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L’article sur les 13 crânes de Jud Turner ne doit pas faire perdre de vue les autres « crâneurs » purement horlogers.
Tout le monde a en tête l’Airborne, montre-talisman de Bell & Ross, mais Peter Speake-Marin frappe très fort avec ses quatre têtes de mort en demi-ronde bosse.
••• CONFRONTATION FUNÉRAIRE
Terribles, ces quatre crânes opposés deux à deux sur un fond argenté qui renvoie à nos rites funéraires : on reste au cœur de la tradition du Memento Mori, cette tradition philosophique qui tend à exprimer en images les vanités du temps qui passe. Les esthètes y ont pris goût avant même que les horloges n'existent, puisqu’on en trouvait sur les cadrans solaires de l’Antiquité. Depuis, chaque siècle s'est piqué de défier la Mort à sa manière : au XXIe siècle, ce sont les montres...
Dès la Renaissance, les objets dans le goût Memento Mori ont été associés à des objets du temps. Peter Speake-Marin s’inscrit donc ici dans un courant d’expression que la planète horlogère semble redécouvrir : le soin qu’il apporte à cette mise en scène, la qualité de la sculpture en demi-ronde bosse et les finitions horlogères superlatives prouvent assez qu’on n’est pas ici dans le caprice de mode, mais dans le déploiement d’un savoir-faire bien au-delà des normes de l’industrie des montres.
A titre d'exemple, on peut admirer les traitements de surface entre le satiné réaliste des crânes, le granité du fond et le poli de la boîte, écrin parfait pour un pied-de-nez métaphysique, mais impertinent, aux bons usages du temps...
••• SI VOUS TROUVEZ QUE CES INFORMATIONS SUR LES CRÂNES manquent un peu de sel, ou de poivre, vous pouvez toujours vous offrir la salière-poivrière en forme de tibia qui va avec : c'est d'un parfait mauvais goût, mais ça ne coûte que 30 dollars, soit mille ou deux fois moins que la montre de Peter Speake-Marin ci-dessus !
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