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Jeff Koons, Nixon, Cvstos, Hayek père et fils, Rolex, Richemont, Air France et... Fucking Fukang
 
Le 15-09-2009
de Business Montres & Joaillerie

Il faut de tout pour faire de l'information horlogère tous azimuts.

Bien balisée par votre Quotidien des Montres, la semaine qui commence s’annonce riche en émotions fortes.

Pour bien vous préparer, quelques actualités en vrac, qui rompent avec l'attentisme apathique d'une industrie largement dubitative à propos d'une éventuelle reprise...

••• ÉPREUVE D’ARTISTE
En direct de New York, cette image était encore tout à l’heure entre les mains de Jeff Koons, qui a donc validé le motif de sa première pièce horlogère pour Ikepod (révélation Business Montres du 17 mars, avec la première image le 29 mars). Jeff Koons a peint le fond de cette carte de présentation de sa montre The Horizon (Cannonballs), dont une partie des profits iront à la fondation The Koons Family Institute. Très fort, l’absence de marque sur le cadran (image ci-contre) ! Avec ce boîtier, qui d’autre aurait pu signer cette montre, qui sera proposée en série non limitée ?


••• LE TORCHON BRÛLE
... entre la rédaction d’Edipresse et la marque Cvstos, qui venait pourtant de financer un publi-rédactionnel de cinq pages dans le dernier GMT XXL, principale référence horlogère internationale du groupe Edipresse (Business Montres du 31 août et « correction utile » du 9 septembre). Worldtempus a dû diffuser un droit de réponse de l’équipe de Cvstos après un article de Michel Jeannot publié par Bilan (Business Montres du 11 septembre). Compliqué à suivre, mais passionnant... Apparemment, ce droit de réponse nie tout traitement particulier de Cvstos par le groupe Franck Muller – sans d’ailleurs évoquer le lien familial entre Sassoun Sirmakes (CEO de Cvstos) et Vartan Sirmakes (CEO de Franck Muller et père du premier). Lyrisme sui generis à propos des deux fondateurs de Cvstos, Sassoun Sirmakes et Antonio Terranova : « Ils auraient pu choisir de rester bien au chaud dans les magnifiques bureaux du Château de Genthod, mais la simplicité et l’humilité, qui caractérisent ses dirigeants les ont conduit en périphérie meyrinoise afin de relever le défi de réussir le montage de la marque sans le support d’un groupe horloger. C’est avec la collaboration du talentueux designer et associé Antonio Terranova, qu’ils se sont lancés corps et âmes dans cette belle aventure. Pour celles et ceux, qui ont participé à la naissance de la marque, on se souviendra avec amusement des nuits de dur labeur pour sortir les premiers modèles dans des conditions quelques peu spartiates ». Le reste du communiqué ne lésine pas sur les adjectifs et les superlatifs. A lire pour le plaisir !


••• O SOLE MIO...
Les « montres solaires » sont généralement d’allure technique, fonctionnelle, et pas vraiment bien dessinées. Raison de plus pour apprécier la Nixon Volta Solar Powered, qui se contente d’un cadran semi-transparent pour laisser les rayons du soleil (ou d’un éclairage artificiel) recharger les batteries d’une montre qui se passe ainsi de pile. Impossible de repérer la fonction solaire Made in Japan de la Volta, qui se présente comme une trois-aiguilles classique (boîte carré à l Bell & Ross, six déclinaisons dont une « All black » très mode et une jolie « Gun metal » à index et chiffres rouges). Une piste à suivre pour en finir avec les piles horlogères...
••• TOUJOURS CHEZ NIXON, UNE ILLUSTRATION DE LA RAPIDITÉ à suivre les tendances de la haute horlogerie : la Ceramic 51-30 propose un boîtier-bracelet en céramique blanche, avec un mouvement automatique suisse pour faire encore plus Swiss Made – c’est marqué sur le cadran ! Le prix (2 400 dollars) terrifiera les amateurs de la marque, mais la montre est en rupture de stock. On aura noté ce jalon supplémentaire sur la route qui mène à l’institutionnalisation de la marque, et en particulier le 51-30 du nom de cette montre en céramique, qui sonne très haute horlogerie. Il rappellera aux initiés le 3125 du mouvement Audemars Piguet pour Chanel. C’est sûrement un hasard...


••• HORLOGERIE IMMOBILIÈRE
Nick Hayek le rappelait en posant la première pierre de la future manufacture Jaquet Droz de La Chaux-de-Fonds : « Le groupe est en construction permanente. Tous les jours ou presque, il y a quelque part un chantier à ouvrir, une boutique, un siège social, une musée, une école d’horlogerie ou une manufacture ». Au Crêt-du-Locle, cette fièvre immobilière est à interpréter comme une preuve de confiance dans le développement de Jaquet Droz, maison qui est encore loin d’avoir besoin de ces 2 500 mètres carrés dans lesquels une centaine de collaborateurs seront en poste (65 aujourd’hui, dont 35 à travers le monde). le tout est d'être bien placé : Manuel Emch a eu du flair en choisissant, avec vue imprenable sur les crêtes, le voisinage immédiat de la nouvelle manufacruer Greubel Forsey et des implantations Patek Philippe, Breitling, Cartier ou Chanel.
« Notre seule logique industrielle, a rappelé Nick Hayek, est de renforcer nos marques, qui peuvent s’appuyer sur la puissance du groupe à travers le monde, et de les aider à approfondir leur identité, en leur donnant les moyens de leur indépendance ». Apport de « consistance » qui ne passe pas forcément, pour Jaquet Droz, par une verticalisation à tout prix, notamment dans le domaine des mouvements : la future manufacture – ouverte le 10/10/10 à 10h10 pour fêter les 10 ans du rachat de Jaquet Droz par le Swatch Group – ne sentira donc pas trop l’huile de machine...


••• TAILLE CRITIQUE
C’est finalement pour limiter la taille des « grosses banques » –son instinct d’entrepreneur l’a toujours poussé à la défiance – que Nicolas Hayek a monté sa conférence de presse, à Berne (Business Montres du 11 septembre). Bonne intuition de sa part : s’allier à la carpe et au lapin (l’UDC et le PS) pour mieux faire résonner le tam-tam médiatique. Objectif : limiter les nuisances de l’UBS et du Crédit suisse sur l’économie réelle en limitant leur taille – qui, loin d’être un facteur de stabilité, devient un accélérateur de crise en cas de défaillance (la folle théorie du « Too big to fail »). Résultat : un nouveau vote à ce sujet en octobre prochain. Moralité : un lobbying politique intelligent s’appuie toujours sur les médias. Inquiétude : pourquoi Nicolas Hayek est-il le seul horloger a être monté au créneau, alors que la morbidité de cette hypertrophie bancaire devrait inquiéter toutes les marques (le renflouage collectif de ces grands réseaux ponctionne des liquidités qui seraient utiles aux entreprises) ?


••• REPRISE... DES LICENCIEMENTS
Signal d’alarme des syndicalistes de La Chaux-de-Fonds : la dégradation locale des emplois horlogers devrait s’accélérer plus que prévu d’ici la fin de l’année. Côté marques, un très gros paquet de collaborateurs (on parle de 250 à 300 postes) serait en cours de négociation avec une grande marque locale du groupe Richemont. Côté fournisseurs, c’est la Bérézina : ceux qui ont réussi à survivre jusqu’à cette rentrée avec les reliquats des commandes passées en 2008 n’auront plus rien à se mettre sous la dent d’ici à quelques semaines : les marques ne relançant pas aujourd’hui leurs commandes habituelles de fin d’année, le pire est attendu pour les deux derniers mois de l’année – ceci pour tous les fournisseurs, du plus petit atelier aux établissements historiquement les plus solides...


••• ROLEX MOONWATCH
La question des Rolex portées sur la Lune est très controversée, mais clairement attestée : l’une de ces Rolex « lunaires » – la Rolex personnelle du commandant Jon Evans (mission Apollo 17, qui s’est posée sur la Lune et qui a été une des plus longues à rester sur place) – sera prochainement mise en vente aux enchères à Dallas (Signature space Exploration Auction du 15 septembre). C’est la première fois qu’une telle montre est proposée aux collectionneurs (estimation 60-80 000 dollars), qui savent qu’il n’y a que deux Rolex « lunaires » historiquement prouvées...


••• GOUROU
Explication d’un initié sur le refus de Johann Rupert (groupe Richemont) d’annoncer en conférence de presse financière la nouvelle multipolarisation de son groupe (regroupement des marques à la dérive autour d’IWC et de Jaeger-LeCoultre) : « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ». Décodage : cette restructuration – suggérée et initiée par notre ami Monty Shadow, plus que jamais « gourou » de l’actionnaire et vrai « maire du palais » Richemont – cache peut-être une pilule empoisonnée. Derrière le cadeau apparent de la montée vers le pouvoir, le piège du burn-out – au moins pour le plus fragile et fébrile des deux CEO – ou le risque de la faute inévitable pour cause de mission impossible. « De là à penser qu’il s’agit en fait de pousser l’un ou l’autre à la faute pour un débarquement en douceur... » : à Bellevue, certains n’en doutent plus !


••• ZAPPING •••
Quelques petits riens sur un peu de tout ce qui concerne les montres…


• ULYSSE NARDIN : 500 personnes ont visité ce week-end la manufacture Ulysse Nardin de La Chaux-de-Fonds, nouveau site de production de la marque (qui assemble toujours ses montres au Locle). Trois niveaux et un parc de machines dernière génération pour une centaine de personnes, qui réalisent les composants d’environ 2 000 mouvements – sur les 16 000 montres signées chaque année par Ulysse Nardin...

• ALESSI : la marque spécialiste du design a confié à l’architecte Will Alsop (on vérifiera sur son site la concordance entre son style et celui de ses montres) le soin de concevoir une montre Daytimer, dont le style correspond assez logiquement à celui des édifices de l’architecte. Affichage digital (LED) et boîtier asymétrique très tendu, tendance 3D, aux lignes d’une rare complexité architectonique.

• ARMIN STROM : une nouvelle manufacture à Bienne (atelier, machines et services administratifs) à Bienne, pour une marque de nouvelle génération qui louvoie intelligemment entre les écueils de la crise.

• METALOR : toujours aucune confirmation officielle de la poursuite des activités purement horlogères chez Metalor, où elles ne représentent plus guère qu’une activité non prioritaire pour la survie de l’entreprise. Les nouveaux propriétaires (le fonds d’investissement français Astorg) restent de marbre sur ce sujet, alors que les anciens actionnaires se réjouissent discrètement de l’excellente affaire qu’ils viennent de conclure (pour Ernst Thomke, c’est peut-être même le plus beau coup d’une longue carrière). A moins de recentrer Metalor, comme Business Montres l’évoquait récemment, sur une activité très rentable comme l’affinage (+ 38 % pour le refining en 2008, du fait notamment des refontes de boîtiers horlogers), on voit mal comment Astorg pourrait attendre les 30 % de retour sur investissements (sur trois ans) qui sont la norme pour un fonds de private equity. Les 67 postes supprimés au cours de ces derniers mois pourraient donc n’être qu’un prélude à une réorganisation plus spectaculaire de l’entreprise.

• CHOPARD : interview très réaliste de Karl-Friedrich Scheufele dans le quotidien du dimanche alémanique NZZ am Sonntag. « C’était tout simplement trop beau pour être vrai, ce marché en surchauffe et cette explosion démesurée », avoue-t-il à propos de la crise horlogère. En précisant : « Il y a une vie après la crise ! » Il ne prévoit que 20 % de pertes par rapport aux 750 millions de francs suisses de chiffre d'affaires 2008 et il annonce la prochaine sortie de son mouvement haute fréquence (10 Hz) à organe de régulation en silicium.

• AIR FRANCE : la compagnie tricolore propose à ses cadres (pilotes et dirigeants) une montre GMT AF un peu surprenante. Rappel : en 1954, la PanAm offrait à ses pilotes une Rolex GMT. Aujourd’hui, Air France a pensé à une trois-aiguilles quartz on ne peut plus banale, dont la seule originalité consiste dans une aiguille des secondes en forme de quadrioteur (de face), l’aiguille des minutes figurant le même quadrimoteur vu de dessus. Une (re)découverte amusante de Chronomania, où un amateur présente aussi une montre de la même veine, celle de l’ex-compagnie Air Inter. Dire qu’il fut un temps où Air France équipait ses pilotes de Concorde d’une Vacheron Constantin 1972...

• FUCKING FUKANG ! Les marketeurs chinois ne pensent pas à tout : une marque de Shenzhen, Fukang Watch, déclenche ainsi l’hilarité des blogs américains (exemple : A blog to read) pour la consonance inattendue du nom en anglais... « Mother Fukang » ! Dommage : les montres, souvent d’inspiration militaire, avec le camouflage et l’étoile de l’armée rouge, ne sont pas aussi ridicules que le nom...

• HONG KONG STARS : deux montres intéressantes rapportées de la récente Foire horlogère de Hong Kong. La Digital Watch de Sweda reprend les codes et le principe des montres Nooka, avec un zeste de créativité dans les galbes du boîtier. La Sutec surfe sur la vague des nouvelles géométries analogiques, avec un boîtier télévision couleur bronze et un cadran aux affichages éclatés (dommage que ce soit du quartz !).

• CARACAS : alors que le Venezuela n’est plus officiellement à l’heure GMT inscrite sur toutes les montres antérieures à l’avènement d’Hugo Chavez (« L’homme qui a démodé toutes les montres GMT », Business Montres du 25 août 2007), seuls les fuseaux horaires de A. Lange & Söhne semblent avoir pris acte de cette rébellion anti-mondialiste. Ils affichent Santiago (GMT -4 h) à la place de Caracas (GMT -4,5 h)...

• CRISE HORLOGÈRE : selon Laurent Kurth (dicastère de l’Economie, La Chaux-de-Fonds), « Si l’on prend en compte le chômage partiel, les demandeurs d’emploi et les emplois partiels ou temporaires, on aura entre 18% et 20% de personnes touchées d’une manière ou d’une autre en 2010 ». On en est aujourd’hui à 8,9 %, après les licenciements décidés par Ebel, Girard-Perregaux, TAG Heuer et tous les fournisseurs. Il ajoute : « Cela va au-delà d’un simple phénomène économique. La situation sera très difficile à vivre socialement ». Des barricades sur le Pod ?

• CASH & CARRY : nouvelle réglementation en Inde pour ce qui concerne le secteur joaillier. Les fonds, les valeurs et les pierres exportables par une personne pour une exposition à l’étranger passent d’un plafond de 2 millions de dollars à une limite de 5 millions. Chaque exportateur pourrait également franchir les frontières avec un million de dollars de matériel d’exposition.

• BUY-OLOGY: pourquoi flambons-nous ? Le secret est étudié par Martin Lindstrom dans Buy-ology (Broadway Business). L’acte d’achat est passé au filtre de la neurobiologie et des neurosciences, ce qui permet d’impliquer dans l’analyse de l’impulsion de dépense le rôle du sexe, de la religion, de la culture et de la publicité. Un ouvrage également disponible en audiolivre (anglais) pour avoir une vue panoramique sur l’avenir du shopping et du marketing produits...

 



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