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Votre Quotidien des Montres revient du marché aux (bonnes) informations.
Celles qui croustillentet qui émoustillent...
On ne s’ennuie jamais devant l’écran radar de l’actualité horlogère, et il y en a pour tous les goûts !
Profitez-en : c'est encore gratuit pour quelques semaines...
• ROLEX : une nouvelle boutique Rolex à Paris, cette fois aux Galeries Lafayette (rez-de-chaussée). C’est une vraie boutique de 60 mètres carrés, conçues par Royal Quartz dans le respect le plus strict des codes Rolex utilisés dans les boutiques monomarques (cuir, plaquage de platane, marbre vert du Guatemala, verre teinté). Bien mis en scène et géré par le réseau Royal Quartz, ce shop in shop parfait – à la japonaise ! – est un très beau coup joué par le pôle horloger des Galeries Lafayette que dirige Nicolas Houzé : il lui aura fallu convaincre et Rolex France et Rolex Suisse pour ouvrir ainsi dans un « grand magasin » – concept inimaginable chez Rolex voici deux ou trois ans. On voit qu’il y a eu du changement dans la « machine Rolex », en France comme en Suisse. Certains diront que c’est un concurrent de plus sur le marché déjà encombré des boutiques Rolex parisiennes, mais cette ouverture en « grand magasin » va sans doute donner des idées aux concurrents du groupe Galeries Lafayette et, à terme, remodeler le paysage de la distribution parisienne...
• CONSOLIDATION : signal intéressant sur le marché français de l’entrée de gamme horlogère, avec le rapprochement en cours du réseau Synalia (plusieurs chaînes, dont Heure et montres) et du réseau Althair (Mégalithes Montres), pour former, à terme un réseau commun de 410 à 450 points de vente, soit 7 % de la distribution HBJO française (9 % en valeur, à 248 millions d’euros d’activité)...
• UN SIHH À MONACO ? Le dossier est à l’étude pour les prochains SIHH, la Principauté ayant donné son accord de principe et dégagé quelques « fenêtres d’opportunité » pendant des semaines hôtelièrement « creuses ». Seul obstacle de taille : pas d’exclusivité territoriale sur le Rocher, ce qui ouvre la porte à des salons horlogers concurrents à la même période...
Pour le SIHH, qui vit sans doute en 2010 sa dernière édition en format classique, la délocalisation à Monaco est stratégique : sur le Rocher, il serait possible de repositionner le salon sans perdre la face, en privilégiant l’exclusivité des invitations (réservées aux meilleurs détaillants de la planète) et la sélection des marques exposantes (le gratin du haut de gamme horloger). Toute comparaison avec le SIHH-Palexpo devenant absurde, c’est à peu près le seul moyen de trouver un second souffle pour le salon genevois.
••• TROP TARD POUR GARDER ÇA SECRET ! The Watch Factory est déjà sur le coup...
• MONACO TOUJOURS : le Rocher est décidément l’objet de toutes les convoitises horlogères, puisque le groupe Franck Muller y conviera tous ses détaillants du monde entier du 6 au 8 novembre pour une sorte de WPHH on the rock qui sera officiellement inauguré par SAS le prince Albert II. Au programme, palaces, soirées VIP, dîners de gala, nouvelles collections Franck Muller et... commandes stratégiquement prises avant le SIHH et avant Bâle, au moment précis où les détaillants rêveront d’une fin d’année plus excitante dans leur tiroir-caisse...
••• DÉCEPTION : AUCUNE VISITE PRÉVUE des nouveaux ateliers mis en place à Monaco (essentiellement de la joaillerie) par le groupe Franck Muller, qui profite d’une stratégie de « réindustrialisation douce » lancée par les autorités monégasques...
• SALONS HORLOGERS : la révolution des salons est en route et les initiatives se multiplient. Ceux qui aimaient le concept du salon horloger proposé chaque année, en novembre, à Vienne, par le quotidien Die Presse et animé par notre ami Alexander Linz aimeront le salon parallèle que ce dernier organise à Munich. Détails supplémentaires dans les semaines à venir. Autre évolution : la salon Mensworld, qui concentre autour de la montre tous les « jouets de garçon » : pour l’instant, ce n’est qu’un rendez-vous d’amateurs et de passionnés, mais l’idée reste d’associer des marques pionnières à cette relation alternative avec le client final.
• METALOR : la survie de l’actuelle division HBJO est plus que jamais en suspens. Elle n’a apparemment pas la taille critique pour atteindre les 28 % d’IRR habituellement exigés par un fonds comme Astorg. D’autant que Metalor opère dans une industrie à longue constante de temps et que les investisseurs de type Astorg exigent un retour sur investissements ultra-rapide : quatre ans en moyenne, ce que les Américains appellent du quick buck – disons de l’euro TGV ! Pronostic d’un insider : « Metalor devrait maintenir son site de Marin (affinage) qui est ultra-rentable, pour revendre à un concurrent son activité HBJO, en faisant au passage une belle opération immobilière avec le site de Neuchâtel ». A suivre...
• MISSION ACCOMPLIE : la montre Halda Space Discovery (révélation Business Montres du 7 septembre) vient de revenir sur terre après un ultime test dans l’espace au poignet de l’astronaute Christer Fuglesang. Apparemment, la montre et son module multi-fonctions (doté d’un accéléromètre inédit dans l’histoire horlogère) ont bien fonctionné en apesanteur. Une montre supplémentaire au musée de l’horlogerie spatiale...
• ERNST BENZ : résultat sans faute (ou presque) pour la nouvelle collection des ChronoScope signés par la marque bâloise Ernst Benz. Style impeccable (47 mm), finitions PVD tout aussi impeccables et détails soignés, beau mouvement automatique personnalisé, série limitée à 250 pièces (image ci-dessus). Même le prix est intelligent : autour de 5 500 dollars (5 600 CHF, 3 700 euros), encore qu’il demeure trop élevé pour une marque alternative...
• CARTIER SE LÂCHE : les commentaires récents de Business Montres sur la convergence évolutive du cinéma et des montres (à propos du Festival de Deauville) n’incluaient les facteurs de risque liés à cette connexion. Cartier, seule marque de luxe partenaire du Festival, vient ainsi de décerner son Prix Révélation au film Humpday (la bande-annonce est ultra-soft). Aucun doute sur le fait que le « joaillier des rois » n’ait toutes les chances d’y rajeunir son image : Humpday (traduction française : le « jour de la baise ») raconte le pari porno homosexuel de deux copains qui ne le sont pas et qui veulent prouver qu’ils le sont sous l’œil d’une caméra. Tête de l’« actionnaire » afrikaans quand il découvrira ce film-révélation bourré d’humour...
• EDIPRESSE LUXE : 3,2 millions de pertes au premier semestre pour ce qui reste de l’ancien « groupe Edipresse », recentré autour de Bilan, du pôle Luxe et des magazines de mode un peu partout dans le monde. Le modèle économique purement publicitaire s’avère désastreux en temps de crise, avec un déficit chronique plus ou moins dramatique selon les titres. En France, le groupe tente en vain de revendre Citizen K pour endiguer l’hémorragie. La déconfiture annoncée du pôle Luxe, où seul notre ami Gabriel Tortella (Tribune des Arts) semble tirer son épingle du jeu face au gouffre financier de Revolution, vient encore aggraver la situation, alors que Bilan ne s’équilibre que grâce à ses suppléments luxe...
••• LA BAISSE DRAMATIQUE DES REVENUS PUBLICITAIRES – on paye ici des choix stratégiques incompréhensibles – provoque de graves tensions rédactionnelles et des faux-pas éditoriaux comme le récent brûlot lancé par Michel Jeannot contre le groupe Franck Muller Business Montres du 11 septembre). « Le groupe s’apprêterait à annoncer quelque 80 licenciements supplémentaires », écrivait ainsi Bilan, alors que, de source syndicale et patronale, il suffit de vérifier que ces licenciements ne sont pas programmés pour les mois à venir. L’information ressemble furieusement à une intox syndicale pour déstabiliser le groupe ! Même contre un annonceur récalcitrant, ça ne se fait pas !
De là à traiter Michel Jeannot de « mercenaire à la solde d’un grand groupe », comme le répète Vartan Sirmakes...
• INSTRUMENTS & MESURES DU TEMPS : la fin de partie est proche pour la marque lausannoise, dont le tribunal de commerce devait rendre hier sa décision concernant un sursis concordataire.
• RECAPITALISATIONS : la mode est à la restructuration du capital, pour les petites comme pour les grandes marques. Exemples récents : l’arrivée de nouveaux actionnaires chez Cabestan, Marc Alfieri, de Grisogono, Jean-Mairet & Gilman, Volna et d’autres. Ailleurs (Hautlence, Favre-Leuba), les tours de table se consolident. C’est plutôt bon signe : autant d’investisseurs qui entrent que d’actionnaires qui sortent. Les grands groupes (Bulgari, Swatch) préfèrent. Dans L’Agéfi (Suisse), Bastien Buss dresse un bilan économique détaillé de ces mouvements capitalistiques.
••• ENCORE PLUS INTÉRESSANTS : les tours de table qui se montent autour de nouveaux concepts horlogers, pour lancer de nouvelles marques – les futurs « enfants de la crise » !
• QEELIN : arrivée confidentielle en Europe, ces jours-ci, de la première montre signée par Qeelin, la première « marque de haute joaillerie chinoise » (design : Dennis Chan ; concept : Guillaume Brochard, ex-Ebel). Business Montres vous en dira plus ces jours-ci...
• COMPAGNONS DE GALÈRE : le parallèle est tentant pour jauger la discorde qui s’est établie entre le groupe LVMH et la De Beers (joint-venture montres et bijoux) et la tension explosive des rapports entre Richemont et Ralph Lauren (accord de licence entre Johann Rupert et Ralph Lauren lui-même, quoique les clauses exactes du contrat soient restées secrètes entre les deux hommes). Dans les deux cas, même lassitude devant l’absence de résultats et même résignation devant les perspectives de profits qui s’éloignent à vue d’œil, alors que de gros investissements ont été consentis. Pour l'instant, pas de scène de ménage entre le Swatch Group et Tiffany & Co, mais, au contraire, en dépit d'un succès d'estime (très très timide) sur les marchés, des rumeurs persistantes de rapprochement...
• MONTRE BIEN-ÊTRE : la montre finlandaise Vivago est en prise directe avec votre métabolisme. Avec son capteur de mouvements et d’activité, elle prend en compte votre activité quotidienne (données stockables et téléchargeables), les calories consommées et les temps de sommeil, en plus de donner l’heure, le calendrier et de servir de réveil. Bref, on se porte mieux et on organise mieux sa vie grâce à son concept wellness. Dommage qu’elle soit aussi pathétique côté esthétique...
• SOCIÉTÉ SUISSE DE CHRONOMÉTRIE : treizième Journée d’étude aujourd’hui, à Lausanne. Thème : « Les montres à complications, défis techniques et esthétiques ». Interventions très attendues : Joseph Flores (AFAHA), Chrsitian Seloni (Vacheron Constantin), Bruno Constans (Concord) et Christophe Claret pour sa DualTow. Compte-rendu dans Business Montres ces jours-ci...
• TÉLÉPHONIE HORLOGÈRE : et si les horlogers qui se lancent dans la téléphonie avaient pris le problème à l’envers ? Casio (concurrent japonais non négligeable de l’horlogerie suisse), Hitachi et NEC viennent ainsi de passer une alliance pour développer un téléphone mobile de nouvelle génération. Casio y prendra en charge la stratégie d’intégration au poignet de technologies d’avant-garde...
• RÉGATES : Bruno Troublé, l’organisateur stratège des Louis Vuitton World Series, découvre ces jours-ci que la voile est un rosier semé d’épines. Il le savait lui-même pour avoir tenté, avec ces LV Series, une jolie manœuvre de contournement de l’America’s Cup. Il se voit aujourd’hui questionner par les instances internationales (International Sailing Federation) de la voile sur l’utilisation – pas forcément licite – du mot « World », en principe réservé aux épreuves agréées comme le World Match Racing Tour – qui doublonne apparemment avec les LV Series...
• RÉCESSION ? Pour ceux qui auraient des doutes, un reportage et une image impressionnante [des porte-containers désaffectés et amarrés par centaines au large de Singapour] dans le Daily Mail. Pas vraiment de signe de reprise avec cette flotte de bateaux fantômes, qui laissent penser que Noël sera triste dans beaucoup de pays développés...
••• UNE PHRASE DÉDIÉE À CEUX QUI CROIENT À UNE RELANCE IMMINENTE et qui sont persuadés que la crise horlogère ne s’explique que par la crise financière : selon le récent rapport Bloomberg, le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz estime que « les problèmes bancaires sont désormais plus importants qu'avant la chute de Lehman Brothers ». Ça fait froid dans le dos...
• COÏNCIDENCE COSMIQUE : Business Montres a oublié de signaler que le 9/09/09 à 9 h, le cours de l’or était pile à 999 dollars l’once (ce n’est pas une blague et Capital.fr l’a vérifié par tous les moyens possibles).
••• LUDIQUEMENT VÔTRE : cet été, quelques petits malins avaient guetté, sur leurs montres digitales, le 04.05.06.07.08.09 (4 h 05 mn 06 s, le 7 août 2009). Ils remettront ça pour le 05.06.07.08.09.10 (8 octobre de l’année prochaine). Et vous, qu’est-ce que vous faites pour le 10/10/10, à 10 h, à part l’ouverture des portes de la manufacture Jaquet Droz ?
• ET ENCORE PLEIN D’AUTRES INFORMATIONS... qu’on va pour l’instant laisser au Sniper du vendredi. Sauf urgence d’ici là ! |