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Natural Le Coultre est spécialisée depuis 150 ans dans l’entreposage, l’emballage et le transport d’œuvres d’art.
Cela fait des années que l’on parle toujours de prix records dans les salles de ventes ou que l’on se pâme de bonheur dans les grandes expositions. Mais on n’évoque jamais ce qui se passe en coulisses, que ce soit avant ou après. Or, il y a tout un travail, très absorbant, qui réclame de la minutie et même de la délicatesse. Vendre, contempler un beau tableau, c’est vite fait, mais en amont, il y a un intense travail de préparation de tous les instants, qui demande une grande attention.
C’est ce que fait l’entreprise genevoise Natural Le Coultre depuis, déjà, 150 ans. Elle est spécialisée, vous le savez, dans l’entreposage, l’emballage et le transport d’œuvres d’art. A sa tête depuis 1997, Yves Bouvier est un homme connu dans le monde entier, de l’Amérique à l’Asie. Au fil des années, il a constitué une belle clientèle, tout seul, à la force du poignet, secondé par une équipe d’une quarantaine de collaborateurs qui savent ce qu’est un objet d’art et comment il faut prendre soin de lui. Pour ce faire, Yves Bouvier peut compter aussi sur toute une équipe de restaurateurs aussi habiles qu’efficaces, pour monter un cadre, préparer des caisses adéquates pour les transports. Je devine qu’Yves Bouvier les suit dans sa tête, ses caisses, jusqu’à la destination finale! Ce n’est pas pour rien que le monde entier lui fait confiance. Et il réussit à rester toujours calme, posé, accomplissant toute chose à la perfection, comme si c’était une seconde nature. Il s’apprête, en outre, à ouvrir un port franc à Singapour où il apportera son savoir-faire suisse.
Je vous en reparlerai en temps voulu. Yves doit beaucoup, il en est conscient, à son père, Jean-Jacques Bouvier, qui a vraiment lancé l’entreprise en créant une nouvelle société pour le transport et la mise en place des grandes expositions, avant d’en céder la direction à son fils en 1997. Et de temps en temps, il vient encore donner un coup d’œil, histoire de constater que tout est en ordre. Mais il sait qu’il n’a aucun souci à se faire. Je l’ai connu au début des années 80 et ce travailleur acharné qui se double d’un perfectionniste m’impressionnait beaucoup. Maintenant, il peut s’accorder quelque loisir, conscient d’avoir bien transmis toutes ses qualités à son fils. A eux deux, ils ont fait et font tant pour la culture. Aussi, je leur souhaite un très bon anniversaire.
Gabriel Tortella
Tribune de Genève |