le faisaient. Le plus grand horloger de l’histoire européenne – évitons ici la querelle « Breguet : Français ou Suisse ? » – est en fait l’inventeur de ces mini-horloges de voyage, qu’on faisait suivre avec soi dans les déplacements [elles bénéficiaient alors de superbes étuis : celle de 2009 aura le sien, dans le même esprit]. La première pendule de ce type attribuée à Breguet remonte à 1796 et elle avait été livrée à un certain général Bonaparte, qui l’a sans doute emportée avec lui en Egypte. Cette pièce n° 178 se trouve aujourd’hui dans un musée suisse.
Pour Only Watch 2009, Breguet a réinterprété cette tradition, en choisissant pour l’extérieur un style néo-classique Art Déco (cadre en argent), un cadran superbement guilloché et un mouvement manuel de la manufacture (19 lignes, heures-minutes-secondes centrales, huit jours de réserve de marche). Le thermomètre est gradué en °C et en °Fahrenheit, ce qui ne devrait pas déplaire aux collectionneurs américains...
••• ONLY WATCH RESTE UNE OCCASION UNIQUE DE RETREMPER SES RACINES dans son héritage, ce que réussit parfaitement ici Breguet, dont la démarche est paradoxalement plus audacieuse que celle des marques qui ont opté pour une pièce n° 1 de la série commerciale...
• Cette pendulette témoigne également d’une tendance horlogère à présent très établie : la nouvelle passion des amateurs pour les « objets du temps » en général [pour OW 09, la montre multi-usages De Bethune en est un bon exemple], et pour les pièces à poser sur le bureau plus particulièrement. Comme quoi une marque réputée « classique » peut rester à l’avant-garde du fait même de sa longue tradition avant-gardiste !


••• MERCURE SE SENT POUSSER DES AILES
Une nouvelle marque pour souligner l’excellente démographie horlogère de 2009 : Mercure est la sister brand de marques allemandes lancées par Klaus Jakob (Jacques Etoile, Lörrach). Ce n’ets sans doute pas un hasard si le graphisme de Mercure reprend l’ancien logo de Minerva, de même que le design ultra-classique des anciennes montres de la manufacture de Villeret, avant qu’elle soit rachetée par le groupe Richemon et requalifiée en annexe de luxe de Montblanc. Comme toujours avec Klaus Jakob, inspiration puisée dans la grande tradition suisse des années 1930-1950, mouvements Swiss Made, le reste étant Made in Germany


••• SORTIE DE ROUTE POUR LACO
La marque allemande, fondée en 1925 et célèbre pour ses montres d’aviateur, est en dépôt de bilan : les ventes avaient été récemment réduite de 50 %. A Pforzheim, la production continue sous le contrôle d’un administrateur. C’est un pilier historique de l’horlogerie Made in Germany qui s’affaisse...


••• CORNELIUS & CIE JETTE L’ÉPONGE
La marque helvéto-hollandaise fondée par Kees Engelbarts se met (provisoirement) en sommeil en rendant leur liberté à ses collaborateurs horlogers, graveurs et décorateurs. Un reprofilage qui réduit la marque à sa plus simple expression, le temps de liquider un stock non négligeable de mouvements très finement squelettes (base AS 690) et des cadrans tout aussi délicatement sculptés...


••• FESTINA NE PASSE PAS SON TOUR
Les coulisses du Tour de France, côté sponsors, avec le blog spécialement dédié à la Grande boucle par Festina, chronométreur officiel. C’est tous les jours, avec une vidéo, des photos, des montres à gagner et les à-cotés du « village » de la caravane. Qu’on soit passionné de montres ou de vélo, ou les deux, un rendez-vous à honorer quotidiennement.


••• DELACOUR CROIT AU ZODIAQUE
Superbe collection de montres Saqra dédiées par deLaCour à l’univers du zodiaque chinois : douze idéogrammes pour les douze signes de ce zodiaque, traités en or serti dans l’onyx sur le cadran de ces Saqra Ego Zodiac, éditées à 88 exemplaires [Pierre Koukjian ne fait pas dans le symbolisme furtif !] et accompagnées de boutons de manchette assortis. La prochaine folie à Hong Kong et à Singapour ?


••• GRAHAM À TRENTE À L’HEURE
Le Tourist Trophy de l’île de Man (Royaume-Uni) est une course fétiche chez les amateurs de motos, nombreux dans les îles britanniques où cette compétition relève du rituel. Graham approfondit un peu plus ses racines anglaises – British Masters obligent – en s’imposant comme chronométreur officiel de ce rendez-vous. Une bonne occasion de lancer un ironique Chronofighter Tourist Trophy aux couleurs du TT, dont l’aiguille des secondes est travaillée comme l’emblème de l’île (un triscèle de jambes nues) et dont le compteur des minutes porte un énorme « 30 » dessiné comme les panneaux de limitation de vitesse parsemés sur les routes de l’île et généralement respectés, sauf pendant les courses du Trophy, qui se déroule sur ces petits chemins vicinaux...


••• PÉQUIGNET SOIGNE SON MINISTRE
Alors que tout le milieu horloger se pose des questions sur la portée de la « nationalisation de fait » de Péquignet (Business Montres du 3 juillet) et l’industrialisation d’un mouvement qui va revenir à environ 2 266 euros pièce (3 400 francs suisses), on comprendra mieux les motivations du sous-ministre Alain Joyandet préposé à l’investissement [alors qu’il est normalement chargé de l’outre-mer !] en lisant sa notice Wikipedia. Ancien sénateur de la Franche-Comté, Alain Joyandet verrouille localement sa « clientèle » [au sens romain du terme] : dans cette notice, il a le courage de ses convictions, puisque la photo (datée de 2008) le montre avec une Péquignet au poignet.
Quand on n'aime, on ne compte pas... l'argent de la République !
••• LE VRAI COMIQUE DE LA SITUATION, c’est la position du ministre qui vient « sauver » – devant les caméras – une manufacture française qui se vante, sur son propre site, d'être vouée à... « l’excellence suisse » et dont le premier critère de qualité est le Swiss Made (c’est toujours le site qui l’affirme). On reste perplexe...


••• MÜHLE-GLASHÜTTE À DOUBLE TOUR
Associer une montre à un tour du monde à la voile : banal, de nos jours ! L’horloger allemand Nautische Instrumente Mühle-Glashütte (comme son nom l’indique pour la localisation) a donc décidé de doubler la dose pour rester crédible : c’est donc parti pour un peu plus de 120 000 kilomètres sur les mers (65 000 miles nautiques) sans la moindre escale, soit quinze mois d’une double circumnavigation au poignet de Bernt Lüchtenborg, ex-yachtman de l’année 2007. En fait, il y aura à bord du SY Horizons trois montres : un chronomètre de marine (et son sextant) et deux montres nautiques Marinus Black (traitement au titane noir, mouvement ETA). Nouvelles en temps réel – à la seconde près ! – de cet incroyable défi sur le site de l’expédition Sail2Horizons, avec une vidéo par webcam sur le site de l’horloger : parti fin juin de Cuxhaven, le navigateur est aujourd’hui plein sud dans le golfe de Gascogne, très au large des côtes françaises...


••• PERPETUAL SANS QUANTIÈME
Une nouvelle marque chinoise dans l’univers des néo-complications « à la suisse », mai Made in China : Perpetual. Logo : une roue à colonnes, dont le chronographe in house est pourvu [normal, c’est une version chinoise du Venus 175. Le tourbillon automatique est même Breguet Coaxial, quoique tout aussi China Made. Au final, à des prix ultra-accessibles (1 020 dollars le tourbillon), une collection horlogère qui illustre la volonté chinoise de monter en gamme. Même le branding commence à bien se tenir. On se consolera en considérant que le design est encore loin du standard européen...


••• LE PLAISIR D’OFFRIR SELON GABRIEL TORTELLA
Business Montres avait annoncé, le 5 juin dernier, une amorce de « révolution éditoriale » à Tribune des Arts (Genève), Gabriel Tortella s’étant « remis à écrire ». Dans la dernière livraison du magazine, en prélude à un article de fond sur Patek Philippe, il note : « J’ai le plaisir d’offrir sans doute l’un des meilleurs articles de fonds qu’il m’ait été donné d’écrire en 40 ans de métier. C’est pourquoi, vous y trouverez un ton moins “léger“ que ce celui auquel vous étiez habitués ». Passons sur cette malheureuse histoire de fonds, qui ne manque effectivement de fond puisqu’un maquettiste distrait a oublié d’enlever la mention « Publi-Art » (publi-rédactionnel) de ces pages, et profitons de cet article, titré « Patek Philippe – La loi du meilleur », de ses images (inédites ou perdues de vues) et de quelques mini-révélations (40 000 montres par an, si l’information a été relue par Patek Philippe, c’est plus que Philippe Stern n’en a jamais revendiqué)...


••• SUR LA PISTE DE L’AGENT 007
Une exposition des montres portées dans les films de James Bond sera organisée l’été prochain, au National Watch and Clock Museum de Columbia (Pennsylvanie, Etats-Unis), sous le patronage de la NAWCC américaine. Dell Deaton, le conservateur du musée, qui a consacré un site aux James Bond Watches, y présentera non seulement les montres de l’agent 007, qui n’a jamais manqué de bon matériel au poignet, mais aussi la propre Rolex Explorer de Ian Fleming, le père de James Bond, auquel il a attribué une Rolex dès l’écriture de Au service secret de Sa Majesté (cette montre sera exposée pour la première fois aux Etats-Unis).
••• IL SERAIT DOMMAGE QU’UNE TELLE EXPOSITION, baptisée « Watches, James Bond Watches », ne soit pas ensuite présentée au public européen...


••• LA THÉRAPIE PAR LE LUXE
Un article du Sunday Times raconte comme le luxe est plus nécessaire que jamais : non seulement parce que ce luxe (quand il est vrai) représente une vraie valeur-refuge, mais parce qu’il constitue, actuellement, une vraie bonne affaire. Le changement des paradigmes du luxe pousse certains à vendre des produits de valeur, suffisamment bien réalisés pour être réutilisés, tandis que d’autres en profitent pour accéder à un luxe dont ils seraient privés sans la crise. Nouveau code : « C’est vulgaire de n’acheter que du neuf et d’en acheter toujours plus ». Un des meilleurs exemples cité par l’article reste Patek Philippe, qui vend aujourd’hui mieux ses montres anciennes que ses montres neuves...


••• MIRAGES ET MIRACLES SUR PHOTOSHOP
Tout savoir, ou presque, sur les trucages opérés grâce à Photoshop dans les publicités et les affiches de cinéma : réalisé par un directeur artistique parisien, le blog En dupliquant nous apprend à décoder les images qui déferlent dans notre iconosphère. C’est souvent très amusant et toujours très instructif sur les mirages de notre quotidien...


••• INFOS DE CES DERNIERS JOURS
Pour ceux qui n’auraient pas eu le temps de tout lire de tout ce qu’il ne fallait pas manquer au cours de la semaine passée :
• L’affichage qui vous montre ce que vous ne vouliez pas voir (Amnesty International)...
• L’extension concept MyFab à l’horlogerie (commandes collaboratives)
• La nationalisation partielle de Péquignet par l’Etat français...
• La révolte groupée de la nouvelle génération horlogère...
• Bernard Richards veut revenir aux valeurs sûres, mais Giulio Papi trouve qu’il y a trop d’argent en circulation, tandis que Guillaume Têtu restructure l’actionnariat d’Hautlence et que Massimo Macaluso se concentre sur son ADN...
• Le nouveau Chic & Cheap de Marvin...
• La première sortie opérationnelle des chronos Snyper...
• Le grand orchestre de la crise et la petite musique de la reprise...
• La vente sauvage qui va liquider les stocks des montres Ralph Lauren (quantités illimitées au vu des performances commerciales !)...

 



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