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SOIXANTE-SEPTIÈME JOUR…
Avec ses vitrines situées sur la plus belle rue de Marseille, Edouard Frojo est un des plus sympathiques représentants de la nouvelle génération des « héritiers » du réseau français : son père, Richard, lui léguera un fief de la haute horlogerie méditerranéenne dont les racines remontent à 1854.
Pour apprendre le métier, Edouard Frojo a même monté sa propre marque de montres, Frojo, sous le signe du 13 symbolique (Bouches-du-Rhône).
Une chaleureuse étape marseillaise de notre Tour du monde horloger en 80 jours organisé tout au long de l’été 2009.
• Où en sont les commandes passées par Frojo, avec quelles prévisions pour la rentrée ?
•••• EDOUARD FROJO (Frojo, Marseille) : Une reprise très lente et des craintes au sujet de la grippe H1N1...
• Ces commandes ont-elles changé de nature (prix, style, délai, volume, etc.) ?
•••• Pas de prise de risque, surtout sur les pièces chères, priorité au réassort de valeurs sûres.
• Peut-on envisager une baisse des prix dans le luxe horloger, et pourquoi ?
•••• Stabilisation dans les prix et un frein sur l'augmentation des prix dans une période d'instabilité peu propice aux envolées des prix.
• Les marques doivent-elles continuer à ouvrir leurs propres boutiques ?
•••• Chaque marque applique une stratégie, il est difficile de faire une généralité sur ce sujet. Certaines marques ne peuvent se passer d'une représentativité de leur image sur certaines places mondiales pour accroiîre leurs parts de marché : cela ne veux pas dire qu'il faut généraliser cette stratégie à toutes les villes...
• Les petites marques indépendantes servent-elles à quelque chose et ont-elles leur place dans les boutiques classiques ?
•••• Les marques indépendantes répondent à une demande spécifique, bien souvent ignorée des grandes marques, de manière très ciblée, sur des créneaux serrés. Quelques spécialistes ont réussi à se faire une notoriété dans ces marchés « de niche. Le réseau classique par définition n'est pas spécialisé dans ce genre de marché.
• Peut-on faire confiance aux réseaux traditionnels (points de vente classiques) pour relancer la machine horlogère, et pourquoi ?
•••• Le réseau classique garantit aux marques une stabilité dans leur représentation nationale, ce qui à mon sens est primordial pour traverser une période instable et garantir cette stabilité, car c'est elle qui rassure le client final.
• Les détaillants ont-ils intérêt à lancer leur propre marque et leurs propres collections, et pourquoi ?
•••• Le « private label » a toujours existé. Il a vocation de se positionner en entrée de gamme pour offrir une alternative à un certain budget, tout en favorisant notre propre notoriété. L'intérêt dépend donc de la stratégie du détaillant.
• Comment séduire des nouveaux clients et par quels canaux relancer la communication horlogère ?
•••• Internet contribue efficacement à créer de nouvelles parts de marchés. Chaque démarche novatrice en communication y contribue aussi.
• La bonne recette pour tenir le coup en temps de crise ?
•••• Bien gérer ses stock, être très actif commercialement, essayer de préserver sa marge au maximum, même si l'époque est difficile.
• Sortie de crise pour quand ?
•••• Au niveau local nous sentons une reprise de la confiance qui se traduit par une reprise des ventes. Au niveau international, les effets de la crise sont plus longs à se remettre en place. Si rien ne vient s' ajouter au passé, il faudra le temps que les niveaux de capitalisation de la clientèle internationale reprennent leur place.
(*) « Le Tour du Monde Horloger en 80 Jours » (exclusivité Business Montres) : pendant tout l'été 2009, l'actualité horlogère au jour le jour, exprimée du tac au tac par quatre-vingt décideurs et influenceurs, en quatre-vingt fois dix textos d’actualité. |