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Parlons-un peu (beaucoup) des montres et de ceux qui les font
 
Le 09-09-2009
de Business Montres & Joaillerie

Quelques nouvelles du front horloger, alors que votre Quotidien des Montres sent monter une pression sociale très vigoureuse dans les vallées.

Ce qui n’empêchera pas plusieurs managers de haut niveau de « sauter » plus ou moins discrètement dans les semaines à venir.

Les actionnaires en place et les nouveaux investisseurs sont impitoyables ! Et souvent injustes...

••••• NE PAS MANQUER AUJOURD’HUI : l’annonce par Richemont de ses résultats sur les cinq derniers mois, ainsi que celle de la réorganisation multipolaire (Business Montres du 24 juillet dernier). On ne sait pas encore si les prochains plans sociaux seront annoncés aujourd’hui, mais la purge a déjà commencé dans les étages supérieurs de la hiérarchie. Parmi les victimes les plus notoires, Frédéric de Narp, le président de Cartier Etats-Unis (en place depuis 2005). Il serait remplacé par emmanuel Perrin, président de Van Cleef & Arpels Etats-Unis, qui avait remplacé Stanislas de Quercize quand celui-ci avait quitté la présidence de Cartier Etats-Unis...


••••• RICHEMONT CONTRE RICHEMOND ? C’est comme Dupont T et Dupond D dans Les aventures de Tintin. Selon un article relevé – puis enlevé ! – sur le blog anonyme d’un journaliste horloger, le président d’une (très) grande marque du groupe Richemont aurait fait pression sur l’hôtel Richemond (Genève) pour qu’il renonce à abriter le salon alternatif GTE, qui devait s’y tenir pendant le SIHH. Qui oserait penser une grande marque capable d’un tel chantage pour une poignée de marques indépendantes ? Personne, bien sûr !
Objet supposé – et purement hypothétique – d’un tel chantage : les nombreuses suites et chambres louées par le groupe Richemont dans cet hôtel pour la durée du SIHH. Il serait totalement irréaliste d’attribuer à une autre cause qu’un hasard particulièrement malencontreux le fait que le salon GTE, qui avait annoncé à ses marques la réservation d’un espace au Richemont, soit actuellement en train de se repositionner ailleurs, à l’abri de l’amicale bienveillance dont il a fait l’objet...
••• L’INFORMATION N’EST ÉVIDEMMENT PAS CONFIRMABLE, côté Richemont aussi bien que côté Richemond, puisque de telles pressions sont tellement impossibles que personne n’y croirait. Il n’en reste pas moins que les initiatives des indépendants font grincer des dents à l’état-major du siège de Bellevue, où il ne manque pourtant pas de chambres et de suites pour loger les hauts dignitaires du groupe.
Récemment, Business Montres avait chiffré à 75-80 marques le nombre des maisons faisant acte de présence à Genève dans la troisième semaine de janvier ! C’est pour se prémunir contre ces « pressions » que The Watch Factory Geneva 2010, qui dépasse largement les trente marques annoncées cet été, avait choisi de se tenir dans un endroit « neutre » et aussi peu sensible que possible aux influences extérieures : le Centre international des conférences de Genève, véritable « palais des congrès » des Nations-Unies et de toutes les organisations internationales. En plus, c’est exactement situé entre l’aéroport et les hôtels du bord du lac...


••••• COUTURE HORLOGÈRE : pas vraiment sinistré, le marché de la montre fashion ! Après Jean-Charles de Castelbajac (Business Montres du 8 septembre), c’est au tour de Lucien Pellat-Finet, le « roi du cachemire », de lancer sa propre collection de montres (ci-dessus). Il nous les décrit « uniques par leur design », ce qui fera tousser les amateurs étonnés d’y reconnaître à peu près tous les poncifs actuels de l’horlogerie (maillons Oyster, couronne Submariner, boîtier et loupe « cyclope » Rolex, etc.), sans parler de la tête de mort qui s’impose comme le nouveau pont-aux-ânes du design horloger fashion (Marc Jacobs, Zadig et Voltaire, Christian Audigier, etc.)...
Une fois posé ce relatif manque d’originalité, l’ensemble ne manque pas de charme, avec un jeu de transparence qui prouve que cette montre mécanique est automatique (Miyota). Deux motifs chers à Lucien Pellat-Pinet : la feuille de cannabis et la tête de mort, qui ne sont là aussi « insolites » que pour les béotiens de l’horlogerie [Il y a longtemps que deLaCour a utilisé ces thèmes, ainsi que Jacob & Co, pour ne citer qu’eux]. Son logo est au dos. Prix public annoncé : 590 euros. Lancement dans quelques semaines.


••••• EVOLUTION SENSIBLE : il n’y a pas que les salons horlogers européens qui doivent se faire du souci. La Watch & Clock Fair Exhibition de Hong Kong, qui a ouvert ses portes dimanche, est si loin de faire le plein (à peu près 30 % de fréquentation en moins) qu’elle a dû créer une journée « Portes ouvertes » pour redonner vie à la manifestation (700 exposants de 17 pays). C’est la première fois en 28 ans que le public est ainsi admis. Le pire : selon les exposants européens (et c’est confirmé par Channel News Asia), beaucoup de visiteurs ne sont cette année que des « touristes », professionnels certes, mais venus examiner les vitrines sans intention de passer commande ! En cause : le manque de visibilité, qui contraint les acteurs de l'industrie à travailler au mois le mois, voire au jour le jour...
••• PREMIÈRES IMPRESSIONS après un passage à la Foire de Hong Kong : le renouveau créatif des montres électroniques à « affichage digital ludique » – au détriment des montres mécaniques inspirées par les standards européens ; quelques marques chinoises commencent réellement à émerger par leur originalité...


••••• BILLE EN TÊTE : on connaît les montres dédiées au poker (Corum, mais TAG Heuer s’y met aussi pour des tournois européens), mais pas les montres dédiées au billard. Vous en rêviez, Gevril, Since 1758 (rien de moins) l’a fait avec sa montre GV2 Stadium Girondolo, dont les index sont remplacés par des boules de billard américain, l’aiguille des minutes reprenant la forme d’un canne (avec le triangle en guise de pointeur). Seul problème : il y a 16 boules ! Damned : c’est une heure sautante (guichet en forme de boule) et les boules à numéro ne sont qu’un décor... Mouvement automatique, boîtier 43 mm et prix public étonnant à 3 800 dollars, mais elle est facilement discomptée à 540 dollars sur quelques sites américains...


••••• CORRECTION UTILE : récemment, Business Montres pointait du doigt la « fantasmagorie rédactionnelle » d’un article de GMT XXL (en réalité, un publi-rédactionnel) vantant la nouvelle boutique genevoise de Cvstos. L’article mis en ligne sur Worldtempus a depuis été consciencieusement purgé de toutes ses « anticipations poétiques ». On a remis au futur toutes les réalités virtuelles qui étaient écrites au présent, en précisant sous l’image : « Photomontage : en cours de réalisation, la nouvelle boutique Cvstos ouvrira en 2010 ». La déontologie journalistique est sauve !
Il ne reste de l’incident que les lignes – hilarantes avec le recul ! – reprises par Business Montres et la page anglaise de l’article, qui n’a pas été expurgée et sur laquelle on pourra savourer ce chef-d’œuvre de l’horlogerie-fiction qu’est « une architecture épurée imprégnée de la plus grande tradition horlogère » (en anglais : « pure architectural style reminiscent of traditional watchmaking ») !
••• FACE À UNE TELLE BONNE VOLONTÉ, Business Montres doit également rectifier le tir. En fait, on regardant attentivement dans la rue Voltaire, à l’angle de la rue de Saint-Jean [à l’opposé de la façade « photomontée » sur Worldtempus], on découvre aujourd’hui – ce n’était pas le cas l’autre semaine – que les palissades de contreplaqué ont fait place à une vitrine, derrière laquelle se trouve des établis horlogers. Pas de mention Cvstos sur ces vitrines, mais quelques détails permettent de comprendre que Cvstos a ouvert là une sorte d’atelier horloger, ainsi que des bureaux. Toute la façade « photomontée » reste toujours constituée, comme c’était précisé par Business Montres, d’un lugubre alignement de sombres planches anonymes...


••••• LA PREUVE PAR L’HIRONDELLE : dans Tribune de Genève (Suisse), Jean-Claude Biver (Hublot) en donne au journaliste pour son argent ! « La crise que nous traversons n’est pas structurelle. La qualité de nos montres n’est pas discutée. Donc, il faut continuer à être dynamique, à faire de la promotion, à développer la recherche et à voyager… Il est suicidaire de couper là-dedans ! » Objection, tout de même : « Est-ce que je suis visionnaire ou simplement objectif ? Lorsqu’on vit trop longtemps dans la crise ou dans l’euphorie, on met plus de temps à réaliser que cette époque est terminée. Moi, je vois déjà la reprise ! Le proverbe dit que l’hirondelle ne fait pas le printemps. Oui, mais elle l’annonce. Je ne dis pas qu’il n’y aura plus de giboulées. C’est un peu tôt pour enlever les pneus neige. Mais, et les signaux sur les marchés sont éloquents, on se dirige vers les beaux jours »...


••••• ENTHOUSIASME À L’ALLEMANDE : apparemment, le nouveau chronographe Breitling Chronomat B01 (mouvement manufacture) met en émoi la presse allemande. Le blog Montres-de-luxe raconte comment Uhren Magazin est tombé en extase sur six pages à propos des performances chronométriques de ce calibre B01. Un lyrisme étonnant... et, au vu des tests, justifié !


••••• RETARD À L’ALLUMAGE EN INDE : intéressante analyse de la société d’investissement Aurel BCG sur le secteur du luxe en Inde (8 septembre). « Malgré une classe moyenne estimée à 300 millions de personnes et la présence de 123 000 millionnaires, le secteur du luxe en Inde est encore marginal par rapport à d’autres pays asiatiques. Ainsi, selon le cabinet de stratégie Bain & Cie, en 2008, le marché indien du luxe est évalué à 800 M€ contre 5,9 Mds€ en Chine continentale, 4,9 Mds€ en Corée et même 900 M€ en Thaïlande. Il existe principalement deux raisons à cette faiblesse :
1/ La première réside dans la difficulté de trouver des emplacements de qualité dans un environnement en adéquation avec l’image que véhiculent ses marques. En effet, il n’existe pas dans les grandes villes indiennes que sont New Dehli et Mumbai d’artères commerçantes dédiées aux marques haut de gamme. La stratégie initiée par les marques de luxe a été de s’installer dans des hôtels cinq étoiles. Ainsi, Louis Vuitton, la première marque à s’être implantée en Inde, a ouvert déjà quatre magasins aux hôtels Taj Mahal (Mumbai) et à l’Oberoi
(New Delhi) où l’on trouve aussi des boutiques Hermès et Gucci. En outre, les marques de luxe ne peuvent se développer dans ce pays qu’avec un partenaire local en raison de la législation encore contraignante. L’autre stratégie déployée par les marques de luxe est d’être présente dans le premier mall de luxe situé près de New Delhi, l’Emporio, où Christian Dior, Gucci, et Louis Vuitton, entre autres, sont présentes. Toutefois, ce mall tarde à trouver des visiteurs...
2/ L’autre difficulté est le montant très élevé des taxes de produits importés qui pousse les riches Indiens à acheter les produits de luxe à Dubaï ou même à Singapour Nous ne doutons pas du potentiel des marques de luxe dans le sous-continent indien, mais cela prendra du temps pour qu’il se concrétise. Il faut rappeler à cet égard que Louis Vuitton a ouvert son premier magasin en Chine en 1993 (au Palace Hôtel de Pékin), mais que l’essor du secteur du luxe n’y a pas été immédiat ».


••••• TENDANCE POCHE : puisqu’on vous dit que les montres de poche sont à la mode ! Vacheron Constantin en relance une, la première depuis 1992 : cette Patrimony Contemporaine Pocket est une pièce en platine (boîte, cadran, aiguilles) de 43 mm (dimensions modérées, donc) équipée du mouvement manufacture manuel 4400 et réalisée en série limitée (50 exemplaires). Le tout est d’une élégance extraordinaire, surtout avec l’étui en cuir bleu, qui aurait par contre mérité d’être réalisé par un grand maroquinier (les piqûres sellier ne sont pas convaincantes)...


••••• POUR LE PLAISIR DES YEUX... et pour le charme d’un voyage à travers le temps : quelques affiches du Vintage Time Travel, qui pourraient les affiches rétro-futuristes d’une agence qui proposerait aujourd’hui un voyage dans le temps. C’est superbe sur le plan artistique, et très poétique sur un plan plus littéraire...

 



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