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Deux voleurs, à visage découvert, ont menacé le commerçant avec une arme et dérobé une vingtaine de montres de prix. Ils sont en fuite.
L’homme n’a pas l’air trop secoué. Il a même décliné un soutien psychologique. Et pourtant, le choc a été rude. Une heure avant de témoigner, François Gillet avait une arme de poing braquée sur son visage. C’était hier après-midi, en plein jour, dans sa bijouterie du centre-ville yverdonnois.
C’est aux environs de 14 h 15 que le commerçant aperçoit sur les caméras de surveillance deux hommes qui entrent dans sa boutique. Il quitte son bureau pour les servir, mais se rend vite compte qu’il ne s’agit pas là de clients comme les autres. «J’ai entendu le bruit d’une vitrine qu’on fracassait et, quand je suis arrivé, un type m’a directement pointé un pistolet dessus», raconte le bijoutier-créateur. «Il m’a poussé à terre et maintenu en respect avec son arme pendant que l’autre vidait une vitrine intérieure.» L’attaque n’a duré qu’une poignée de minutes. A quelques mètres de là, la foule se pressait sur les terrasses ensoleillées de la place Pestalozzi.
Comme dans le casse de Montreux, mardi, les braqueurs ont opéré sans cagoules. «S’ils le font à visage découvert, c’est bien la preuve qu’ils savent qu’ils ne risquent rien. Les peines sont trop légères en Suisse», s’indigne François Gillet.
Du sang et une vidéo
Les braqueurs ont dérobé une vingtaine de montres Breitling, une marque prisée par les revendeurs. Des caméras de surveillance ont filmé toute la scène. En brisant la vitrine protégeant leur butin, l’un des voyous s’est coupé, signant de son hémoglobine les lieux du crime. Les braqueurs ont pris la fuite par une petite ruelle, apparemment pour rallier la rue voisine des Remparts, où une voiture – une Audi, semblerait-il – les attendait.
Une enquête est ouverte, et un important dispositif de recherche a été mis en place par la police cantonale, en collaboration avec la police municipale yverdonnoise. Selon les témoins, les voleurs ont une quarantaine d’années et s’expriment dans une langue slave. Un signalement détaillé a été diffusé par la police: environ 175 cm, de corpulence moyenne, cheveux noirs, teint basané, coiffés d’un chapeau de plage type bob; l’un des deux voleurs portait un T-shirt blanc. Toute personne en possession de renseignements peut appeler le 021 644 44 44.
Marie Nicollier
24 Heures |