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VINGT-SIXIÈME JOUR…

Le parcours horloger de Louis Vuitton est passionant à suivre. Tout était possible, même le pire, mais Albert Bensoussan a su donner à l’horlogerie Louis Vuittonidentité, consistance et pertinence. Le pari de la distribution exclusive dans les boutiques Louis Vuitton était audacieux : il se révèle salvateur en temps de crise.

Discret et redoutablement efficace, Albert Bensoussan avance ses pions avec beaucoup de finesse stratégique. Authentique « manufacture horlogère » (La Chaux-de-Fonds) en gestation, Louis Vuitton s’imposait comme étape de ce Tour du monde horloger en 80 jours organisé tout au long de l’été 2009 par votre Quotidien des Montres.

• Quel est le niveau des commandes pour la rentrée et ont-elles changé de nature (plus ou moins cher, plus ou moins compliqué, plus ou moins nombreuses, etc.) ?
•••• Albert Bensoussan (Louis Vuitton) : On vend toujours aussi bien le très haut-de-gamme crédible et les fonctions authentiques. Moins de variété, plus de savoir-faire réel. Nous venons de lancer, il y a quelques semaines, un nouveau concept – la Tambour Mystérieuse – entièrement développé « dans la maison », vendu 200 000 euros l'unité et déjà commandé en plusieurs exemplaires.


• L'avantage ou l'inconvénient de la distribution exclusive boutique Louis Vuitton en temps de crise ?
•••• La mesure immédiate et instantanée des réactions des consommateurs et des décisions d'achat... Et aussi l’engagement (motivation) des managers locaux pour la réussite de l'activité.


• Une baisse des prix est-elle envisagée, ou des produits anti-crise, et pourquoi ?
•••• Ni l'un ni l'autre, du vrai et du réel !


• Réponse à la crise : innovation à tout prix, concept watches, montée en gamme, prise de risques ou recentrage sur les « classiques » ?
•••• L'ensemble, mon général ! Retour aux sources (back to the roots(), des idées et de l'innovation réelle perçue par les acheteurs : c'est cela qui crée la montée en gamme. Enfin, la fin de l'esbroufe et des designers fumeux qui s'en étaient fait une religion...


• Les complications sont-elles l'avenir de la haute horlogerie ?
•••• Non, sauf celles qui présentent un vrai apport technologique nouveau ou qui apportent un changement de design.


• Le savoir-faire horloger passe-t-il obligatoirement par le développement de nouveaux calibres ?
•••• Oui, sinon à quoi serviraient les maîtres horlogers si leurs compétences n'étaient pas utilisées et mises en avant ? L'industrie horlogère doit vivre de ses compétences et de ses passions.


• L'indépendance logistique n'est-elle pas un fantasme coûteux et pénalisant en temps de crise ?
•••• Le fantasme, dans l'une de ses définitions, est une production de l'imagination correspondant à un désir souvent inconscient. Il ne faut pas confondre autonomie et indépendance ! Et il vaut mieux rester conscient de ses choix... et de leur coût. Sinon, on tombe dans la chimère, l'extravagance, l'obsession, l'utopie, l'hallucination (consulter un bon dictionnaire des synonymes), la divagation...


• Comment séduire des nouveaux clients et par quels canaux ?
•••• D'abord, rassurer sur la qualité ; surprendre ensuite par un design/innovation pertinent ; et, enfin, créer de l'émotion dans la qualité de la relation avec les personnes qui achètent. Pour les marques qui diffusent en-dehors de leur propre réseau, respecter le droit des détaillants à faire le tri, à choisir, à s'engager et à avoir des coups de cœur des hoquets de rejet. Ces détaillants sont les ambassadeurs publics et pérennes de l'horlogerie.


• La nouvelle communication horlogère ?
•••• Ne pas raconter (trop) d'histoires et donner de la transparence...


• Sortie de crise pour quand ?
•••• 2010, au mieux à la fin du 1er trimestre.


(*) « Le Tour du Monde Horloger en 80 Jours » (exclusivité Business Montres) : pendant tout l'été 2009, l'actualité horlogère au jour le jour, exprimée du tac au tac par quatre-vingt décideurs et influenceurs, en quatre-vingt fois dix textos d’actualité.


••• DEMAIN, MERCREDI (étape imprévue, mais avancée du fait de l’actualité Wyler) ••• VINGT-SEPTIÈME JOUR : RYAN ST GEORGE (WYLER), EN DIRECT DE GENÈVE.