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Nombre d’horlogers continuent à investir, malgré le marasme
 
Le 17-09-2009

Les inaugurations de manufactures, dont les projets avaient démarré avant la crise, s’enchaînent en ce mois de septembre. De premiers signes de reprise se manifestent

Le paradoxe saute aux yeux. D’un côté, l’industrie horlogère suisse subit depuis un an sa plus forte chute des commandes depuis les années 1970. Il ne s’écoule pas une semaine sans qu’une société annonce des licenciements. Dernière en date, Daniel Roth & Gérald Genta (groupe Bulgari) a indiqué la semaine dernière qu’elle biffait une cinquantaine de postes entre Meyrin et Le Sentier (VD).

De l’autre, les inaugurations de nouvelles manufactures s’enchaînent presque au même rythme. Dernière en date, Ulysse Nardin vient de rénover et d’agrandir son site de production de La Chaux-de-Fonds. Les employés étaient invités à visiter les lieux avec leur famille le week-end dernier. Toujours à La Chaux-de-Fonds, Greubel Forsey a emménagé il y a quelques semaines dans un bâtiment flambant neuf qui lui a coûté 11 millions de francs et Vincent Bérard (en mains de l’américain Timex) inaugure la semaine prochaine ses nouveaux locaux, qui abriteront 20 collaborateurs, un effectif doublé cette année.

Des investissements maintenus

Dans le Val-de-Travers, la Fondation de famille Sandoz a fêté il y a une dizaine de jours sa nouvelle fabrique, Vaucher Manufacture, à Fleurier. Un investissement qui lui a coûté quelque 20 millions de francs. A quelques pas de là, Chopard investit une quinzaine de millions de francs dans un bâtiment qui abrite sa filiale Fleurier Ebauches. Bien loin du berceau horloger, le fabricant sédunois de pièces de mouvement de montre Mimotec a déménagé la semaine dernière dans un nouveau bâtiment qui lui a coûté quelque 10 millions.

Tous ces projets – la liste n’est pas exhaustive – avaient certes été lancés avant que la crise ne survienne. Mais aucune de ces sociétés n’a envisagé de tirer la prise en raison de la brutalité de la récession. «Nous restons attentifs à l’évolution de la situation, reconnaît-on chez Greubel Forsey, mais nous avons maintenu notre planning et nos investissements pour 2009.» Chez Ulysse Nardin, la porte-parole Susanne Hurni rappelle que le groupe a consacré «plusieurs dizaines de millions de francs à son expansion ces dix dernières années», des investissements autofinancés.

A noter encore que certains groupes, il est vrai parmi les plus solides financièrement, se jettent encore à l’eau. Swatch Group a posé il y a une semaine la première pierre d’une manufacture pour sa marque Jaquet Droz au Crêt-du-Locle. Quant à Rolex, il va de l’avant avec son gros projet d’agrandissement à Bienne. On notera qu’a contrario des acteurs plus fragiles, comme les genevois Franck Muller ou de Grisogono ont dû geler leurs projets immobiliers.

Et quid du côté des fabricants de pièces et mouvements indépendants? «Je ne m’attends pas à des investissements ces prochains mois», répond Hubert Lorenz, qui contrôle 75% de Mimotec. Mais ses propos pourraient bien être démentis si les exportations horlogères retrouvaient plus rapidement que prévu le chemin de la croissance. Dans son entreprise, les affaires ont d’ailleurs redémarré depuis juin déjà, surtout dans la confection de prototypes, après un effondrement entre janvier et mai.

Autre signe encourageant, Ulysse Nardin, qui avait introduit le chômage partiel et licencié une vingtaine de collaborateurs en mars dernier, tourne à nouveau à 100% depuis le 1er septembre.
Philippe Gumy

Le Temps

 



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