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Le salon Orhopa est à un tournant de son histoire. Après cinq ans de présence à Paris et une fréquentation en baisse des exposants et du public, les organisateurs revoient leur stratégie.

En théorie, selon le dossier de presse, le salon de l’horlogerie et de la bijouterie Orhopa qui s’est tenu du 6 au 8 septembre aux portes de Paris est « le rendez-vous de la rentrée des professionnels de l’horlogerie, bijouterie, joaillerie ». En pratique, Orhopa laisse la part belle à la bijouterie. Les montres y ont droit de cité, à condition d’être grandes et brillantes (« C’est tendance » !), peu importe alors quel vulgaire quartz elles ont sous le capot. Il faut se rendre dans les recoins les plus éloignés, à l’ombre des grands groupes qui communiquent à coup de champagne et de mannequins anorexiques, pour trouver un mouvement mécanique.

Arrivée aux commandes de l’événement il y a quelques mois à peine, Sylvie Chapuzet parle avec enthousiasme des projets en gestation pour l’an prochain. Interrogée sur le bilan de l’édition de cette année, elle concède du bout des lèvres une baisse de fréquentation, aussi bien du côté des exposants que des visiteurs, avant d’enfourcher derechef son cheval de bataille favori : « L’an prochain nous organiserons un grand show trendy en plein cœur de Paris : une très grande soirée à l’hôtel Salomon de Rotschild, avec une mise en scène époustouflante. » Des projets tous azimuts, une volonté d’attirer le people, puisque c’est ça qui fait vendre aujourd’hui, le vocabulaire employé par Sylvie Chapuzet, à grands coups de « trendy tendance marketing glossy fashion » sent la stratégie de communication bien rodée. Le discours se focalise sur les innovations à venir, le repositionnement de l’événement – plus axé marketing et événementiel dorénavant – pour éviter les sujets qui fâchent, soit le bilan pour le moins mitigé de l’édition qui s’achève.

Murmures et fâcheries

Pourtant, en parcourant les couloirs quelque peu déserts du salon, les oreilles captent des murmures de mécontentement en provenance des stands. Sous couvert d’anonymat toujours, et à grand renfort de précautions oratoires – « ne dites pas que je vous ai dit ça, ça ce n’est pas pour l’article, ça je vous le dis mais ne le publiez pas » – on sent bien que la satisfaction n’est pas au rendez-vous cette année, du moins chez les plus petits exposants, qui semblent souffrir dans l’ombre des stands attribués aux grands groupes. Reste à savoir si la révolution annoncée pour l’an prochain leur permettra d’y trouver leur compte.
Aline Steiner

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