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VINGT-SEPTIÈME JOUR…
Hommage à un équipage malheureux : alors que Wyler n’est plus qu’un canot de sauvetage lancé à la mer, il n’est pas futile de publier les réponses faites par Ryan St George avant la décision de son actionnaire (le groupe Binda, qui digère apparemment difficilement son rachat des marques du groupe Geneva Watch) de passer en mode survie intégral.
A lire entre les lignes, en pardonnant la sempiternelle « langue de bois » managériale...
C’est en tout cas une étape un peu étrange de ce Tour du monde horloger en 80 jours organisé tout au long de l’été 2009 par votre Quotidien des Montres.
• Quel est le niveau des commandes pour la rentrée ?
•••• Ryan St George (Wyler Genève : ci-contre) : Pour ce qui concerne le volume, la plupart de nos commandes se repartissent sur les modèles d'entrée et moyenne de gamme. Ceci dit, notre nouveau tourbillon a connu un franc succès parmi nos partenaires de distribution.
• Ont-elles changé de nature ?
•••• Nos nouveautés 2009 se sont bien vendues, en grande partie grâce à notre nouvelle collection Code-S. La gamme Code-S se veut unisexe, mais en ajoutant une lunette à nos modèles pour la première fois nous avons pu créer des garde-temps d'un fort caractère féminin.
• L'avantage ou l'inconvénient d'être une marque au sein d'un groupe en temps de crise ?
•••• Le plus grand avantage est de pouvoir disposer de liquidités au cas où nous en avons besoin.
[Note Business Montres : là, sans la moindre cruauté de ma part, c’est quand même la réponse qui tue...]
• Une baisse des prix est-elle envisagée, ou des produits anti-crise, et pourquoi ?
•••• Nous n'envisageons pas une réduction de prix, car c'est une solution de long terme pour un problème temporaire. La crise pourrait durer encore quelque temps, mais elle passera.
• L'avenir de l'horlogerie : complications, design, classicisme, logistique, productivité, concept watches, nouvelles technologies ?
•••• Les tendances et les goûts du consommateur changeront avec le temps. Par contre, les éléments nécessaires pour avoir une base solide resteront les mêmes : a) une qualité de produit sans compromis ; b) un design qui sort du lot ; c) une marque fantastique dont le produit a une histoire à raconter...
• Comment repenser la communication horlogère ?
•••• Les bases d'une communication efficace ne changent pas à cause de la crise. A la base il faut un concept fort !
• Peut-on faire confiance aux détaillants traditionnels pour relancer la machine horlogère ?
•••• L'industrie se remettra seulement quand la situation économique globale s'améliorera de manière significative. Après des années de dépenses au-dessus de leurs moyens, les consommateurs flambent moins et économisent plus. L'industrie se remettra une fois que les consommateurs auront de nouveau du revenu disponible...
• Comment séduire des nouveaux clients et par quels canaux ?
•••• Par la beauté et la curiosité. Quoi de plus séducteur qu'un bel objet intrigant ?
• La bonne recette pour tenir le coup en temps de crise ?
•••• Wyler Genève doit encore favoriser la communication autour de son concept fascinant. De par son invention du balancier Incaflex, Paul Wyler est devenu le pionnier dans le domaine de la résistance aux chocs dans l'industrie horlogère. Nous avons intégré ce concept dans le boîtier lui-même. Le résultat est que le mouvement entier est amorti, ce qui le rend résistant aux chocs.
• Sortie de crise pour quand ?
•••• « Time will tell »...
(*) « Le Tour du Monde Horloger en 80 Jours » (exclusivité Business Montres) : pendant tout l'été 2009, l'actualité horlogère au jour le jour, exprimée du tac au tac par quatre-vingt décideurs et influenceurs, en quatre-vingt fois dix textos d’actualité.
••• DEMAIN, JEUDI ••• VINGT-HUITIÈME JOUR : ANDRÉ GROSSMANN (HORUS), EN DIRECT DE MONACO. |