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Comment Jean-Claude Biver s’est imposé à la barre (horlogère) d’Alinghi – la vraie histoire !
 
Le 26-08-2009
de Business Montres & Joaillerie

Hublot remplace Audemars Piguet comme partenaire horloger d’Alinghi et souffle le contrat sous le nez du Swatch Group et d'Omega : encore un « coup fumant » de Jean-Claude Biver !

Du coup, Audemars Piguet évince Parmigiani d’un travail d'image réalisé en partenariat avec Bugatti.
Sauf que ce n'est pas de la même marque Bugatti qu'on parle ! La complication est un impitoyable art horloger...

••• BIG BANG ALINGHI
La rumeur courait ces jours-ci et le déplacement de Jean-Claude Biver à Gênes, aujourd’hui même, a convaincu les sceptiques : c’est bien le nom d’Hublot qu’on verra sur la bôme d’Alinghi, dans la prochaine America’s Cup (février 2010, Ras Al-Khaimah).

• A peine informé de la défection d’Audemars Piguet, qui ne se sentait plus très à l’aise avec une Coupe de l’America réduite à quelques navrants épisodes judiciaires, Jean-Claude Biver a sauté sur la première occasion pour convaincre Ernesto Bertarelli d’adopter un nouveau chronométreur officiel suisse.

• C’était le 1er août dernier, lors de la présentation officielle d’Alinghi au public suisse : parmi les badauds, Jean-Claude Biver s’est faufilé au premier rang. Il a remarqué que le nouvel Alinghi portait en haut du mât une croix suisse sur fond rouge. Il a également noté le marquage Swiss Made accompagné de l’arbalète : on sait que plus de 200 entreprises suisses de haute – voire de très haute – technologie sont associées à Alinghi. Infatigable défenseur du concept Swissness, Jean-Claude Biver s’est immédiatement offert comme soutien horloger du plus suisse des concurrents de la Coupe. Tope là, Ernesto ! Moins de deux semaines plus tard, le contrat était signé ! A la hussarde. A la Biver...

• A peine informé de la candidature de Jean-Claude Biver, éternelle « bête noire » de la manufacture du Brassus [on y estime la Big Bang un peu trop proche de la Royal Oak], Audemars Piguet relançait sa propre candidature, mais Ernesto Bertarelli – grand amateur de montres – s’en tenait à son engagement personnel avec Hublot, non sans se réjouir au passage de prendre une petite revanche sur Audemars Piguet, dont le retrait l’avait affecté. « Trop tard, messieurs ! »

• Ce qui a permis à Hublot de signer un contrat dans des conditions financières autrement plus avantageuses que celles qui avaient été consentis à Audemars Piguet : on sait que Jean-Claude Biver adore faire des bonnes affaires ! C’est aussi, pour lui, une forme de revanche subtile sur l’équipe dirigeante d’Audemars Piguet, qui n’a pas ménagé les avanies à son égard pour ces messieurs du Brassus, tout autre remplaçant à la barre d'Alinghi aurait été préférable à l'agaçant M. Biver.

• A peine informé des tractations en cours, l’équipe dirigeante du Swatch Group a pris rendez-vous, à Bienne, avec ACM, qui gère les intérêts d’Alinghi. La semaine dernière, Nick Hayek et Steve Urquhart n’ont pas pu convaincre les marins suisses de concéder à Omega le parrainage horloger de l’opération. Après l’Euro 2008, c’est la seconde fois – pour ce qu’on sait – qu’Hublot grille ainsi la politesse au Swatch Group !

Il y a aura donc prochainement une Big Bang Alinghi, et même sans doute plusieurs, réalisées avec des matériaux identiques aux composants high-tech d’Alinghi : faisons confiance à l’opportunisme commercial de Jean-Claude Biver qui, paradoxalement, ramène le groupe LVMH dans une America’s Cup que Louis Vuitton voulait « punir » en développant ses propres Louis Vuitton Series. Va comprendre ! La logique des groupes échappe souvent à la logique ordinaire...

Question : est-ce une si bonne affaire pour Hublot ? La réponse est complexe. D’une part, ce ne sera qu’un sorte d’America’s Cup au rabais, puisque Alinghi n’aura que BMW Oracle pour adversaire. En revanche, les médias internationaux seront focalisés sur ce duel, ultra-lisible sur le plan horloger. On se demande d’ailleurs quel pourrait désormais être le partenaire horloger de BMW Oracle, qui a lui aussi perdu son ancien chronométreur (Girard-Perregaux) : le « concurrent » de Hublot n’aura ni l’argument suisse à faire valoir (il est préempté par Jean-Biver), ni l’argument technique, ni sans doute même l’argument marin. On sait en effet que le choix de Ras Al-Khaimah (EAU) et des vents dominants en février avantagera bien davantage le catamaran Alinghi que le multi-coques BMW Oracle, qui n’a pas été architecturé pour ces brises arabiques ! Défendre le pavillon américain, alors que l’horlogerie suisse y connaît la pire débâcle de son histoire : bon courage !

C’est donc globalement un « coup fumant » comme Jean-Claude Biver en a le secret. L’histoire n’est sans doute pas fini, compte tenu du caractère passionnel des deux acteurs principaux : Ernesto Bertarelli et Jean-Claude Biver ont assez d’énergie pour aller encore plus loin et, à Gênes, leur complicité faisait plaisir à voir !


••• AUDEMARS PIGUET VA SE CONSOLER avec son nouveau parrainage automobile : après Maserati ou pendant Maserati (allez savoir !), la marque annonce un partenariat avec Bugatti pour les « 100 ans d’excellence » de la marque historique, qui seront fêtés en Alsace. Sauf que l'image automobile de Bugatti était jusqu'ici associée à Parmigiani, au moins pour les Bugatti Veyron contemporaines.

Sympathique, mais certainement moins fort que l’opération Alinghi-Hublot, qui sent si bon le sable chaud du désert...






 



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