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La majorité des ventes de Swatch se font toujours en Europe
 
Le 14-07-2009

Nouvelle directrice des montres plastiques, Arlette Emch a repris le flambeau des mains de Nicolas Hayek senior

Entrée en fonction début juin presque en catimini à la tête de Swatch, Arlette Emch a débuté publiquement dans ses nouvelles fonctions mardi à Venise à l’occasion de la présentation d’une nouvelle collection, à laquelle Le Temps était invité. Elle reprend le sceptre directement des mains de Nicolas Hayek senior, qui dirigeait lui-même depuis quelques années la célèbre marque de montres plastique. Swatch étant à ses yeux «la base de la pyramide» de l’ensemble du groupe (qui compte 19 marques, dont Omega et Breguet), cette transition constitue un tournant dans l’histoire du numéro un mondial de l’horlogerie.

Le Temps: Vous étiez à la tête de Léon Hatot, des montres et bijoux Calvin Klein, responsable des régions Japon et Corée et membre de la direction élargie. Allez-vous garder toutes ces casquettes?

Arlette Emch: Je ne suis plus directrice de Léon Hatot depuis quelques semaines. C’est notre patron, Nick Hayek, qui a repris cette fonction et comme il l’a annoncé, nous mettons cette marque – petite et positionnée dans le plus haut segment du luxe – en veilleuse. Je conserve tout le reste. Ma fonction numéro un sera toutefois Swatch, car je pense que cette marque est très absorbante. Il s’agit d’un mythe!

– Un mythe qui n’a pourtant pas fêté officiellement ses 25 ans l’an dernier…

– Nous privilégions les événements qui ont de la substance. Pour nous, il était ainsi plus symbolique de marquer le coup lors de la vente de la 333 millionièmes Swatch, il y a deux ans.

– Combien de Swatch ont été écoulées depuis cette date?

– Je ne peux pas vous le dire. Nous tenons ces chiffres secrets, comme nos concurrents.

– Et par marchés, comment se répartissent vos ventes?

– La majorité de nos affaires se fait toujours en Europe, ex-pays de l’Est compris. Le Vieux Continent est un marché mature. Nous obtenons actuellement notre plus forte croissance dans les pays émergents, notamment en Chine et en Inde. Globalement, nous comptons 13 000 points de vente dans le monde, dont 700 sont contrôlés par nous. Et nous comptons continuer à développer cette stratégie.

– Avez-vous mandat de changer Swatch?

– La marque a été extrêmement bien dirigée jusqu’ici. J’y ajouterai une touche personnelle.

– Mardi, la nouvelle collection présentée était signée Ted Scapa, Billy the Artist, Matthew Langille et Grems, tous des hommes…

– Ce casting exclusivement masculin n’était pas délibéré et constitue un pur hasard. Je vais toutefois introduire davantage de femmes et d’artistes des pays émergents parmi les créateurs.

– Nicolas Hayek va-t-il continuer à vous suivre dans vos fonctions durant une certaine période?

– Il ne m’a dit qu’une chose: «Suivez votre instinct.» J’aurai certainement besoin de conseils et je sais que je trouverai toujours la porte ouverte chez Nick et Nicolas Hayek.

– Swatch donnait depuis quelques années le sentiment de s’essouffler un peu…

– Ce n’est pas vrai. Les chiffres montrent le contraire. Swatch a pourtant révolutionné la manière d’acheter et de porter une montre. C’est devenu un achat de cœur. Et cela demeure. Du reste, nous résistons à la crise.

– En termes d’emplois, que représente Swatch?

– Environ 2500 personnes dans le monde, sans compter les personnes occupées par le fabricant de composants ETA. Cet effectif est plutôt stable, il gonfle surtout avec l’ouverture de nouveaux magasins.
Philippe Gumy

Le Temps

 



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