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La marque horlogère emménage sur un nouveau site réunissant les bureaux de direction et les ateliers.
Sis à un jet de pierre de l’aéroport des Eplatures, un nouveau bâtiment regroupe désormais Greubel Forsey, CompliTime, CT Design et CT Time, quatre sociétés horlogères créées par Robert Greubel et Stephen Forsey, et co-dirigées par les deux fondateurs et Emmanuel Vuille, directeur général. Ce sont près de cent personnes qui ont investi ces jours la nouvelle unité, quittant progressivement le Manège et les autres sites où l’aventure a commencé.
A l’image des montres Greubel Forsey, la nouvelle manufacture se veut un concentré technologique, enrichie d’une âme singulière, véritable trait d’union entre la tradition et la modernité. Elle se compose de deux bâtiments. Le premier est une ferme classée du XVIIe siècle rénovée par Gilles Tissot (expert dans la restauration d’anciennes fermes neuchâteloises), allant servir de zone d’accueil et de réception. On y trouve notamment l’atelier des Pièces Uniques, vitrine de l’excellence de la marque. De l’ancienne maison paysanne, plusieurs éléments ont été conservés lors de la rénovation : structurels comme le toit de bardeaux, la charpente et les fondations sur lesquelles celle-ci s’appuie au rez-dechaussée ; ou décoratifs comme une cave voûtée, une ancienne cheminée de fumage ouverte, un linteau de porte daté de 1668 ou encore un cadran solaire, symbole de la course du temps, seyant idéalement à la nouvelle fonction de ce bâtiment. La restauration a encore mis en valeur l’ancienne pièce centrale avec son plafond ouvragé et son poêle en faïence.
Directement relié à la ferme, le second bâtiment, dessiné par l’architecte Pierre Studer, abrite la manufacture proprement dite. Symbolisant un soulèvement du terrain, ce bâtiment original et précurseur pour la région est doté d’un toit végétal et a été entièrement pensé pour la fonction qui l’occupe. Sur l’extérieur, les façades ont été conçues sur le principe de la double peau de verre à air contrôlé, créant ainsi un tampon thermique naturel. L’été, l’air est évacué sur le haut pour créer un courant frais, alors que l’hiver, il est retenu pour servir d’isolant. Le système de ventilation mécanique du rez-de-chaussée est équipé d’un refroidissement adiabatique (l’air extrait est refroidi par évaporation d’eau et est utilisé dans un échangeur pour rafraîchir l’air pulsé), celui du dernier étage, berceau des ateliers « mouvement » et de l’assemblage final, est refroidi par une climatisation. A l’intérieur, c’est le béton apparent qui a été privilégié afin de profiter au maximum de l’inertie de ce matériau et d’éviter des écarts de température trop importants.
L’éclairage naturel provient autant des façades extérieures que d’un sillon vitré dans le toit végétal, inondant de lumière la travée centrale et l’immense cour intérieure. Cette allée est encadrée par des escaliers reliant les étages, clin d’oeil subtil à la cour du Manège. |