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S’il n’est jamais agréable d’être dévalisé dans la rue, c’est encore plus grave pour un horloger indépendant, qui n’a que très peu de pièces à proposer aux amateurs : toutes nos pensées vont aujourd’hui à Peter Speake-Marin, l'enchanteur britannique de la nouvelle horlogerie hélvétique !

••• ATTRACTION FATALE
Pas encore célèbre hors du milieu des amateurs d’émotions fortes au poignet, Peter Speake-Marin n’est pas un inconnu pour les lecteurs de Business Montres, qui l’ont vu à The Watch Factory pendant Baselworld et qui l’ont lu pour sa récente étape du Tour du monde en 80 jours. Plus récemment encore, Business Montres présentait son étonnante montre à têtes de mort (pièce unique d’une série de « Skulls »)...

Peut-être les voleurs modernes lisent-ils Business Montres, et tout spécialement les voleurs californiens... C’est en tout cas cette montre à têtes de mort qu’ils ont dérobé, avec tout un lot d’autres pièces uniques, de prototypes et de montres d’exposition : le créateur horloger indépendant était depuis cet été lancé dans une tournée internationale pour y rencontrer les amateurs et les collectionneurs (road-show personnel très sympathiquement présenté sur Facebook). Il était ainsi déjà passé par Shanghai, Beijing, Hong Kong, Bangkok, Singapour et Sydney.

L’étape californienne ‘San Francisco et Los Angeles) lui a été fatale. Il rendait visite à un ami et collectionneur dans une banlieue réputée « sûre » de la Silicon Valley quand sa voiture a été attaquée – façon diligence du Far West – et sa mallette à montres volée. Lui-même n’a pas été blessé au cours de l’agression.

Faute de ces montres, dont on peut découvrir une partie sur le site Speake-Marin – indépendant & original watchmaker, Peter Speake-Marin a dû revenir précipitamment en Suisse, à Rolle. Il ne souhaite pas pour l’instant donner trop de précisions sur les pièces dérobées.

Pour un horloger indépendant, qui ne produit que très peu de pièces par an, toute perte est cruelle, mais le vol d’une collection complète est un désastre absolu. Non seulement la tournée est interrompue, ce qui le prive de contacts commerciaux et médiatiques indispensables, mais le remplacement de pièces uniques – qui sont souvent des chefs-d’œuvre d’artisanat horloger – est à peu près impossible...

On peut considérer Peter Speake-Marin comme un des horlogers les plus doués de la nouvelle génération, tellement il parvient à marier créativité mécanique, réussite esthétique et humour décalé. Le « style PSM » est aujourd’hui assez affirmé pour que son identité soit repérable : les carnets de commandes passées par les amateurs du monde entier témoignent de son succès.

Toutes nos pensées et nos amitiés vont aujourd’hui à Peter et à Daniela. Disons-le en latin pour n’offenser personne : Sursum Corda !