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TRENTE-SEPTIÈME JOUR
(FÊTE NATIONALE SUISSE)...

Pour l’occasion, un armailli (++) de luxe : Jean-Claude Biver !
Pour ne pas risquer d’en dire trop, ou pas assez, on ne présentera pas le personnage le plus médiatisé de toute l’industrie horlogère : il a le génie d’horripiler ses ennemis, mais aussi de toujours surprendre (en bien) ses amis. C’est un don rare !
Cette étape du 1er août, fête nationale suisse, du Tour du monde horloger en 80 jours revenait de droit au plus Suisse des « étrangers » qui ont faitrevivre l'horlogerie helvétique depuis vingt-cinq ans.

• Quel est le niveau des commandes pour la rentrée ?
•••• Jean-Claude Biver (Hublot, Nyon) : Il est toujours bien supérieur à 2007 et on a le sentiment que la reprise se profile, car les rentrées de commandes semblent s'accélérer maintenant.


• Ces commandes ont-elles changé de nature (prix, style, etc.) ?
•••• Il y a un tassement des montres au dessus de 100 000 CHF (65 000 euros) et un ralentissement des montres à mouvement tourbillon.


• L'avantage ou l'inconvénient d'être une marque au sein d'un groupe en temps de crise ?
•••• Avantage : la défense des objectifs à long terme !


• Une baisse des prix est-elle envisagée et pourquoi ?
•••• Pas de baisse des prix, car ils ont toujours été calculés de manière rationnelle et normale. Pas de changement de gamme de produit non plus. La crise passera et on ne peut pas sacrifier le long terme au profit du court terme.


• L'avenir de l'horlogerie : complications, design, classicisme, logistique, productivité, concept watches, nouvelles technologies ?
•••• L’antidote au ralentissement de la consommation, ce sont avant tout : l’innovation, la créativité, l’exclusivité, la rareté, l’émotion, le rêve, etc.


• Les complications sont-elles l'avenir de la haute horlogerie ?
•••• Absolument, si, par complication, on définit tout ce qui ajoute une fonction additionnelle à l’indication de l’heure, de la minute et de la seconde : sinon, je ne comprends pas ce que voudrait dire haute horlogerie et comment elle pourrait s’exprimer.


• Peut-on faire confiance aux détaillants traditionnels pour relancer la machine horlogère ?
•••• La plupart des grands et importants détaillants ont déjà vécu les crises précédentes : ils sont encore là et ils seront encore là demain.


• Comment séduire des nouveaux clients et par quels canaux ?
•••• Pour Hublot, la créativité, la recherche d’être différent, et l’esprit « contrariant » font partie intégrante de notre philosophie d’entreprise. C’est notre seul moyen de reconquérir à chaque fois les clients existants et d’en conquérir de nouveaux. Les canaux de distribution restent ceux utilisés depuis presque toujours. Par contre, nous utilisons bien entendu depuis 2004 les nouveaux canaux de communication.


• La bonne recette pour tenir le coup en temps de crise ?
•••• Avoir vécu dans les années fastes qui ont précédé cette crise en en « gardant sous le pied ». Avoir su avant la crise que la crise fait partie du cycle de vie de notre métier.


• Sortie de crise pour quand ?
•••• Sortie par étapes selon les pays et les gammes de prix. Les premiers signes de sortie sont déjà là.


(*) « Le Tour du Monde Horloger en 80 Jours » (exclusivité Business Montres) : pendant tout l'été 2009, l'actualité horlogère au jour le jour, exprimée du tac au tac par quatre-vingt décideurs et influenceurs, en quatre-vingt fois dix textos d’actualité.


(++) L’armailli est le berger typique des Alpes fribourgeoises et vaudoises. Jean-Claude Biver en revêt le costume traditionnel à chaque désalpe, quand il ramène son propre troupeau dans la vallée [image de la désalpe 2007] et qu’il en fait déguster les gruyères d’alpage...