|
TRENTE-HUITIÈME JOUR…
Steven Holtzman est un centurionde l’horlogerie de luxe sur le marché américain : solide, volontaire, endurant et quelque part inoxydable.
En créant Maîtres du Temps, cet Américain basé en Pennsylvanie autant qu’à La Chaux-de-Fonds a voulu sanctuariser l'idée qu'il se fait de la haute horlogerie suisse.
Chapter One, Chapter Two : une étape créative et brillamment motorisée du Tour du monde horloger en 80 jours de cet été 2009.
• Quel est le niveau des commandes pour la rentrée ?
•••• Steven Holtzman (Maîtres du Temps, La Chaux-de-Fonds/Pennsylvanie, Etats-Unis) : Nous avons suffisamment de commandes pour nous occuper pour le reste de l’année 2009 et 2010.
• Ces commandes ont-elles changé de nature (prix, style, etc.) ?
•••• Nous n’avons que deux produits à offrir ! Donc rien n’a changé…
• L'avantage ou l'inconvénient d'être une marque au sein d'un groupe en temps de crise ?
•••• C’est plus facile de réagir. Il y a plus de possibilités de créer un contact plus étroit avec l’utilisateur final et avec le détaillant.
• Une baisse des prix est-elle envisagée et pourquoi ?
•••• Pour nous, ce n’est pas une option que nous prenons en compte !
• L'avenir de l'horlogerie : complications, design, classicisme, logistique, productivité, concept watches, nouvelles technologies ?
•••• Le design est toujours un élément-clé. Le cadran d’une montre est comme un visage d’une personne. Une belle boîte/carrure est comme un beau corps et ce qu’il y a à l’intérieur (le mouvement) est toujours important. L’objectif d’un créateur est de définir la direction dans laquelle une marque se projette et après de rester cohérent. Aujourd’hui, beaucoup de marques changent de direction du design et les consommateurs ont de la peine à suivre…
• Comment repenser la communication horlogère ?
•••• Pour communiquer avec efficacité un message clair, la marque a la responsabilité de construire une fondation solide pour son message et ainsi créer le désir. Faire passer le message sur l’horlogerie indépendante et son importance dans notre industrie est dans le cœur de notre communication : « Masters and Their Craft—A Lifelong Pursuit of Excellence ». Tout est dit !
• Peut-on faire confiance aux détaillants traditionnels pour relancer la machine horlogère ?
•••• Dans une économie faible, le détaillant a plus de pouvoir que ce qu’il devrait avoir. Je le vois comme si les marques étaient les garçons de café et les détaillants nos clients. Nous devons offrir un excellent service, ou, sinon, nous ne garderons pas nos clients. Ceci nous force à choisir avec attention les bons détaillants. Une chaîne de distribution est toujours aussi bonne que le maillon le plus faible. Comme dans une chaîne, un mauvais maillon peut endommager toute la chaîne. Pour éviter ceci, chaque détaillant doit être sélectionné avec attention. Si la distribution est forte dans un marché, mais faible dans un autre, la marque en sera affectée.
Nous devons aussi nous assurer que le bon message est transmis au point de vente. C’est de la responsabilité de la manufacture de définir le message cohérent et de le véhiculer avec clarté et efficacité. Nous devons choisir le bon message promotionnel et publicitaire afin de pérenniser le succès de notre marque au niveau de la distribution. Pour finir, le choix des bons distributeurs, agents et détaillants – et, en même temps, livrer le bon message – est une nécessité afin de stimuler la machine horlogère.
• Comment séduire des nouveaux clients et par quels canaux ?
•••• Les produits sont nos outils de séduction. Si nous créons le juste produit, les consommateurs suivent !
• La bonne recette pour tenir le coup en temps de crise ?
•••• Nous devons travailler cinq fois plus dur et accepter que nous obtiendrons des résultats moins importants.
• Sortie de crise pour quand ?
•••• Je pense que la crise se terminera au printemps de 2011.
(*) « Le Tour du Monde Horloger en 80 Jours » (exclusivité Business Montres) : pendant tout l'été 2009, l'actualité horlogère au jour le jour, exprimée du tac au tac par quatre-vingt décideurs et influenceurs, en quatre-vingt fois dix textos d’actualité.
|