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Retour aux affaire de votre Quotidien des Montres, après une première quinzaine d’août informatiquement compliquée, qui prouve que les pays développés sont encore loin d’être « couverts » côté Internet...
C’est reparti pour une nouvelle saison et les Tour du Monde évaporés en électrons libres seront très vite de retour à la bonne date !
••• SAINT-BARTHÉLÉMY
Aujourd’hui 24 août, on peut commémorer le massacre de la Saint-Barthélémy (24 août 1572), qui a vu les extrémistes catholiques français exterminer ce qu’ils pouvaient des protestants (huguenots) parisiens. La date est capitale pour l’histoire horlogère : à la suite de ce massacre, qui avait été précédé et qui sera suivi de nombreux autres, beaucoup de huguenots français se résoudront à l’exil dans les pays frontaliers accueillants pour les tenants de la « religion réformée ». Pour des raisons personnelles (liens familiaux avec les places horlogères allemandes) et culturelles, ces protestants assuraient l’essentiel de la production horlogère française : leur apport sera décisif pour la mise en place d’une place horlogère internationale à Genève...
••• GÂTERIE
Le quotidien français Ouest France nous dévoile une excellente habitude du champion cycliste tricolore Pierrick Fédrigo (équipe BBox) : « Chez lui, chaque victoire de prestige s'accompagne d'une nouvelle montre. En 2006, son épouse lui avait offert une Rolex sur les Champs-Élysées. “Je l'ai fait graver à la date de mon succès dans le Tour. Pareil cette année, j'en ai commandé une autre, avec cette fois le 12 juillet 2009. La victoire de Plouay n'avait pas échappé à la règle. C'est mon plaisir.“ Un petit bonheur à consommer tout de suite. »
••• LECT’HEURES
Une seule condition pour connaître l’heure avec la nouvelle horloge Qlocktwo : savoir lire ! C’est l’inconvénient des produits ultra-segmentés : on ne peut pas plaire à tout le monde et cette horloge murale – superbement designée – en choquera plus d’un par son absence de tout code horaire traditionnel. On n’y lit que des lettres, qui expriment l’heure en six langues (français, allemand, anglais, néerlandais, italien, espagnol) et en six couleurs. Style « Il est cinq heures vingt » ou « Il est huit heures moins dix » : l’heure n’est exprimée qu’à cinq minutes d’intervalle et radio-pilotée pour une précision absolue (45 x 45 cm, éclairage par LED basse consommation et « handmade in Germany » moyennant 885 euros). Une application pour iPhone est disponible...
••• EN PARLANT DE iPHONE...
A propos d’applications horlogères pour iPhone (annoncées dans Business Montres dès les 4 mai et 11 mai derniers, c’est bien parti : de nombreuses marques (Piaget ou Breitling, notamment) ont profité de l’été pour mettre au point leur offre (bon développement chez Bell & Ross). La nouvelle apphorlogerie ne s’est jamais aussi bien portée, avec des fonctionnalités de plus en plus amusantes (chrono, masse oscillante, etc.).
••• VISITE PRÉSIDENTIELLE
Le président russe Medvedev, grand amateur de montres, devrait profiter de son voyage officiel en Suisse, en septembre, pour visiter la manufacture Ulysse Nardin : la Russie est, historiquement, un des plus important marchés de la marque.
••• CET ÉTÉ, pendant les vacances horlogères et alors que la manufacture était fermée, l’affluence des voitures de luxe sur le parking de la manufacture a fait croire à certains que la manufacture était revendue par Rolf Schnyder à des intérêts russes : apparemment, ce n’était que pour régler quelques problèmes de sécurité – et de « visibilité médiatique » – avant cette visite officielle...
••• VALENCIANA BLUES
Seul espoir des Valenciens, qui commencent à se languir d’une Coupe de l’America transférée dans les sables de Ras al-Khaimah (un des émirats des EAU) : récupérer une des manches de la prochaine série des Louis Vuitton World Series (épreuve de plus en plus nettement concurrente de l’America’s Cup) ou voir la Coupe revenir une fois refermée la – pénible et lassante ! – parenthèse émirati de la 33e America’s Cup...
••• WATCH JOURNAL
InSync est mort, vive Watch Journal (disponible ces jours-ci) : la nouvelle déclinaison d’InSync a été préparée depuis le rachat du titre par Adam Sandow, l’été dernier. Le nouveau titre se veut « journal » et non « magazine » : la nuance est de taille. Il s’agit de proposer le « premier magazine de luxe centré sur les montres », en « réinventant » une presse horlogère capable d’atteindre une cible d’ultra-riches grâce à des contenus innovants, un format époustouflant et une stratégie de distribution originale. Apparemment, Glen Bowen est toujours à la tête de l’équipe de rédaction. La nouvelle couverture, très élégante (joli mariage des typographies horizontales et verticales), est consacrée à Panerai.
••• WELCOME, CHERS NOUVEAUX CONFRÈRES ! Même si on doit en faire beaucoup pour se faire entendre, ce n’est quand même pas la peine de s’affirmer « the first luxury magazine built around watches » sur un marché américain qui ne manque pas de bonnes références(Watch Time, iW, Revolution,, etc.), surtout quand la seule révolution apparente est celle du format (quasi-carré, comme pour les autres publications du groupe Sandow Media (New Beauty, LuxeMagazine, Worth,, etc.)... Pour le reste, on attend de mieux comprendre l’originalité de la stratégie de distribution et on aurait aimé un peu plus de différenciation dans la maquette.
••• WATT TIME
C’est l’idée la plus lumineuse de l’été : un réveil en forme d’ampoule, qui s’allume quand il est l’heure de se réveiller. Le reste du temps, il donne l’heure en affichage digital par LED, et même la date, avec un bouton de réglage sur le culot de l’« ampoule » (image ci-dessus). Cette pièce horlogère baptisée Watt Time est un futur objet-culte du design début XXIe siècle, surtout à 25 dollars en édition limitée à 300 exemplaires...
••• MONSIEUR BOND
Plus qu’un an d’attente avant l’ouverture de l’exposition sur les montres de James Bond, que la Musée nationale d’horlogerie de Lancaster (Pennsylvanie, Etats-Unis) présentera à l’été 2010. On pourra notamment y découvrir la Rolex personnelle de Ian Fleming (une Explorer de 1954), présentée pour la première fois aux Etats)-Unis par Dell Deaton : c’est cette montre qui avait soufflé à l’écrivain l’idée d’équiper son agent secret d’une Rolex : « Il ne pourrait pas porter une montre, si ce n’est une Rolex » (première mention dans Au service secret de Sa Majesté, 1963). L’exposition présentera également quelques autres modèles portées par Bond à l’écran, dont la Rolex équipée d’une scie circulaire (Vivre et laisser mourir), la Breitling à compteur Geiger d’Opération tonnerre et le différentes Omega Seamaster à son poignet depuis 1995...
••• ZAPPING •••
Quelques petits riens sur un peu de tout ce qui concerne les montres…
• RODOLPHE : à quoi peut bien servir une « montre de plongée » étanche à... 50 mètres ? La dernière Paninaro de Rodolphe se présente comme un chronographe de plongée à lunette intérieure tournante, mais son étanchéité douteuse [la norme minimum pour plonger est 300 m] la rend à peu près inapte à tout entreprise nautique autre que le... barbotage ! D’où son nom officiel : Paninaro Wading Chrono (wading : « barbotage »)...
• SELLITA : intéressante interview de Miguel Garcia, CEO de Sellita, dans L’Agéfi (Suisse) du 21 août. Il s’y pose en vraie « alternative à ETA », qui cessera dans moins de dix-huit mois ses livraisons d’ébauches à des maisons extérieures au Swatch Group, en avouant pour Sellita 25 % de parts sur le marché annuel des 4 millions de montres mécaniques suisses. Sellita dispose désormais de 5 familles de calibres, et deux supplémentaires sont en cours d’étude. Il revendique également « des prix très compétitifs en comparaison avec l’Asie, mais avec une qualité bien supérieure », tout en maintenant 95 %, voire 100 % de Swiss Made dans son offre.
• CARTIER : derniers coups de marteau pour le montage de l’exposition « Trésors de Cartier – rois des joailliers, joailliers des rois » qui s’ouvrira le 5 septembre au Palace Museum de la Cité Interdite de Beijing (Chine). Cartier y a rassemblé de nombreuses pièces de ses créations inspirées du style (dragons, chimères, etc.) et du savoir-faire artisanal chinois (jade, laque, corail, etc.).
• JEAN-CLAUDE BIVER : la désalpe la plus médiatique de la planète est programmée pour le 12 septembre ! Les vaches de son troupeau personnel quitteront l’estive dans la matinée pour arriver à sa ferme, voisine de son domicile, dans l’après-midi, après dix-huit kilomètres de descente. Radios, caméras et journalistes ne seront pas là par hasard, mais – bien entendu ! – pour déguster le gruyère d’alpage et le vin blanc traditionnel...
• O.I.W. (OFFICINE ITALIANE WRIST WATCH) : on se demandait quand les « pompeurs » allaient s’attaquer aux concepts de la nouvelle génération. On se souvient de la montre Azimuth très inspirée par Urwerk (révélation Business Montres du 5 février). Cette fois, OIW
– référence italienne, comme son nom l’indique – marche plus ou moins sur les brisées de MB&F avec son modèle W2, W3 ou W4, dérivés hypertrophiés et hallucinés de la HM 2. On pourra également trouver à la W5 des faux-airs de la légendaire Opus 3 conçue par Vianney Halter pour Harry Winston...
• CORVUS : dans la série des rééditions « sauvages » de montres légendaires, la Fifty Fathoms de Blancpain est une cible de choix pour les nouvelles marques américaines. Il suffit de se référer au cahier des charges de la montre fournie par Blancpain aux nageurs de combat des années soixante (via Tornek-Rayville pour respecter les lois américaines de l’époque) : les clones sont parfaits ! Dernière proposition : celle de la Corvus Watch Company, placée sous le signe du corbeau (corvus en latin), à Westland, dans le Michigan (Etats-Unis). La première montre a été baptisée Bradley en souvenir du général du même nom (Omar Bradley fut également CEO des montres Bulova) : cadran ultra-noir et boîtier en acier inrayable « Kolsterisé » (41 mm) pour un mouvement automatique ETA bien de chez nous (1 295 dollars avec un double bracelet caoutchouc et OTAN). Le tout Swiss Made comme il se doit...
• OMEGA : lancement au Japon d’une intéressante Speedmaster automatique en édition limitée à 2009 exemplaires. Le chiffre 1957 souligne l’inspiration vintage du cadran trois compteurs. Sans doute une série « test » avant l’introduction de ce boîtier en 40 mm dans les collections...
• CITIZEN : autre série limitée, une montre dédiée au marathon par Citizen, chronométreur officiel de cette épreuve prestigieuse en Asie (mouvement chronographe Eco-drive sur boîtier/bracelet noir)...
• SEIKO : plus que quelques jours avant le bouclage du nouveau concours « I love my Seiko » lancé par la marque pour que les amateurs racontent leur histoire d’amour avec leur montre. On peut se lâcher en vidéo (via YouTube, qui présente la compétition) pour 15 à 45 secondes, dans toutes les langues si on joint une traduction. Enjeu : un chrono Ananta.
• STATISTIQUES : pas de commentaires particuliers sur les statistiques d’exportation de l’industrie horlogère. Les mois se suivent et se ressemblent tristement, dans une logique de grignotage lent finalement beaucoup plus grave qu’une rupture soudaine. Au-delà de la brutalité des chiffres [on revient désormais au niveau de 2005-2006], c’est la partie immergée des dégâts qui pose problème : le million de pièces mécaniques perdues se traduit par une désertification dramatique du tissu industriel indépendant (hors Swatch Group). Non inscrits dans les statistiques communiqués à la presse, la hausse vertigineuse des importations de composants horlogers et l’effondrement tout aussi vertigineux des exportations de ces mêmes composants (boîtes, cadrans, bracelets, pièces de mouvements) traduisent un respect de plus en plus problématique du Swiss Made.
••• À PART ÇA, « tout va très bien, Madame la marquise, tout va très bien » et on parle déjà de reprise...
• 128 ANS PLUS TARD... Une belle histoire de montre retrouvée après 128 ans d’immersion : elle est racontée par CNN, qui nous dévoile comment une montre de poche marquée au dos du boîtier « Richard Prichard, Abersoch, North Wales 1866 » a été retrouvée en 2000 par un plongeur gallois, qui a passé neuf ans à reconstituer l’histoire de la pièce et du naufrage...
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